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Protéger la biodiversité : un réseau de parcs et de réserves

On retrouve 6 parcs nationaux, un parc urbain national et une aire marine nationale de Parcs Canada en Ontario, lesquels ont pour but de protéger les milieux naturels représentatifs du pays et une biodiversité remarquable. À ce réseau s'ajoutent quelque 340 parcs provinciaux et près de 300 réserves de conservation, sans oublier 4 réserves mondiales de biosphère de l'Unesco (Arche de Frontenac, Escarpement de Niagara, Baie Georgienne, Long Point). Voici quelques immanquables :

Le parc national de la Péninsule-Bruce : entre lac et forêt, il invite à découvrir des paysages somptueux et des milieux calcaires. Il est accessible à la baignade et à la promenade. Le sentier de la baie Georgienne constitue une belle immersion entre forêt et marais jusqu'à une grotte aux eaux turquoise. Ce parc jouxte le parc marin national Fathom Five, haut lieu de la plongée.

Le parc national de la Pointe-Pelée : situé au sud-ouest de l'Ontario, sur les rives du lac Érié, il abrite une grande biodiversité. Le sentier de la Pointe invite à la découverte de la faune et de la flore de ces écosystèmes (près de 350 oiseaux).

Le parc national des Mille-Îles : ces îles granitiques sont situées sur le fleuve Saint-Laurent. Il est aisé de les découvrir à pied ou en pagayant : dépaysement absolu ! Le sentier Lookout, comme son nom l'indique, permet d'admirer le point de vue sur la baie London dans le Saint-Laurent et les monts Adirondacks.

Le parc national Pukaskwa : en bordure du lac Supérieur, il abrite des écosystèmes remarquables de forêts boréales, massifs granitiques et plages. Le magnifique sentier du pont suspendu de la rivière White conduit à travers ces paysages exceptionnels jusqu'aux chutes Chigamiwinigum.

Le parc urbain national de la Rouge : situé à Scarborough (dans l'est de la ville de Toronto), il protège des écosystèmes remarquables et variés dont la forêt carolinienne. Le sentier des Mâts permet de découvrir les forêts d’exploitations, dédiées il y plus de deux siècles à la construction des navires.

Le parc provincial Algonquin : il compte plus de 770 000 hectares de forêts denses inhabitées, de lacs inaltérés, de gorges profondes et de plateaux impressionnants. C'est LA destination pour la randonnée pédestre et le canoë-camping, l'arrière-pays étant seulement accessible à pied, en kayak ou en canoë.

Le parc provincial Killarney : c'est la perle des parcs provinciaux de l'Ontario, situé sur la rive nord de la baie Georgienne et à proximité de l'île Manitoulin. Il est caractérisé par les crêtes de quartzite blanc des montagnes La Cloche ainsi que par ses quelque cinquante lacs cristallins parsemés entre les collines de pins gris.

Le parc provincial Lady Evelyn-Smoothwater : situé dans le nord-est de l'Ontario, il se caractérise par sa topographie accidentée, ses lacs clairs et ses rivières aux eaux mouvementées. L'Ishpatina domine à 693 m, ce qui en fait le point culminant de la province.

 

L'Ontario bénéficie également de deux zones protégées, dites ceintures de verdure, qui abritent terres agricoles, forêts, espaces verts, zones humides, bassins versants et collectivités. La première se trouve dans la région de la capitale canadienne et couvre 20 000 hectares. La seconde, aussi appelée Golden Horseshoe, englobe plus de 800 000 hectares dans le Grand Toronto et la péninsule de Niagara.

Vers une meilleure gestion des déchets

L'Ontario est un fort producteur de déchets, qui terminent le plus souvent dans des centres d'enfouissement (seuls 25 % des déchets des ménages sont recyclés et plus de 8 millions de tonnes prennent le chemin des sites d'enfouissement). Une loi promulguée en 2016 vise la transition vers une économie circulaire en Ontario. Des efforts de collecte sélective ont été mis en place, notamment à Toronto, souvent qualifiée de « capitale de la poubelle », avec entre autres une filière pour les bio-déchets. De nombreuses actions restent à entreprendre, notamment pour le plastique (malgré une stratégie pancanadienne « zéro déchet de plastique » lancée fin 2018).

L'enjeu de protection des Grands Lacs

L'écosystème des Grands Lacs est menacé par les activités humaines (agriculture, urbanisme, industries). Concrètement, les effluents aqueux mais aussi atmosphériques (issus des pluies acides) se déposent dans les eaux des lacs et contribuent à la contamination de l’ensemble de la chaîne alimentaire : métaux lourds dont mercure, micro-plastique, azote, cyanobactéries, polluants organiques persistants, etc. Depuis 1978, des accords entre le Canada et les États-Unis visent à améliorer la qualité de l’eau des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent et ont notamment accouché de programmes d’actions multi-partenariaux pour faire diminuer la pollution. Les résultats sont encore inégaux et à poursuivre. Le projet Swim Drink Fish s’inscrit dans une démarche participative, où les habitants contribuent à la surveillance de la qualité de l'eau. Une loi de protection canadienne de 2015 intègre également la résilience des lacs face au changement climatique.

Des actions encore insuffisantes face aux changements climatiques

Un rapport commandé par le gouvernement canadien met en avant une hausse des températures annuelles depuis 1948 deux fois plus importante au Canada (1,7 °C) que la moyenne planétaire (0,8°C). Cela se traduit par l'augmentation de la fréquence d’événements extrêmes : inondations, canicules, feux de forêt. Le Premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a défendu le plan environnemental made in Ontario fin 2019, visant une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Celui-ci repose en partie sur les transports en commun et les véhicules électriques. Cependant l'efficacité de ce plan a été clairement mis en doute par la vérificatrice générale de l'Ontario. Au même moment, Doug Ford combattait devant les tribunaux la taxe carbone imposée en Ontario par Justin Trudeau. Étalement urbain, pression budgétaire sur les agences environnementales, suppression des subventions à l'achat de véhicules électriques : autant de mesures qui ne vont pas dans le sens d'une protection de l'environnement. Mais la jeunesse veille. En novembre 2019, 7 jeunes femmes de 12 à 24 ans ont saisi la Cour supérieure de l'Ontario. Leur but : obliger le gouvernement Ford à instaurer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus contraignants.