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Le lac Monroe dans le parc national du Mont-Tremblant © Damien VERRIER - iStockphoto.com.jpg

Un immense territoire d’eau douce

Au-delà de ses forêts grandioses, le Québec est réputé pour l’étendue de ses réserves d’eau douce, lesquelles sont parmi les plus importantes au monde. En incluant les mares, les étangs et les lacs, il y a près de 3,6 millions de plans d’eau douce sur le territoire, pour la majorité (97 %) de très petites tailles (moins de 25 hectares). Une soixantaine est toutefois considérée comme immense (15 625 à 390 625 hectares), à commencer par le plus grand plan d’eau naturel, le lac Mistassini situé dans la région de la Baie-James. D’une superficie de 2 336 km², il est aussi long que la distance qui sépare Montréal de Trois-Rivières. À cela s’ajoute un réseau de dizaines de milliers de ruisseaux et rivières qui déversent leurs torrents dans l’Atlantique par le golfe du Saint-Laurent et dans l’océan Arctique par les baies James, d’Hudson et d’Ungava, sans oublier les eaux souterraines et les milieux humides qui recouvrent plus de 10 % du Québec.

Mais la grande star est le Saint-Laurent, à la fois fleuve, estuaire et golfe, reliant les Grands Lacs à l’océan Atlantique. Il fait partie du système hydrographique Saint-Laurent–Grands Lacs, l’une des plus importantes voies de navigation commerciale au monde. Ce système se classe même au 17e rang mondial pour sa longueur, soit 3 260 km du lac Supérieur jusqu’au détroit de Cabot.

Des régions bien distinctes

Le Québec, ce sont 20 régions touristiques, 17 régions administratives, 2 communautés métropolitaines, plus de 1 000 municipalités urbaines ou rurales, près d'une centaine de territoires non organisés et une soixantaine de communautés autochtones habitées par les membres des onze nations du Québec. La province se divise aussi en différentes zones géographiques ayant chacune leurs particularités :

Bouclier canadien. Au nord du Québec, autour des baies James et d’Hudson, le Bouclier canadien occupe 80 % de la superficie totale de la province. Composée de granite et de gneiss, ayant subi pendant des milliards d’années un intense et constant travail d’érosion, cette immense surface a été recouverte d’eau, ensevelie sous d’épaisses couches de sédiments marins puis soumise à l’érosion glaciaire. La fonte de la calotte glaciaire a créé, dans le fond des vallées, des myriades de lacs. Les paysages du Bouclier sont constitués essentiellement de plateaux profondément entaillés de rivières et interrompus, par endroits, de massifs montagneux de 1 000 à 1 500 mètres d’altitude : monts Otish au centre, chaîne des monts Torngat à l’ouest, à la limite du Labrador, dont le mont D'Iberville (1 652 mètres) est le point culminant du Québec. Très peu peuplé, le Bouclier recèle d’énormes ressources naturelles. Il est recouvert d’une forêt gigantesque et possède un réseau hydrographique exceptionnel, constituant un énorme potentiel hydroélectrique : les réservoirs Caniapiscau, La Grande, Eastmain, Manicouagan (ancien cratère de météorite). Tout au nord, la péninsule d’Ungava, territoire des Inuit (Nunavik), est le domaine de l’Arctique, des aurores boréales et du sol gelé en permanence (pergélisol).

Plateau d’Abitibi. Au sud de la baie James, ce plateau s’étend le long de la frontière avec l’Ontario, entre la rivière des Outaouais et la plaine d’Eastmain. Il est parcouru par de grands fleuves (Abitibi, Harricana). L’érosion glaciaire y a créé un paysage plat ponctué de collines témoignant d’une activité volcanique à l’époque précambrienne. Au sud, la boucle de la rivière des Outaouais délimite la région du Témiscamingue, où sont installées des fermes laitières au creux de collines couvertes d’épinettes. Les immenses forêts boréales d’Abitibi ont attiré jadis les marchands de fourrures, puis les compagnies forestières et les industries papetières. Au XXe siècle, l’exploitation des mines de cuivre et d’or a été à l’origine de la naissance de villes pionnières comme Val-d’Or, Rouyn-Noranda et Témiscaming.

Laurentides. Au sud du plateau d’Abitibi, les Laurentides s’étendent entre les rivières des Outaouais et Saguenay. Constituées de crêtes arrondies s’élevant de 600 à 800 mètres et de vallées parcourues par des rivières d’orientation nord-sud se jetant dans le Saint-Laurent, elles offrent cependant quelques sommets plus élevés, comme le mont Tremblant (968 mètres) au nord de Montréal et le mont Raoul-Blanchard (1 161 mètres) dans le massif des Grands-Jardins. Les Laurentides finissent à l’estuaire du Saint-Laurent en un spectaculaire escarpement appelé la côte de Charlevoix.

Fjord du Saguenay et lac Saint-Jean. Dû à un affaissement tectonique, le lac Saint-Jean occupe une cuvette reliée à l’estuaire du Saint-Laurent par la rivière Saguenay. Véritable mer intérieure, ce lac occupe une superficie dépassant les 1 000 km². La basse vallée du Saguenay forme, à la hauteur de Tadoussac, un magnifique fjord qui a été creusé par les glaciers, le long de la zone de fracture des Laurentides. Les parois rocheuses forment de véritables canyons à certains endroits, comme au cap Éternité ou au cap Trinité. Les bateaux de haute mer peuvent remonter le fjord jusqu’à la ville de Saguenay où les effets de marée se font encore ressentir. Des centaines de baleines à fanons – notamment le rorqual commun, le rorqual à bosse et le petit rorqual – et à dents, comme le béluga, reviennent chaque été à l’entrée du fjord, à Tadoussac, pour faire leur plein de krill, particulièrement abondant dans cette zone.

Côte-Nord. De l’autre côté du fjord du Saguenay s’étend la Côte-Nord, rive nord du Saint-Laurent. Peu peuplée, battue par les vents, cette plaine côtière s’étire sur plus de 1 000 km jusqu’au Labrador, entaillée d’étroites vallées où s’engouffrent de puissantes rivières. De nombreux ouvrages hydrauliques s’y succèdent, tels que le fameux complexe Manic-Outardes, au nord de Baie-Comeau. Le barrage Daniel-Johnson de la centrale Manic-5 est d’ailleurs le plus grand barrage à voûtes multiples et à contreforts du monde. Au large de Havre-Saint-Pierre, la réserve de parc national de l’Archipel-de-Mingan, réputée pour ses îles et îlots granitiques sur lesquels trônent nombreux monolithes, offre des paysages spectaculaires, tout comme l’immense île sauvage d’Anticosti, importante réserve de chasse.

Plaine du Saint-Laurent. Elle est comprise entre le Bouclier canadien au nord et les Appalaches au sud-est, entre Montréal et Québec, et s’élève progressivement vers le nord-est et la péninsule gaspésienne. À l’est, entre Montréal et les Appalaches, les collines montérégiennes ont une altitude inférieure à 500 mètres. Ce sont d’anciens culots volcaniques constitués de lave solidifiée. Les Basses-terres bénéficient d’un sol fertile et d’un climat plus clément : on y cultive le maïs, l’avoine, l’orge et le blé et on y pratique l’élevage laitier. La population urbaine se concentre essentiellement autour des grandes villes que sont Montréal et Québec, situées toutes deux sur la rive gauche du Saint-Laurent.

Appalaches et Basses-terres (Cantons-de-l’Est, Beauce). Séparées du Saint-Laurent par la faille Champlain, les Appalaches s’étendent au nord-est le long de la frontière américaine. Ces montagnes, de formation plus récente que le Bouclier canadien, ne dépassent pas une altitude moyenne de 500 mètres, les plus hauts sommets atteignant toutefois 1 200 mètres. Cette chaîne résulte du choc des plaques continentales américaine et eurasienne. Les sommets rabotés par l’érosion ont engendré un paysage ondulé où alternent crêtes et vallées creusées par les rivières. Les hauteurs sont couvertes de feuillus (érables à sucre, chênes, hêtres), tandis que les plaines sont le domaine de l’agriculture mixte. Les Cantons-de-l’Est occupent la partie sud-ouest des Appalaches, le long de la frontière des États-Unis, à l’est de Montréal, et offrent des montagnes verdoyantes entaillées de vallées profondes. C’est le lieu de villégiature des Montréalais : sports nautiques en été, sports de glisse en hiver. La Beauce, quant à elle, s’étend de part et d’autre de la rivière Chaudière qui débouche du lac Mégantic pour se jeter dans le Saint-Laurent. Tout comme son homonyme français, la Beauce québécoise est une vaste étendue, plate et monotone, de terres fertiles. Vergers, vignobles, pâturages, fermes laitières caractérisent sa partie ouest, tandis que le reste du pays beauceron est occupé par la plus forte concentration d’érablières du Québec.

Bas-Saint-Laurent, Gaspésie et Îles de la Madeleine. Au nord des Basses-terres et des Appalaches, la chaîne des monts Sutton se prolonge par les monts Notre-Dame, dont les versants nord descendent sur une étroite bande de terre le long du Saint-Laurent, appelée Bas-Saint-Laurent. De l’autre côté de la rivière Matapédia débute la péninsule gaspésienne, comprise entre l’estuaire du Saint-Laurent, le Nouveau-Brunswick et le golfe du Saint-Laurent. Elle est dominée, au nord, par les monts Chic-Chocs, culminant au mont Jacques-Cartier (1 268 mètres) dont les versants sont couverts d’épaisses forêts boréales. La péninsule abrite de superbes parcs nationaux (Gaspésie, Forillon) et réserves fauniques (Matane, Chic-Chocs). À l’estuaire du Saint-Laurent, le littoral nord de la Gaspésie est parsemé de charmants villages de pêcheurs tandis que la pointe gaspésienne, tournée vers le golfe du Saint-Laurent, brossée par les vagues, est particulièrement sauvage et spectaculaire, notamment à Forillon et à Percé. Au sud de la péninsule, les Hautes-terres sont profondément entaillées par de nombreuses rivières qui se jettent toutes dans la baie des Chaleurs. Protégée des vents polaires, cette région bénéficie d’un microclimat qui lui a valu le nom de Québec méridional. Au large de la Gaspésie, dans le golfe du Saint-Laurent, on retrouve les Îles de la Madeleine, magnifique archipel isolé et battu par les vents, dont les plages de sable fin s’étirent à l’infini. L’hiver, le spectacle des blanchons (bébés phoques) sur la banquise est tout simplement magique.

Partir en exploration

Pour découvrir et admirer les beautés naturelles du Québec, les occasions ne manquent pas, à commencer par les parcs nationaux et les réserves fauniques. On y retrouve non seulement un volet éducatif, notamment lors des activités de découverte, mais on peut en plus pagayer sur d’immenses plans d’eau, faire de l’alpinisme et des expéditions dans l’arrière-pays, progresser sur des parois rocheuses en escalade ou dans un parcours de via ferrata, ou encore s’élancer dans un parcours de canyoning. Ces deux dernières ont acquis une grande popularité au Québec et de nombreuses entreprises en font leur spécialité, comme les Palissades de Charlevoix, Arbraska, Canyoning-Québec ou Eskamer Aventure. Pour aller sous terre, on recommande la caverne Lusk située dans le parc de la Gatineau en Outaouais et le Parc le Trou de la Fée au Lac-Saint-Jean. À cela s’ajoutent des centres d’interprétation et musées régionaux pour le volet théorique.