Le premier ministre Justin Trudeau à la Gay Pride de Montréal (c) Marc Bruxelle - shutterstock.com.jpg

Sur les bancs de l’école

Excepté pour les écoles privées, fréquentées par une minorité de Québécois, l’instruction est gratuite pour l’école primaire et secondaire, de façon générale, jusqu’à l’âge de 17 ans. Ensuite, les élèves ou leurs parents doivent subvenir aux frais qui varient selon le programme d’études et le type d’établissement scolaire. C’est le cégep au Québec qui fait le pont entre l’école secondaire et l’université. Cette période dure normalement 2 ou 3 ans ; mais parce que les étudiants sont libres de faire leurs horaires, elle peut se prolonger sur plusieurs années. Le phénomène de décrochage ou d’abandon scolaire n’est pas indépendant du fait que plusieurs étudiants doivent payer eux-mêmes leurs études post-secondaires. Chez certains étudiants qui doivent travailler tout en poursuivant leurs études, l’argent gagné facilement au travail peut leur paraître plus gratifiant qu’un diplôme universitaire. Le coût des études universitaires au premier cycle varie selon les provinces : au Québec, un étudiant paye en moyenne entre 3 500 et 5 000 CAN $ de frais de scolarité par an. C’est peu comparativement aux États-Unis, mais trop selon les associations étudiantes de la province qui se battent continuellement contre les institutions gouvernementales pour le gel des frais de scolarité.

Au boulot

La population active au Québec se compose de plus de 4,5 millions de personnes. Toutefois, avec le vieillissement de la population et le faible taux de natalité, la province est confrontée à un manque grandissant de main-d’œuvre. Pour preuve, le taux de chômage a atteint un plancher historique en janvier 2023, soit 3,9 %. Des postes en technologies de l’information, en industrie, en transport, en services financiers, en tourisme, en service à la clientèle, en éducation ou en santé, cherchent désespérément preneurs, surtout en région où le nombre de postes vacants explose. L’entrepreneuriat est également fortement encouragé, avec à l’appui des incitations fiscales, des subventions, de l’accompagnement au démarrage et à la gestion de la croissance. L’immigration économique est donc sur toutes les lèvres et tous les moyens sont bons pour attirer les travailleurs qualifiés – idéalement francophones – à s’établir au Québec. Avis aux intéressés, d’autant plus que les relations de travail ont bonne réputation au Québec, étant moins formelles et hiérarchisées qu’en Europe. Le marché du travail est aussi plus flexible, les possibilités de télétravail se multiplient, et la conciliation travail-famille et la vie sociale après le boulot deviennent de plus en plus des impératifs.

Unions et naissances

Le gouvernement canadien a redéfini la notion de famille pendant le dernier mandat du Premier ministre Jean Chrétien. En 2000, se basant sur la Charte canadienne des droits et des libertés, le Parlement étendait les obligations des couples et les avantages dont ils peuvent bénéficier à tous les couples, y compris ceux de même sexe. En résumé, les concubins, de même sexe ou non, ont les mêmes droits que les époux mariés. Une grande majorité d’entre eux vit donc en union libre (union de fait) alors que l’institution du mariage est en baisse.

Cette ouverture d’esprit s’est confirmée en juin 2005 lorsque le gouvernement fédéral a légiféré sur le mariage des couples de même sexe avec la Loi sur le mariage civil. À savoir toutefois qu’à l’adoption de cette loi, le mariage entre conjoints de même sexe était déjà légal au Québec suite à la décision rendue par la Cour d’appel en 2004.

Si le taux de natalité s’est longtemps maintenu à 20-40 enfants pour 1 000 habitants, avec un pic historique en 1959 au cœur du baby-boom, il est en chute depuis la fin des années 1960, moment où la Révolution tranquille marque un coup d’arrêt brutal à la politique nataliste en cours depuis les deux derniers siècles. Il se situe aujourd’hui à environ 10 enfants pour 1 000 habitants.

Diversité sexuelle

Les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers et bispirituelles (LGBTQ2) sont protégées contre la discrimination et le harcèlement basés sur le sexe, l’orientation sexuelle ou l’identité ou l’expression de genre. Ces droits sont protégés par la Charte canadienne des droits et libertés, la Loi canadienne sur les droits de la personne, et des lois spécifiques au Québec. Le Canada est aussi l’un des rares pays au monde à permettre le mariage entre conjoints de même sexe, et ce depuis 2005.

Au Québec, le Village gai de Montréal est parmi les plus importants en Amérique du Nord. Ses activités nocturnes et ses festivals en ont fait le quartier de prédilection de la communauté LGBTQ2. Montréal a d’ailleurs été l’hôte des Jeux gays en 2006 et de Fierté Canada Montréal en 2017.

Droits et libertés

Incluse dans la Constitution du Canada depuis la Loi constitutionnelle de 1982, la Charte canadienne des droits et libertés protège la société libre et démocratique du pays. Estimés essentiels, ces droits et libertés sont protégés et sont reconnus tant aux citoyens canadiens qu’aux résidents permanents et aux nouveaux arrivants : liberté d’expression, droit de vote, liberté de conscience et de religion, droit à l’égalité pour tous, droits des peuples autochtones, droits des minorités linguistiques francophones et anglophones à une instruction dans leur langue, etc.

Au Québec, la Charte des droits et libertés de la personne, loi dite « quasi constitutionnelle », est un texte fondamental du système juridique québécois. Elle a préséance sur les lois et règlements provinciaux et concerne tant l’État que le droit privé.

Légalisation du cannabis

Le 17 octobre 2018, le Canada est devenu le deuxième pays au monde – après l’Uruguay en 2013 – à légaliser et réglementer l’usage récréatif du cannabis. Trois ans après son élection, le Premier ministre Justin Trudeau a ainsi mis en œuvre l’une de ses promesses électorales les plus symboliques. La mise en application de la loi suscite toutefois de nombreux questionnements et problèmes, chaque province, territoire, ville et municipalité ayant édicté ses propres règles. Ainsi la loi fédérale autorise la culture de quatre plants à la maison, mais la loi provinciale l’interdit au Québec. La vente légale du cannabis est assurée par la Société québécoise du cannabis (SQDC)..