Climat en Arménie

Traversée par le 40e parallèle, qui la situe à la latitude de Madrid ou de Naples, l’Arménie est un pays méridional, qui doit son climat plus rude à son relief extrêmement montagneux, mais néanmoins contrasté, ce qui explique une certaine diversité climatique, malgré la superficie modeste de ce pays. Cernée de toutes parts par de très hautes montagnes, l’Arménie ne peut compter sur l’influence maritime pour adoucir son climat, résolument continental, mais la haute barrière du Caucase, aux sommets de plus de 5 000 mètres, au nord, la préserve des vents froids soufflés depuis la Sibérie. Précédé par un printemps court et adouci par des ondées fréquentes, l’été y est généralement sec et torride, l’automne, court, sec et lumineux, assurant la courte transition avec l’hiver d’un froid parfois polaire, marqué par un fort enneigement qui rend parfois certaines routes impraticables.

Un climat continental

Par-delà les particularités locales et autres microclimats, le climat arménien obéit à une constante : il est sec et continental, alternant un été chaud, voire torride, avec des pointes à 40 °C, à Erevan, dans la plaine de l’Ararat ou dans l’extrême sud, vers Meghri, sur la frontière avec l’Iran, et même à 1 900 m d’altitude, dans le bassin du lac Sevan, propice à la baignade, et un hiver froid, voire glacial, sur les hauts plateaux qui présentent un enneigement abondant de novembre à avril, avec des pointes de -40 °C en janvier dans la plaine de Chirak, à près de 2 000 mètres d’altitude, ce qui lui vaut son surnom de Sibérie arménienne. Dans ce contexte résolument continental et montagnard, le printemps comme l’automne ressemblent plus à des intersaisons, assurant la transition vers les deux grands moments climatiques de l’année, même s’ils dévoilent d’autres aspects du pays, plus vert et plus doux au printemps, plus sec et coloré en automne. Le printemps, assez bref, mais dont la durée varie selon la topographie montagneuse, est plus clément au nord-est, où les montagnes, moins élevées et boisées, favorisent l’humidité. C’est la saison des pluies, jamais très abondantes, mais qui donnent toute leur puissance et leur beauté aux chutes et torrents, comme celle de Chaki, dans la région de Sissian, au sud, ou de Trchkan, au nord, près de Spitak, gorgés par la fonte des neiges, très présentes à cette époque sur les sommets et sur les flancs des montagnes. Les températures sont douces, mais restent fraîches sur les hauteurs, jusqu’à juin, où le thermomètre commence à monter très vite dans la plaine de l’Ararat, annonçant l’été. L’automne, lui aussi bref, est généralement doux et sec et jette un voile de couleurs sur les forêts. Une sorte d’été indien auquel met un terme à la mi-octobre, l’arrivée brutale de l’hiver et de neiges, qui recouvrent presque tout le pays, à l’exception des plaines les plus basses.

Une logique des saisons perturbée par l’altitude

L’altitude, relativement élevée, qu’il convient de conjuguer ici avec la latitude, méridionale, vient perturber bien souvent la logique des saisons : on sera ainsi confronté à un climat quasi hivernal au cœur même de l’été dans la zone des hauts plateaux et sommets, où subsistent des névés, au-delà de 3 400 m. Autant dire que même en été, il faut songer à emporter des vêtements chauds, en même temps que les tenues de bain et les lunettes de soleil. Autre constante en effet du climat arménien, l’ensoleillement, estimé à 2 500 heures par an (2 700 heures dans la plaine de l’Ararat et dans le bassin du Sevan, où il faut se prémunir contre les puissants rayons UV). Le ciel est plus avare en précipitations, les régions des sommets, qui profitent d’un important enneigement étant les plus arrosées. L’Arménie n’est pas épargnée par le réchauffement climatique. On observe depuis quelques années, des épisodes pluvieux plus intenses voire de grêle au printemps et des étés encore plus chauds et secs, avec parfois des incendies de forêt, l’hiver s’annonçant plus tardivement en moyenne montagne, où l’on peut noter des températures positives jusqu’à la fin novembre.