Entre - 4000 et 500 apr. J.-C.

Les premiers habitants

Les premiers habitants d’Afrique australe n’avaient rien à voir avec les « doudous » rondelettes et les hommes longilignes qu’on y croise aujourd’hui. Petits, les pommettes saillantes, la peau brunâtre et très ridée, les Bochiman et les Hottentot, ancêtres des Zimbabwéens, se caractérisaient plutôt par leur physique de type mongoloïde. Les anthropologues préfèrent les dénominations San et Khoe, qui signifient respectivement « ceux qui font la cueillette » et « les hommes des hommes ». Celles-ci relèvent plus d’une différenciation culturelle que biologique : elles furent le fait des Néerlandais du Cap qui distinguèrent ainsi les tribus élevant du bétail et ayant un semblant d’organisation sociale (Hottentot) de celles vivant en petits groupes et pratiquant la cueillette et la chasse (San). Ces répartitions, comme toute tentative de catégorisation raciale, sont souvent sommaires et les recherches ultérieures ont prouvé que certains groupes bochiman gardaient du bétail et pratiquaient l’agriculture. Quoi qu’il en soit, les San et les Khoe furent les premières peuplades à occuper les terres australes et à laisser, sur les collines rougeâtres, les traces picturales de leur passage. Si l’on possède relativement peu d’informations concernant les origines de ces deux tribus, on sait en revanche qu’elles occupèrent cette partie du monde dès l’âge de pierre, comme en attestent certaines des peintures rupestres encore en bon état de conservation. Des outils très anciens ont également été retrouvés et témoignent de la longue occupation de ces terres reculées.

500 à 1000

L'arrivée des Bantous

Les peuples de langue bantoue font probablement leur apparition il y a environ 100 000 ans. Leur émergence se produit dans les forêts tropicales de l’Afrique équatoriale où certains grands groupes développent progressivement une pigmentation plus sombre de la peau et acquièrent de nouveaux caractères physiques, en raison, sans doute, de l’environnement. Ceux qui viennent s’installer en Afrique australe sont originaires du Cameroun et entament de grands mouvements de migration 3 000 ans avant notre époque. Fuyant probablement les infections parasitaires dues à la mouche tsé-tsé des zones équatoriales africaines, certains groupes s’établissent dans la région des grands lacs de l’Afrique de l’Est, avant de continuer leur voyage jusqu’au sud du continent ; d’autres s’y rendent plus directement, mais choisissent de passer par l’ouest et de longer la côte atlantique. Après plusieurs siècles d’avancée progressive et extrêmement lente, des peuples de langue bantoue atteignent l’actuel Zimbabwe et l’Afrique du Sud. Ils apportent avec eux une certaine forme d’organisation politique, des méthodes agricoles et la technologie de la métallurgie, ce qui entraîne des changements d’importance dans toute l’Afrique australe.

1000 à 1400

La civilisation du Great Zimbabwe

L’actuel Zimbabwe doit son nom à une civilisation aujourd’hui disparue dont les heures de gloire se situent du XIe au XVe siècle. Si les derniers vestiges sont principalement concentrés à quelques kilomètres de Masvingo, cet empire commercial contrôlait une région bien plus étendue que l’actuel Zimbabwe, délimité au nord par le Zambèze, au sud par le fleuve Limpopo, à l’ouest par le désert du Kalahari et à l’est par la côte mozambicaine. Vivant du commerce de l’or, du cuivre, de l’ivoire, du coton et des bovins, la cité du Great Zimbabwe accueille jusqu’à 20 000 personnes à son apogée. Son organisation sociale était particulièrement bien structurée avec un roi, une caste dirigeante, des sujets et une armée. Bien que l’on possède des éléments sur le développement et l’extension de cet empire, les raisons de son soudain déclin au cours du XVe siècle demeurent un mystère. En effet, l’influence de cette dynastie a cessé quasiment du jour au lendemain, même si quelques groupes sociaux ont continué à y vivre pendant quelque temps encore. Témoin d’une civilisation africaine sophistiquée et antérieure à l’arrivée des Européens, le Great Zimbabwe a été l’objet de tous les enjeux politiques. En effet, à sa « découverte » par les colons blancs en 1867, il paraissait inconcevable à ces derniers de lui attribuer une quelconque paternité africaine ! Aussi, de nombreuses théories plus farfelues les unes que les autres ont occulté la vérité un certain temps. Certains pseudoscientifiques colonialistes y ont vu les traces de l’empire colonial portugais ou celles de la présence des Phéniciens. On a même affirmé que les vestiges étaient ceux de la cité biblique de la reine de Saba ! Cette polémique a pris de telles proportions que ce site est devenu un véritable symbole culturel pour le peuple africain. En 1980, lors de la déclaration d’indépendance, le Great Zimbabwe a donné tout naturellement son nom au pays. Le terme Zimbabwe vient de zimba ramabwe, qui signifie en langue shona « la grande maison en pierre ».

1420 à 1820

Du Great Zimbabwe à l’État du Matabeleland

Vers 1420, lorsque l’empire du Grand Zimbabwe commence à se fissurer, certains de ses membres partent s’installer dans des régions situées plus au nord. Ils y fondent un État indépendant, Mutapa, qui va prospérer durant près d’un siècle. À la même époque, une autre dynastie, les Torwa, s’établit au sud-ouest de l’actuel Zimbabwe, à Khami. À la fin du XVIIIe siècle, pendant que les Rozwi, un groupe shona, renversent puis absorbent la dynastie Torwa, l’État Mutapa s’affaiblit progressivement. Déchiré par des querelles internes, il a de plus en plus de mal à repousser les désirs de conquêtes des colons portugais. Contraint, dans un premier temps, de se replier dans la vallée du Zambèze, il est définitivement rayé de la carte par les Portugais et les Anglais à la fin du XIXe siècle. Dans l’actuelle Afrique du Sud, le XIXe siècle est marqué par la suprématie de la dynastie zouloue et, notamment, par le règne du roi Shaka de 1818 à 1828. Célèbre pour ses qualités de guerrier, il ne souffre aucune rivalité et nombreux sont les généraux contraints de s’enfuir. Certaines parties de l’Afrique australe vont d’ailleurs être modelées au rythme de ces exils successifs. Mzilikazi, le futur roi ndebele et fondateur du Matabeleland, fait partie de ces généraux bannis par Shaka.

1820-1840

La dynastie Ndebele (1820 à 1880)

Mzilikazi, chef d’un clan zoulou subordonné à Shaka, décide au début du XIXe siècle, de défier l’autorité suprême du roi des Zoulous. Après avoir contenu une première attaque de l’armée de Shaka, lui et ses hommes sont terrassés lors d’un second assaut et contraints à la fuite. Remontant progressivement vers le nord, ils annexent les différentes provinces traversées. Peu à peu, la réputation de Mzilikazi grandit et de nombreux guerriers rejoignent l’armée des Ndebele, « ceux qui disparaissent sous leurs longs boucliers ».

1840-1860

Après une halte au Botswana, à Kuruma, pendant laquelle Mzilikazi se lie d’amitié avec le missionnaire Robert Moffat, il repart en direction du nord, franchit la rivière Limpopo, au-delà de laquelle il décide de s’installer. En arrivant, il surnomme les collines environnantes (les fameuses collines Matopos, situées au sud-ouest de Bulawayo) Amatobo, ce qui signifie en isiNdebele les « crânes chauves ». Assujettissant les tribus locales, il place ses hommes de confiance aux quatre coins de son nouvel empire, le Matabeleland, et impose le mode de vie zoulou. Son autorité est absolue et il n’accepte aucune remise en question de son pouvoir. Ainsi, il n’hésite pas à exécuter tout sujet soupçonné, à tort ou à raison, de désobéissance ou de conspiration à son égard.

1854

Découverte des chutes Victoria par l’explorateur britannique, David Livingstone. Appelées Mosi Oa Tunya, elles sont rebaptisées du nom de sa reine.

5 septembre 1868

Mort de Mzilikazi. Son second fils, Lobengula, prend les rênes du pouvoir, non sans devoir écarter quelques prétendants aux dents longues. Fidèle à son père, il continue de réserver un accueil chaleureux aux différents chasseurs et missionnaires traversant son royaume.

22 janvier 1870

Couronnement de Lobengula. Le début de son règne est marqué par l’influence de la culture européenne, dont il adopte le mode de vie vestimentaire. Il charge même un de ses amis de lui construire une maison de style flamand !

1870-1880

Les explorateurs européens, Frederick Selous et Thomas Baines, pénètrent sur les territoires shonas et ndebeles. En 1877, le roi Lobengula abandonne ses tenues européennes pour retourner vers sa culture d’origine. Dès lors, la situation commence à se dégrader.

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1888

La British South Africa Company (BSAC)

Le roi Lobengula est trompé par Cecil Rhodes et ses conseillers britanniques. En effet, croyant signer un simple droit de circulation dans le Matabeleland, il signe, en fait, son abdication et une annexion de son royaume ! Fort de ce stratagème, Cecil Rhodes crée la British South Africa Company (BSCA).

29 octobre 1889

La reine Victoria contribue à la chute programmée du roi ndebele en ratifiant la charte de la compagnie.

1890

Rhodes met sur pied une armée de 700 mercenaires qu’il lance à la conquête du Matabeleland et du Mashonaland, territoire situé entre le Matabeleland et la frontière mozambicaine.

1893-1894

La guerre est déclarée entre les Britanniques et les Ndebeles. Ces derniers connaissent une défaite qui conduit leur chef à l'exil. Il meurt en 1894.

1895

Une nouvelle administration est mise en place par la BSAC (British South Africa Company) du nouveau territoire nommé « Rhodésie » en référence à Cecil Rhodes. Contrôlé par la BSAC et présenté par Rhodes comme le nouvel eldorado de cette fin de siècle, l’ancien royaume de Lobengula attire de nombreux colons européens, désireux de s’installer comme fermiers ou rêvant de découvrir une mine d’or. Cette annexion du Matabeleland et du Mashonaland ne pouvant se faire sans le recours à la main-d’œuvre locale, les Shonas et les Ndebeles sont enrôlés de force dans les fermes nouvellement installées. De plus, afin d’asservir complètement ces « sauvages », une taxe de résidence (hut tax) est mise en place !

1896

Trop fiers pour accepter d’être réduits en esclavage, les Shonas et les Ndebeles, chacun de leur côté, prennent les armes et se lancent dans la première guerre d’indépendance, ou chimurenga. Durant les premiers mois de l’année 1896, les combats font rage. La résistance des Ndebeles et les pressions politiques contraignent Rhodes à négocier l’armistice. Après avoir envoyé un conciliateur, Rhodes se déplace lui-même le 21 août 1896 à Matobo Hills pour discuter avec les chefs ndebeles. Dans le traité signé deux mois plus tard, Rhodes fait de nombreuses concessions : il rend aux Ndebeles une partie de leurs terres et leur accorde un certain degré d’autonomie.

26 mars 1902

A l’âge de 48 ans, Cecil Rhodes meurt au Cap, des suites d’une longue et douloureuse maladie. Sa dépouille est transportée par chemin de fer du Cap à Bulawayo, puis amenée sur le site qu’il a choisi comme sépulture : le sommet des monts Matopos, surnommé « la vue du monde ».

1923

La naissance de la Rhodésie

Malgré l’introduction de taxes, l’exploitation de la population locale et la réquisition des terres, la BSAC ne réussit pas à tirer de bénéfice substantiel de l’ancien royaume de Lobengula. En 1923, soit 24 ans après son annexion par Rhodes, la Rhodésie du Sud est rattachée à la couronne britannique dont elle devient une colonie.

1948

Alors que les colons blancs occupent le pouvoir et que de nouveaux immigrants affluent d’Afrique du Sud et d’Europe, les conditions de vie et de travail de la population noire se dégradent. Peu à peu, des mouvements politiques noirs émergent. Réclamant plus de justice sociale et le respect des Droits de l’Homme, ils organisent la première grève nationale.

1953

Néanmoins, la domination colonialiste résiste et, lors de la constitution du nouveau parlement à Salisbury (aujourd’hui Harare), sur les 36 sièges à pourvoir, 6 seulement sont attribués à la majorité africaine. Une fédération réunissant la Rhodésie du Nord, le Nyassaland et la Rhodésie du Sud est proclamée le 1er août 1953.

1957

Le Southern Rhodesian National Congress est créé, avec Joshua Nkomo comme président. Six ans plus tard, cette organisation noire d’opposition se scinde en deux partis rivaux : le Zimbabwe African National Union (ZANU) et le Zimbabwe African People Union (ZAPU).

1965

Le 11 novembre 1965, suivant l’exemple donné par le Nyassaland et la Rhodésie du Nord voisins, à qui l’indépendance a été accordée (ils s’appellent désormais respectivement le Malawi et la Zambie), la Rhodésie du Sud, menée par Ian Smith, publie la déclaration unilatérale d’indépendance (UDI) et rompt tous les liens qui la rattachent à l’empire britannique ! Surpris et désireux d’éviter tout conflit armé avec une « ancienne » colonie britannique, le Premier ministre anglais, Harold Wilson, tarde à réagir et conforte de ce fait l’autoproclamation d’indépendance de Ian Smith.

3 mars 1970

La République de Rhodésie est proclamée. Les seules conséquences de cet acte insensé sont quelques sanctions économiques de la part de l’Angleterre et des pays rattachés à l’ONU, qui n’eurent pas de réel impact. Prônant l’apartheid, le nouveau gouvernement accélère le clivage.

1972-1975

Alors que les actes de rébellion se font plus nombreux, la population noire se prépare peu à peu à une seconde chimurenga. Soutenue par la population rurale et appuyée par des renforts armés basés au Mozambique, la guérilla s’intensifie et se rapproche progressivement des villes. De nombreux colons blancs sont contraints de quitter le pays. Afin de couper les révolutionnaires de leur soutien populaire, le gouvernement de Smith décide de rassembler la population africaine dans des « villages protégés », véritables camps de concentration.

1976

Face à l’escalade de la violence, la communauté internationale commence à s’émouvoir et fait pression sur Smith afin que tous les mouvements politiques du pays soient représentés au gouvernement. Un premier sommet sur le devenir de la Rhodésie du Sud est organisé à Genève en 1976. A la suite de ce dernier, le ZANU et le ZAPU annoncent leur fusion en un parti unique, le Front Patriotique, qui se présente comme l’authentique représentant du peuple rhodésien.

1979

Des négociations sont organisées entre le gouvernement blanc et les mouvances politiques noires pour arriver à la formation d'un gouvernement représentatif du pays. En avril, les premières élections multiraciales sont organisées. Le 1er juin, Josiah Zion Gumede devient le premier président noir du Zimbabwe-Rhodésie et Abel Muzorewa est nommé premier ministre. Smith reste au gouvernement et demeure très influent. Le nouvel Etat n’est guère soutenu par la communauté internationale et de nouvelles négociations conduisent aux accords de Lancaster, prévoyant un cessez le feu et l'instauration d’un régime parlementaire.

1980

L’indépendance

Des élections sont organisées en février. La Rhodésie du Sud devient indépendante du Royaume-Uni le 18 avril 1980 et est rebaptisée Zimbabwe, du nom Great Zimbabwe. Salisbury devient Harare. Canaan Banana devient Président et Robert Mugabe Premier Ministre. Nouvel étendard du Zimbabwe, le drapeau national est paré de diverses couleurs.

1980-1987

Guerre civile entre les deux partis politiques du pays, le ZANU (Zimbabwe African National Union) et ZAPU (Zimbabwe African People’s Union). Le premier est constitué de Shonas, alors que le second est majoritairement constitué de Ndebeles. On compte des milliers de victimes. La constitution du jeune pays est remodelée le 31 décembre 1987, abolissant entre autres le poste de Premier Ministre. Robert Mugabe devient Président pour être chef du gouvernement et chef de l'Etat.

1988-1989

Les dissidents ndebeles acceptent de baisser les armes et le parti ZAPU et Joshua Nkomo, sont enfin intégrés au gouvernement.

Mars 1990

De nouvelles élections présidentielles et législatives sont organisées. La principale opposition au président Mugabe est menée par Edgar Tekere, leader du très récent Zimbabwe Unity Mouvement (ZUM) et ministre du gouvernement de Mugabe jusqu’à ce qu’il en soit évincé pour avoir lancé une campagne contre la corruption. Le parti de Mugabe remporte néanmoins largement les élections avec 117 sièges sur 120.

2000

Le problème des partages des terres conduit à une sévère réforme agraire, plusieurs fermiers blancs perdent leurs terres et s'exilent.

2002

Des élections vivement contestées permettent à Mugabe de se maintenir au pouvoir.

2004

Le Zimbabwe ne compte plus parmi les membres du Commonwealth, et se trouve plongé dans une grave crise socio-économique due à la réforme agraire et au taux élevé de chômage.

2005

Elections législatives remportées par le parti politique de Mugabe. Résultats fermement contestés par l'opposition. Le pays s'enlise dans une crise agraire, politique et économique avec une hyper-inflation historique.

2008

Les élections présidentielle et législative sont raflées par le régime au pouvoir, alors que l'opposition se déclare vainqueur et que l'hyperinflation atteint même un taux record de plus de 230 millions de dollars zimbabwéens !

2011

Des tensions surgissent dans le partage du pouvoir entre Mugabe et Tsvangirai. Le régime pense organiser des élections d'ici la fin de l'année 2011. Mais il semble quasiment impossible de tenir ces élections à cette date et dans de bonnes conditions.

Juin 2013 

Les élections présidentielles sont à nouveau remportées par ZANU-PF.


Juillet 2016

Des manifestations se tiennent à travers le pays contre la corruption et nouvelle crise économique.

Février 2017

Alors que Robert Mugabe fête ses 93 ans, étant le dirigeant le plus âgé du monde, sa succession pose question. Il projette de céder le pouvoir à son épouse, Grace, connue pour son goût pour le luxe et pour sa brutalité. Il écarte du parti les rivaux potentiels de cette dernière.

Novembre 2017

L’histoire se précipite… Le 4, Mugabe annonce qu’il souhaite faire de son épouse sa vice-présidence. Le lendemain, cette dernière lui cède la présidence et le surlendemain, Emmerson Mnangagwa, vice-président en place, est démis de ses fonctions. Le 15, une coup d’état en « douceur » mené par l’armée renverse Mugabe, provoquant bientôt des scènes de liesse dans le pays. Mugabe et sa femme sont placés en résidence surveillée. Trois jours plus tard, Mnangagwa prend le pouvoir et le général Constantino Chiwenga devient son Premier Ministre. Alors que Mugabe se considérait toujours comme le seul chef de la nation, il finit par démissionner le 21. Mnangagwa est désigné président intérimaire jusqu’aux prochaines élections.

Juillet-Août 2018

Une élection législative et présidentielle a lieu. La violence caractéristique des élections précédentes est absente, le taux de participation à 70 %, élevé, et un espoir général renaît. Mais cet espoir ne dure pas longtemps : suite à des manifestations au centre d'Harare à l'annonce des résultats des législatives remportées par le ZANU-PF, des militaires tirent dans la foule et six manifestants trouvent la mort. Un mois plus tard, une nouvelle crise économique frappe le pays : les stations services, les magasins et les boulangeries se vident et le bond dollar perd la moitié de sa valeur contre le dollar américain. Malgré des discours positifs sur l'avenir de l'agriculture et de l'économie, le gouvernement peine à redresser le pays, d’autant que les changements climatiques et les épisodes de sécheresse réduisent drastiquement la production agricole et menacent la sécurité alimentaire des populations.

Octobre 2018

Une crise économique s'installe, le pays souffre d'un manque important de devises, ce qui provoque de graves pénuries de carburant, de médicaments et de nourriture.

Janvier 2019

L'inflation toujours croissante et l'augmentation du prix du carburant décrétée par le président, Emmerson Mnangagwa (diesel passant de 1,36 à 3,11 dollars/litre), entraînent des grèves dans tout le pays. Les manifestations sont violemment réprimées, des dizaines de morts et des centaines de blessés sont comptabilisés. Le mercredi 16 janvier, le pasteur Evan Mawarire, figure de la contestation, est arrêté.

Février 2019

Le président lance un appel au dialogue national qui est boycotté par l'opposition dont le chef du Mouvement pour un changement démocratique (MDC) Nelson Chamisa et le porte-parole du Front patriotique national (NPF) Jealous Mawarire. Ils exigent, avant tout débat, la fin de la répression contre les citoyens.

6 Septembre 2019

L’ancien président Robert Mugabe décède à Singapour à l’âge de 95 ans.