Champs de blé dans les prairies de la Saskatchewan © Lloyd Gwilliam - Shutterstock.com.jpg
Cascade Takakkaw au Yoho National Park © kavram - Shutterstock.com .jpg
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Le pays des superlatifs

Qui dit deuxième plus grand pays du globe dit démesure. Et si vous n'êtes toujours pas convaincu du gigantisme canadien, voici quelques faits qui ne laisseront planer aucun doute sur le sujet. Outre ses près de 10 millions de km2 et la présence de la plus longue frontière terrestre au monde sur son territoire, le Canada possède également le plus long littoral de la planète, soit 243 042 km répartis sur trois océans. On peut d'ailleurs y observer les plus grandes marées du monde (16,1 mètres en moyenne), dans la baie de Fundy qui sépare le Nouveau-Brunswick de la Nouvelle-Écosse. Quant à l'eau douce, sa superficie couvre près de 900 000 km2, dont une grande partie (environ 177 000 km2) se trouve au Québec. C'est cependant dans les Territoires du Nord-Ouest que l'on retrouve le plus grand lac du pays, le Grand lac de l'Ours (31 328 km2), ainsi que le plus profond, le Grand lac des Esclaves (614 mètres). Puis vient le plus long fleuve du Canada, l'incontournable Mackenzie (4 241 km), lequel prend sa source dans le Grand lac des Esclaves avant de se déverser dans la mer de Beaufort dans l'océan Arctique. Dans le secteur des Grands Lacs en Ontario, l'île Manitoulin remporte le titre de plus grande île en eau douce du monde (2 765 km2), alors que du côté des eaux salées, l'île de Baffin constitue la plus grande île canadienne (507 451 km2). Finalement, pour ceux qui aiment prendre de la hauteur, la plus haute montagne du pays se trouve au Yukon, soit le fameux mont Logan qui culmine à 5 959 mètres d'altitude.

Une panoplie de reliefs

Un pays aussi vaste que le Canada offre bien entendu une grande diversité au niveau géographique.

La cordillère de l'Ouest. Dans l'Ouest canadien, des rangées de montagnes séparent l'océan Pacifique des vastes plaines de l'Alberta, recouvrant ainsi la quasi totalité de la Colombie-Britannique et du Yukon ainsi qu'une partie du sud-ouest de l'Alberta. Elles sont composées des chaînes côtières du Pacifique et des montagnes de l'Est, ces dernières étant plus communément appelées « les Rocheuses », et s'étendent de l'Alaska au Mexique avant de se prolonger en Amérique du Sud avec la cordillère des Andes. Deux autres éléments intéressants dans cette partie du Canada : la présence d'un désert dans le sud de la Colombie-Britannique, plus précisément à Osoyoos (prolongement d'un désert qui naît plus au sud, au Mexique, en passant par celui du Mojave, en Californie), et le Passage Intérieur dans l'ouest de la Colombie-Britannique, une voie maritime côtière reliant les États de l'Alaska et de Washington et évitant les eaux difficiles du Pacifique.

Les grandes plaines intérieures, aussi appelées « Prairies canadiennes », recouvrent une grande partie des provinces de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Ces vastes plaines sédimentaires s'étirent du delta du Mackenzie au nord vers le sud jusqu'aux États-Unis, et elles représentent une des régions agricoles majeures dans le monde, notamment avec la culture du blé et l'élevage bovin.

Le Bouclier canadien. Cet immense plateau rocheux occupe près de la moitié de la superficie du pays : le nord de la Saskatchewan, du Manitoba, de l'Ontario et du Québec, ainsi que la plus grande partie du Labrador. On y trouve des roches parmi les plus vieilles au monde, rien de moins. La forêt boréale y règne en maître et des rivières d'importance servent à la production de l'hydroélectricité, notamment en Ontario et au Québec. Le Bouclier canadien compte également une région marécageuse, les Basses-terres d'Hudson, ainsi que des chaînes de montagnes telles que les Laurentides et les monts Torngat.

Les Basses-terres du Saint-Laurent et des Grands Lacs. Elles s'étendent autour des Grands Lacs en Ontario et le long du fleuve Saint-Laurent au Québec. Cette région, qui constitue une des plus grandes réserves mondiales d'eau douce du monde, possède en plus un sol fertile propice à l'agriculture et à l'élevage, comme en témoignent ses innombrables terres agricoles et sites agrotouristiques.

Les Appalaches. Cette chaîne de montagnes parcourt l'est de l'Amérique du Nord sur près de 2 000 km, se frayant un chemin depuis le centre de l'État de l'Alabama, dans le sud des États-Unis, jusqu'à Terre-Neuve au Canada. Elle sépare la plaine côtière atlantique, à l'est, du bassin du fleuve Mississippi et des Grands Lacs, à l'ouest.

Le Nord canadien. C'est le royaume des régions arctiques et certainement l'endroit le plus dépaysant au Canada. Cet immense territoire couvre 40 % de la superficie du pays sur quelque 3,4 millions km2. Avec la fonte annoncée de la banquise et de l'inlandsis, le Nord canadien se veut désormais un enjeu géostratégique majeur en ce qui concerne le passage maritime du Nord-Ouest - convoité par les États-Unis et l'Europe qui y voient un raccourci vers l'Asie orientale - et les immenses réserves d'hydrocarbures.

Des merveilles naturelles

Réparties d'un océan à l'autre, jusqu'aux confins de l'Arctique, elles offrent des paysages saisissants et des expériences qui sont tout sauf banales. Si certaines jouissent d'une notoriété qui dépasse les frontières du pays, d'autres sont seulement connues des initiés. En voici quelques-unes à inscrire au carnet de route.
Dans la région des Kootenay Rocheuses, les sources chaudes se comptent par dizaines, que ce soit au Fairmont Hot Springs Resort en Colombie-Britannique, au Banff Upper Hot Springs et au Miette Hot Springs en Alberta, ou encore au Takhini Hot Pools au Yukon. Parfaites pour se détendre dans un cadre naturel magnifique, ces sources chaudes sont un immanquable d'un séjour dans l'Ouest canadien. L'eau reste au cœur du sujet avec bon nombre de chutes grandioses à travers le pays, à commencer par les plus connues d'entre toutes, celles du Niagara en Ontario. Mais il y a aussi la Della au Strathcona Provincial Park et la Takakkaw au Yoho National Park en Colombie-Britannique, celles du parc provincial Kakabeka Falls en Ontario et du parc de la Chute-Montmorency au Québec, sans oublier la chute Pissing Mare du parc national du Gros-Morne à Terre-Neuve et la Victoria au Nahanni National Park dans les Territoires du Nord-Ouest.
Le Canada compte aussi plusieurs dunes de sable, les plus impressionnantes se trouvant au Athabasca Sand Dunes Provincial Park dans le nord de la Saskatchewan, considérées parmi les dunes actives les plus septentrionales du monde. D'autres sites valent le détour, comme les Great Sandhills en Saskatchewan, les dunes de Tadoussac et celles des îles de la Madeleine au Québec, ou encore celles de Sable Island National Park en Nouvelle-Écosse.
Puis viennent les phénomènes géomorphologiques, comme les monolithes d'érosion qui s'observent entre autres dans le parc marin national Fathom Five (Ontario), la réserve de parc national de l'Archipel-de-Mingan (Québec) et le parc national Fundy (Nouveau-Brunswick), ou encore les canyons qui alignent leurs parois encaissées comme le Maligne Canyon dans le Jasper National Park, le Horseshoe Canyon à Drumheller et le Miles Canyon près de Whitehorse. Si vous êtes plutôt du type fjord, vous serez ici servi alors que la Colombie-Britannique et le Nunavut en comptent des dizaines chacun (mention aux sublimes fjords du parc national Auyuittuq dans le Grand Nord). Pour les admirer dans l'est du pays, faites un saut du côté du parc national du Fjord-du-Saguenay, lequel protège le seul fjord navigable d'Amérique du Nord, et du parc national du Gros-Morne, notamment dans les environs de Western Brook Pond.
Finalement, il ne faut pas rater le ballet des icebergs au printemps, qu'on pourra aller observer de près à Terre-Neuve avec Iceberg Quest Ocean Tours, ni les imposants glaciers du pays, notamment le Columbia Icefield au Jasper National Park (Alberta), la Plaine des Six Glaciers à Lake Louise (Alberta), et les glaciers Donjek et Lowell au Kluane National Park (Yukon).

Les Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent

Considérés comme l'une des plus grandes réserves d'eau douce du monde, les Grands Lacs couvrent une superficie d'environ 246 050 km2, c'est-à-dire une surface presque égale à la moitié de celle de la France. Longeant l'extrémité sud du Bouclier canadien en Ontario, les cinq Grands Lacs (Supérieur, Michigan, Huron, Érié et Ontario) sont implantés à la frontière des États-Unis et du Canada, à l'exception du lac Michigan situé entièrement du côté américain.
Entouré de milliers de lacs plus petits et d'un réseau complexe de chenaux, de canaux et d'écluses, et relié à l'océan Atlantique par le fleuve Saint-Laurent, cet ensemble est considéré comme le berceau historique et économique du pays. Les progrès des deux derniers siècles dans le domaine de la navigation ont permis d'effectuer de nombreuses améliorations à cette immense voie navigable en eau profonde, laquelle fut officiellement ouverte en 1959. Devenue un véritable poumon industriel et agricole, et considérée comme l'une des plus grandes réalisations techniques du XXe siècle, elle permet de faciliter les échanges commerciaux vers l'est grâce à la voie maritime du fleuve Saint-Laurent, mais aussi vers le sud des États-Unis grâce aux fleuves affluents des Grands Lacs.

La souveraineté canadienne dans l'Arctique

Devenue un enjeu géostratégique majeur qui attire la convoitise de plusieurs pays, la souveraineté de l'Arctique est l'un des sujets chauds du XXIe siècle. On doit l'intérêt que cette région suscite à son grand potentiel de développement des ressources naturelles, mais surtout pour le contrôle de son passage maritime du Nord-Ouest au nord du Canada, lequel s'étend du détroit de Davis et la baie de Baffin à l'est jusqu'à la mer de Beaufort à l'ouest. Si la souveraineté canadienne dans l'Arctique est un fait historique reconnu, il reste que le territoire n'est pas entièrement surveillé et le consensus international sur la région ne concerne que les terres. Les voies d'accès et détroits, comme le fameux passage du Nord-Ouest, ne sont donc pas reconnus comme une possession du Canada, au grand dam de ce dernier mais au grand bonheur des États-Unis qui ont accru leur présence dans le secteur sous l'administration Trump, ce qui a nui aux relations canado-américaines.
En plus du Canada, les sept autres États de l'Arctique sont les États-Unis (Alaska), le Danemark (Groenland), l'Islande, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie (à savoir que l'Islande, la Suède et la Finlande ne font pas partie des États côtiers de l'océan Arctique, aussi appelés A5). Tous sont signataires du Conseil de l'Arctique, un forum intergouvernemental qui inclut également les peuples autochtones de la région, dont six organisations autochtones canadiennes ayant le statut de participant permanent au Conseil.