L’éducation

L’enseignement scolaire dans le secteur public se subdivise en 4 niveaux assez proches de ceux que nous connaissons : une école pré-élémentaire, une école primaire, un niveau intermédiaire (équivalent à notre collège) et, enfin, un niveau secondaire (équivalent à notre lycée). Il faut signaler qu’à partir de la cinquième année scolaire, la mixité n’est plus de mise. De plus, les Émiratis sont l’un des quinze pays au monde où le nombre de filles dépasse celui des garçons dans le système scolaire. L’enseignement se fait en langue arabe, l’anglais étant enseigné dès l’école primaire. L’équivalent de notre baccalauréat s’appelle le « Thananwiya Amma » et on peut le passer dans trois filières (sciences, lettres et technique). 14 % du budget fédéral est consacré à l’éducation.

Dans le système privé, ce sont des écoles internationales dont le plus grand nombre suit le système américain ou britannique. Près de 58 % des Émiriens choisissent les écoles internationales plutôt que le système public. Dans chaque émirat, une autorité responsable de la connaissance et du développement humain régule les horaires, inspecte les écoles et intervient dans certains programmes, comme le contenu des livres d’histoire, régule l’éducation civique des écoles privées et publiques et s’assure que la priorité est donnée à l’enseignement des sciences.

Place de la femme

Les femmes émiriennes parviennent à des niveaux d'instruction élevés. 77 % d’ entre elles poursuivent des études supérieures et 56 % des diplômés en sciences, technologies, mathématiques et études d’ingénieur sont des femmes. Même si la parité n'est pas encore à l'ordre du jour, elles représentent 30,9 % de la population active et l’égalité des genres est inscrite dans la constitution. Elles sont encore, la plupart du temps, employées dans le secteur public (enseignement, police, administration) où elles occupent 2/3 des postes dont 20 % sont à responsabilité. On commence cependant à les voir dans beaucoup d'autres secteurs, comme la banque, la télécommunication, l'accueil et même à des postes clés, car les modèles de réussite féminine sont de plus en plus fréquents. De nombreuses associations défendent les droits des femmes aux Émirats (Société des femmes d'Abu Dhabi, GWU...) et de multiples récompenses encouragent leur émancipation, notamment dans le monde des affaires. 8 femmes sont ambassadrices, dont une siège de façon permanente à l'ONU, 20 % du personnel diplomatique est féminin. 9 femmes sont ministres tandis que la parité est respectée au parlement. En 2021, ce fut au tour de la première femme astronaute émiratie à être choisie. On peut souligner le rôle de Sheikha Fatima bint Mubarak, dernière épouse de Sheikh Zayed, qui s’est engagée pour élargir l'accès des femmes aux plus hauts postes à responsabilité. Au quotidien, les femmes émiriennes mènent une vie sociale assez libre : on les rencontre surtout dans les malls, le soir. Beaucoup conduisent, d'autres préfèrent avoir un chauffeur. Elles sortent parfois seules, mais sont en réalité souvent en groupes, entre amies ou en famille. Il n'est pas rare de les voir le soir, en petits comités de trois ou quatre. Immuablement voilées, elles sont néanmoins souvent très élégantes, se fardent généreusement et se parfument à outrance !

Mariage et polygamie

La polygamie est autorisée dans les Emirats, sous réserve que le mari dispose de suffisamment de ressources pour assurer le confort matériel de toutes ses épouses. En effet, le Coran permet à tout musulman de prendre jusqu'à quatre épouses légitimes, à la condition impérative que celles-ci soient traitées de manière égale. Dans les faits, étant donné le coût élevé de la vie, la polygamie est de moins en moins pratiquée. Le mariage mixte est également autorisé par la loi islamique : un musulman peut ainsi épouser une femme d'une autre confession, à condition que leurs enfants soient élevés dans la religion du père. En revanche, un non-musulman devra impérativement se convertir pour pouvoir épouser une femme musulmane. Bien que les hommes émiratis soient plus nombreux que les femmes, les autorités se sont inquiétées, dans les années 1990, du nombre croissant de jeunes femmes célibataires. Ce phénomène s'expliquant par le coût exorbitant de la dot, le gouvernement a dû en limiter le montant et a même créé un « Fonds du mariage », pour aider les jeunes couples aux revenus limités. Traditionnellement, c'est la famille du jeune homme qui lui choisit une épouse, parmi les jeunes filles de sa connaissance qu'elle juge dignes d'alliance. De plus en plus souvent cependant, les jeunes ont leur mot à dire dans ces unions arrangées.

L’homosexualité

Les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont illégales pour les hommes et les femmes aux Émirats arabes unis, en vertu de l’article 354 du Code pénal fédéral, fondé sur la charia. C’est un sujet tabou dans les familles.

L’importance sociale du majilis

Il est probablement l’institution sociale et culturelle du monde arabe la plus importante. Il permet de comprendre les valeurs si chères au Bédouin comme la loyauté, la famille, l’honneur et le respect de la parole tenue. Pour les plus jeunes, ces valeurs sont enseignées au sein de ces salons familiaux. Entourés de tapis orientaux le majilis offre un confort feutré où s’orchestre un ballet familial : les enfants rentrent, les cousins arrivent, les oncles repartent, les frères interviennent, on ne comprend pas toujours ce qui se passe. On sonde, on écoute, on échange, on parle de tout et de rien. Savoir être dans un majilis est tout un art et savoir partir aussi, ni trop tôt ni trop tard. Savoir revenir est tout aussi important, parfois sans autre raison que d’entretenir son amitié, de féliciter la famille lors d’un mariage, de consoler lors d’un décès. Le majilis fait partie de cette hospitalité légendaire du golfe. Depuis toujours, même dans les camps éphémères, une place est réservée à ces salons, tout le monde y est le bienvenu. Son rôle est si capital qu’il est entré dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Chaque émirat fonctionne encore, de manière plus ou moins marquée, selon le schéma majilis. Dans ce cas, on le comprend comme un conseil tenu par le souverain. C'est à ce sheikh que la population est habituée à se référer pour les requêtes et les doléances relatives à tous les domaines de la vie publique ou privée (obtention d'une bourse, d'une parcelle de terrain, difficulté financière, lenteur des administrations...). Ce mode de fonctionnement ancien, qui repose sur l'autorité du sheikh local et sur le principe de la liberté de parole, a toujours cours dans les émirats. Loin de s'exclure, la modernité et la tradition se nourrissent l'une de l'autre, les sheikhs gardant un contact réel avec la population.

L’hospitalité

La réputation de l'hospitalité bédouine n'est pas une légende. Elle se manifeste par un accueil très généreux, l'envie de partager les traditions ancestrales. Elle est inscrite dans l'ADN de tout Émirien, pour autant, elle ne signifie pas que vous êtes amis, mais simplement que l'accueil fait partie de l'art de vivre.

Le café et les dattes. Le café noir sans sucre et aromatisé à la cardamome est servi avec des dattes pour en atténuer l'amertume. Symbole d'hospitalité, il est proposé à chaque rencontre, notamment dans les majilis. À ne pas refuser sous aucun prétexte.

L’oud est un bois précieux comme le santal ou une pâte parfumée à la rose que l'on brûle dans un encensoir. Il est passé à tous les visiteurs dans les majilis. À l'aide de sa main droite, on fait venir la fumée sur soi.

Les cadeaux. Le faux pas à ne pas commettre : si on vient s'installer dans une rue dubaïote à forte concentration émirienne, il est de tradition de se présenter à ses voisins en apportant un cadeau de préférence taille XXL : une boîte de dattes ou de chocolats sera toujours très bien accueillie.

Les salutations

La tradition entre les hommes est de se toucher le nez. Il est la preuve d'une très grande confiance, car on devient vulnérable à s'approcher si près l’un de l'autre et on ne pourrait échapper à un égorgement. Les hommes et les enfants ont un très grand respect pour les aînés et on embrasse une mère ou une grand-mère toujours sur le front. Les femmes se saluent en s'embrassant sur la même joue plusieurs fois. Plus on est proche et plus on s'embrasse, en général deux à trois fois.

Pour toutes les questions sur la vie sociale ou sur les mœurs, n'hésitez pas à vous rendre au centre culturel de Sheikh Mohammed pour la compréhension culturelle situé dans le quartier historique Al Fahidi à Dubaï (Sheikh Mohammed Centre for cultural understanding) où vous pourrez poser toutes vos questions (toutes !)…