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Le monde marin

Dans les eaux du Golfe évolue une faune très diverse, dont plus de 240 espèces de poissons. Plus inattendues sont les fréquentes rencontres avec les grands dauphins Turciops aduncus, mais aussi avec les requins-baleines qui n’ont de terrifiant que le nom, car étant de la famille des poissons, ils ne se nourrissent que de plancton. Le plus gros des poissons sur terre peut être reconnu facilement grâce à son motif à points blancs sur sa surface dorsale. Tous les ans, sur les plages de Saadiyat d’Abu Dhabi, des tortues à écailles imbriquées regagnent la terre pour creuser leurs nids au même endroit où elles sont nées trente ans plus tôt. Les tortues se reproduisent au large et viennent pondre leurs œufs deux à trois semaines plus tard. Près d'une centaine d'œufs incubent entre 50 et 70 jours, à la suite de quoi, les bébés tortues s'extirpent du sable, rampent et entament une course effrénée vers la mer pour échapper à leurs prédateurs guidés par le clair de lune. Leur espèce étant en grand danger d'extinction, de nombreuses initiatives se développent partout dans les émirats pour les protéger et les soigner.

Près du littoral dans les eaux peu profondes, les Halodules, plantes marines vivaces, font la joie des dugongs. Seul mammifère marin herbivore, dont la nageoire caudale caractéristique est à l'origine de la légende des sirènes, il mesure entre 3 et 4 m, pèse environ 400 kg et peut vivre jusqu'à 70 ans. On dit que les dugongs barbarouffent, car ils sifflent ou gazouillent pour communiquer entre eux. La lèvre supérieure en forme de fer à cheval est mobile et grande, puissamment musclée, ce qui lui permet de brouter, d'où son autre surnom de vache des mers. Les Émirats possèdent la deuxième population la plus nombreuse du monde après l'Australie avec près de 6 000 individus. Longtemps chassé pour son huile et sa chair, il est désormais le mammifère marin le plus menacé au monde. Au milieu des forêts de mangroves, les oiseaux (400 espèces), migrateurs ou non, sont nombreux près des côtes : flamants roses, aigrettes, pluviers, spatules, ibis, grèbes, hérons, cormorans, canards, aigles tachetés, chevaliers bargettes, gravelots mongols.

Les palétuviers qui entourent les hauts fonds créent d'importants habitats naturels pour de nombreux crustacés et deviennent le lieu idéal pour que les poissons y déposent leurs œufs.

Un désert pas si désert...

Sortons de l'eau pour regagner les dunes dorées du désert et tenter d’apercevoir l'oryx d'Arabie que l'on reconnaît aisément à ses longues cornes cannelées pouvant atteindre 70 cm de long, à sa belle robe blanche et à ses pattes noires. La plus grande des antilopes arabes est sûrement à l'origine du mythe de la licorne. L'oryx vient de sortir de la liste rouge des espèces en danger grâce à 40 ans d'effort initié par Cheikh Zayed pour reconstituer sa population qui avoisine, à présent, les 4 000, mais il reste cependant sur la liste des espèces vulnérables tout comme la gazelle à goitre dont la couleur du pelage se confond avec celui des dunes d’où son surnom de gazelle des sables. Le pays compte près de 50 000 de ces bovidés, mais la plupart vivent dans des sites protégés. Alors, il vous faudra une bonne dose de baraka pour les apercevoir sinon, mieux vaut rejoindre une des réserves du pays comme celle d'Al Maha appelée la « Dubaï Desert Conservation Reserve », d'une superficie de 225 km². Quant aux amateurs de chasse, ils seront déçus, car lorsque Cheikh Zayed devint souverain d’Abou Dhabi en 1966, une de ses premières décisions fut de l'interdire et de créer une agence pour le bien-être animal.

Mais comment ne pas mentionner le vaisseau du désert, ce que les Bédouins surnomment Ata Allah, le cadeau de Dieu ? Il n’a pas ici deux bosses, mais une seule. Le dromadaire des Émirats, dont la bosse ne sert pas à stocker de l’eau, mais à puiser des nutriments lorsqu’il manque de nourriture, est armé de 34 dents et de larges lèvres qui lui permettent de manger des buissons épineux sans se faire mal. Champion de la résistance en milieu aride, il peut faire son plein d’eau en buvant jusqu’à 100 litres en 10 minutes ! Les camélidés, à la démarche si caractéristique un tantinet hautaine, ont des pattes terminées par 2 orteils qui reposent sur des coussinets élastiques et souples évitant ainsi de s’enfoncer dans le sable et peuvent ainsi parcourir jusqu’à 40 km/jour. Ce que l'on s'imagine beaucoup moins, c'est de jouer à cache-cache avec des petits mammifères (35 espèces) comme le lièvre d'Arabie, le renard du désert, le chat des sables, le hérisson, la gerboise, la gerbille, le daman parmi tant d’autres.
Côté, serpents, sur 8 espèces, seulement 4 sont venimeuses comme la vipère des sables, la vipère des pyramides et la vipère tapis. Rassurez-vous, on ne les trouve que très rarement dans le désert. Chez les lézards, le plus grand est le varan du désert qui peut atteindre 1 m de long ! On peut aussi apercevoir des « sand shrinks » qui ont pour caractéristique de s'enfouir dans le sable à la moindre vibration. Au chapitre des arachnides, le solifuge, baptisé camel spider, peut largement dépasser la taille d'une main. Il se régale d'insectes et de petits animaux et peut se déplacer très vite jusqu'à 16 km/h. Il faut d'ailleurs s'en méfier, car sa morsure est douloureuse. On peut trouver aussi 25 types de scorpions dont 2 peuvent provoquer des piqûres venimeuses.

Les montagnes

En haut des montagnes, en dehors des agames, lézard agaminé de couleur bleue, vous aurez plus de chance de croiser un renard de Blanford aux grandes oreilles et au museau très pointu plutôt qu'un des 2 000 Hemitragus Jayakari répertoriés, sorte de bouquetin sauvage à la riche toison. Malheureusement, en danger critique d'extinction, vous ne pourrez voir le petit léopard d'Arabie qui a été vu deux fois en 35 ans et dont la dernière date de février 2019.

Cette faune qui sut s'adapter pour résister au plus aride des climats pourrait-elle survivre à la destruction de son habitat ? Si sur le sable, les progrès sont très sensibles, le danger semble venir des fonds marins qui, depuis l'explosion du taux de salinité de ses eaux pourraient à terme se transformer en désert ?

Le palmier dattier (Phoenix dactylifera) est indissociable des régions arides. Pendant des décennies, il contribua à l'alimentation des peuples du désert, mais aussi à de multiples usages pratiques : son bois servait à la construction des bateaux, tandis que ses feuilles étaient transformées en paniers, matelas, jouets, et étaient employées également à l'édification des maisons. De nos jours, la production du palmier dattier est une véritable industrie et son fruit est l'un des seuls produits agricoles émiriens exportés dans le monde entier. On compte plus de 42 millions d'arbres dattiers et plus de 73 espèces différentes aux Émirats. Assez peu exigeant, le palmier dattier supporte tout type de sol (même sablonneux et salin). Mais s'il peut arriver centenaire, il met plusieurs années à donner des fruits et nécessite une pollinisation manuelle. Par ailleurs, il a besoin d'un arrosage minimal, mais régulier pour s'épanouir.

En dehors de sa production dattière, le palmier favorise la pousse de plantes et de petits arbres fruitiers (figuiers, manguiers, citronniers, amandiers...) auxquels il procure une ombre salvatrice.

Alsidr. Connu depuis des temps immémoriaux, utilisé dans l'Égypte pharaonique, mentionné dans le Livre des trois grandes religions monothéistes, le Ziziphs spina christi est ce jujubier qui aurait fourni les épines du la Couronne du Christ. Considéré comme un arbrisseau à feuillage caduc, son port est érigé, à la ramure grêle en zigzag, pourvue d'épines acérées. Composés de trois noyaux soudés, ses fruits appelés localement, Nabch, sont jaunes. Ils sont très prisés par les émirats. Il possède un fort taux de vitamine B et C et il servait même à fabriquer du shampoing dans le passé. Les abeilles les butinent et sont à l'origine d'un miel très apprécié dans la région. L'arbre était utilisé aussi pour traiter les infections respiratoires, les infections bactériologiques et comme anti-inflammatoire. Mélangé au vinaigre, il fut considéré longtemps comme un remède aux piqûres de serpent.

Le Margousier, Azadirachta indica, appelé aussi Al Neem dans la région. Le Neem est un arbre monoïque à croissance rapide qui peut atteindre une hauteur de 20 mètres et résiste très bien à la sécheresse et aux très hautes températures. Les fleurs protandres sont blanches et parfumées et le fruit est une drupe ressemblant à une olive. Le margousier sert à plus de 60 utilisations thérapeutiques. Par exemple, il est un puissant désinfectant et est utilisé aussi pour traiter la pression artérielle, le diabète. Les branches sont utilisées comme brosse à dents.

Le Prosopis cineraria ou plus simplement le Ghaf, l'arbre « national », de la grande famille des mimosas. Ses feuilles servent de fourrage aux dromadaires et cet arbre abrite un véritable écosystème au cœur du désert. Ses racines vont puiser à plus de 30 mètres de profondeur l'eau souterraine. Le ghaf, si l'on en croit les anciens, possède beaucoup de vertus thérapeutiques pour traiter des problèmes de foie, soulager des douleurs. Cheikh Zayed avait même promulgué une loi interdisant d'abattre ces arbres. La plupart des écoles, universités, bâtiments gouvernementaux en abritent depuis que Cheikh Mohammed Al Maktoum l'a rebaptisé, l'arbre des UAE en décembre 2012. A Dubaï on en compte 5 972 répertoriés.

Mangroves. Dans les lagunes côtières à l'abri des vagues se développent les palétuviers, appelés localement Qurm. C'est un arbre toujours vert qui culmine à 4 m de haut. Les branches sont grises, les feuilles gris et vert au recto, et blanches au verso. Les mangroves sont des végétaux très précieux, qui permettent la subsistance de certains écosystèmes : ce sont de véritables viviers pour la faune marine et leurs racines préviennent l'érosion du sol. Grâce à leur bois imputrescible, ils ont souvent été transformés en poutres pour les édifications.