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Une faune riche

De nombreuses espèces animales en voie de disparition, voire d’extinction dans le reste de l’Europe, coulent encore des jours heureux dans les pays baltes : loups, lynx et ours. Lorsque leur chasse fut interdite dans les années 1990, le nombre de loups passa à 500. Pour les amoureux des animaux et de la nature, les pays baltes sont une destination parfaite.

Sur place, vous pouvez observer notamment l’ours brun qui, victime de son succès auprès des chasseurs venus de l’Ouest, a failli disparaître. Pour les voir, on prend la direction de la forêt de Viru, en Estonie. Si, après la guerre, leur nombre frôlait la trentaine, ils sont désormais environ 1 000, dont la moitié dans cette zone protégée. Leur population est la troisième la plus importante de l’Union européenne, derrière la Suède et la Finlande. Fait insolite, pendant le confinement au printemps 2020 dû à la crise sanitaire, des ours se sont baladés librement à Tallinn, la capitale estonienne.

Le cerf est l’animal qui abonde le plus en Estonie et il est très souvent observé dans les champs et à la lisière des forêts au petit matin. L’élan est plus timide et furtif, et bien souvent seules ses traces seront visibles.

Les ratons laveurs et les castors, qui sont des animaux essentiellement nocturnes, seront eux aussi difficilement observables, mais vous aurez souvent l’occasion de voir un arbre qui est passé entre leurs dents !

L’Estonie est aussi l’un des derniers bastions du vison d’Europe, remplacé partout par le vison d’Amérique plus gros et plus agressif. On ne compte plus qu’une centaine d’individus de cette espèce en Europe, dont une majorité en Estonie et sur les îles de Saaremaa et Hiiumaa. Financée par le zoo de Tallinn, une grande opération de réintroduction du vison d’Europe a été lancée en 2000 à travers le pays.

Mais l’animal le plus secret d’Estonie, le plus difficilement observable, est l’écureuil volant. On estime à 200 la population d’écureuils volants concentrée sur l’est du pays et même les scientifiques chargés de les étudier avouent n’en voir qu’un par an en moyenne.

Cet éventail d’espèces de mammifères vient s’ajouter à une population très variée d’amphibiens, de reptiles (notamment dans les tourbières et les marais) et d’oiseaux.

Les amateurs d’équitation seront intéressés de savoir que l’étalon Trakehner est originaire de Kaliningrad. Son élevage date du régime prussien, au XVIIIe siècle.

Côté lacs et rivières, la très faible pollution des eaux et une chaîne écologique complète jusqu’aux grands prédateurs favorisent la présence de nombreuses espèces européennes de poissons, crustacés et mollusques d’eau douce devenues bien rares en Europe de l’Ouest ou du Sud.

Amoureux des oiseaux, bienvenue dans le pays des cigognes ! En Lettonie, on estime que plus de 25 000 cigognes blanches et au moins un millier de cigognes noires nichent ici. D’ailleurs l’oiseau est sacré dans de nombreuses chansons – symbole de fertilité et de chance. Petite anecdote, en 2015 – pour le dixième anniversaire du plan letton de protection des cigognes noires –, le pays a sorti une pièce de 2 € avec le symbole d’une cigogne noire debout sur son nid. Depuis 1973, la cigogne est l’oiseau national de la Lituanie et un vieux dicton dit « là où il y a un nid de cigognes, on rencontre forcément des honnêtes gens ».

Le phoque : une espèce menacée

Le phoque, en revanche, et au grand mécontentement des organisations de défense de la nature, est devenu de nouveau une proie pour les chasseurs en raison de la volonté récente du gouvernement estonien d’accéder à la demande de nombreux habitants des îles, notamment celle de Kihnu. Sur cette île, les habitants ont mis en avant leur tradition culinaire et les plats à base de phoque gris pour justifier la demande de les chasser. Côté chiffres, en 2022, la population de phoques gris est passé de 1 500 à 6 031 au cours des dernières années.

Depuis 2014, la chasse aux phoques est autorisée, mais très réglementée avec un quota établi pour chaque année. Malgré ces mesures, l'initiative du gouvernement reste peu claire aux yeux de beaucoup d’Estoniens.

Les parcs nationaux

De nombreuses régions des pays baltes sont dotées de vastes parcs naturels, incontournables pour le voyageur : le Gauja National Park, en Lettonie, le Lahema National Park, à l’est de Tallinn, ou encore le parc national d’Aukštaitija, au nord de Vilnius, la presqu’île de Neringa (Kuršiu Nerija), sur la côte lituanienne, etc. Champignons comestibles et baies tapissent les sous-bois et font le plaisir des amateurs de cueillette et des locaux qui les revendent sur les marchés, surtout en automne. Entre parcs nationaux et réserves naturelles, les pays baltes réservent de belles surprises et de beaux paysages à qui prend le temps de les découvrir.

Tous les parcs nationaux et réserves naturelles font l’objet d’un contrôle rigoureux, et des règlements sont imposés à l’entrée, comme ceux concernant le camping, la chasse ou la pêche. En règle générale, demandez toujours les informations nécessaires à l’entrée des parcs avant de vous y aventurer. Des notices, désormais traduites en anglais et en allemand, sont vendues dans les points d’information des villages. Avant de partir dans la nature, se procurer les cartes détaillées dans les offices de tourisme est infiniment plus pratique.

La Lituanie est un des rares pays européens à avoir conservé un environnement propre et sauvage. Composé de grandes vallées légèrement ondulées, de vastes étendues de forêts couvrant presque 30 % du territoire et de rivières à écoulement lent, le pays doit une bonne part de sa beauté à la diversité de ses paysages. Les lacs représentent l’une des principales richesses nationales, c’est pourquoi la Lituanie est souvent nommée « le pays des lacs ». Pour mieux sauvegarder l’environnement et étudier le milieu naturel, cinq parcs nationaux, trente parcs régionaux et plus de deux cents réserves naturelles ont été créés. Captivants par leur beauté et leur tranquillité, ces parcs et réserves sont des étapes incontournables de votre séjour. Le camping sauvage est interdit en Lituanie, et des emplacements sont réservés à cet effet ainsi que pour les feux de camp. La pêche et la chasse étant également réglementées, renseignez-vous avant toute initiative en ce domaine.

Les habitudes lettones de défense de l’environnement existent de longue date : les premières lois et réglementations furent promulguées aux XVIe et XVIIe siècles. Depuis cette époque jusqu’à nos jours, les principes de défense de l’environnement sont suivis dans la gestion des forêts, et il y a des restrictions certaines dans le domaine de la chasse. Au XIXe siècle, plusieurs projets furent entrepris pour consolider les dunes le long de la mer Baltique et du golfe de Rīga. Au début du XXe siècle, les zones forestières possédant des valeurs culturelles, historiques ou naturelles furent mises à l’écart et sauvegardées. La première réserve naturelle fut établie en 1912 à Moricsala (une île du lac Usmas). À l’heure actuelle, la Lettonie possède quatre réserves naturelles intégrales, trois parcs nationaux, à l’intérieur desquels se trouvent des réserves et des zones d’accès restreint, une réserve de biosphère, 261 réserves naturelles, 43 parcs naturels et neuf zones paysagères protégées. Les forêts englobent quatre mini-réserves (sanctuaires) pour la protection des espèces animales rares (des oiseaux principalement), des plantes, des lichens et des champignons. Le Livre rouge de la Lettonie (registre des espèces menacées de la Lettonie), établi en 1977, répertorie 112 espèces de plantes et 119 espèces animales ; ce catalogue d’espèces rares et en voie de disparition est analysé et mis à jour régulièrement. De plus en plus de plantes, d’animaux, d’invertébrés, de champignons et de lichens tombent sous la protection de la législation nationale. La Lettonie a ratifié les conventions internationales de Washington, de Berne et de Ramsar.

L'Estonie compte six parcs nationaux, le premier étant Lahemaa en 1971 et le dernier date de fin 2018, celui d'Alutaguse. Sa faune et sa flore sont riches. Les ours notamment ont une croissance continue depuis les années 1950 – contrairement aux autres pays baltes. Aujourd'hui, entre 600 et 700 ours bruns peuplent les forêts estoniennes. Soucieuse de son empreinte écologique, l'Estonie est devenue en 2018 le premier pays européen à proposer des trajets de bus gratuits. L'objectif : à la fois limiter l'exode rural et la consommation nationale des carburants fossiles.