Jeu de Gebata © Artush - iStockphoto.com.jpg
Montagnes du Simien © Brina L. Bunt - shuteterstock.com.jpg

Une grande nation de la course à pied

La course de fond et de demi-fond reste la passion principale de tout le peuple éthiopien, un peuple habitué à voir ses athlètes auréolés de gloire dans les plus grandes compétitions internationales. Contraints dès leur plus jeune âge à parcourir à pied des distances considérables à de fortes altitudes, les Éthiopiens, comme leurs rivaux kenyans, sont des coureurs de fond nés. Certains enfants passent quotidiennement plusieurs heures sur le chemin de l’école et il n’est pas rare qu’ils se lancent des défis avant de dévaler les pentes à des vitesses vertigineuses. Sur le chemin du retour, la collecte de bois et la corvée d’eau accentuent encore l’effort physique. Ces athlètes, qui symbolisent si bien pour le pays la ténacité et les capacités de résistance du peuple éthiopien, sont de véritables légendes qui ne cessent de susciter des vocations, génération après génération. Parmi les personnalités éthiopiennes, les athlètes sont donc certainement ceux qui jouissent de la plus grande notoriété aux quatre coins du pays. Forts d’une renommée internationale, ce sont probablement les Éthiopiens les plus célèbres en dehors des frontières.

Des coureurs de légende. Commençons par la légende Haile Gebreselassie, icône nationale et légende vivante du sport éthiopien, double médaillé d’or olympique sur 10 000 m (à Atlanta en 1996 et à Sidney en 2000) et auteur de nombreux records (vingt-sept !) sur toutes les courses de fond. Il reste une idole pour la plupart des jeunes Éthiopiens, même depuis sa retraite des pistes (en 2015). Il faut aussi évoquer Kenenisa Bekele, l’un des hommes les plus titrés de l’histoire de l’athlétisme. Onze fois champion du monde de cross-country, il a ravi à son maître Haile Gebreselassie les records du monde des 5 000 m et 10 000 m (à nouveau battus depuis). Médaillé d’or dans les deux disciplines aux JO de Pékin en 2008, il obtient également deux médailles d’or aux mondiaux de Berlin en 2009. Au pied du podium du 10 000 m des Jeux de Londres en 2012, il passe ensuite au marathon. Après avoir gagné celui de Paris en 2014, il remporte le marathon de Berlin 2019 en 2 heures, 1 minute 41 secondes, soit la deuxième meilleure marque de tous les temps à deux secondes du record du monde d’Eliud Kipchoge à l’époque. Sur la piste ou sur le bitume, Bekele est une légende et un digne successeur du mythique Abebe Bikila, premier Africain noir champion olympique à Rome en 1960. Un enfant de berger totalement inconnu qui a marqué l’histoire de l’olympisme en pulvérisant le record de l’époque au marathon (en 2 heures, 15 minutes, 16 secondes) à l’issue d’une course qu’il a courue… pieds nus !

Chez les femmes, les résultats sont également souvent au rendez-vous depuis notamment Derartu Tulu, double vainqueure du 10 000 m aux JO de Barcelone en 1992 puis à ceux de Sydney en 2004. Elle a également gagné le marathon de New York en 2009, sa dernière victoire. Il faut aussi mentionner Tirunesh Dibaba (six médailles olympiques dont trois en or, sur 5 000 m – dont elle a détenu le record mondial entre 2008 et 2020 – et sur 10 000 m) et Meseret Defar (double championne olympique et du monde). La nouvelle génération est emmenée par Gudaf Tsegay, notamment détentrice du record du monde sur 5 000 m depuis septembre 2023, ou Tigist Assefa, qui a écrasé le record du monde du marathon à Berlin, également en septembre 2023, de près de 3 minutes (2 heurses, 11 minutes, 53 secondes contre 2 heures, 14 minutes, 4 secondes auparavant).

Des loisirs et sports traditionnels

Le gebata est le nom donné localement au jeu de société le plus populaire d’Afrique. Connu par exemple sous le nom d’awalé en Afrique de l’Ouest, c’est un plateau de bois creusé de plusieurs trous que l’on remplit avec des graines selon un principe vaguement similaire à celui du jeu du backgammon.

Le carambola, un jeu introduit par les Italiens, se joue sur une table de billard mais sans les queues. Chaque joueur lance ses boules à la main, le but étant d’en placer le maximum le plus près possible d’une boule neutre faisant office de « cochonnet ». Les lancers ne peuvent être directs et doivent donc utiliser les bandes. L’adjonction sur le tapis de petits obstacles à éviter vient sérieusement compliquer la partie.

Le gugs est une expression exubérante de la tradition équestre éthiopienne encore très vivante. En costume traditionnel et chevauchant des montures richement parées, les équipes de cavaliers s’invectivent avant de se lancer au galop. Dans cette course folle, héritage de vieilles traditions guerrières, le but est de toucher l’adversaire avec une sorte de javelot en bois, celui-ci tentant de l’esquiver à l’aide de son bouclier.

Le jeu de genna ou ledet est une sorte de hockey sur gazon joué en place libre et opposant des équipes de villages au cours des fêtes du Noël éthiopien, le 7 janvier.

À vos chaussures de marche !

La démesure grandiose des paysages fait de l’Éthiopie un pays tout désigné pour des randonnées exceptionnelles. Si à quelques encablures de la capitale Addis-Abeba, le parc national d'Entoto offre des promenades agréables aux marcheurs, les massifs du Simien, au nord du pays, et du Balé, au sud-est de la capitale, sont des destinations hébergeant la majorité des espèces endémiques de mammifères emblématiques de la faune éthiopienne et sont vivement recommandées pour les amateurs de grands espaces. Pour les amateurs de trekking, le parc national du Simien est donc idéal. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, le parc du Nord constitue un formidable terrain d’excursion et de découvertes nature avec son relief escarpé, constitué de pics, d’étroites vallées et de plateaux tabulaires. Des trekkings de deux semaines au cœur du Simien, incluant l’ascension du Ras Dashan, le toit de l’Éthiopie culminant à 4 533 m, puis la redescente vers le village d’Adiarkay, peuvent être organisés au départ de Debark ou de Sankaber. Ce parcours offre l’assurance de pouvoir observer une faune et une flore particulières, et d’entrer en contact avec les populations locales vivant à ces altitudes élevées.

Le parc national du Balé et son massif éponyme offrent également des expériences exceptionnelles. Les montagnes du Balé offrent des possibilités de randonnée d’une semaine ou plus, pour ceux qui choisissent de s’enfoncer dans la forêt d’Herenna, sur l’escarpement sud du massif. Le mont Batu, qui culmine à 4 307 m, offre aux randonneurs, entre deux parties de pêche, des rencontres avec des espèces endémiques comme le renard roux, le nyala des montagnes et l'antilope de Ménélik. Outre la profusion d'oiseaux, on trouve aussi d'autres animaux comme le babouin d'Anubis, le macaque colobus, le cochon géant des forêts, le loup d’Abyssinie, le caracal et parfois le léopard.

À noter : la période de novembre à mars est idéale pour le trekking dans les massifs du Balé ou du Simien. Encore un peu humide, le mois d’octobre correspond également à la période de floraison où les paysages deviennent encore plus beaux. Si l’entreprise de telles randonnées nécessite une période d’adaptation à l’altitude, l’utilisation de mules pour le transport du paquetage et de chevaux qui permettent d’alterner marche et chevauchées paisibles les rend accessibles au plus grand nombre. Il suffit de disposer d’un équipement de montagne adapté, les températures nocturnes pouvant être parfois négatives. En dehors de ces massifs alpins, d’autres itinéraires peuvent être envisagés, notamment au départ de Lalibela, à la découverte d’églises inaccessibles autrement qu’à pied ou à cheval.

Une destination pêche

En Éthiopie, les passionnés de pêche peuvent s’adonner à leur loisir favori en lac ou en rivière. Si les tilapias, les poissons-chats et les perches du Nil, d’une grosseur parfois impressionnante, sont les plus courants, la truite, fario ou arc-en-ciel, est aussi présente, sous sa forme évidemment sauvage. Pour ce poisson, les cours d’eau du parc national du Balé qui autorise la pratique de la pêche à la mouche sont particulièrement recommandés. C’est même parmi les meilleurs lieux de pêche d'Afrique pour les truites brunes comme les truites arc-en-ciel. La période favorable pour la pêche dans cette région s’étend de mi-décembre à mars et de septembre à octobre. Attention, il est indispensable d’apporter son propre matériel.

Sensations fortes en rafting

Depuis que quelques pionniers ont ouvert la voie en 1973, la vallée de l’Omo est régulièrement fréquentée par les passionnés du rafting, venus ici tenter l’aventure. D’une difficulté moyenne selon les spécialistes du rafting, l’Omo creuse son lit sur 350 km au cœur d’une vallée encaissée inaccessible avant de ralentir son cours à l’approche des basses terres, puis finalement de s’engourdir dans des méandres serpentant au cœur d’une région plate et semi-désertique. Sa course prend fin sur la rive septentrionale du lac Turkana. Une expérience unique pour les amateurs de sensations fortes ! Les mois de septembre et d’octobre, qui correspondent à la période des hautes eaux qui suit la saison des pluies, sont les plus favorables à la pratique du rafting. Plusieurs agences locales proposent ce type d’expédition comme Aisha Tours Ethiopia.

À vos jumelles !

Avec sa spectaculaire avifaune, l'Éthiopie est un paradis pour les ornithologues – les lacs de la vallée du Rift comptent parmi les meilleurs lieux pour l'observation des oiseaux.

Parmi les plus riches et les plus accessibles figurent la zone marécageuse d’Akaki, les lacs autour de Debre Zeit, le réservoir de Koka et les lacs de la vallée du Rift, le parc national d’Awash, du Balé et le parc national de Nechisar, le site de Wondo Genet, les gorges du Nil et de son affluent la rivière Jema, les environs de Debre Libanos et la forêt de Menagesha. La région de Negele, au sud du massif du Balé, et l’escarpement à l’ouest d’Ankober, plus difficiles d’accès, sont également recommandés. Outre le fait qu’ils regroupent la majorité des près de 800 espèces d’oiseaux, la plupart de ces sites recoupent les territoires des mammifères caractéristiques de la faune éthiopienne, ce qui fait de ces parcours de véritables safaris.