Les enjeux environnementaux
Ces dernières années, de nombreux endroits au Salvador ont été touchés par la pollution causée par les nombreux problèmes.
L’abattage des arbres est un problème qui touche la majeure partie du pays, en raison de la nécessité de cuisiner avec du bois de chauffage, de construire des routes ou des maisons. Les arbres sont également utilisés pour le bois d'œuvre.
Il y a quelque temps, une vague de contamination par le plomb causée par une entreprise qui fabriquait des batteries, a posé un gros problème. Cette entreprise a fait un usage irresponsable de cette ressource naturelle, ignorant les normes internationales que toutes les entreprises qui travaillent avec cette branche doivent respecter, causant de multiples problèmes aux habitants. Heureusement, l'entreprise a été contrainte de cesser ses activités et de donner aux familles une aide économique pour les dommages causés. Mais aujourd'hui encore, les conséquences de cette terrible pollution se font sentir.
Certains endroits du pays sont très affectés par la contamination des sols, dont la cause principale est la mauvaise collecte des déchets et l'absence de traitement adéquat afin d'éviter de multiples maladies et problèmes de toutes sortes.
Mais lueur d’espoir, l’Assemblée législative du Salvador a approuvé, le 29 mars 2017, une loi qui interdit l’exploitation minière de métaux dans le pays, en particulier de l’or, de l’argent et du plomb. La loi vise à interdire l’extraction de métaux depuis des exploitations, à ciel ouvert comme souterraines. L’interdiction porte également sur l’usage de substances chimiques toxiques comme le cyanure et le mercure. Ainsi ce pays a été le premier pays au monde à légiférer de cette manière. Malheureusement le président Bukele veut revenir en arrière et autoriser à nouveau les exploitations minières.
Les enjeux sociaux
Les problèmes sociaux sont la principale raison de l'émigration des habitants. Selon un sondage effectué en janvier 2024, 25 % de la population du pays souhaite quitter le Salvador à cause des problèmes économiques liés au coût élevé de la vie, du chômage et du niveau très bas des salaires et de la situation politique.
Près d'un tiers de la population salvadorienne, soit 1,87 million de personnes, vivait dans la pauvreté en 2022, selon le rapport complet de l'enquête sur les ménages menée par le gouvernement salvadorien. Cela signifie que pour ces personnes les revenus sont insuffisants pour couvrir les dépenses les plus élémentaires. Ce chiffre est supérieur à celui enregistré au cours des quatre années précédentes.
Le président “le plus cool du monde”
Jeune et soutenu par la majorité des Salvadoriens au début de son mandat en juin 2019, après la large victoire de son parti aux élections législatives, le président Nayib Bukele s'est arrogé les pleins pouvoirs et sous le couvert de la lutte contre les maras (gangs criminels), il a fait voter une loi d'exception de 3 mois qui est encore d'actualité en 2024. Le régime d'exception a conduit à l'emprisonnement, sans garanties judiciaires, de 74 000 personnes, dont des milliers sans lien avec les gangs et plus de 150 d'entre eux sont morts en prison faute de soins médicaux.
Nayib Bukele a été réélu en 2024. Pour contourner l'interdiction constitutionnelle de briguer un second mandat, il a fait remplacer tous les juges de la Cour suprême en y nommant des juges acquis à sa cause. Cette dernière l'autorise à se représenter en 2024, à l'unique condition qu'il quitte ses fonctions de président avant la fin de son premier mandat, ce qu'il fait le 30 novembre 2023. Le régime a éliminé tous les freins et contrepoids qui servent à garantir le respect de la Constitution et des lois.
Il a supprimé toutes les institutions de l'État. Il a non seulement concentré le pouvoir mais a aussi fermé la porte à toute dissidence, à tout audit des fonctions publiques et à toute possibilité d'alternance.
Le premier grand événement a eu lieu le 9 février 2020, peu avant la pandémie, lorsque Nayib Bukele, en délire, prit le contrôle de l'Assemblée avec l'armée, menaçant de la dissoudre si elle n'approuvait pas un prêt destiné à acheter du matériel de sécurité. Seule la communauté internationale a freiné cette tentative de coup d'État.
La pandémie lui a permis de désobéir aux résolutions de la Cour suprême de justice et de limiter les libertés des citoyens sans respecter les procédures de la loi. Son contrôle sur la population a été compensé par la distribution de nourriture et d'argent aux familles pauvres, ce qui a accru sa popularité. Ces colis alimentaires faisaient également partie du plan de pillage de l'État, avec l'achat de nourriture à des prix excessifs auprès des amis du président et la vente de ces colis au marché noir. Le ministre de la Santé a acheté des fournitures à des membres de sa famille et le ministre de l'Agriculture a détourné des millions de dollars de fonds publics. La pandémie a permis au président de tester la loyauté de la police et des forces armées.
Sa victoire majoritaire aux élections législatives lui permet de porter un coup au pouvoir judiciaire : les nouveaux députés ont révoqué le procureur général pour le remplacer par un de leur choix ; ils ont révoqué les juges de la Chambre constitutionnelle et ont imposé leurs propres juges, sans respecter les procédures établies par la loi. La révocation du procureur a permis le démantèlement de l'unité spécialisée qui enquêtait sur les affaires de corruption de son gouvernement. L'espionnage, la surveillance et le harcèlement de ses détracteurs se sont intensifiés au cours de cette période, avec l'aide loyale de la police et de l'armée, et grâce à de puissants outils informatiques tels que Pegasus. La brutalité de Bukele l'a emporté sur la loi. L'État de droit n'existe plus au Salvador aujourd'hui.
Le pays vit la pire crise financière depuis la fin de la guerre, due à l'incapacité de son cabinet, à son besoin populiste de dépenser pour maintenir sa popularité auprès d'une population aveuglée, à l'échec de son pari sur le bitcoin et au pillage des fonds publics.
Il a d'abord réduit les taux d'homicide grâce à un pacte avec les gangs ; ses fonctionnaires ont libéré des chefs criminels emprisonnés. Lorsque le pacte s'est effondré, ils ont approuvé l'état d'urgence et les détentions arbitraires.
Seule la communauté internationale qui désavoue sa corruption et son manque de respect pour la démocratie, les lois et les droits de l'homme peut empêcher que le président élu démocratiquement se convertisse en dictateur en 2024.