Une jeune constitution

Promulguée lors de son indépendance en 1964, la constitution maltaise a notamment été modifiée en 1974 pour instaurer la République maltaise, remplaçant le roi ou la reine d'Angleterre par un président élu pour 5 ans par la chambre des représentants. Celui-ci nomme comme Premier ministre le chef du parti ayant remporté les élections générales. Au plan législatif, Malte est une république parlementaire monocamérale. La chambre des représentants (Parlement maltais) est élue tous les 5 ans au suffrage universel selon un mode proportionnel. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le système politique maltais repose sur un bipartisme de fait avec le parti travailliste (Labour Party), de centre-gauche, et le parti national (Nationalist Party), de centre-droit. D’autres partis politiques ont parfois fait élire des députés mais ce sont souvent des groupes dissidents issus des deux partis principaux et leur succès est de courte durée.

Crise politique et institutionnelle

Depuis mars 2013, c’est le parti travailliste qui tient les manettes du pouvoir, avec Joseph Muscat comme Premier ministre. Mais malgré un bilan économique positif, ce gouvernement s’est trouvé empêtré dans le scandale des Panama Papers, mis au jour en avril 2016, et qui révélait notamment que deux proches du Premier ministre disposaient d’un compte offshore au Panama. Les grandes vagues de protestations qui ont suivi l’assassinat de Daphne Caruana Galizia, en octobre 2017, une journaliste très impliquée dans les investigations relatives aux Panama Papers, ont également fragilisé sa position. Réunissant des milliers de personnes, ces manifestations se sont intensifiées à mesure que l’enquête révélait l’implication d’hommes d’affaires et d’hommes politiques proches du pouvoir. Marquée par l’arrestation du magnat des affaires Yorgen Fenech et les démissions de Keith Schembri, chef du cabinet du Premier ministre, et de Konrad Mizzi, ministre du Tourisme, l’année 2019 a vu les pressions, dont celle d’une mission de l’Union européenne, se multiplier pour demander la démission de Joseph Muscat. Ce qu’il a fini par faire en janvier 2020 pour être remplacé, le 12 janvier, par Robert Abela, également du parti travailliste, et élu directement par les 17 500 électeurs du Labour maltais, une première.

Économie : la part prépondérante des finances et du tourisme

Maîtrise du déficit public, faible taux de chômage, taux de croissance élevé au sein de la zone euro : la plupart des indicateurs témoignent du dynamisme économique de l’archipel maltais. Et sa compétitivité repose en grande partie sur un secteur bancaire puissant et une attractivité fiscale qui prévoit notamment un cadre réglementaire favorable pour les entreprises et une législation libérale sur les paris en ligne (11 % du PIB). Côté ressources, son agriculture ne représente plus que 1,4 % du PIB et l’industrie (conserverie, textile mais surtout construction navale) plafonne désormais à près de 15 % du PIB. Et ce sont les services qui assurent 80 % de sa richesse. Après les services liés au commerce et qui profitent de sa situation privilégiée et ceux liés aux transports et aux télécommunications, c’est la finance, avec les niches fiscales, qui assure une grande partie de ses revenus. Une manne particulièrement augmentée depuis la vente de passeports maltais aux riches investisseurs, moyennant l’acquisition d’une propriété sur l’île. Avec plus de 2,7 millions de touristes accueillis en 2019, soit une progression de 5,9 % par rapport à 2018, le tourisme représentait près de 30 % au PIB de l’île, avec un très fort développement du tourisme de croisière. Après le recul dû à la crise du Covid-19, le nombre de visiteurs s'est établi à près de 2,3 millions en 2022. Et en 2023, Malte a reçu plus de 3 millions de touristes, battant ainsi son record de 2019 (+ 8 %). 40 % des touristes étrangers proviennent d’Italie et du Royaume-Uni.