Histoire Histoire

Les premiers établissements humains dateraient de 150 000 ans av. J.-C. Tout au nord, un peuple bâtit des hunebedden, sortes d’allées couvertes faites d’immenses blocs hiératiques qui rappellent les dolmens. Vers 2100 av. J.-C., l’utilisation d’outils en bronze se répand.

Conquête des Pays-Bas par Jules César. Un réseau routier est mis en place. Le long des fleuves, ils construisent ainsi les premières digues qu’ils parsèment de postes fortifiés, notamment Maastricht, Nimègue et Utrecht.  Au IV^e siècle ap. J.-C., l’Empire romain est affaibli, à cette époque les Romains se retirent entièrement de l’Europe du Nord-Ouest.

À la mort de de Louis le Pieux, fils de Charlemagne, l’empire franc est partagé par le traité de Verdun, en 843, entre ses trois fils. Lothaire II hérite de la région qui comprend les Pays-Bas, à l’exclusion de la Flandre.

Au XV^e siècle, la famille des ducs de Bourgogne étend son autorité sur différentes régions du territoire des Pays-Bas, de la Belgique et l’Est de la France : c'est un âge d'or pour le commerce, l’industrie, les arts. 

En 1477, Charles le Téméraire meurt sur le champ de bataille ; des possessions retournent par mariage, aux mains des Habsbourg. Marie de Bourgogne (1457-1482), fille unique de Charles le Téméraire, craignant que les Pays-Bas ne se désintègrent, convoque les états généraux.

Charles Quint soumet successivement la Frise (1524), l’Overijssel et l’évêché d’Utrecht (1528), Groningue et la Drenthe (1536) ; enfin, en 1543, il réussit à annexer la Gueldre. Il essaie, en vain, de souder l’unité des dix-sept provinces.

L’essor des villes et de la bourgeoisie, l’invention de l’imprimerie et le besoin d’une réorientation religieuse préparent à l’expansion d’un mouvement, la Réforme aux Pays-Bas. Adversaire de Luther et de ses disciples, Charles Quint combat la Réforme pour conserver l’unité politique et religieuse de son empire. Il doit cependant signer, en 1555, la paix d’Augsbourg ; chaque prince allemand peut décider de la religion de ses sujets et implique pourtant que les Pays-Bas restent catholiques. Charles Quint abdique en 1555, son frère Ferdinand lui succède sur le trône du Saint-Empire romain germanique ; son fils unique, Philippe II, reçoit l’Espagne et les dix-sept provinces.

Guillaume de Nassau, prince d'Orange (en néerlandais : Willem van Oranje), comte de Nassau, dit également Guillaume le Taciturne (Willem de Zwijger) est né le 24 avril 1533 à Dillenburg et mort au Prinsenhof de Delft le 10 juillet 1584.

La haute noblesse des Pays-Bas se révolte avec, à sa tête, Guillaume d’Orange. Cette révolte répond à la fois à la volonté de centralisation administrative du roi, aux persécutions des hérétiques mal acceptées par les Néerlandais et enfin au contexte de crise économique. Le commerce des Pays-Bas est handicapé par la guerre contre les Anglais, et cela mécontente en particulier la bourgeoisie et la petite noblesse. En août 1566, la fureur générale se déchaîne, entraînant de multiples destructions. Cette violence n’est pas dictée uniquement par des motifs religieux, mais aussi par des motifs sociaux, car les persécutions ont gravement perturbé la société.

Les habitants sont nombreux à quitter les Pays-Bas sous le régime espagnol. Certains des émigrés les plus rebelles, dont tous les biens ont été confisqués et qui n’ont plus rien, prennent la mer et participent à la révolte. Ils se donnent le nom de Gueux de Mer. Guillaume d’Orange entre en contact avec eux et avec d’autres émigrés en Allemagne et en Angleterre.

Ayant rassemblé l’argent nécessaire, il lève une armée pour pouvoir envahir les Pays-Bas en différents endroits en même temps et soulever ainsi le peuple.

En 1580, Philippe II met à prix la tête du prince d’Orange, en qui il voit un adversaire acharné. Les sept provinces de l’union d’Utrecht réagissent en 1581 par une déclaration solennelle annonçant qu’elles ne reconnaissaient plus Philippe II comme leur souverain. Elles offrent alors la souveraineté des Pays-Bas au duc d’Anjou, frère du roi de France Henri III, mais en limitant ses pouvoirs à l’extrême. Guillaume d’Orange est assassiné à Delft en 1584. La situation des provinces révoltées s’aggrave rapidement après sa mort.

En 1585, Farnèse conquiert la principale ville des Pays-Bas, Anvers. Des milliers de personnes se réfugient dans le nord, surtout à Amsterdam, qui reprend progressivement à Anvers son rôle de métropole du commerce.

Sept provinces souveraines, la Hollande, la Zélande, Utrecht, la Frise, Groningue, l’Overijssel et la Gueldre, se sont donc unies en 1579 sur la base de l’Union d’Utrecht. La Hollande est la province la plus puissante, parce qu’elle est la plus riche à l’époque. Cette fédération se donne le nom de république des Provinces-Unies. Elle choisit le terme de « république » parce qu’elle est le seul groupe de pays en Europe à ne pas avoir un monarque comme chef d’État. La fonction de stathouder subsiste pourtant, bien que le roi ait été déchu en 1581. Le stathouder devient par conséquent le serviteur des États (et non plus du roi), mais reste puissant. La plupart des provinces choisissent Guillaume d’Orange comme stathouder et, plus tard, ses descendants. Le règne du duc d’Anjou étant un échec, les états généraux offrent la souveraineté des Pays-Bas d’abord au roi de France Henri II, qui refuse, et ensuite à la reine d’Angleterre Elisabeth. Celle-ci envoie aux Pays-Bas Robert Dudley, comte de Leicester, pour y assumer le rôle de gouverneur général. Il se fait élire gouverneur en 1586, mais ne parvient pas à gagner la confiance des dirigeants des provinces. En 1588, les états généraux décident de ne plus chercher de nouveau souverain et d’assumer eux-mêmes la souveraineté. C’est ainsi que naît la république des Provinces-Unies.

L’an 1588 est important pour plus d’une raison. La très célèbre flotte espagnole, l’invincible Armada, est décimée dans les eaux britanniques, engloutissant avec elle les ambitions de Philippe II. La chance aux armes tourne aussi en faveur des Pays-Bas ; Maurice de Nassau (1567-1625), un des fils de Guillaume d’Orange, conquiert au nom de la République plusieurs villes importantes et oblige les Espagnols à se tenir sur la défensive. 1609 voit la reconnaissance de fait de la république des Provinces-Unies comme État indépendant, grâce à la conclusion, cette année-là, avec l’Espagne, de la trêve de Douze Ans.

C’est le début du siècle d’or, une période de prospérité globale de la ville. La grande ceinture des canaux est creusée pour accueillir les grandes demeures patriciennes.

Naissance de la première bourse du monde, à Amsterdam. La ville devient capitale financière mondiale.

C'est en 1602 qu'est créée la Compagnie des Indes orientales (VOC). Celle-ci met en place la prospérité immense des Pays-Bas sur toute la zone.

À la fin de la trêve de Douze Ans, en 1621, la république des Provinces-Unies reprit les armes contre l’Espagne. Elle parvint à conquérir définitivement plusieurs villes importantes. En mer aussi, les combats s’intensifièrent mais la lutte contre l’Espagne fut suspendue. Les Etats de Hollande trouvaient la guerre trop chère.

Avec le traité de Munster, l’indépendance de la république des Provinces-Unies fut définitivement reconnue. Le lien officiel avec l’Empire germanique et le roi d’Espagne fut dissous. La paix de Munster, qui mit fin à quatre-vingts ans de guerre contre l’Espagne, fut aussi la ratification officielle d’une situation de fait existant depuis environ 1590.

L’Angleterre, qui avait soutenu la République dans sa lutte contre l’Espagne, voyait cependant d’un mauvais œil l’essor du commerce néerlandais. En 1651, le Parlement anglais adopte l’Acte de Navigation, qui proclamait en termes généraux l’hégémonie de l’Angleterre sur les mers – surtout sur la mer du Nord – mais qui était de fait dirigé contre le commerce néerlandais. Quatre guerres opposèrent alors la République à l’Angleterre, guerres qui menèrent à un assouplissement de l’Acte de Navigation.

La République était aussi en guerre contre la France. En 1672, le roi de France Louis XIV conclut une alliance avec le roi d’Angleterre et deux évêques allemands. La République était attaquée au sud par les Français et à l’est par les armées des évêques, alors qu’en mer la flotte franco-anglaise constituait une menace permanente. Seules, la Hollande, la Zélande et la ville de Groningue restaient libres. Le peuple appela Guillaume III au pouvoir et les états généraux acceptèrent qu’il devienne stathouder. Sous le commandement de Guillaume III, l’armée parvint à refouler les Français.

Le prince Guillaume III était un homme politique habile. Par des alliances, il cherchait à préserver l’équilibre en Europe et à contenir l’expansionnisme de Louis XIV. En 1677, il épousa Marie Stuart (1662-1694), dont le père devint roi d’Angleterre en 1685 sous le nom de Jacques II.

Les conceptions catholiques du roi d’Angleterre et ses tendances à l’absolutisme déplaisaient au Parlement anglais, qui demanda en 1688 à Guillaume et à Marie de devenir roi et reine d’Angleterre. Guillaume traversa la mer du Nord à la tête d’une armée et Jacques II se réfugia en France. Cette Glorieuse Révolution eut un résultat politique important : l’institution de la monarchie constitutionnelle en Angleterre. Guillaume promulgua plusieurs lois garantissant la tolérance et la liberté de religion, deux principes dont le respect était déjà largement acquis dans les Provinces-Unies.

Rembrandt van Rijn peint La Ronde de nuit, probablement le tableau le plus emblématique du siècle. Ce tableau est le clou du Rijksmuseum et se situe au bout de la fabuleuse Galerie d'honneur. Le tableau a été réduit en taille pour s'adapter aux mures de l'hôtel de ville (sur le Dam). Le tableau a été déplacé plusieurs fois pour garantie sa survie, notamment durant la Seconde Guerre mondiale où il trouva refuge dans les grottes de la montagne Saint Pierre à Maastricht. Le tableau a récemment été étudié puis nettoyé sous l'œil du public dans une cage en verre spécialement créée dans cet objectif. Le musée a mis en place une trappe spéciale sous le tableau pour le protéger et le transporter si nécessaire.

Vue de Delft est sans doute le tableau le plus connu de Vermeer avec La Jeune Fille à la perle. Le peintre vécut et travailla toute sa vie à Delft et a représenté cette ville dans cette peinture et également dans le tableau La Ruelle. Ce sont les seuls tableaux de l'artiste qui ne représentent pas un intérieur. Le tableau est exposé à la Mauritshuis de La Haye. Marcel Proust qualifie Vue de Delft comme étant le « plus beau tableau au monde » après l'avoir lui-même découvert au Musée du Jeu de paume. Ce tableau est l'un des plus connus au monde et aura probablement une place centrale dans l'exposition-événement prévue en 2023 au Rijksmuseum.

Guillaume III meurt en 1702 sans laisser d’enfants, et ce fut le début de la deuxième période sans stathouder. À l’exception de la Frise, qui gardait son propre stathouder, aucune province n’en avait désigné.

La République fut peu à peu supplantée par l’Angleterre et la France. Sur les plans militaire et politique, elle subit plusieurs défaites. En 1747 éclata la guerre de Succession d’Autriche, dont l’enjeu était l’autorité des Habsbourg sur différents territoires. La République soutint l’Autriche. Les troupes françaises franchirent les frontières du pays dans le sud et, comme en 1672, le peuple réclamait un chef. Guillaume IV, stathouder de Frise, fut sollicité par les provinces pour devenir aussi leur stathouder. Le stathoudérat fut déclaré héréditaire et Guillaume se vit attribuer de larges pouvoirs.

La révolution américaine de 1776 ne passa pas inaperçue et la République fut un des premiers pays du monde à reconnaître les États-Unis comme État indépendant.

La quatrième guerre contre l’Angleterre éclata en 1780. La République perdit plusieurs de ses colonies et sa flotte subit des échecs.

Les revers politiques et économiques furent à l’origine de troubles. Des divergences d’opinion opposèrent le stathouder héréditaire et nombre de citoyens, dont les idées sociales reposaient sur celles du siècle des Lumières et qui mettaient au premier plan la liberté de pensée et de critique de l’individu. Les régents, issus pour l’essentiel de familles de marchands, formaient un clan très fermé. Depuis toujours, ils se partageaient les postes les plus importants et les mieux rémunérés. Des groupements s’organisèrent spontanément sous le nom de patriotes.

Bien que les réformes politiques préconisées par la majorité des patriotes aient impliqué une atteinte au pouvoir du stathouder, elles ne visaient pas en principe à éliminer la maison d’Orange. Les patriotes s’organisèrent en corps francs, ou petites armées, dans les villes et villages, et devinrent une menace pour l’autorité du stathouder. À La Haye, la situation était devenue intenable, et Guillaume V quitta sa résidence, en 1785, avec sa femme Wilhelmine. Celle-ci trouva la situation inacceptable et se rendit à La Haye en juin 1787 pour inciter les partisans du prince à prendre les armes contre les patriotes.

De nombreux ouvrages de philosophes et penseurs français et internationaux ont pu être publiés aux Pays-Bas, terre d'accueil et de liberté, alors que cela n'était pas possible dans leur propre pays. C'est ainsi que Jean-Jacques Rousseau publia Emile ou De l'éducation à Amsterdam, la même année son ouvrage Julie ou la Nouvelle Héloïse fut publié et l'année d'après, le Contrat Social fut publié. Citons aussi les œuvres de Descartes qui furent d'abord publiées aux Pays-Bas ou celles de Voltaire.

La Révolution française de 1789 fit renaître l’espoir des patriotes néerlandais. Des troupes françaises envahirent le pays et furent battues avant de finalement parvenir à occuper la République en 1795. Guillaume V se réfugie en Angleterre et confie aux Anglais l’administration des colonies néerlandaises.

Les patriotes arrivèrent alors au pouvoir et voulurent faire de «Liberté, Égalité, Fraternité» les idéaux de la République batave. Une Assemblée nationale fut créée, et en 1796, une constitution fut élaborée.

Napoléon Bonaparte (1769-1821) s’empare du pouvoir en France en 1804. Ensuite, il nomme roi son frère, Louis Napoléon (1778-1846), en juin 1806 : la République devint le royaume de Hollande. Le nouveau roi fit tout son possible pour comprendre la mentalité de ses sujets et défendre leurs intérêts. Dans le domaine culturel, il fut à l’origine de quelques événements importants, comme la fondation de l’Institut royal des sciences, des lettres et des arts, ainsi que de la création du futur Rijksmuseum. Il transforme l’hôtel de ville sur la place du Dam en palais royal et aujourd’hui le palais rassemble la plus grande collection de meubles Empire hors de France. En 1810, Napoléon annexe les Pays-Bas méridionaux. Quelques mois plus tard, le roi Louis abdiquait. Le royaume de Hollande fut alors à son tour annexé à la France. C’est ainsi que la législation française fut introduite aux Pays-Bas, mais la majorité de la population voyait d’un mauvais œil l’arrivée des Français. Ces sentiments d’hostilité augmentèrent encore après l’introduction du service militaire.

L’échec de la campagne napoléonienne de Russie sonne, pour les Pays-Bas, la fin de la domination étrangère. Guillaume Frédéric, prince d’Orange, fils du dernier stathouder Guillaume V, accepte d’être souverain en 1814 sous le nom de Guillaume I^er et se proclame roi des Pays-Bas. Le royaume des Pays-Bas est l'un des royaumes créés pour contenir l’expansionnisme français. L’union du Nord et du Sud soulève cependant des objections, surtout dans le sud. Beaucoup de catholiques, qui considéraient encore les calvinistes du nord comme des hérétiques, n’acceptaient pas la Constitution du royaume. Le nouvel État disposait d’un Parlement à deux chambres, mais son influence sur le gouvernement du pays était minime. Pendant la période française, le néerlandais était considéré comme un dialecte inférieur, parlé par les paysans. L’élite du sud était entièrement francisée, et lorsque Guillaume I^er voulut, en 1819, introduire progressivement le néerlandais comme langue officielle dans les provinces flamandes, l’élite francophone eut une réaction particulièrement violente de rejet. Heureusement, point positif, les deux régions se complétaient sur le plan économique : le Nord possédait des colonies et une riche tradition commerciale, le Sud comptait des industries importantes.

Les premiers mouvements de révolte eurent lieu à Bruxelles, en août 1830, sous forme de bagarres, pour se transformer rapidement en véritable insurrection. Peu de temps après, les révolutionnaires proclamèrent l’indépendance de la Belgique. Au cours d’une conférence diplomatique tenue à Londres, les Belges reçurent le soutien de la France et de l’Angleterre. La Prusse, l’Autriche et la Russie s’inclinèrent devant la reconnaissance de la sécession. Après l’intronisation de Léopold I^er, roi des Belges, Guillaume I^er envoie vers le sud une armée commandée par son fils, le prince héritier Guillaume. Les Belges furent battus, mais une intervention militaire française empêcha Guillaume I^er de rétablir son autorité. Les Pays-Bas gardent néanmoins une partie du Limbourg et de la Flandre. Guillaume n’accepte pourtant pas la séparation des Pays-Bas septentrionaux et méridionaux, et maintient une grande armée sur le pied de guerre jusqu’en 1839. Cette année-là, un traité permit de sortir de l’impasse. La Belgique devint un royaume neutre, avec la garantie des grandes puissances.

Dès le départ, le régime de Guillaume I^er est autoritaire. Le roi gouvernait de préférence par décret. Le Conseil des ministres se réunissait rarement : le roi donnait des instructions à ses ministres.

Guillaume I^er était un travailleur acharné. Il investit une large part de sa grosse fortune personnelle dans de nouveaux projets et est à l’origine de la création de la Banque des Pays-Bas. Perspicace, il remarque que l’industrie du sud et le commerce du nord sont complémentaires. Il va même jusqu’à tenir des consultations, au cours desquelles ses sujets peuvent lui faire part de leurs griefs. Critiquer le roi n’était toutefois pas toléré. Ainsi, les poursuites pour délits de presse étaient nombreuses. Le mécontentement du peuple à l’égard du régime autoritaire du roi augmente après la séparation de la Belgique en 1830. La grande armée, qu’il maintenait sur le pied de guerre, coûte cher au trésor public. Le roi ne se résigne qu’en 1839 à accepter la perte de la Belgique. Cette déception et les critiques suscitées par son projet de mariage avec une catholique l’incitent à abdiquer en 1840. Il meurt le 12 décembre 1843.

Les Pays-Bas avaient conservé un empire colonial gigantesque, même s’il était plus petit qu’aux XVII^e et XVIII^e siècles. L’actuelle Indonésie, à l’époque les Indes néerlandaises, en était la principale colonie.

De 1825 à 1830, une révolte contre les Pays-Bas se déchaîna à Java. Elle fut matée dans le sang. Le gouvernement constata à cette occasion que la colonie coûtait de l’argent au lieu d’en rapporter. L’introduction du système des cultures devait remédier à cette situation. Ce nouveau système englobait un train de mesures qui obligeaient la population javanaise à cultiver sur une partie de ses terres certaines cultures prescrites, en particulier le café et le sucre, et à les livrer contre une somme fixée par le gouvernement. Ces produits étaient ensuite transportés vers les Pays-Bas et commercialisés par leurs soins. Le système des cultures allait très vite rendre la colonie rentable…

En 1848, alors que toute l’Europe était agitée par des troubles, Guillaume II, qui pourtant ne désirait à aucun prix voir son pouvoir affaibli, craint que le vent de révolte ne gagne les Pays-Bas et accepte que la Constitution soit modifiée. Johan Rudolf Thorbecke (1798-1872), porte-parole des leaders politiques réformateurs, préconisait une monarchie constitutionnelle, où le rôle du roi serait moins important.

La responsabilité ministérielle fut introduite : la personne du roi devint inviolable et les ministres devinrent responsables de la politique menée.

La Constitution proclamait aussi un certain nombre de droits civils. Elle reconnaissait la liberté de religion, d’association et de réunion et la liberté de la presse et de l’enseignement.

La Constitution de 1848 était également d’une grande importance pour le développement des colonies néerlandaises. Auparavant, l’autorité en matière coloniale appartenait au roi, représenté dans chaque colonie par un gouverneur général. En 1848, le roi se vit privé de ce pouvoir politique. Le Parlement avait désormais autorité sur les colonies. Les libéraux voulaient modifier le système des cultures et autoriser la libre entreprise à Java. La littérature donna une impulsion inattendue au débat sur les Indes.

Max Havelaar n’était pas un roman anticolonialiste, puisque Douwes Dekker y plaidait précisément en faveur de l’octroi d’un rôle plus actif à l’administration des Indes. Selon lui, la population devait être protégée contre l’exploitation perpétrée par ses propres régents corrompus. L’influence de l’ouvrage est telle qu’on entame, en 1870, la suppression progressive du système des cultures, qui est remplacé par un système de travail libre.

Dans l’hémisphère occidental, les Pays-Bas possédaient encore six îles antillaises et le Suriname. Les Antilles avaient été longtemps très importantes pour la navigation internationale, mais au XIX^e siècle, leurs économies périclitèrent. Grâce aux plantations, le Suriname restait une colonie rentable. Toutefois, l’esclavage étant en perte de vitesse, le déclin s’amorçait. L’Angleterre abolit l’esclavage dès 1807. Les Pays-Bas suivirent en 1814 sur papier mais sans rien changer en réalité. Ce n’est qu’en 1863 que les Pays-Bas allaient enfin abolir l’esclavage.

Cette date, précoce concerne l'abolition pour les crimes de droit commun. La peine de mort était toujours prévue par le Code pénal militaire pour délits graves commis dans l’armée en temps de guerre. La dernière exécution dans ce cadre date de 1952 et l'abolition totale de 1982.

Entre 1840 et 1890, la société néerlandaise, qui était surtout agricole, se transforme en une société industrielle. Les conditions parfois désastreuses dans lesquelles les ouvriers devaient vivre et travailler firent peu à peu naître une opposition.

Les travailleurs s’associèrent afin d’être en force pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail. Bien qu’il y ait eu des grèves, les syndicats néerlandais préférèrent généralement le dialogue.

Les Pays-Bas profitent beaucoup du développement industriel rapide de la région de la Ruhr, en Allemagne. Rotterdam devient un port important. Cependant le phénomène de la pauvreté devient de plus en plus important, surtout dans les villes et les régions industrialisées qui ne cessent de s’étendre. La prospérité accrue améliore les conditions de vie des classes moyennes, mais accentue le caractère bourgeois de la société néerlandaise et ses inégalités. Les relations entre ouvriers et gouvernement restent très conflictuelles et des grèves déclenchées au début du XX^e siècle sont très durement réprimées. Vers 1870, les Pays-Bas s’équipent de l’infrastructure dont ils avaient besoin pour développer leur industrie. Le réseau ferroviaire est considérablement étendu, et Amsterdam et Rotterdam sont reliées par des canaux modernes à la mer du Nord. Suivant avec retard la précoce révolution industrielle belge, la société néerlandaise change enfin radicalement. Elle entre dans l’ère moderne, suivie par l’inévitable apparition d’une classe dominée, le prolétariat. Un Parti socialiste est créé dans les années 1880, mais il reste toutefois assez faible. Le Sociaal-Democratische Arbeiderspartij (SDAP), fondé en 1894, connaît cependant plus de succès. Il existe encore aujourd’hui sous le nom de Partij van de Arbeid.

Les Pays-Bas restent neutres lors de la Première Guerre mondiale et la démocratie reste stable dans les années 1920 et 1930. Quelques grands projets symbolisent cette période, comme celui du Zuiderzee ou la poldérisation de vastes parties du lac ainsi formé. Pendant des décennies, une part importante des ressources publiques fut consacrée à la construction de digues et à l’assèchement de polders. Le territoire néerlandais s’agrandit de manière considérable.

Durant cette période, les Pays-Bas furent un pilier de la Société des Nations, instituée en 1920 et précurseur de l’Organisation des Nations unies.

La crise économique mondiale de 1929 frappe durement les Pays-Bas et les Indes néerlandaises.

Face à une Allemagne de plus en plus menaçante, les Pays-Bas comptaient sur leur politique de neutralité pour rester à l’écart d’un éventuel conflit. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, l’armée néerlandaise ne s’attendait donc pas à une confrontation.

Le 10 mai 1940, l’armée allemande envahit la France, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. Des troupes aéroportées, ayant pour mission de capturer la reine et le gouvernement, sont parachutées autour de La Haye, mais elles échouent devant la résistance acharnée des Néerlandais. Dès le 14 mai, la situation est désespérée : la Luftwaffe bombarde le centre de Rotterdam et menace de réduire aussi en cendres d’autres grandes villes. Les Pays-Bas capitulent. La capitulation ne s’applique heureusement qu’au territoire néerlandais en Europe. Le cabinet et la reine, exilés à Londres, gouvernent de là les Indes néerlandaises, le Suriname et la colonie de Curaçao. Sur le continent, le territoire des Pays-Bas subit l’administration civile de l’Allemagne nazie. Les Allemands, qui se pensaient proches des Néerlandais, visaient à long terme l’annexion du pays au Reich. Les premiers mois de l’Occupation ne furent pas trop durs. L’administration néerlandaise fonctionnait sous surveillance allemande. L’Occupation se durcit toutefois avec des mesures contre les Juifs isolés du reste des habitants. Plus de cent mille d’entre eux, soit quelque 75 % de la population juive du pays, furent déportés vers des camps de concentration. Cinq mille seulement allaient en revenir. Après le débarquement de Normandie, les troupes alliées libérèrent les provinces méridionales des Pays-Bas. Elles furent bloquées face au Rhin, à Arnhem, fin septembre 1944, et les provinces septentrionales restèrent occupées par les Allemands. L’armée alliée n’avança qu’au printemps de 1945. Les libérateurs canadiens et polonais furent accueillis avec un enthousiasme délirant. Les troupes allemandes aux Pays-Bas capitulèrent le 5 mai 1945. Le pays était libre, mais il avait payé un lourd tribut. Environ 236 000 Néerlandais avaient perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale aux Pays-Bas, en Indonésie ou ailleurs dans le monde.

Le livre Het Achterhuis (Le Journal d’Anne Frank) paraît aux Pays-Bas. Anne a tenu son journal entre le 12 juin 1942 et le 1er août 1944 quelques jours avant l'arrestation des 8 personnes survenues le 4 août. Le journal avait été récupéré par Miep Gies dans l'annexe juste après l'arrestation. Lorsque Otto Frank, seul survivant, revint des camps en 1945, Miep lui remet le manuscrit. Il décide de le faire publier. Son ouvrage a été traduit en plus de 70 langues et plus de 30 millions d'exemplaires ont été vendus à ce jour.  Depuis 2009, Le Journal d'Anne Frank est inscrit au registre international Mémoire du monde de l'Unesco.

L'Indonésie fut conquise par les Japonais qui avaient besoin des matières premières présentes pour leur guerre. Les militaires néerlandais, en trop petit nombre, ne constituaient pas une grande difficulté. L'armée japonaise vainc en mer, contre une coalition néerlandaise, américaine, britannique et australienne. Les Japonais capitulent le 15 août 1945. Deux jours plus tard, Sukarno, inspiré par la victoire en mer du Japon contre les Pays-Bas, proclama la république d’Indonésie. Les Pays-Bas rétablissent par la force et sans délai leur autorité, hormis à Java et Sumatra. Sous la pression des États-Unis, un accord intervient en 1947. Sukarno élimine les communistes de son mouvement, ce qui lui vaut la confiance des Américains. Et, sous la pression de l’opinion publique mondiale, en particulier de celle des États-Unis, les Pays-Bas doivent céder. Le 27 décembre 1949, au Palais royal d’Amsterdam, les Pays-Bas transfèrent la souveraineté sur l’archipel des Indes néerlandaises à la république des États-Unis d’Indonésie. Ce transfert de souveraineté ne concernait pourtant pas la partie occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée. Aux Pays-Bas, on voulait préparer la Nouvelle-Guinée à l’indépendance, mais l’Indonésie s’y opposait. En 1962, la guerre menaçait d’éclater entre les deux pays. Les États-Unis assumèrent alors la fonction de médiateur et parvinrent à convaincre les partis de négocier. La même année, les Pays-Bas donnèrent leur souveraineté sur la Nouvelle-Guinée à l’Organisation des Nations unies, qui la transféra à l’Indonésie un an plus tard. Le Suriname et les Antilles néerlandaises obtinrent une administration intérieure autonome. Le Suriname devint une république indépendante en 1975.

Quand les Pays-Bas proposèrent aux Antilles néerlandaises leur indépendance, celles-ci se montrèrent moins intéressées. Le royaume des Pays-Bas se compose actuellement des Pays-Bas, des Antilles néerlandaises et d’Aruba.

Maria Montessori est une médecin et pédagogue italienne qui a révolutionné l'éducation en créant la méthode pédagogique qui porte son nom. En 1892 et en dépit d'obstacles, elle intègre la faculté de médecine de Rome et décroche une bourse. Elle donne des cours pour financer ses études. Elle obtient son diplôme de médecine en 1896 et commence à travailler auprès d'enfants, déficients mentaux notamment. Elle étudie la pédagogie en France et met au point son matériel. En 1901, elle s'intéresse aux enfants et crée, quelques années plus tard, sa méthode pour les très jeunes enfants. Sa méthode repose sur le libre choix d'activité, l'autodiscipline, le respect du rythme de chaque élève et l'apprentissage par l'expérience.Ses écoles connaissent un grand succès et l'emprise du régime fasciste italien sur ces établissements s'accroit. Elle choisit de démissionner et s'installe d'abord en Espagne puis aux Pays-Bas où sa méthode est déjà utilisée. Elle décède en 1952 à Noordwijk où elle est enterrée. Son enseignement est très répandu aux Pays-Bas, au-delà des établissements qui portent son nom.

Cette période marque l'essor du mouvement Provo, un mouvement contestataire. Le mot viendrait de provocateur et le mouvement avait une farouche volonté de secouer les Pays-Bas très sages dans les années 1960. Ce mouvement se réclame de l'anarchisme et a des liens profonds avec le mouvement culturel Cobra notamment les théories de Constant.  Il s'agit d'un mouvement anti-autoritaire qui se manifesta notamment lors du mariage de la princesse Beatrix en 1966. Provo était contre les institutions et ne souhaitait pas en devenir une. Le mouvement s'est auto-dissout en 1967.

Le football est probablement le sport le plus populaire aux Pays-Bas et Ajax est l'un des meilleurs clubs aux côtés du PSG et du Feyenoord, l'ennemi juré. Son histoire est prestigieuse et l'une des plus belles pages de celle-ci s'écrivit dans les années 1970 alors que le club remporte 3 coupes d'Europe des clubs champions. Les joueurs stars étaient Keizer, Neeskens et bien évidemment Cruyff. Le club remporta de nouveau la Champion's League en 1995 avec une équipe de rêve et notamment Kluivert, Rijkaard, Litmanen.

Le premier mariage entre personnes du même sexe est célébré à Amsterdam par le maire Job Cohen. Les Pays-Bas sont le premier pays au monde à légaliser le mariage entre personnes du même sexe. Encore une fois, les Pays-Bas sont les premiers à montrer la voie du respect et du progrès, le tout dans le calme et l'unité. Depuis, plus de 28 000  unions ont été célébrées et 20 000 sont encore en cours !

Theo van Gogh, de la famille du célèbre peintre et descendant direct de son frère Theo, était un écrivain, réalisateur et acteur. Volontiers provocateur, il venait de réaliser le film Soumission en collaboration avec Ayaan Hirsi Ali, très critique à l'égard de l'islam. Il est assassiné en plein rue à Amsterdam par un Marocain né aux Pays-Bas et naturalisé néerlandais. Ce meurtre très spectaculaire engendre une émotion immense dans tout le pays et génère une profonde crise liée à la politique d'immigration menée par le pays quelques années seulement après le meurtre de Pim Fortuyn aux idées anti-musulmans.

L’année 2002 restera l’année de l’ascension puis de l’assassinat de Pim Fortuyn.

Reprenant des thèmes récurrents de notre époque – insécurité, immigration et intégration, couverture sociale, il sut toucher un éléctorat lassé des compromis. Son assassinat à quelques jours des élections a mis à nu les émotions les plus vives dans un pays qui n’avait jamais connu de drame si poignant dans son histoire récente.

Le gouvernement de Jan Peter Balkenende ne dure que 87 jours et le Premier ministre doit présenter la démission de son gouvernement. La liste des chrétiens-démocrates du CDA l’emporte, suivie par un PvdA mené par Wouter Bos. Balkenende est reconduit dans ses fonctions et constitue un gouvernement à tendance libérale.

Les élections législatives de juin 2010 confirment la puissance du PVV (Partij van de Vrijheid) de Geert Wilders qui devient la 3^e puissance politique du pays. Les libéraux de Mark Rutte arrivés en tête tentent alors de composer un cabinet, mais toutes les tentatives se soldent par des échecs, jusqu'au 14 octobre, qui voit la formation d'un gouvernement de coalition, composé de membres du VVD et du PVV et mené par Mark Rutte.

Coup de Trafalgar : le 21 avril 2012, Geert Wilders fait chuter le gouvernement sur une question de plan d’austérité et il exige que son pays mette fin à la très controversée participation au sauvetage de la Grèce.

Contre toute attente, les troupes libérales de Mark Rutte et les travaillistes remportent les élections en septembre. Les modérés jubilent et toute la presse européenne croit voir dans cette victoire une récompense pour le courage et la persévérance des partis modérés pro-européens, aux dépens des extrêmes eurosceptiques. Les populistes sont en déroute. Les Pays-Bas ont sans doute voulu signifier à leurs dirigeants que la solution politique, en ces temps de crise, se trouve plutôt au centre.

Ces dernières années ont été marquées par la présence constante de Mark Rutte comme Premier ministre... « Monsieur » Téflon a toujours survécu aux crises politiques. Sa dernière élection date de mars 2021 en pleine pandémie.

Willem Alexander devient le nouveau roi des Pays-Bas. Beatrix redevient princesse. Si au début la réputation n'était pas parfaite et nombreux s'interrogeaient sur la capacité de Willem Alexander à régner, son union avec une roturière argentine Maxima Zorreguieta, fille d'un ministre argentin du gouvernement dictatorial du général Videla, n'avait en outre pas arrangé les choses. Elle fut au contraire l'atout charme et communication du futur roi.

Les joueuses des Pays-Bas deviennent championnes d’Europe de football lors d’un championnat européen organisé aux Pays-Bas. En finale, les Bataves battent le Danemark 4 à 2. Les grandes stars de l'équipe sont Vivianne Miedema et Lieke Martens.

Les Pays-Bas jouent un rôle de stimulateur important dans l’édification de l’Europe depuis sa fondation. Trop petit pays pour faire entendre sa voix au niveau européen comme au niveau mondial, il sait bien que l’Europe est sa chance, et il est un des pays les plus actifs à travailler à sa mise en place.

Au cours des siècles, leur superficie étant faible et leurs habitants peu nombreux par rapport aux pays voisins, les Pays-Bas se sont toujours tournés vers l’extérieur et ont recherché les contacts avec d’autres peuples et pays. Cette ouverture sur le monde fait que les Néerlandais partagent volontiers leur patrimoine et leurs acquis culturels avec d’autres nations. Les défis et les problèmes actuels rencontrés par les Pays-Bas sont similaires à ceux rencontrés par de nombreux autres pays européens. L’immigration et l’intégration des minorités par exemple et l’insécurité furent largement évoquées dans les campagnes électorales récentes.

Les problèmes de logement, le manque de moyens et de personnel dans l’enseignement et les milieux hospitaliers posent également des difficultés à grande échelle. Un grand problème du pays était les employés en incapacité de travail de longue durée ; cette problématique est mieux encadrée et la prévention au travail est meilleure. Les Pays-Bas sont très concernés par les problèmes de réchauffement de la planète et notamment par la montée du niveau des eaux auquel le pays serait bien évidemment confronté directement. Ces dernières années, le pays a plutôt bien résisté à la crise, mais des mesures impopulaires d'austérité ont été prises : recul de l'âge légal de la retraite à 67 ans (au lieu de 65), réduction des subventions garderies, augmentation des cotisations aux assurances santé et réduction des remboursements… Après quelques années incertaines, le pays semble avoir bien fait face à la crise, emmené par une capitale qui a le vent en poupe.

Le concours de l'Eurovision, initialement prévue en mai 2020, se tient à Rotterdam suite à la victoire de Duncan Laurence avec le titre Arcade. L'édition tenue à Rotterdam est remportée par l'Italie avec Måneskin et leur hit planétaire Zitti e Buoni. La France prend la seconde place. L'édition permet de mettre en valeur l'architecture de la ville avec de nombreuses performances sur les toits de la ville.

Ces dernières années, les Pays-Bas sont marqués par des meurtres en lieu avec la « macromafia », la mafia marocaine liée au trafic de drogue. En septembre 2019, l’avocat Derk Wiersum, qui défendait un témoin-clef dans le procès de deux criminels accusés de meurtre et trafic de drogue, est assassiné en pleine rue d’un quartier paisible de la capitale. Une crise nationale importante s’ensuit. La municipalité d’Amsterdam publie le rapport « Het achterkant van Amsterdam » (les dessous d’Amsterdam) qui révèle l’ampleur du trafic de drogues dans la capitale. En juillet 2021, c'est le journaliste d'investigation Peter R. de Vries qui est visé par une balle dans la tête à sa sortie d'un studio télé. Sa mort, quelques jours plus tard, émeut tout le pays et pose une nouvelle fois la question de la politique néerlandaise en matière de drogue. Ce trafic est à ce jour entre les mains de la mafia marocaine sous couvert d'une politique de tolérance. Certains plaident la production étatique pour cesser cela.

C'est un jour important pour le royaume, car la future reine, Catharina-Amalia, appelée Amalia, devient majeure. Elle a vécu une enfance la plus normale possible et fut scolarisée à l'école publique à Wassenaar, une ville très cossue qui touche La Haye. Son intimité a été préservée grâce à un accord avec la presse qui s'est engagée à ne pas la photographier sur son temps d'école et avec ses amis. Elle débute en 2022-2023 des études de Sciences politiques, Psychologie, Droit et Economie à l'UvA, l'université d'Amsterdam, en section anglophone.

Née Annelies Marie Frank à Francfort, cette enfant allemande est venue vivre à Amsterdam à 1933 pour échapper aux persécutions antisémites. Alors qu’en 1940 Amsterdam subit l’occupation allemande, la famille se cache dans un appartement secret à l’arrière de l’entreprise du père sur le Prinsengracht. De là, elle écrit son journal intime connu de par le monde et qui couvre la période entre juin 1942 et août 1944. Toute la famille est déportée et Anne meurt du typhus dans le camp de Bergen-Belsen. Anne Frank est probablement le personnage le plus connu d'Amsterdam et beaucoup de visiteurs ne viennent pratiquement que pour voir sa maison, symbole de la barbarie moderne.