Le sud-coréen Lee Daehoon lors d'une compétion de Taekwondo lors d'une compétition à Incheon © BUGNUT23 - Shutterstock.com.jpg

L’art du Taekwondo

Pour comprendre ce qu'est le taekwondo (태권도) il suffit d'interroger la sémantique du mot. En coréen, « 태 » signifie poing, « 권 » signifie pied et « 도 » signifie méthode ou voie. Littéralement, on peut traduire par « la voie des poings et des pieds ».

Les techniques de coup de poing et de coup de pied sont bien entendu utilisées pour l'attaque mais surtout pour la défense. C'est un art d'autodéfense par excellence dans lequel on se sert de la force et de la puissance de son adversaire afin de la retourner contre lui. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il rencontre un grand succès auprès des femmes. Il peut être utilisé en tant que self-défense. Plus fluide, plus aérien, plus dansant que le karaté il fait travailler la force, la souplesse, la concentration, le respect, la patience ou bien encore les réflexes. D'autres différences entre les deux disciplines sont à mettre en avant. Il est de prime abord évident de dire que le taekwondo et le karaté sont très semblables. Mais pas tout à fait... Le premier est coréen, défensif et utilise bien plus les pieds. Quant au second, il est japonais, plus agressif et les mains ont plus d'importance. Fierté nationale coréenne, le taekwondo fait de plus en plus d'adeptes à travers le monde. Hommes, femmes et enfants s'y adonnent. Élégant et puissant à la fois, il impressionne quiconque pose les yeux sur lui.

Un peu d'histoire

Même si le terme de taekwondo n'a vu le jour qu'en 1955, la pratique a néanmoins des racines bien plus anciennes. Quelle est sa chronologie et quelles sont ses origines?

Des sculptures et peintures datant de la période des Trois Royaumes mettent d'ores et déjà en scène des techniques de combat similaires aux techniques actuelles de taekwondo. A partir du IVe siècle, la pratique martiale va faire son apparition au sein des armées du royaume de Silla. La fine fleur des soldats nommés Hwarang étudia une forme de combat particulière, le Soobak. Le combat armé a été délaissé au profit d'attaques des poings mais surtout des pieds. Le moine bouddhiste Won Kang se chargea par la suite de leur entraînement et y intégra un code moral et éthique. Le voici :

Être loyal au roi,

Respecter les parents,

Faire preuve de persévérance lors des combats,

Ne pas prendre de vie sans raison (valable).

Lorsque les Trois Royaumes se virent réunifiés, les techniques martiales de part et d'autre se trouvèrent mixées. C'est alors que l'on relève la pratique du taekkyon. Considéré par les Coréens comme la forme originelle de leurs arts martiaux, le taekkyon se caractérise par des mouvements, en majeure partie des jambes qui sont fluides, rythmés et chorégraphiés. La popularité était telle que des tournois étaient très souvent organisés par le roi.

Cette pratique continuera de se développer au fil des siècles. Mais à partir de 1910, lorsque les Japonais colonisèrent la péninsule, elle fut écartée au profit d'arts martiaux nippons comme le karaté, le judo ou bien l’aïkido. A la fin de cette période d'invasion, le maître Song Do Ki a eu la volonté de reconstruire l'identité nationale coréenne autour du Tang Su Do. Il faisait ni plus ni moins figure de grand frère du taekwondo. Une démonstration eut lieu en 1952, face au Président de la République. Ce dernier était quelque peu interloqué quant au nom de cette pratique. A la suite de cette interrogation il fut décidé à un retour aux sources et à une version plus coréenne de la dénomination. Le terme de taekwondo sera proposé par le général Choi Hong Hi et le consensus l'approuvera. Cette appellation sera adoptée définitivement en 1955.

Le taekwondo est le fruit d'une unification des différentes écoles des années 1950 à laquelle on ajoute l'ancestral taekkyon avec quelques influences du karaté. A la suite de la colonisation japonaise et de la guerre de Corée, le taekwondo s'est imposé comme étant un outil de propagande nationaliste.

La suite logique fut la création d'une équipe de démonstration afin de faire connaître la discipline par-delà les océans. Tout naturellement la progression du taekwondo suivit son cours. Trois dates clés sont à mettre en lumière :

1966 : Création de l'ITF (International Taekwondo Federation) basée à Séoul.

1973 : Création de la WTF (World Taekwondo Federation), rivale de l'ITF.

1994 : déclaration du Taekwondo comme sport Olympique, de démonstration dans un premier temps. C'est aux Jeux olympiques de Séoul en 2000 qu'il sera pour la première fois représenté.

En pratique

Le taekwondo se pratique dans un 도장 (dojang). L'équipement de base requis est le suivant : une tenue de base blanche (le dobok), des protections comme un casque ou plastron ou encore des protège-tibias. Comme dans la plupart des arts martiaux, il y a des échelles de promotions souvent matérialisées par une ceinture de couleur. Pour le taekwondo, les grades se nomment keup et dan. Les keup sont en quelque sorte des paliers à franchir avant l'accès aux dan. Les couleurs des ceintures représentent un parcours initiatique: on débute pure et innocent avec la ceinture blanche pour devenir « initié » avec la ceinture noire. Malgré tout, cette ceinture noire si l'on se reporte à la philosophie du taekwondo, n'est pas une fin en soi. On débute seulement le long chemin du taekwondo en tant d'initié. La route est encore longue et les progrès nombreux.

Les compétitions

Deux formes de compétitions existent. La première va se faire en équipe, et le groupe va exposer dans une sorte de ballet guerrier les techniques de sa discipline. Plus la technique est précise et efficace, plus grande sera l’appréciation. Le seconde sera individuelle est verra s’affronter deux adversaires d’une même catégorie de poids. Dans ce cas précis, le but est de marquer des points.  En ce qui concerne les règles, elles sont relativement simples. Est déclaré vainqueur le premier à marquer 12 points ou à comptabiliser 7 points d'écart avec son adversaire. Les coups de poing portés au plastron valent 1 point. Les coups de pied portés au plastron valent 2 ou bien 4 points en cas de rotation. Enfin si la tête est touchée par l'attaque du pied, 3 ou 5 points peuvent être attribués. Si à la suite d'un coup le combattant ne peut poursuivre immédiatement le combat, 1 point supplémentaire est donné au porteur de l'attaque. En cas de faute ? un demi-point peut être soustrait.

Le taekwondo lors d’un voyage

Il y a possibilité pour les plus curieux d'assister à des performances mais aussi de pratiquer. On revêt son dobok, on salue et c’est parti ! Deux endroits sont alors à garder en mémoire :

Namsangol Hanok Village (hanokmaeul.or.kr): des représentations s'y déroulent (destruction de planches, techniques de défense et d'attaque). Militaires, champions de compétition ou encore enfants vous présentent leur art. Quand il s’agit d’enfants que l’on voit bondir et rugir comme des petits tigres, c’est vraiment adorable.

International Kumgang Taekwondo Center (https://www.taekwontokorea.com/): situé à Séoul, ce centre propose des programmes longs ou courts pour les étrangers désireux de s'initier à la discipline et ainsi de peut-être se découvrir une souplesse et une agilité insoupçonnées, et pourquoi pas une future carrière de taekwondoïste...