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Voir les Big Five, synonyme de safari réussi

Les Big Five (les « cinq plus gros ») est le cercle des animaux les plus dangereux et respectés par les chasseurs d’autrefois, car les plus difficiles à tuer : le lion, le léopard (le plus difficile à observer car très timide), le buffle, l’éléphant et le rhinocéros (également difficile à observer car il n’en reste que très peu). Il faut y apporter une nuance, car celui qui se montre le plus agressif et le plus meurtrier sur le continent africain n’est autre que l’homme ! D’autres animaux sont les chouchous des safaris, à commencer par le guépard (ou cheetah), puissant et fragile à la fois, c’est l’animal le plus rapide du monde (jusqu’à 120 km/h). Les belles girafes, animal symbole du pays, des centaines d’antilopes très différentes, des colonies de babouins, des hippopotames et des crocodiles dans les rivières… Dans le Serengeti, des milliers de gnous et de zèbres qui courent pendant la grande migration. Enfin, les parcs nationaux de Gombe, Mahale et Rubondo Island sont spécifiques à l’observation des chimpanzés.
Vous surprenez alors les animaux, soit solitaires, soit en troupeaux ou colonies, dans leur quotidien. Des scènes mémorables ! Quel privilège de voir une maman guépard nourrir ses petits avec une belle antilope, de surprendre un léopard gardant sa proie qu’il a réussi à hisser au sommet d’un arbre, d’observer un groupe de lions alanguis sous un acacia, les lionceaux jouant sous l’œil attendri de leur maman, ou les hippopotames se tournant en rigolant dans la rivière devant les crocodiles, gueules ouvertes au soleil. Les antilopes, phacochères, gnous et zèbres broutant paisiblement ensemble dans la plaine quand tout à coup tout le monde part au galop à l’approche d’un prédateur… Une colonie de babouins se dépouillant joyeusement sous les baobabs, des éléphanteaux jouant à s’arroser de boue dans la rivière, des groupes de girafes parfaitement camouflées dans la savane, sans compter les centaines d’espèces d’oiseaux… Quel spectacle ! Il est néanmoins très rare de voir un fauve attraper un « buck », une antilope, sous vos yeux, cela reste le fruit d’une longue observation que les documentaristes réalisent dans d’autres conditions. L’habitat vous donnera des indices sur les animaux que vous allez croiser : les plaines sont synonymes de lions et de guépards, les forêts d’éléphants et de léopards, les rivières d’hippos et crocos, etc.

Où séjourner, quand et comment s’y rendre ?

On peut définir trois options : les camps publics, les camps privés et les lodges. Les camps publics Tanapa (l’autorité qui gère les parcs nationaux en Tanzanie) sont très rudimentaires, et bien souvent il faut planter sa tente et arriver équipé, mis à part quelques « resthouses » avec des chambres basiques ou bandas à louer. Ils sont pleins en haute saison et occupés par des agences qui organisent des safaris « budget » et fournissent tentes, duvets, 4x4, chauffeur, etc., à un groupe formé pour optimiser les coûts. La nourriture est préparée par un cuisinier. Les camps privés sont équipés de tentes lourdes de safari très confortables avec des salles de bains privatives. Ils sont onéreux mais avec des repas en restaurant et offrent à la fois du confort et des nuits au plus près de la brousse (quel plaisir d’entendre rugir les lions ou crier les hyènes la nuit). Enfin les lodges sont réservés à ceux qui peuvent se permettre de se prendre une vraie chambre en pleine brousse. Ces deux dernières options proposent aussi des prix en pension complète avec deux « game drives » inclus par jour, dans ce cas il faudra juste s’occuper des transferts jusqu’aux camps.
On entre dans les parcs en 4x4 en franchissant des « gates » (il faut faire enregistrer la plaque et le type de véhicule en avance), les portes des parcs d’où sont décomptées les journées à l’intérieur (le prix d’entrée est par personne et par 24h). On peut arriver directement en avion sur un « airstrip », une piste où atterrissent des petits coucous qui partent généralement d’Arusha pour les parcs du nord. Une option chère mais indispensable par exemple pour observer la grande migration des gnous située à plusieurs jours de 4x4 de l’entrée du Serengeti. On peut aussi partir de 1 à 3 jours en safari en avion charter directement de Zanzibar pour les parcs nationaux de Mikumi, Selous, Ruaha, Saadani ou Serengeti. En 4x4, dans des parcs isolés, on reste en général 3 jours dans un lodge, avec éventuellement une nuit en flycamp (un camp sous les étoiles). Depuis Arusha pour faire l’essentiel des parcs du nord en 4x4 (Manyara, Tarangire, Serengeti et Ngorongoro), il faut compter 4 jours minimum, l’idéal est entre 5 et 7 jours, on peut ajouter le lac Eyasi. Il faut privilégier la saison sèche quand l’herbe est basse pour la majorité des parcs touffus où les animaux se cachent. L’eau se raréfie, les animaux se déplacent plus. Dans les parcs du nord, la faune est si abondante que la saison n’a pas d’importance, sauf pendant la grosse saison des pluies de mars à mai quand les pistes sont impraticables.

« Game drive », « walking safari » et « boat trip », kesako ?

Observer les animaux sauvages ne se résume pas à sillonner les parcs en 4x4, bien souvent il faut se lever tôt ! Sauf dans les parcs du nord (Serengeti, Ngorongoro, Tarangire), la faune est si abondante que toute la journée on peut l’observer. Pour les autres, le clairon sonne vers 5h30 en général (pas d’inquiétude, on peut se recoucher après le petit déjeuner), on part pour 3h, de nuit, avec des vêtements chauds et des couvertures à bord de grands 4x4 hauts et ouverts pour mieux observer les chasseurs nocturnes, soit le léopard et le lion. Les rangers guides pointent les buissons avec de puissantes lampes, puis une fois le jour levé c’est toute la savane qui s’anime de bon matin pour aller boire, chasser et se déplacer avant les grosses chaleurs. Idem le soir. Pour varier les observations et les plaisirs, on réalise au cours de son séjour un « walking safari ». On part à pied encadré par deux rangers armés dans le parc, le grand frisson ! N’imaginez pas tomber nez à nez avec un lion surpris néanmoins, les fauves vous sentent à des kilomètres et fuient les humains à pied (synonymes de braconniers malheureusement). L’idée est de suivre les animaux à la trace (empreintes, crottes), c’est très ludique et instructif d’être dans la peau d’un pisteur ! Les guides vous expliquent aussi les écosystèmes (arbres, plantes). L’observation des chimpanzés dans les parcs de Gombe Mahale et Rubondo Island ne se fait qu’à pied également. Enfin, un séjour en safari ne se réalise bien souvent pas sans une balade en bateau à la rencontre des hippopotames, crocodiles et éléphants qui se rafraichissent, vivent ou prennent des bains de boue dans les rivières ou sur ses berges. Particulièrement dans le parc de Ruaha, Selous, aux lacs Manyara, Eyasi…

Que prendre dans sa valise ?

Prévoir des vêtements chauds dans les parcs du nord car il fait froid à plus de 2 000 m d’altitude au bord du cratère de Ngorongoro ou à 1500 m sur les hauts plateaux du Serengeti si vous dormez en camping. Pensez à prendre du matériel de base (lampe frontale, couteau suisse, etc.), à porter des vêtements épais et amples de ton kaki et beige plutôt que blanc, rouge (couleur sang) ou coloré, très visible pour les animaux, ou bleu et noir, très attirant pour les mouches tsé-tsé qui vous attaquent littéralement dans certaines zones des parcs, d’autant plus que les voitures sont ouvertes. Si la maladie du sommeil est très rarement transmise à l’homme désormais, ces taons puissants mordent très profondément à travers les vêtements trop fins, c’est très douloureux. Se munir aussi de lotions anti-moustiques pour la peau et les vêtements qui sont essentielles pour les repousser, qui évitent aussi les piqûres des moustiques vecteurs de malaria. Prendre un zoom pour son appareil photo car bien souvent les photos ne donnent pas grand-chose de loin, vous n'aurez pas les détails du museau !

Combien ça coûte ?

Les safaris en Tanzanie sont parmi les plus spectaculaires au monde, mais aussi parmi les plus chers, les entrées sont comprises entre 70 et 100 US$ la journée pour les plus réputés, et 35 US$ pour les petits parcs. La taxe de nuitée est de 60 US$ à l’intérieur de la plupart des parcs pour les lodges et camps privés. Difficile de s’y retrouver dans les multiples coûts et taxes, mais c’est aussi très compliqué de faire du « self drive » avec une voiture louée, car il n’y a aucun panneau dans les parcs pour s’orienter et les taxes cumulées ne sont pas à l’avantage des particuliers, contrairement à d’autres pays de safaris en Afrique australe où circuler avec sa voiture de location est la normalité. De plus, descendre dans le cratère de Ngorongoro coûte 295 US$ par voiture en plus de l’entrée individuelle de 80 US$, donc mieux vaut mutualiser les coûts en passant par une agence qui va créer des groupes si vous avez un petit budget. Impossible de payer à la « gate », il faut passer par un des bureaux spécifiques de la NCA à Arusha bien en avance pour obtenir un permis de descendre. En outre, la moindre panne est compliquée à gérer. Le plus simple est donc de faire comme plus de 90 % des visiteurs, passer par une agence de safaris qui propose des prix tout compris avec un chauffeur-guide qui, de plus, donne des explications sur les animaux observés et a vraiment l’œil pour les débusquer et un talkie-walkie pour savoir où ils sont repérés. Certains sont francophones et très expérimentés. Des agences pour petit budget proposent des forfaits à 200 US$ par jour et par personne tout compris, avec des nuitées en camp public et en fournissant le matériel de camping. Dans ce cas, les voitures sont remplies au maximum (6 à 8 personnes), en groupant les individuels pour optimiser les coûts. Si vous louez une voiture privatisée avec chauffeur, le coût sera évidemment supérieur.  Enfin, les chauffeurs-guides attendent des « tips » assez élevés à la fin du séjour, à l’américaine, ils sont d’ailleurs mal payés (entre 250 et 500 US$ par mois). Comptez par groupe : 30 US$ par jour pour le guide et 20 US$ pour le cuisinier. Si vous arrivez en avion, vous pouvez réserver vos game drives directement au camp ou lodge. Dernier conseil, désormais il faut payer en CB Visa ou MasterCard à l’entrée des parcs ou avec une carte prépayée Tanapa qui s’achète dans les banques Exim. Seules les règles pour Ngorongoro sont différentes, impossible de payer à la « gate », il faut passer par un des bureaux spécifiques de la NCA à Arusha bien en avance pour obtenir un permis de descendre. Normalement, les agences s’en occupent mais si vous prenez les services d’un chauffeur freelance, pensez-y en avance (2 jours minimum). L’avantage, c’est que désormais c’est fini l’attente aux « gates » de Ngorongoro et Serengeti qui faisait perdre quelquefois 3 ou 4 heures aux touristes déjà éprouvés par la route, un temps précieux pour observer les animaux. Maintenant en 5 minutes les voitures de safari « bippent » leur carte prépayée ! Du progrès, vraiment.