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Application de l’islam

Sur la terre de naissance du prophète Mahomet, l'islam sunnite est religion d’État. Tous les citoyens saoudiens sont musulmans. Il existe une minorité chiite. Le gouvernement saoudien a affirmé à plusieurs reprises qu'il protégeait le droit des individus à pratiquer une autre religion en privé. Il y aurait 450 000 hindous et près d'un million de chrétiens en Arabie saoudite. Le prosélytisme non-musulman est interdit.
Le roi est le gardien des villes saintes de La Mecque et de Médine. L'Arabie saoudite a repris la main sur l'attribution des visas dans le cadre du pèlerinage à La Mecque. Désormais, les pèlerins doivent s'inscrire sur une plateforme numérique et le résultat est soumis à une loterie. Si le visa pour le hajj ou la omra (petit pèlerinage) est gratuit, les séjours sont facturés entre 6 200 € et 9 900 € pour 3 semaines sur place environ.

Le wahhabisme

Depuis l'arrivée au pouvoir de Salman et Mohammed Ben Salman, l'Arabie saoudite a pris ses distances avec la doctrine wahhabite. C'est un courant du sunnisme fidèle à la « Tradition du Prophète », son enseignement religieux, ses faits, ses gestes et ses dires. Fondé par Mohammed ben Abdelwahhad au XVIIIe siècle, le courant prône « un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté musulmane du prophète Mahomet et ses premiers successeurs ou califes ». Après avoir étudié à Bassorah (Irak) et voyagé jusqu'à Ispahan (Iran), Mohammed ben Abdelwahhad retourne dans son village du Najd. Il professe une application stricte de l'islam et se fait chasser de son village pour avoir voulu faire lapider une femme adultère. Il se réfugie dans l'oasis de Dariya où il rencontre Mohammed ibn Saoud, le père de la nation saoudienne. Ce chef de clan tente alors de soumettre et unifier les tribus arabes. En 1744, il conclut un pacte avec le prédicateur et lui donne une de ses filles en mariage. Ibn Saoud s'engage à propager la doctrine wahhabite tandis que Abdelwahhad soutient l'émir dans son combat en lui accordant « gloire et puissance ». Cette alliance politico-religieuse va forger le destin de l'Arabie saoudite. Les Saoud continueront leur combat politique jusqu'à la création de l’État en 1932, sans jamais renier leur appartenance au wahhabisme. Dans les années 1960, wahhabisme et salafisme, deux courants rigoristes de l'islam, ont fusionné, et les deux termes sont souvent compris comme synonymes. Les doctrines s'épanouissent sur le front de la guerre en Afghanistan contre la Russie, où de nombreux hommes venus d'Arabie saoudite rejoignent le front, dont Oussama Ben Laden. L'agression russe contre les frères afghans est perçue et interprétée comme une guerre de religion. Le djihad « défensif » est encouragé dans une fatwa prononcée par le Grand Mufti d'Arabie saoudite, le plus haut dignitaire religieux du pays. Progressivement, le djihad offensif se met en place, avec la création d'Al Qaïda. La cellule terroriste commet son premier attentat à l'hôtel Mövenpick d'Aden en 1992. L'année suivante, une bombe explose dans les sous-sols du World Trade Center. Les États-Unis deviennent alors la cible privilégiée des attaques fondamentalistes islamistes. Après plusieurs attentats visant des cibles militaires et diplomatiques américaines, Al Qaïda devient la figure absolue du terrorisme international avec les attentats du 11 septembre 2001. L'Arabie saoudite se retrouve prise en étau entre la doctrine religieuse déformée par Oussama Ben Laden et le pacte politique conclu avec les États-Unis en 1945. Abdelaziz ibn Saoud avait alors garanti son pétrole contre la protection militaire américaine.

Vingt ans après les attentats et alors que l’Etat Islamique a supplanté Al Qaïda, l'Arabie saoudite a pris ses distances avec la doctrine wahhabite. Le jeune prince héritier Mohammad Ben Salman a notamment autorisé les femmes saoudiennes à conduire, faisant fi des recommandations des docteurs wahhabites qui arguaient que cela allait les exposer au diable ou pourrait affecter leurs ovaires. De la même manière, les femmes peuvent désormais fonder une entreprise.