Les musique et danse traditionnelles

La tradition de la pêche perlière est un des piliers de l’identité culturelle qatarie. Et sans surprise la poésie, les chants et les danses du monde marin sont, eux aussi, centraux dans le folklore du pays. Les chants collectifs faisaient partie intégrante de chaque voyage en mer, généralement entonnés pour encourager les membres de l'équipage ou les divertir. Certains de ses chants sont toujours dans le répertoire populaire et il est tout sauf rare d’entendre un Qatari les fredonner.

Cela étant dit, la pratique traditionnelle la plus emblématique du Qatar est sans aucun doute l’ardah.

À la fois genre poétique, aux strophes finement ciselées, et surtout danse de bravoure d’origine martiale, l’ardah qatarie est une cousine de l’ayyala des Émirats par sa configuration mais s’en distingue par une exécution plus nerveuse, plus dynamique. Deux rangées d’hommes brandissant des sabres (remplacés de plus en plus souvent par des carabines) se font face, en répétant des vers à tour de rôle. Entre les deux, des musiciens jouent de diverses percussions, comme l’al-ras, un grand tambour, en harmonie avec les voix d’hommes. Anciennement, l’ardah avait la particularité de présenter le poète juché sur les épaules d’un participant pour mieux impressionner l’ennemi par sa hauteur de voix. Ensuite, il se posait à terre pour déclamer à quatre reprises un phrasé destiné à galvaniser ses camarades. Cette pratique a disparu et a cédé la place à une autre où les percussions se répondent les unes aux autres en « musclant » et accélérant le rythme. Toujours très populaire, cette danse intervient souvent au cours de manifestations sociales, religieuses ou patriotiques. Les textes récités ou vocalisés sont puisés, en général, dans le répertoire populaire et consistent en de petites pièces versifiées.

Présent dans d’autres pays du Golfe, on entend aussi au Qatar le ṣawt, une forme complexe de musique urbaine, interprétée à l’oud (emblématique luth à manche court présent dans tout le monde arabe et en Arménie) et au mirwas (tambour à main). Un des chanteurs de ṣawt les plus respectés au Qatar est Ibrahim Ali.

Hormis l’oud et le mirwas, on joue également au Qatar du rebaba, une vielle répandue dans le monde arabe et en Asie du Sud-Est (connue aussi en tant que rebab) ainsi que le ney, une flûte en roseau ou des percussions comme le daf, tambour sur cadre ou le tabl, une timbale. 

Deux rendez-vous privilégiés pour assister à des chants et danses traditionnels sont le Festival Dhow, où se déroulent les fameux concours de pêcheurs de perles ainsi que le Souq Waqif Spring Festival, comprenant musique, théâtre et danse et spectacles en plein air en tout genre.

La musique populaire

À la radio, à la télé et, à vrai dire, un peu partout, ce que l’on entend le plus, c’est le khaliji. Signifiant littéralement « musique du Golfe », le khaliji est une musique contemporaine, véritable pop du golfe Persique conviant productions modernes, musiques traditionnelles comme le liwa (du voisin émirati) ou le ṣawt. Le Qatar a vu émerger quelques chanteurs de khaliji importants, comme Fahad Al Kubaisi (1981) la star la plus en vue du domaine dans le pays, et dont la notoriété dépasse largement les frontières qataries.

Dans un autre genre, Dana Al Fardan s’est imposée comme la première compositrice et chanteuse qatarie à obtenir une reconnaissance nationale en chantant en anglais. Si elle est surtout réputée pour sa pop très occidentale aux forts accents arabes, elle compose aussi beaucoup de pièces de classique contemporain, régulièrement interprétées par l'Orchestre philharmonique du Qatar (dont elle est l'ambassadrice culturelle). Pleine de surprise, elle a notamment adapté la poésie de Khalil Gibran dans une comédie musicale, Broken Wings, qui a fait salle comble au Theatre Royal Haymarket de Londres.

La musique classique

Le Qatar n’a pas une tradition de musique classique dans l’acception occidentale du terme, mais il possède tout de même un ensemble dynamique : l’Orchestre philharmonique du Qatar. Fondé en 2007, l'orchestre interprète des œuvres occidentales et moyen-orientales, tâchant de valoriser les deux répertoires auprès d’un public très cosmopolite. De grands moyens ont été mis en place pour assurer la qualité de l’ensemble, permettant un recrutement à l’international des musiciens et la possibilité d’attirer de grands noms comme le célèbre musicien libanais Marcel Khalife, directeur artistique de l’endroit jusqu’en 2010, ou d’accueillir chaque année des chefs d’orchestre prestigieux comme Lorin Maazel.