De l’aéroport au centre-ville au Cambodge

Il n'existe pas vraiment de transport en commun pour rejoindre le centre-ville depuis l'aéroport (que vous arriviez à Phnom Penh ou à Siem Reap). Vous pouvez tenter le bus, mais le réseau est très compliqué à comprendre, et est emprunté uniquement par les locaux. Vous restent le tuk-tuk, moyen privilégié, qui vous coûtera 7 ou 8 dollars après négociation (bonne entrée en matière), ou le taxi, pour une quinzaine de dollars.

Arrivée en bateau au Cambodge

Oubliez croisières sur le Nil, le Niger et autre Danube… le mythique fleuve Mékong, la « Mère de toutes les eaux », vous tend maintenant ses multiples bras. Pendant plus de trente ans, il a été interdit, oublié, car pris en otage par les guerres. Ses eaux ocre et limoneuses, ses immenses espaces ouverts à l’infini, ses couleurs magiques, ses rapides, ses dauphins d’eau douce, ses vieilles bourgades coloniales endormies s’offrent à vous maintenant. Partez sur les traces de Francis Garnier et de sa mission d’exploration du Mékong... Pour ce qui est des autres fleuves, deux itinéraires s'offrent à vous :

Phnom Penh - Siem Reap, la balade sur le Tonlé Sap est longue, belle et hélas un peu monotone.

Siem Reap - Battambang, un trajet magnifique sur la Stung Sangker aux abords des villages de pêcheurs et d'une faune et une flore incroyables. Cependant, il n'est possible d'effectuer la balade en six heures qu'à la saison des pluies. Il vous en faudra huit (et dans des conditions sommaires) à la saison sèche... si seulement la liaison est maintenue.

Transports en commun au Cambodge

Dans les grandes villes existe un réseau de bus, mais nous vous déconseillons leur utilisation, très compliquée à comprendre quand on ne parle pas le khmer et peu fiable. Le choix d'un ticket de bus (si vous parvenez à l'acheter) pour économiser 2 € de tuk tuk ne vaut vraiment pas la peine.

Sur les grandes distances, en revanche, de nombreuses compagnies de bus effectuent les trajets entre les différentes provinces du pays, la plupart du temps en minibus. Peu cher et à peu près à l'heure.

Vélo, trottinette & co au Cambodge

Vous trouverez partout des vélos à louer pour quelques dollars la journée. Une bonne solution à Siem Reap par exemple, ou à Battambang, aux reliefs doux. Prudence à Phnom Penh, où la circulation est chaotique et rien n'est vraiment adapté pour les deux-roues. Vous pourrez également louer un scooter un peu partout. Méfiez-vous, les assurances ne couvrent pas grand-chose...

Moto. Piloter une moto soi-même est sans conteste le meilleur moyen d’aller à la découverte du Cambodge, mais attention, c’est aussi le plus dangereux… Nombre d’expatriés ont fait au Cambodge leurs débuts de motard viril et balafré, mais beaucoup ont également dû être rapatriés d’urgence… Il est facile de louer ou d’acheter une moto tout-terrain, personne ne vous demandera si vous avez le permis, cela ne se produira qu’un peu plus tard, quand vous aurez subi un accident de la circulation, afin de faire monter les enchères encore un petit peu…

Que vous soyez nul ou très fort, vous allez devoir prendre en considération un certain nombre de paramètres. Les Cambodgiens sont des conducteurs effroyables, et le code de la route est remplacé par la loi du plus gros ou du plus méchant. Heureusement, ils conduisent très lentement (si l’on excepte les adolescents), ce qui permet d’anticiper un certain nombre de réactions types comme celles qui suivent :

- La casquette. Quotidiennement, des centaines, voire des milliers de conducteurs de moto cambodgiens, risquent la mort pour récupérer une casquette à 1 500 riels emportée par le vent de la course. Et, illico, on fait demi-tour sans regarder pour récupérer le prestigieux couvre-chef.

- Le demi-tour moto. Un moto-dop roule très lentement (de fait, il est presque à l’arrêt) en oscillant légèrement de droite et de gauche : notre ami a vraisemblablement entamé le processus mental préalable au demi-tour sur place, prenez le large.

- Les puissants et les riches. Ça bouchonne fort sur votre gauche et un gros Land Cruiser se trouve bloqué sur la file opposée : attention ! Le possesseur d’un tel engin ne peut être qu’un personnage très important, du moins en est-il lui-même certainement persuadé, il ne peut donc perdre son précieux temps dans des embouteillages alors que sa maîtresse l’attend déjà, il va déboîter en force.

- Le carrefour. Vous vous souvenez de ces images du film catastrophe La marabunta gronde, où des cohortes monstrueuses de fourmis rouges se croisent et se chevauchent dans tous les sens ? C’est, à peu de choses près, la vision qu’offre un carrefour phnom-penhois. Tout le monde essaie de couper, de doubler, on traverse en biais, on se retrouve à gauche et en sens contraire, c’est cependant parfaitement normal… Les hommes en bleu observent du coin de l’œil, à l’ombre, leur rôle n’étant pas de faire respecter la loi mais de profiter financièrement des accidents qui ne manquent pas de se produire.

- On roule à droite. Oui, mais… Conséquence du bordel épouvantable généré par les carrefours, les gens qui tentent de couper en biais par la gauche se retrouvent en double file pendant plusieurs centaines de mètres, en sens contraire, avant de déboîter au petit bonheur en direction de la file d’en face. C’est ainsi que vous devez toujours faire attention à votre droite car les gens roulent en sens inverse de façon continue. Cela pourrait s’intituler la « Quatre-voies à la cambodgienne ».

- Les feux rouges. C’est classique, à l’orange et au rouge tendre on accélère, et l’on démarre bien avant le passage au vert ; et puis, il est bien connu que les feux rouges ne concernent que les gens qui désirent aller tout droit, vous verrez donc, alors que vous êtes à l’arrêt, pauvre étranger ignorant des vraies règles, une foultitude de motos et de voitures, vous dépasser des deux côtés pour tourner à droite ou à gauche, tout cela sous le regard imperturbable des policiers.

- Les trous. Grande spécialité de la capitale khmère dont il parsème toutes les artères, le trou doit devenir votre obsession. Sachez qu’un conducteur cambodgien ne regarde guère devant lui au-delà de 20 cm, et s’il est une chose dont il a horreur, c’est justement des trous ! Il va donc se jeter de droite et de gauche au dernier moment (sans regarder derrière, bien sûr), ce qui peut vous être préjudiciable si vous êtes en train de doubler. Le meilleur conseil à donner, c’est de regarder loin devant vous et de voir les trous avant les Cambodgiens afin d’anticiper leurs écarts.

- L’accident. En matière d’accident, tout se règle toujours à la tête du client et, quand il s’agit d’un accrochage entre deux pauvres campagnards, c’est à peine si quelqu’un s’en mêle, sauf, bien sûr, s’il y a de la cervelle sur la chaussée. Les deux accidentés tireront donc eux-mêmes les restes de leur vieille moto pourrie vers le trottoir et régleront l’affaire seuls, en riels… Si c’est vous l’accidenté, ce ne sera pas la même limonade… Un attroupement plus ou moins agressif va se produire instantanément ; de déserte, la rue va se mettre à ressembler au Stade de France pendant la finale de la Coupe, un ou plusieurs policiers surgiront, l’air outragé que vous ayez si ostensiblement tenté d’assassiner un de leurs compatriotes. Vous allez être embarqué, votre véhicule saisi, et permettez-moi de vous dire que vous êtes dedans jusqu’au cou. Vous étiez prioritaire, dites-vous ? Allons donc, vous avez vu cette pauvre victime sanguinolente, non ? Peu importe, elle va très, très mal, et la famille a besoin d’argent pour payer l’hospitalisation et régler la facture du garagiste. Pour vous ce n’est rien, les étrangers sont si riches… Si vous argumentez pendant des semaines, trouvez des témoins, un exemplaire défraîchi du code la route, prouvez par A + B que la personne que l’on vous a montrée se mourant à l’hôpital Calmette est en définitive un manœuvre tombé d’un échafaudage, on finira peut-être par admettre que vous étiez dans votre droit, mais quant à la facture, on restera inflexible, vous devrez payer. Pourquoi ? Parce qu’au Cambodge, 1 + 1 ne fait jamais 2. Vous pouvez menacer d’aller jusqu’au tribunal, mais là encore l’arithmétique cambodgienne a force de loi…

- Conduire à la campagne. Une fois sorti de Phnom Penh, on a l’impression d’arriver au paradis : des paysages superbes, des gens souriants, peu de circulation… On a alors naturellement tendance à essorer la poignée… Attention ! Ce calme apparent cache bien des dangers, et il convient d’être toujours aussi vigilant qu’à Phnom Penh. Il faut regarder loin devant soi sans oublier les côtés de la route. Telle route déserte où vous décidez de voir ce que votre engin a vraiment dans le ventre peut, d’un instant à l’autre, se trouver barrée par une moto-remorque surgissant de nulle part avec un chargement de 6 m de bois. Tel petit chemin tranquille et vide recèle mille pièges qui peuvent s’appeler vaches, cochons, gamins, charrettes, véhicules à moteur… Sachez toutefois que poulets, canards, veaux, chiens… s’écrasent très convenablement, ce qui vaut parfois mieux qu’un brusque écart. Le cochon est en revanche trop compact pour faire l’objet d’un tel traitement.

Cyclo-pousse. L’avènement du cyclo-pousse remonte à 1936. On le vit apparaître cette année-là pour la première fois à Phnom Penh. Le créateur du véhicule, Pierre Coupeau, était un Charentais sportif et tenace. Il dut batailler ferme pour faire reconnaître sa création par les Travaux publics. Le ministère des Colonies ne donna son agrément définitif pour l’utilisation de ce moyen de locomotion intrépide qu’après avoir confié le nouvel engin à des vélocipédistes confirmés, Speicher et Le Grevès, héros du Tour de France. Des essais eurent lieu à Paris dans les larges allées du bois de Boulogne. Finalement, les champions félicitèrent l’ingénieux Charentais. Il baptisa le prototype au pineau, comme il se devait. La capitale du Cambodge enfin donna droit de cité au cyclo-pousse. Bientôt, Pierre Coupeau partit à la conquête de Saïgon, en cyclo-pousse, piloté par deux coolies se relayant. Il mit 17 heures 23 min pour abattre les 200 km qui séparent les deux capitales. Son arrivée fut des plus spectaculaire, au beau milieu d’une course cycliste. Il fallut cependant plus de dix ans au cyclo pour éliminer son antique rival, le pousse-pousse. En 1952, on comptait 6 500 cyclos à Saïgon.

Depuis lors, l’efficacité du cyclo ne s’est jamais démentie. A Phnom Penh, il est un instrument indispensable de la vie quotidienne et sert positivement à tout : transport de poulets, de cochons, de sacs de riz, de charbon, de caisses, de jarres d’eau… La résistance du cyclo et celle de son pilote semblent sans limites. A Saïgon, nous en avons vu un qui transportait une carrosserie de voiture… Le cyclo est également le moyen le plus sympa pour découvrir la capitale cambodgienne, en particulier le soir, quand la circulation de la journée n’est plus qu’un souvenir et que l’on glisse sans bruit sur l’asphalte des quelques rues en état ; c’est même encore meilleur après une grosse pluie, quand toute la poussière a été collée au sol. Quels que soient la charge et le nombre de passagers, une course se négocie généralement entre 500 et 1 500 riels suivant la distance. Ne vous laissez pas impressionner par les prix souvent exorbitants que les conducteurs de cyclo ont tendance à demander aux touristes et faites semblant de partir s’ils ne veulent pas vous consentir des prix corrects, ils vous rattraperont toujours. Comme il n’y a aucune solidarité dans ce corps de métier, la concurrence joue en votre faveur. Pour éviter tout problème, fixez le prix de la course avant de monter dans le cyclo et assurez-vous d’avoir été bien compris, même en insistant plus qu’il ne semble nécessaire. Les adresses précises avec nom de rue et numéro de maison ne diront rien aux conducteurs, ce qu’ils ont besoin de savoir, c’est à côté de quel marché ou de quel monument important se trouve votre destination.

Moto-dop : on les appelle moto-dop, du français « moto double », et on les reconnaît à la casquette, souvent crasseuse, vissée sur la tête de l'aigle de la route de service. Les conseils de base restent les mêmes que pour les cyclos ; tout comme eux, ils vous diront oui sans avoir compris où vous voulez aller. Il faut alors employer la phrase magique : « Ot skoal té, ot mien loï té. » (Si tu ne connais pas, tu n’as pas d’argent). Vous les verrez alors freiner des deux tongs et interroger leurs petits camarades pour se renseigner sur l’itinéraire. On considère que pour des Occidentaux, trois passagers derrière le conducteur est un nombre maximum. L’ignorance des moto-dop en matière de géographie phnom-penhoise est aisément compréhensible dans la mesure où ceux-ci sont souvent de pauvres paysans venus à la ville pour joindre les deux bouts après une mauvaise récolte. Ils conduisent donc comme à la campagne et sont souvent d’un emploi problématique pour les touristes. Quand on en trouve un parlant une langue étrangère, mieux vaut le garder. De façon générale, il ne sert à rien de leur donner une adresse, il faut expliquer où l’on veut aller. Il faut dire « je vais à côté de… » en mentionnant l’endroit remarquable et connu dans la proximité duquel se trouve votre destination. Les marchés sont de bonnes indications, de même que les quelques monuments et grands bâtiments de la ville.

Avec un chauffeur au Cambodge

Les taxis ne sont pas vraiment le meilleur moyen de se déplacer en ville, et ne sont pas légion. En revanche, pour les longues distances ils peuvent constituer une alternative plus confortable au transport en commun. Bien plus cher évidemment. Comptez environ 50 $ pour un trajet Phnom Penh / Sihanoukville par exemple. Les taxis sont également incontournables à l'arrivée depuis l'aéroport (15 $ pour une course vers le centre-ville). La location d'une voiture avec chauffeur pour la journée pour vos visites est également une option. A Angkor, comptez environ 30 $ pour la journée.

Taxi : des services de taxi font leur apparition à Phnom Penh, mais les particuliers sont souvent meilleur marché et aussi pro que les autres. Une chose est sûre : il faut toujours négocier le prix de la course avant le départ !

Taxi collectif : nous ne recommandons pas ce mode de transport aux claustrophobes. En général, une voiture avec chauffeur se loue entre 35 et 55 $ selon les distances. Divisez par le nombre de voyageurs et vous obtenez le prix individuel. Une Toyota Camry peut contenir jusqu’à huit Khmers et certains chauffeurs, prônant l’égalité entre les peuples, cherchent à faire de même avec les Occidentaux… A vous de négocier le prix et le nombre de voyageurs. Vous pouvez sans peine acheter deux ou trois places pour vous tout seul.

Pour rester en vie, il importe de choisir un taxi avec : un volant à gauche, des pneus en bon état (ceux qui sont usés jusqu’à la corde peuvent lâcher dans les freinages et puis ils sont significatifs de l’état d’esprit du chauffeur et de l’état général de son véhicule), un nombre de passagers « acceptable », soit pas plus de six… et, surtout, de veiller à ce que personne ne partage le siège du chauffeur.

La location d'une voiture entière coûte de 50 à 60 $. Si vous voulez négocier, une place arrière peut descendre à 35 000 riels (4 personnes sur la banquette arrière, peu importe leur taille), celle à côté du chauffeur, à l’avant, correspond à deux places et coûte de 50 000 à 60 000 riels.

En voiture au Cambodge

La conduite au Cambodge est pour le moins chaotique, et l'état des routes assez déplorable. Conduire soi-même est très fortement déconseillé. On trouvera partout des motos et des scooters à louer, mais pour une voiture, spécialement sur les grands axes, préférez les transports en commun ou le chauffeur privé.

Les attrape-touristes au Cambodge

Au Cambodge, on négocie, surtout pour les transports. Avant de commencer la course ! Il n'est pas impoli de faire baisser le prix, au contraire c'est dans les mœurs... si vous n'en abusez pas. Rappelez-vous que quelques centimes peuvent ne pas représenter grand-chose pour vous, mais un apport financier substantiel pour une famille cambodgienne. D'une manière générale, le Cambodge n'est pas un pays où les arnaques sont nombreuses, mais restez sur vos gardes, le touriste est souvent vu comme une cible potentielle du fait de sa méconnaissance de la culture locale.