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Damara

Avec les Nama et les Bushmen, les Damara sont parmi les premiers habitants du pays, parlant le même khoi, la fameuse langue à clic. Peuple de chasseurs, les Damara sont aujourd’hui essentiellement des éleveurs de bétail. Ennemis traditionnels des Nama et des Herero, ils avaient soutenu les forces coloniales allemandes, notamment au Waterberg durant la révolte des Herero au début du siècle dernier. Récompensés pour leur loyauté, les autorités coloniales leur donnent un large territoire au nord de la Namibie, le Damaraland, le long de la Skeleton Coast. Aujourd’hui, un quart d’entre eux vivent encore dans ce territoire, le reste des Damara travaille dans les fermes et les mines. Ils représentent un peu plus de 7 % de la population. Les femmes damara s’habillent des mêmes robes victoriennes que les femmes herero et nama.

Herero

Traditionnellement éleveurs de bétail comme les Damara, les Herero constituent 7 % de la population, soit un des groupes ethniques les plus importants de la Namibie après les Ovambo et les Kavango. Les femmes herero ne passent pas inaperçues avec leur tenue victorienne volumineuse et leur chapeau melon qui les caractérisent depuis la fin du XIXe siècle. En 1904, les Herero et les Nama lancent une grande révolte contre l’occupation de leur territoire par les troupes coloniales allemandes. La sanglante répression aboutit à la bataille de Waterberg où plus des trois quarts de la population herero est massacrée (environ 80 000 morts). Les rares survivants se réfugient dans le désert du Kalahari ou au Botswana voisin. En 2001, une association de Herero basée à Washington aux États-Unis attaque en justice l’État allemand pour génocide. Le procès n’aboutit pas, mais cela aura eu le mérite de révéler au monde entier le massacre des Herero par l’armée coloniale allemande. En 2004, le gouvernement allemand présentera ses excuses au peuple herero en reconnaissant les responsabilités morales et historiques de son pays. Il faudra attendre 2021 pour une reconnaissance officielle du génocide des Herero et des Nama par l’État allemand ainsi qu’une réparation financière de 1,1 milliard d’euros.

Himba

Partageant la même origine ethnique que les Herero, les Himba ont quitté la rigueur du désert du Kalahari pour le Kaokoland au Nord-Kunene pour occuper les seules terres disponibles, un peu moins inhospitalières mais arides et montagneuses. Représentant moins de 1 % de la population, peuple nomade, les Himba sont majoritairement éleveurs et leur bétail représente souvent leur seule richesse. Icônes du pays, les femmes himba sont les plus photographiées en raison de leurs tradition de se recouvrir la peau et les cheveux de terre rouge pour se protéger du soleil et des insectes.

Basters

Ces descendants du peuple nama et des premiers colons du Cap qui arrivèrent au XVIIe siècle parlent afrikaans. Les premiers enfants Basterd ou métis furent rejetés par les communautés blanches et noires dans la colonie du Cap. Fiers d’être regroupés au sein des Coloured, ils se sont regroupés un peu au nord, loin des colons, en développant leur propre identité sociale et culturelle. Pour éviter les confrontations avec les colons du Cap, les Basters traversèrent la rivière Orange vers 1860 et fondèrent Rehoboth en 1871 en mettant en place leur propre système de gouvernance autour d’un chef d’État (Kaptein) et d’une assemblée législative (volksraad). Leur soutien aux troupes coloniales allemandes durant les guerres contre d'autres tribus va leur apporter plusieurs privilèges. Les Sud-Africains vont les utiliser pour dominer en leur offrant à Rehoboth un statut d’autonomie forçant ainsi la division des Basters avec les autres races noires. Aujourd’hui, les Basters, même s'ils ne représentent qu’à peine 2 %  de la population, gardent une forte identité.

Bushmen/San

Bien que ne représentant que 3 % de la population totale, les Bushmen sont mondialement connus pour avoir été pendant longtemps perçus comme les premiers hommes du continent africain, sinon de l’humanité. Les recherches archéologiques au Kalahari ont révélé une présence humaine depuis plus de 40 000 ans. Ils sont à l’origine de la langue à clic (koisan), reconnue comme l’une des plus complexes d’un point de vue phonétique. Aujourd’hui, les Bushmen et les San habitent à l’ouest du pays dans le grand désert du Kalahari. On les trouve aussi au Botswana et en petit nombre en Angola.

Capriviens

Bantous d’origine, les Capriviens habitent les terres fertiles et marécageuses entre les fleuves Zambèze et Chobe à l’extrême est de la Zambezi (ex-bande de Caprivi), au nord-est du pays. Ils disposent des terres les plus riches du pays pour l’agriculture, mais encore peu ou pas du tout exploitées du fait de la guerre qui avait eu lieu sur ces terres entre l’Angola et les troupes sud-africaines. C’est encore aujourd’hui l’une des régions les moins développées du pays. Avec 4 % de la population, les Capriviens vivent, comme leurs voisins ovambo et kavango, de culture de maraîchage, d’élevage et de pêche.

Nama

Appelés aussi Hottentot, les Nama sont proches des Bushmen et des San, les premiers habitants du pays, partageant traditionnellement le même langage à clic (khoisan), la peau claire et la chasse comme mode de vie. Représentant 5 % de la population, ils habitent essentiellement le Damaraland et au nord de Keetmanshoop, au sud de la Namibie, où ils travaillent dans des grandes fermes. Les femmes nama s’habillent dans le même style traditionnel victorien que les femmes herero.

Ovambo

De loin le groupe le plus nombreux avec plus de la moitié de la population. Sa langue, l’oshivambo (appelé aussi ambo ou vambo), est d’origine bantoue. Essentiellement commerçants, les Ovambo vivent traditionnellement dans l’extrême nord du pays, près de l’Angola, appelé Ovamboland, la région la plus fertile du pays qui reçoit les principales pluies qui se déversent en Namibie. Avant l’indépendance, la forte densité de la population près de l’Angola socialiste a perturbé l’administration sud-africaine qui a beaucoup investi, espérant ainsi créer un foyer de résistance contre les idées révolutionnaires de l’Angola voisin. Cette politique se révèle contre-productive puisque l’Ovamboland devient le principal fief de la SWAPO durant la guerre d’indépendance. En raison de l’afflux des réfugiés fuyant la guerre civile en Angola et du fort sentiment anti-sud-africain, la région va connaître une forte pression migratoire et sera abandonnée à elle-même par Pretoria. Après l’indépendance, la région attirera d’importants investissements pour rattraper son retard de développement.

Kavango

Ils partagent le même nom que le fleuve Okavango qui sépare la Namibie de l’Angola. Ils partagent avec les Ovambo la partie fertile du pays. Beaucoup d’entre eux habitaient en Angola avant de rejoindre la Namibie durant la guerre civile dans les années 1970 et 1980. Doublant ainsi leurs effectifs dans le pays, les Kavango représentent aujourd’hui la deuxième tribu du pays. Proches culturellement des Ovambo, ils sont généralement tournés vers la pêche et l’agriculture.

Coloured

Le terme Coloured est utilisé en Afrique du Sud et en Namibie pour décrire les personnes issues d’unions mixtes entre Blancs et Noirs. Ces personnes ont construit une identité forte et se distinguent des communautés blanches et noires. S’exprimant principalement en afrikaans ou parfois en anglais, ils habitent les zones urbaines, à Windhoek, Keetmanshoop ou Lüderitz. À Walwis Bay, ils sont majoritairement actifs dans le secteur de la pêche et dans le sud du pays, ils sont fermiers.

Namibiens blancs

Les Allemands sont les premiers habitants blancs à s’installer en Namibie. Après avoir ouvert des comptoirs commerciaux dans le port de Lüderitz en 1884, les Allemands vont progressivement installer une colonie germanique attirant de plus en plus d’aventuriers. Au même moment, les Boers du Cap fuyant les Anglais en partant à la conquête des nouvelles terres du nord passent sous leur emprise en 1906. Après la Première Guerre mondiale et la défaite de l’Empire allemand, la Namibie passe sous le contrôle de l’Afrique du Sud. Les Boers sont nombreux à rejoindre ce « nouveau » pays.
D’autres Européens vont s’installer, notamment des missionnaires anglo-saxons, commerçants, aventuriers ou chasseurs de fauves. La grande majorité des ces Namibiens blancs habitent aujourd’hui les zones urbaines, au centre ou au sud du pays, et dirigent pratiquement toute l’économie de la Namibie et bien évidemment tout le secteur touristique. Possédant la majorité des terres namibiennes depuis la colonisation, ils sont aujourd’hui mal perçus par la population noire qui voudrait que le gouvernement namibien effectue une redistribution plus équitable des terres.

Langues 

Langue officielle, l’anglais n’est parlé que par un pourcentage encore trop faible de la population, étant donné qu’avant 1990 la langue courante était l’afrikaans (elle le reste encore aujourd'hui). L’allemand continue d’être la langue maternelle de beaucoup de Namibiens d’origine germanique. Les populations africaines de Namibie sont soit d’origine bantoue (Oshivambo, Herero, Capriviens), soit d’origine khoisan (Nama, Damara, San). Les langues khoisan sont caractérisées par leurs fameux clics. Parmi les populations bantoues, plusieurs tribus existent au sein d’un même peuple et parlent souvent des dialectes très différents. Il existe par exemple plus de huit dialectes ovambo. Les Herero parlent une langue que caractérisent les nombreux « o » qu’elle comporte en début de mot et que l’on retrouve dans des noms de lieux, comme Omaruru ou Okahandja. L’afrikaans est assez répandu car cette langue a été obligatoire à l’école de 1947 à 1989, juste avant l’indépendance, et est toujours utilisée comme langue de communication entre les Blancs et les populations noires des zones reculées, ou entre les Blancs et leurs employés, dans les fermes notamment. Dans le secteur du tourisme, tout le monde ou presque parle anglais, chacun avec son accent.