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La rencontre du désert et de l’océan

La façade maritime, longue de 1 400 km, est ourlée des dunes du désert du Namib, le plus vieux du globe. Cette mer de sable étend ses couleurs ocre sur toute la zone côtière, sur une largeur variant entre 80 et 120 km. C’est de Sesriem, facilement accessible en voiture, que les visiteurs partent généralement à la découverte de la beauté des immenses dunes du Namib-Naukflut, le plus grand parc d’Afrique. La dune la plus connue est Big Daddy qui culmine à plus de 325 m (5 m de moins que la tour Eiffel). Principal site touristique du pays, Sossusvlei est un lieu incontournable pour découvrir Deadvlei (« marais mort » en afrikaans), un phénomène naturel exceptionnel : une petite cuvette blanchâtre où des arbres morts témoignent de la vie il y a un millier d’années. Ce désert du Namib s’arrête sur les rives d’un océan aux températures très froides (autour de 12 °C) où seules les otaries et autres requins trouvent leur bonheur. La rencontre de ces deux éléments est frappante, illustrée par le paysage exceptionnel que représentent les dunes qui viennent mourir sur les vagues de l’Atlantique au sud de Walvis Bay. Au nord, l’inhospitalière Skeleton Coast garde à tout jamais les débris de navires échoués sur le sable depuis plusieurs siècles. Dans la partie centrale, les dunes de sable rouge, parmi les plus élevées du monde, peuvent atteindre une hauteur de 300 m. Les acacias habitant les lits de rivières asséchées surgissent tels des fantômes dans l’immensité désertique.

Des hauts plateaux du Damaraland à la Fish River Canyon

Au centre de la Namibie, dans la lumière encore blanchie par la chaleur, un champ de failles rocheuses et sombres dont l’altitude varie entre 1 500 m et 2 573 m annonce le haut plateau montagneux. Sa végétation semi-aride est constituée de gigantesques pâturages, sur lesquels a pu se développer l’élevage extensif. Le relief du haut plateau se décline en une variété extraordinaire de paysages : plateau aride du Kaokoland au nord, massif du Brandberg (Montagne brûlée) et son pic à 2 573 m d’altitude au cœur du Damaraland, la montagne pointue du Spitzkoppe (1 728 m), les monts Erongo (2 320 m) au centre, le plateau de Waterberg au nord-est, les collines du Khomas Hochland autour de Windhoek, le col de Gamsberg au sud-ouest de la capitale, les montagnes Tsaris et Tiras, et, enfin, l’étonnante formation du canyon de la Fish River, au sud du pays.

Des plaines arides du Kalahari à la savane africaine

À l’est de la Namibie, les pentes s’adoucissent pour former le semi-désert du Kalahari, zone de brousse dense et d’acacias épineux sur de petites dunes de sable rougeâtre. Le plateau disparaît vers le nord, pour laisser place à une plaine boisée plus humide, le Bushmanland, où apparaissent les premiers palmiers, les arbres marula (Sclerocarya birea) et d’immenses baobabs au sein d’une végétation de savane clairsemée.

Le Caprivi, l’autre Namibie

Le Caprivi, situé au nord-est du pays, est un véritable paradis de rivières entre les forêts de mopanes et de palmiers makalani (Hyphaene petersiana) à l’est, les plaines inondables le long de l’Okavango, les roseaux et papyrus des rives du Linyanti, la maigre végétation et les étendues plates et sablonneuses de la région de Katima Mulilo, plus à l’est. C’est une autre Namibie, bien loin des terres arides du Sud et beaucoup plus proche de l’Afrique tropicale arrosée de pluies. Le Caprivi s’arrête aux portes des chutes Victoria, à la frontière entre le Zimbabwe et la Zambie.

Des frontières de rivières 

Le fleuve Orange dans le sud sépare la Namibie du territoire sud-africain ; au nord, les fleuves Kunene et Okavango marquent la frontière avec l’Angola ; à l’est, la Zambezi est séparée de la Zambie par le Zambèze, alors que le Linyanti (qui devient le Chobe) délimite la frontière avec le Botswana. Les nappes souterraines et les barrages sur les cours d’eau temporaires constituent la seule réserve en eau du pays… autant dire que l’eau est un enjeu crucial pour la Namibie, dont la majeure partie du territoire est désertique ou subdésertique.

Les fermes d’élevage extensif, un goût de Far-West

S’étendant à perte de vue sur l’ensemble du haut plateau jusqu’au désert du Kalahari au sud-est et à la frontière de l’Afrique du Sud, d’immenses pâturages constituent environ 40 % de la superficie du pays. Ces fermes s’étendent souvent sur plus de 10 000 ha, la plupart détenues encore par des propriétaires blancs. Des milliers de kilomètres sont clôturés, tout en permettant à la faune sauvage de passer les barrières sans se blesser. Sur les terres du nord et de l’est du pays, l’élevage du bétail pour la viande est l’activité principale, l’industrie laitière ayant considérablement décliné au début des années 1970. L’élevage de petit bétail (notamment du fameux mouton karakul, dont la laine est utilisée pour le tissage de tapis et le cuir pour l’industrie textile de luxe) est plus fréquent dans le sud du pays.
Ces dernières années ont vu un rapide développement des game farms (fermes de gibier) et des guestfarms (fermes d’hôte) à des fins commerciales ou touristiques.

Le sud du Namib, un territoire interdit

Strictement interdit d’accès (sauf concessions privées), le territoire diamantifère couvre toute la partie sud du désert du Namib. Ses frontières sont matérialisées par de simples panneaux indiquant les risques encourus par les visiteurs non respectueux de l’interdiction (poursuites, prison, amendes). Cependant, la faible rentabilité de l’exploitation diamantifère a conduit le gouvernement à envisager une réhabilitation des deux restricted areas. Cette frange littorale sud-ouest s’étendant sur 100 km de largeur et 500 km de longueur (10 % du territoire national), interdite au public et donc remarquablement préservée, se prête parfaitement au développement de l’écotourisme. Depuis la fin des années 1990, les concessions offertes à certains tour-opérateurs locaux (région d’Aus, de Luderitz) se sont multipliées.

Fish River, le plus grand canyon d'Afrique

Situé tout au sud du pays, pas très loin des frontières sud-africaines, le Fish River Canyon est le deuxième site touristique le plus visité de Namibie, malgré le fait qu’il soit un peu loin des parcours classiques de découvertes du pays. Cette gigantesque et étonnante ravine, qui traverse un plateau rocheux et aride, est longue de 160 km, large parfois de 27 km et profonde de plus de 550 m. Une petite rivière coule parfois pendant la saison des pluies, apportant ainsi la vie à d’étonnantes plantes très résistantes à cet environnement. Les plus aventureux d’entre vous peuvent partir à la découverte de cette merveille de la nature à partir d’Hobas en parcourant un chemin de randonnée de 88 km qui s’effectuent en cinq jours. Sachez qu’un permis est obligatoire avant de se lancer dans la découverte de la Fish River.

Windhoek, la capitale d’un pays vide

Au centre de la Namibie se trouve la petite capitale de ce gigantesque pays. Windhoek a plutôt l’apparence d’une ville sud-africaine avec quelques touches allemandes. Étendue sur un plateau aride et entourée par quelques collines, Windhoek dégage une tranquillité certaine, ne serait-ce qu’en raison de la circulation fluide qui manque tant dans d’autres capitales africaines. Le soir, la ville devient une cité fantôme où seuls quelques bars et restaurants apportent un peu d’animation. Le week-end, les habitants s’approprient les belles collines avoisinantes et notamment les quelques campings sur les montagnes du Khomas Hochland. La ville administrative, avec ses quelques monuments, rappelle son histoire coloniale et son statut de capitale d’un pays indépendant depuis relativement peu d’années.

Les parcs nationaux namibiens

L’ensemble du patrimoine naturel national est aujourd’hui géré au sein du gouvernement namibien par le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme. Les espaces protégés (réserves naturelles ou parcs nationaux) couvrent 15,5 % du pays. Les plus importants sont les suivants : Namib-Naukluft Park, Namib Rand Nature Reserve, Daan Viljoen Game Park, Skeleton Coast Park, Cape Cross Seal Reserve, Tsau Khaeb National Park, Dorob National Park, Etosha National Park, Mangetti National Park, Waterberg Plateau Park, Khaudum National Park, Bwabwata National Park (qui comprend Mahango Core Area et Buffalo Core Area), Mudumu National Park et Nkasa Rupara National Park.
On distingue les réserves et parcs nationaux publics, les conservancies communautaires, les conservancies privées et les réserves privées (private game reserves). Toutes ces surfaces sont protégées à un certain degré, et le ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme supervise l’ensemble de ce réseau.
Il est intéressant de noter que des protections non gouvernementales se développent autour des parcs nationaux, créant ainsi des zones tampons importantes pour la conservation de la nature entre les sanctuaires et les espaces à « haute activité humaine ». Une logique de mise en valeur de la nature génératrice de revenus pour la population locale s’est développée, à l’instar de l’initiative commune à l’Afrique australe de CBNRM (Community Based Natural Resource Managment).
Le pays fait face à un certain nombre de défis, malgré le caractère exemplaire de protection de sa biodiversité à bien des égards. Les trois dangers principaux résident dans le braconnage, la surexploitation des ressources par les populations locales qui ont été regroupées dans ces zones fragiles par les gouvernements précédents (déforestation, feux…), enfin les dégâts créés par les touristes négligents dans un des écosystèmes les plus fragiles au monde (abandon de déchets non biodégradables dans le désert, utilisation de véhicules tout-terrain hors des pistes existantes…). La cohabitation reste parfois difficile entre animaux sauvages et communautés locales, dont les cultures ou le bétail sont directement menacés. Il n’en reste pas moins que la Namibie est un des pays les plus actifs dans la conservation des écosystèmes.