-10 000 ans

Période précolombienne

Contrairement à certains de ses voisins latino-américains, la présence indigène fut moindre en Uruguay. Quelques découvertes ont toutefois démontré que le territoire correspondant à l'actuel pays aurait été occupé dès 10 000 avant av. J.-C., en particulier dans le nord et sur le long du río de la Plata, où des pièces lithiques d’hommes préhistoriques (Hombre del Catalanense) ont été mises au jour. Quelques sites archéologiques tels que La Gruta del Palacio (département de Flores), l'Antropolito de Mercedes (département de Soriano) ou les Cerritos de Indios (département de La Rocha) peuvent même être visités.

Différentes ethnies arrivent vers 4 000 ans av. J.-C. sur cette contrée fertile et s'adaptent aux changements climatiques à travers le temps. À ce moment, la population est estimée à 5 000 et 10 000 habitants. Elle se divise en deux groupes linguistiques, les Charrúas et les Tupi-Guaranis. Certaines de ces ethnies ont adopté un style de vie nomade vivant en bandes de la pêche, la chasse et la cueillette ; d'autres, sédentaires, ont cultivé la terre. Leur subsistance était basée sur la chasse et la culture du maïs et du manioc, en plus des haricots, de la citrouille et de la patate douce. Plusieurs vestiges de cette présence humaine fut retrouvés sur l'ensemble du territoire : objets funéraires, outils de pierre taillée, armes variées et céramiques décorées attestant d'un art primitif originaire de la région.

1516

Découverte du río de la Plata par Juan Díaz de Solís

Juan Díaz de Solís, envoyé par le roi Fernando V d'Espagne à la recherche d'un passage maritime vers les Indes au moment des Grandes Découvertes, atteint le río de la Plata, plus précisément à Punta Gorda en février 1516. La Pirámide de Solís commémore l'endroit de la "découverte". Il déclare alors le territoire « possession de la Couronne d'Espagne ». Il se fait tuer, à l'instar de la plupart de ses compagnons, par les indigènes vivant sur les bords de l'estuaire. Ce sont les survivants de cette expédition, de retour en Espagne, qui donnèrent son nom au río de la Plata, que les indigènes, de leur côté, nommaient Paraná-Guazu signifiant « rivière aussi large qu'une mer ».

1527

​​Première colonie européenne dans le bassin de La Plata

Sebastián Gaboto fonde la colonie San Lázaro dans l’embouchure de l’Arroyo de la Vacas, qui traverse actuellement la ville de Carmelo. Le processus de colonisation s'étala sur une longue période du fait que le territoire était moins prometteur que celui du Haut-Pérou (actuelle Bolivie), beaucoup plus riche en minéraux.

1617

Établissement des premières « Vaquerías »

Il fallut attendre jusqu’en 1617 pour qu'Hernando Arias de Saavedra, plus connu sous le nom de Hernandarias, découvre le potentiel des pâtures uruguayennes et introduise les premiers troupeaux de bétail et de chevaux. Cela donna lieu à la formation de vastes pâturages que l’on nomma « vaquerías ». Le bétail sauvage était laissé sans propriétaires et pouvait être utilisé par les voisins sans autorisations officielles. La richesse du sol et la présence d'un climat doux permirent aux bestiaux de se reproduire rapidement. La Banda Oriental devint ainsi une terre d'élevage extensif à l’origine de la fortune du pays.

1624

Des missionnaires jésuites fondent la mission Santo Domingo Soriano le long du río Negro, dans le but de convertir les indigènes Charrúas à la religion catholique. Ils construisent des bâtiments pour l'éducation, la formation religieuse et la vie communautaire.

1680

Fondation de de Colonia del Sacramento

Entre 1680 et 1680, les Portugais du Brésil, en réponse aux intérêts économiques et expansionnistes de la couronne portugaise, fondent Colonia del Sacramento sur la rive gauche du río de la Plata, où ils pratiquent un commerce de contrebande avec les colons. Ils contestent alors les possessions espagnoles de la région. Entre 1680 et 1777, la ville était un point stratégique en raison de son accès aux mines d'argent de Potosí, qui se trouvaient à environ 2 000 km en passant par Asunción dans l'actuel Paraguay, ainsi que de sa proximité avec Buenos Aires.

1723

Fondation de Montevideo

En 1723, les Portugais commencent à fortifier la baie de Montevideo, convaincus de l'importance stratégique de l'enclave. Prévenue de leur occupation, une expédition espagnole en provenance de Buenos Aires dirigée par Bruno Mauricio de Zabala, gouverneur de Buenos Aires, les force à se retirer des lieux. Plusieurs familles de Buenos Aires et des îles Canaries y sont alors envoyées pour peupler la zone et construire une forteresse afin de contrôler l’expansionnisme portugais. Le 24 décembre 1726, la ville de San Felipe y Santiago de Montevideo est officiellement fondée par Zabala. La Plaza Zabala dans la vieille ville abrite un monument équestre en son honneur.

1735-1737

Guerre hispano-portugaise

La présence des Portugais dans ville de Colonia del Sacramento fut le principal foyer de tension entre ces derniers et les Espagnols. Le 20 octobre 1735, l'administrateur colonial et militaire Miguel de Salcedo, suivant les ordres de Madrid, atteint Colonia avec une armée de milliers de soldats des missions jésuites. L'occupation débute le 20 octobre 1735. Le siège se termine après deux ans de combats et de blocus infructueux, grâce à l'influence de la Grande-Bretagne, de la République néerlandaise et de la France.

3 janvier 1750

Signature du traité de Madrid

Ce document, signé par les monarques Ferdinand VI d'Espagne et Jean V de Portugal, définit les frontières entre leurs colonies respectives et possessions d'outre-mer en Amérique du Sud.

Mai-juillet 1777

Capitulation de Colonia

En mai 1777, plus de dix mille soldats espagnols arrivent dans le Río de la Plata sous la direction de don Pedro de Cevallos, premier vice-roi de la nouvelle circonscription administrative. Ce dernier a pour mission d’établir la nouvelle vice-royauté avec sa capitale à Buenos Aires et conquérir la ville portugaise de Colonia. En juin, Colonia est assiégée par terre et par mer et le 3 juillet, la ville tombe entre les mains des troupes espagnoles. Cevallos ordonne alors la démolition de ses fortifications.

Octobre 1777

Signature du traité de San Ildefonso

Signé le 1er octobre 1777, le traité de San Ildefonso met fin à la  dispute entre l'Espagne et le Portugal. Les Portugais cèdent alors la ville disputée de Colonia del Sacramento aux Espagnols, en échange du retrait de ces derniers dans d’autres zones du Brésil.

1806-1807

Invasion britannique

En réponse aux restrictions imposées par Napoléon Bonaparte suite à la bataille de Trafalgar, la Grande-Bretagne cherche à étendre ses activités commerciales en outre-mer. Elle lance alors deux expéditions dans le but d'occuper à la fois Buenos Aires et Montevideo. Le 7 juillet 1807, après avoir subi deux défaites consécutives, les troupes britanniques s’avouent vaincues et abandonnent la région de la Plata.

25 mai 1810

Révolution de mai

Entre le 18 et le 25 mai, une série d’événements révolutionnaires entraîne la substitution du vice-roi espagnol Hidalgo de Cisneros, qui est remplacé par la première junte menée par un secteur de criollos (enfants de parents espagnols nés en Amérique) de Buenos Aires.

28 février 1811

Le cri d’Asencio

Le 28 février 1811, les révolutionnaires Pedro José Viera et Venancio Benavídez, encouragés par leur victoire contre le Royaume-Uni et par l'affaiblissement de l’Espagne par l'invasion napoléonienne, appellent la population à se rebeller contre les autorités coloniales espagnoles. Cet épisode est considéré comme le début de la révolution orientale.

11 avril 1811

La proclamation de Mercedes

Vieira et Benavídez obtiennent le soutien de José Gervasio Artigas qui publie la Proclamation de Mercedes, dans laquelle il annonce que le gouvernement des Provinces-Unies enverra des armes, des munitions et trois mille hommes, appelant à la révolution.

1764-1850

José Gervasio Artigas

José Gervasio Artigas Arnal est le héros national de l'Uruguay et l'un des chefs militaires les plus importants de l'histoire de l'Amérique du Sud. Surnommé « le père de la nation uruguayenne », il joua un rôle central dans les luttes pour l'indépendance contre l'Espagne au début du XIXe siècle. Né à Montevideo, alors une colonie espagnole, il grandit dans une famille aisée et reçut une éducation formelle au couvent de San Bernadino. Au cours de sa jeunesse, il s'enrôla dans la milice coloniale où il fut impliqué dans plusieurs opérations militaires contre les forces britanniques et portugaises. Après l'invasion de l'Espagne par Napoléon en 1808, le mouvement indépendantiste sud-américain gagna en intensité. En 1810, Artigas s'engagea aux côtés des soldats révolutionnaires menés par la Junta de Buenos Aires pour combattre pour l'indépendance des provinces du río de la Plata. Rapidement, il s'imposa comme un chef militaire éminent et dirigea plusieurs campagnes victorieuses contre les troupes ibériques. Au fil du temps, Artigas développa sa propre vision pour l'avenir des provinces du río de la Plata, préconisant un système fédéraliste dans lequel les provinces auraient une autonomie considérable tout en étant unies sous une autorité centrale. En 1815, il créa la Liga Federal (Ligue fédérale) dans le but de promouvoir l’indépendance des provinces et de résister à l'influence centralisatrice de Buenos Aires. Cependant, des conflits internes et des rivalités régionales affaiblirent la ligue, et en 1820, les forces portugaises envahirent la Banda Oriental, forçant Artigas à s'exiler. Il trouva refuge au Paraguay, où il vécut en exil jusqu'à sa mort en 1850. Malgré l'échec de ses aspirations à instaurer un système fédéraliste dans la région, Artigas demeure une figure emblématique de la démocratie et un symbole national majeur dans le pays.

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18 mai 1811

La bataille de Las Piedras

Artigas et ses troupes combattent les royalistes dirigés par José Posadas, et parviennent à reprendre le contrôle de la Banda Oriental aux mains des Espagnols qui devront se retrancher à Montevideo. Une peinture célèbre de Juan Luis Blanes représentant cette défaite espagnole est exposée au Musée historique national.

Juillet 1811

Exode oriental

La couronne portugaise envahit la Banda Oriental et assiège Montevideo. Artigas et ses patriotes évacuent le territoire oriental vers la rive droite du fleuve Uruguay, du côté argentin. Ils y resteront jusqu’en 1813.

1815

La Ligue Fédérale

En 1815, Artigas crée la Ligue Fédérale, également connue sous le nom d'Union du Peuple Libre. Ce projet visait à unir un certain nombre de provinces argentines, brésiliennes et, dans un avenir rapproché, uruguayennes, sous une autorité commune et un libre commerce intérieur.

1816-1820

Conquête brésilienne

Les Portugais occupent à nouveau Montevideo jusqu'à l'annexion de la Banda Oriental en tant que province brésilienne de Ciplastina. Le 22 janvier 1820, la bataille de Tacuarembó entre les troupes d’Artigas et les Portugais se solde par une défaite des forces indépendantistes, par la fin de la Ligue Fédérale et par l’exil d’Artigas au Paraguay (ce dernier ne retournera jamais dans son pays natal et mourra à Asuncion en 1850).

19 avril 1825

Les Trente-trois Orientaux

Un groupe révolutionnaire militant dirigé par Juan Antonio Lavalleja débarque sur la plage d'Agraciada (actuel département de Soriano) et jure de se battre jusqu'à l'expulsion des Brésiliens. Ils envoient une pétition à la couronne espagnole et à d'autres puissances européennes réclamant l'indépendance de la Banda Oriental à l'égard de l'Empire du Brésil et du Portugal. Un tableau de Juan Manuel Blanes dépeignant cette bataille est exposé au Museo Blanes à Montevideo. Il se nomme El Juramento de los Treinte y Tres Orientales (Le serment des trente-trois Orientaux).

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25 août 1825

Indépendance de l'Uruguay

L'Uruguay déclare son indépendance vis-à-vis du Brésil, lors du Congrès de Floride et se joint aux Provinces-Unies du Río de la Plata (nom utilisé à cette époque pour désigner l'Argentine).

27 août 1828

Convention préliminaire de paix

Dans le but de protéger leurs intérêts commerciaux dans la région, les Britanniques signent la Convention préliminaire de paix à Rio de Janeiro. Ils impulsent ainsi la création d'un État tampon entre l'Argentine et le Brésil. Il sera plus tard convenu que l'Empire du Brésil et les Provinces-Unies du Río de la Plata reconnaissent l'indépendance de l'Uruguay, qui devint alors une nation souveraine et autonome.

1839-1851

La Guerra Grande

Malgré l'obtention de l'indépendance, la situation en Uruguay reste instable. Les rivalités entre les principaux cabildos conduisent à une division entre les colorados et les blancos, nommés ainsi en raison des bonnets rouges et blancs qu'ils portaient lors des batailles. Les colorados, ou le parti rouge, sont plus libéraux et représentent les électeurs urbains et les immigrants européens. Ils disposent de l'appui français et anglais. Les blancos, ou le parti national, sont plus conservateurs et ont leur base dans les zones rurales. Ils sont soutenus par l'Argentine. La guerre civile entre ces deux groupes éclate le 10 mars 1839 et se termine le 8 octobre 1851 sans gagnants ni perdants.

1864-1870

Guerre de la Triple-Alliance

En 1864, le Paraguay, mené par Francisco Solano López, entre en guerre avec le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay, qui est alors contrôlée par le parti Colorado. A la fin du conflit, le Paraguay subit de lourdes pertes, avec une grande partie de son territoire annexée et sa population considérablement réduite.

1903-1915

Réformes libérales

Sous l'administration du gouvernement libéral José Battle y Ordóñez, président de 1903 à 1907, puis de 1911 à 1915, plusieurs réformes progressistes et sociales sont mises en œuvre, notamment la séparation de l'Église et de l'État, l'éducation gratuite, laïque et obligatoire, l'instauration de programmes de santé publique, la législation sur le divorce et la protection des droits des travailleurs. Ces transformations jetteront les bases du modèle de l'État-providence uruguayen et façonneront le pays pour les années à venir.

1856-1929

José Batlle y Ordóñez

José Batlle y Ordóñez fut un homme politique et journaliste uruguayen qui joua un rôle prépondérant dans l'histoire de son pays. Il fut président de l'Uruguay à deux reprises, de 1903 à 1907 et de 1911 à 1915, et marqua durablement la vie politique et sociale de l'Uruguay grâce à ses réformes progressistes. Né dans une famille influente, Batlle y Ordóñez débuta sa carrière en tant que journaliste. C'est lui qui fonda le quotidien El Día, qui devint l'un des journaux les plus influents d'Uruguay. En parallèle, il s'engagea en politique et fut élu député puis sénateur. Lors de ses mandats présidentiels, il mit en œuvre un vaste programme de réformes sociales et politiques. De plus, il instaura la laïcisation de l'État, établit le droit de vote pour les femmes, l'enseignement laïc et gratuit, ainsi que des régulations en faveur des travailleurs, telles que la journée de travail de huit heures et l'assurance chômage. Il créa également le "collegiado", un système politique distinct en Amérique latine, où le pouvoir exécutif était partagé entre plusieurs personnes pour éviter la centralisation du pouvoir. Ce système fut mis en place en 1918 et dura jusqu'en 1933.

1933-1938

La dictature de Terra

Entre 1933 et 1938, le président Gabriel Terra met fin à la gouvernance collégiale et instaure une dictature connue sous le nom de « Dictature de Terra ». Cette période est marquée par une réduction des libertés civiles et l'annulation de certaines réformes progressistes adoptées par Battle y Ordóñez. En 1938, Terra est remplacé par son vice-président, Alfredo Baldomir qui rétablit la démocratie.

1939-1945

Seconde Guerre mondiale

Les exportations du pays sont touchées par la guerre, notamment en raison des perturbations du commerce maritime causées par les affrontements sous-marins. Néanmoins, l'Uruguay tire également profit de la demande croissante en matières premières et produits agricoles, tels que la viande et la laine, stimulant ainsi son économie. Bien que le pays maintienne une neutralité durant la majeure partie du conflit, il déclare officiellement la guerre à l'Allemagne et au Japon en février 1945. Cependant, cette déclaration intervient alors que la guerre est sur le point de se terminer et l'Uruguay ne participe pas activement aux combats.

Années 1960

Crise économique

Au cours des années 1960, l'Uruguay fait face à une crise économique et à une importante instabilité politique, aggravées par les violences perpétrées par les Tupamaros.

1962

Les Tupamaros

Raúl Sendic crée la guérilla urbaine Mouvement de libération nationale-Tupamaros (MLN-T), aussi appelée « Les Tupamaros », pour combattre les inégalités sociales, la corruption et les injustices gouvernementales. S'inspirant de Túpac Amaru II, leader indigène du XVIIIe siècle, leurs activités comprennent enlèvements, vols à main armée, attentats à la bombe, ainsi que des actions symboliques telles que la redistribution des biens volés. Leur devise est : « Les mots nous divisent, les actions nous unissent. » En 1971, ils réalisent une impressionnante évasion où une centaine d'entre eux s'échappent de la prison de Punta Carreta à Montevideo en utilisant un tunnel partant du sol d'une cellule jusqu'à une maison voisine. Leurs opérations entraînent l'instabilité politique et économique en Uruguay, provoquent une répression accrue qui conduit au coup d'État militaire de 1973.

5 février 1971

Création du Frente Amplio

Le parti politique Frente Amplio est créé par une coalition de groupes de gauche, de syndicats et d'intellectuels.

1973

Coup d'Etat et dictature militaire

En 1973, sous la direction du général Juan María Bordaberry, un coup d'État militaire est mené, entraînant la dissolution du Congrès, la suspension de la Constitution et l'établissement d'un régime autoritaire. Les partis politiques sont alors interdits et les médias subissent la censure. La répression qui en découle se caractérise par une brutalité intense, avec l'arrestation, l'emprisonnement, la torture et l'exil de milliers d'Uruguayens. Les atteintes aux droits de l'homme deviennent fréquentes, englobant les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires et les violences sexuelles. L'adoption de politiques économiques néolibérales par le régime conduit à une large privatisation des entreprises publiques et à une réduction des dépenses sociales. Finalement, en 1985, grâce à l'influence internationale et au mouvement populaire, la dictature s'achève.

1989

Rétablissement de la démocratie

En 1989, l'élection de Julio María Sanguinetti à la présidence de l'Uruguay marque le début d'une période de stabilité politique et économique. Ces élections sont les premières à être considérées comme vraiment libres et équitables depuis près de deux décennies.

2004

Victoire du Frente Amplio

En 2004, le Frente Amplio remporte les élections présidentielles avec la victoire de Tabaré Vázquez, mettant fin à 170 ans de domination par les partis colorado et blanco et devenant ainsi le premier parti de gauche à gouverner le pays.

29 novembre 2009

Victoire de Pépé Mujica

En 2009, José Mujica, ex-guérillero des Tupamaros dans les années 60-70 et ex-ministre de l'Agriculture pour le Frente Amplio, est élu président de la République avec 52,9 % des suffrages, face à Luis Alberto Lacalle du parti national qui obtient 42,9 % des voix. Sa femme, Lucía Topolansky, est élue sénatrice la même année. Le couple présidentiel attire l'attention et l'admiration en maintenant un mode de vie modeste et simple dans leur petite maison. Mujica, connu pour son style non-conformiste et son franc-parler, poursuit la politique de développement social et économique initiée par son prédécesseur et promeut une gouvernance plus inclusive en renforçant la participation citoyenne et la transparence des décisions. En décembre 2013, il fait passer une loi historique légalisant l'usage, la culture et la vente de cannabis. À travers ses discours, il encourage son peuple à délaisser le matérialisme et à adopter les valeurs d'humilité et de simplicité propres à l'Uruguay.

30 novembre 2014

Deuxième mandat de Tabaré Vázquez

Tabaré Vázquez est élu à nouveau à la présidence, et son gouvernement continue à suivre les politiques de développement social et économique initiées par Mujica, en se concentrant sur la réduction des inégalités, l'amélioration de l'éducation et la protection de l'environnement. Entre 2011 et 2018, l'Uruguay enregistre une croissance du PIB nettement supérieure à celle de ses pays voisins. Entre 2003 et 2015, la proportion de la population considérée comme faisant partie de la classe moyenne passe de 39 % à 71 %.

24 novembre 2019

Luis Lacalle Pou remporte l'élection présidentielle

En 2019, Luis Alberto Lacalle Pou, candidat du parti national, remporte l'élection présidentielle, mettant fin à 15 ans de règne du Frente Amplio. Il promet de mettre en place des politiques économiques plus libérales et de réduire les déficits budgétaires, tout en préservant les avancées sociales des gouvernements précédents. Le principal défi de Lacalle Pou est de faire face à la pandémie de Covid-19 en introduisant des programmes de dépistage et de traçage pour contenir la propagation du virus. L'Uruguay réussit à maintenir un taux de mortalité relativement faible par rapport à d'autres pays de la région. La popularité de Lacalle Pou reste élevée, avec un taux d'approbation de 64 % en février 2021, le plus élevé de tous les présidents du XXIe siècle à cette période de leur mandat.