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Randonée dans la vallée de Bilgelik © Ender BAYINDIR - iStockphoto.com.jpg

Le foot, le foot, le foot

En Turquie, le football est roi ! Les ambiances surchauffées des stades (à Istanbul surtout) n’ont pas d’équivalent en Europe. On ne compte plus les joueurs des équipes visiteuses expliquant qu’ils ne pouvaient pas communiquer sur le pré tant le bruit qui tombait des tribunes était assourdissant. Les clubs phares sont tous domiciliés à Istanbul, à commencer par les clubs emblématiques du foot turc : Fenerbahçe, Galatasaray et Beşiktaş, situé lui sur la rive asiatique du Bosphore. Hormis les six titres de champion de Trabzonspor dans les années 1970 et 1980 et celui de Bursaspor en 2010, les trois clubs stambouliotes se partagent tous les championnats mis en jeu depuis la création de la Süper Lig en 1959 !
Sur la prestigieuse scène européenne, seul Galatasaray, emmené par la superstar du foot turc Hakan Şükür, a marqué durablement les esprits en remportant la Coupe de l’UEFA face à Arsenal en 2000. Avant, quelques semaines plus tard, de décrocher la Supercoupe d’Europe face au Real Madrid. Même s’ils sont aujourd’hui en déclin sur la scène internationale, les grands clubs turcs continuent d’attirer les foules et assister à un match à Istanbul fera le bonheur de tous les amateurs du ballon rond.
De son côté, la sélection nationale a vécu son âge d’or entre sa qualification à l’Euro 1996 et sa 3e place lors du Mondial 2002 au Japon et en 
Corée du Sud. Malgré une belle demi-finale perdue face à l’Allemagne lors de l’Euro 2008, les Rouge et Blanc ont du mal à rester réguliers. Même si, il faut le signaler, les Turcs ont donné du fil à retordre aux champions du monde français lors des éliminatoires de l’Euro 2020, en battant la bande à Mbappé en juin 2019 à Konya. S’ils ont fini les qualifications derrière les Bleus, ils se sont invités au grand raout européen de l’été 2020 mais ont terminé en dernière place de leur poule sans aucune victoire, et ne se sont pas non plus qualifiés pour la dernière Coupe du monde au Qatar.

Des disciplines ancestrales

La lutte. Toute la nation turque, hommes, femmes et enfants, aime la lutte, la respecte et voue un culte particulier aux pehlivan (lutteurs). Le mot pehlivan est d’origine perse. Selon l’historien Burhan-Katia, sa vraie signification est « courageux », « brave ». Mais ce mot a toujours eu diverses acceptions : à l’époque des Seldjoukides, il s’appliquait aux guerriers, aux tireurs de grand talent et aux lutteurs, alors qu’au début du XVIe siècle il désignait uniquement les sportifs.
Chaque année, en présence du président de la République, la ville d’Edirne élit un nouveau pehlivan en chef. Car c’est dans cette municipalité, située à 2h30 d’Istanbul, que sont aujourd’hui organisés tous les ans les tournois de lutte de Kırkpınar, le plus souvent la seconde quinzaine de juin. Au son des flûtes et des grosses caisses, chaque lutteur, enduit d’huile, se met en quête de la ceinture d’or de Kırkpınar et du titre de pehlivan en chef. Inscrit sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, le tournoi est ouvert à tous les hommes et se déroule devant des milliers de spectateurs.
Diverses légendes entourent l’origine des luttes historiques de Kırkpınar. La plus populaire est la suivante. Lors des expéditions d’Orhan Gazi, en 1346, pour s’emparer de la Roumélie, son frère Süleyman Paşa marche avec 40 soldats sur Domuzhisar qui appartient alors aux Byzantins. Ils s’emparent de ce lieu. Et, après avoir pris les autres forteresses, la troupe de 40 soldats rentre, mais fait une pause au village de Samona, situé de nos jours en territoire grec. Les 40 soldats commencent à lutter entre eux. Lors de ces luttes, qui durent des heures, deux frères, Ali et Selim, n’arrivent pas à l’emporter l’un sur l’autre. Plus tard, un jour de Hıdırellez (fête du printemps), les deux frères décident encore de combattre. Mais en vain. Pendant toute une journée, aucun ne parvient à triompher de l’autre. Sur ce, ils continuent pendant toute la nuit à la lumière de bougies et de lampes à huile. Enfin, à bout de souffle, ils meurent. Leurs compagnons les enterrent sur place, sous un figuier, et s’en vont. Des années plus tard, ils reviennent sur les lieux et constatent qu’une fontaine a surgi sur l’emplacement de la tombe. Sur quoi, la population locale donne à la région le nom de Kırkpınar (« la source des 40 ») en souvenir des guerriers et des deux frères. Évoqué dans la légende, le village de Samona, en Grèce, est en réalité le pré de Kırkpınar.
À la fin de la guerre des Balkans et de la Première Guerre mondiale, les luttes de Kırkpınar sont organisées à Virantekke, entre la route d’Edirne et Mustafâpacha. Après la proclamation de la République, en 1924, les luttes de Kırkpınar se déroulent à Sarayiçi, dépendant de la province d’Edirne. Et c’est en 1946 que les tournois commencent à être organisés par la mairie d’Edirne.

Le tavla, le backgammon local, est omniprésent en Turquie. C’est une véritable institution et toutes les occasions sont bonnes pour y jouer. Réunis autour d’un çay dans les fameux cafés turcs ou encore en attendant le chaland dans leurs boutiques, les Turcs profitent du moindre instant libre pour s’y adonner. Le tavla, dont le nom signifie « table » en turc, nous viendrait de la Rome antique, où l’on y jouait déjà. Pourtant, bien plus ancien encore, le backgammon trouverait ses origines en Mésopotamie, il y a plus de 5 000 ans, ce qui nous rapproche plus de la Turquie, même si bien des gens croient encore que le backgammon est un jeu anglais. Loin d’être passé de mode, le tavla reste l’un des passe-temps favoris des locaux, suivi de près par les dominos et les jeux de cartes.

Côté activités, place à un littoral de… quatre mers différentes !

Mer Noire, mer de Marmara, mer Égée et mer Méditerranée, voilà la promesse de vacances balnéaires d’exception. Farniente et baignade évidemment, parfois du surf, mais aussi tous les sports nautiques (motorisés ou non) dans les spots touristiques comme Bodrum, Kemer, Izmir ou Antalya. Jet-ski, ski nautique, wake-board, bouées tractées, parachute ascensionnel : s’il y a de quoi faire, pêche, voile et plongée restent les activités les plus courues. 

Pêche. Dans les zones non prohibées, la pêche en mer ou en rivière est autorisée sans permis spécial. Et ça tombe bien, les côtes sont particulièrement poissonneuses. Parmi les espèces les plus répandues : le thon, le rouget, le mulet, le loup, le maquereau, la dorade, mais aussi les langoustes, les crabes et crevettes. Et pour les amateurs, dès la descente de l’avion à Istanbul, le pont de Galata vous offrira un espace gratuit auprès d’autres pêcheurs stambouliotes.

Voile. La Turquie est un trésor d’anses, de criques, de baies et de plages où les plaisanciers peuvent mouiller chaque nuit. Mais le paradis de la voile en Turquie reste le voyage bleu, une croisière le long des côtes méditerranéennes et égéennes (ou « côte turquoise ») dans un caïque, le voilier typique turc. La période de navigation idéale s’étend de mai à octobre. Et, depuis les côtes, on bénéficie d’un panorama imprenable sur les montagnes qui trônent à plus de 3 000 m au-dessus de la mer.

Plongée sous-marine. Avec une richesse historique et archéologique sans pareille, des grottes et des canyons, des poissons typiques de la Méditerranée orientale, une faune sous-marine diversifiée, la plongée sous-marine en Turquie est incontournable.
La température de l’eau étant chaude (de 19 à 29 °C de mars à début novembre et de 11 à 13 °C le reste de l’année), la visibilité bonne et les courants faibles, cette activité est accessible à tous, débutants ou non. Et la mer est aussi un témoin du passé. Plus de 200 cités turques possèdent des sites antiques gréco-romains en bord de mer.
Jarres et amphores, villes souterraines, avions datant de la Seconde Guerre mondiale, bateaux et cargos vieux d’un siècle, épaves antiques : les vestiges de l’histoire sont nombreux à être dissimulés sous l’eau. Grottes, cheminées datant de 3 à 4 millions d’années, cavernes qui renferment de l’eau douce, comme celle de Gok à Finike : les amateurs de spéléologie ne seront pas en reste. Côté organisation, la qualité du matériel sur place est irréprochable et vous pouvez louer tout ce dont vous avez besoin sans aucun problème. Il existe des centres de plongée un peu partout.

Dans les terres, un relief qui ne demande qu’à être découvert

Si, en vous promenant parmi les richesses naturelles de la Turquie, vous avez la possibilité de pratiquer le golf dans tout le pays, l’intérieur des terres est surtout une invitation à prendre rapidement de la hauteur.

Randonnée. Une fois ses chaussures de marche enfilées, on peut pratiquer de belles randonnées sur le mont Taurus, dans la région d’Antalya, à Uludağ, à proximité de Bursa, ou à Kaçkar Dağları, en mer Noire. Attention, autant le rappeler, mieux vaut s’abstenir de faire du trekking dans les montagnes qui se trouvent à proximité des frontières de l’Irak. Des excursions de plusieurs jours sont souvent organisées au niveau local et les offices de tourisme pourront vous renseigner avant de partir.

Alpinisme. En jetant un coup d’œil sur une carte topographique de Turquie, on s’aperçoit immédiatement que c’est un pays de montagnes. S’élevant des 4 points cardinaux, celles-ci encerclent la péninsule de l’Anatolie. Et ces magnifiques montagnes et forêts sont pour la plupart peu exploitées et constituent de merveilleuses réserves naturelles où la flore et la faune sauvages présentent une extraordinaire diversité. Deux des sommets les plus célèbres du pays sont des volcans inactifs ; le mont Erciyes (3 917 m) à Kayseri, dans la plaine centrale de l’Anatolie, et le mont Ağrı (Ararat 5 137 m) à l’est. Parmi les autres chaînes de montagnes bien connues, il convient de citer Rize-Kaçkar (3 932 m) dans la région orientale de la mer Noire, Niğde-Aladağ (3 756 m), dans la région centrale du Toros (Taurus), et les monts Cilo et Sat (4 136 m) près d’Hakkari, dans la partie orientale du Toros. La montagne Palandöken (3 271 m) à Erzurum est, elle, une station de ski en vogue.
Bref, pour les alpinistes la Turquie est un vrai trésor. Des glaciers, des volcans et des formations géologiques curieuses comme les karsts (qui attirent aussi chercheurs et étudiants du monde entier) ; ce terrain difficile offre d’excellentes opportunités aux aficionados.

Sports d’hiver. Enfin, le pays dispose de plusieurs stations de sports d’hiver. Celles-ci sont situées dans les massifs montagneux boisés de moyenne altitude et sont facilement accessibles par la route ou grâce aux vols intérieurs. Ces régions forestières et montagneuses, qui offrent en moyenne trois mètres de neige tout au long de l’hiver, réunissent toutes les conditions nécessaires à la pratique du ski alpin. Les principales stations de ski sont : Elmadağ, Erciyes, Uludağ, Ilgaz Dağı, Saklıkent, Gümüş, Hane-Zigana, Kartalkaya, Bingöl, Bolkar, Bitlis-Sapgör, Palandöken, Ağrı Bubi et Sarıkamış.