Climat au Mozambique

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« La température au sol est de 39 °C », annonce le pilote. Une erreur certainement ! À une heure de vol de là, à Johannesburg, il faisait 24 °C. À la descente de l’avion, sur le bitume de l’aéroport de Maputo, on constate tout de suite qu’il ne s’agit pas d’une erreur. On est en novembre. C’est l’été. L’air est chaud, plutôt sec ; le ciel orageux. Bienvenue en territoire tropical et subtropical, où l’été s’étend d’octobre à avril, comptant la saison des pluies et l’hiver de mai à septembre. Plutôt étendu en latitude, le climat mozambicain se distingue au moins entre le Centre-Nord où les températures sont plutôt stables tout au long de l’année, diminuant quelque peu à partir de mai, surtout dans les zones intérieures, et le Sud où les hivers sont tout de même plus frais. Le moment de l’année le plus propice pour un voyage au Mozambique ? Il semblerait que ce soit de mi-mai à octobre.

Les zones climatiques

Trois zones climatiques caractérisent le pays et conditionnent leur végétation : une zone de pluies fréquentes du nord au centre, une zone fraîche et pluvieuse sur les hauts plateaux à l’intérieur du pays et une zone sèche au sud. En d’autres termes, au nord du Zambèze, on a un régime de moussons, alors qu’au sud le climat, plus sec, est fonction des hautes pressions de l’anticyclone subtropical.

Concrètement, le Mozambique est dominé par une saison chaude et humide, d’octobre à mars, avec des températures moyennes de 26 °C à 29 °C, et une saison sèche et fraîche d’avril à septembre avec des températures moyennes de 18 °C à 24 °C à Maputo aux mois de juin et de juillet. La température de l’eau suit la même courbe. Mieux vaut donc se baigner en janvier si l’on rêve aux eaux chaudes des tropiques, mais elle reste très agréable en hiver.

Le nord du Mozambique enregistre une température stable tout au long de l’année avec une moyenne annuelle de 25 °C et des précipitations moyennes de 800 mm par an avec un maximum à Namuli-Niassa (2 000 mm). Cette zone montagneuse est la plus pluvieuse, au sud-est du lac Niassa ainsi que vers les monts Chiperone et Namuli où les précipitations sont élevées. Quant aux températures, elles diminuent pendant l’hiver, de mai à août, à l’époque où des vents frais peuvent arriver du sud. Elles atteignent alors une moyenne de 18 °C, parfois moins selon la région. Quant à la province de Tete, entre Zumbo et Muturara, le long de la vallée du fleuve Zambèze, on trouve l’une des régions les plus arides et chaudes du pays avec seulement 600 mm de pluie par an et des températures élevées. À ce niveau-là, on est sur le tropique du Capricorne.

Le parc de Gorongosa se situe dans la province de Sofala. Ce sont des hectares de savanes et de prairies, peuplés d’antilopes, mais aussi de lacs et de marais, dont le niveau augmente pendant la saison des pluies. C’est le mont Gorongosa qui arrose la plaine. Pour cause, le parc peut être même fermé pendant les temps forts de la saison de pluie. Ces périodes d’inondations ponctuelles offrent à la terre l’occasion de diversifier son écosystème.

Au centre-sud, les températures diminuent franchement de mai à août et deviennent très agréables la journée. On enregistre des températures moyennes de 24 °C sur le littoral, mais parfois plus fraîches le soir sur la côte, parfois même froide dans les zones intérieures. Il faut donc prévoir une petite laine. À Inhambane et à Xai-Xai, les nuages pleurent souvent pendant la saison des pluies avec des précipitations supérieures à 1 400 mm et une température moyenne annuelle de 26 °C. Dans les terres, pour des températures identiques, les pluies n’atteignent pas 300 mm par an. Les inondations de février 2000 ont dévasté des régions où il n’avait pas plu depuis des années. La région la plus pluvieuse reste la partie centrale de la côte, autour de Quelimane et Beira avec les zones intérieures du nord-ouest. La région la plus aride se situe entre Chicualacuala et Massingir.

Au sud du pays, sur la côte est, Maputo se trouve dans la zone la plus méridionale de la côte. Ici, le soleil brille pratiquement toute l’année. La température moyenne oscille entre 19 °C l’hiver, autour du mois de juillet, pouvant descendre jusqu’à 10 °C le soir, et 26 °C l’été, ou plutôt autour de 30 °C. Les mois les plus pluvieux et chauds sont a priori janvier et février.

La saison des baleines commence dès le mois de juillet. Il arrive même d’apercevoir les premières arrivantes plus tôt dans l’année. De juillet à septembre, le canal du Mozambique devient le refuge des mammifères qui viennent ici se reproduire avant de regagner des mers plus froides.

La saison des pluies

D’octobre à mars, la saison est caractérisée par de brèves et fortes pluies sur l’ensemble du territoire, avec une très nette augmentation des précipitations pendant les grandes chaleurs. Sur la côte, l’influence océanique uniformise le climat littoral avec des températures moyennes de 24 °C et des précipitations de 800 mm à 1 400 mm. En d’autres termes, il fait chaud et il pleut beaucoup. Au nord, l’influence de masses d’air océanique amène, entre janvier et février, des cyclones qui se sont généralement formés sur Madagascar ou dans le canal du Mozambique, avec des vents pouvant atteindre 100 km/h. Le vent se lève, le ciel se couvre rapidement ; les oiseaux se taisent, la pluie inonde, puis se calme. Généralement, le soleil réapparaît très vite. Il s’agit surtout de très fortes tempêtes provoquant des dégâts matériels dans les villages aux constructions vétustes. À la même période, au sud, quand les masses d’air chaud rencontrent les masses d’air froid, la grêle tombe. Les masses d’air tropical instables entraînent à cette saison des vents forts et d’épaisses formations nuageuses. En janvier 2015, le Mozambique, mais aussi le Malawi ont tous deux été touchés par de violentes inondations causées par de fortes pluies. Des dégâts importants ont dévasté la zone frontalière entre les deux pays. Plus de 192 morts ont été dénombrés, des dizaines de disparus et plus de 100 000 personnes n'ont plus d'habitations. Le cyclone de janvier 2017 a quant à lui touché la région d’Inhambane, mais les vents les plus dévastateurs ont soufflé sur le nord du Mozambique en mars et avril 2019. D’abord le cyclone Idai atteint la ville de Beira avant de s’engouffrer jusqu’au Zimbabwe, laissant une ville complètement sous l’eau, sans toit et des centaines de morts. L’accalmie est de courte durée. Fin avril, un second cyclone, Kenneth, frappe le Nord et la région de Pemba. Il emporte les toits de taule de l’île d’Ibo sur son passage.

La saison sèche

D’avril à septembre, toute l’Afrique australe est dominée par des anticyclones subtropicaux avec des masses d’air stables. Le bulletin météorologique annonce alors du beau temps en continu : ciel bleu, air sec, vents frais avec formation de brouillards matinaux sur les hauteurs. Le Mozambique répond à la règle. Le nord, plus proche de l’équateur, reste un brin plus chaud. Les valeurs de températures moyennes annuelles décroissent du nord au sud et d’est en ouest. Attention : les moustiques aiment ça. Par la même occasion, ils vous dévoreront. Dans certaines régions intérieures, notamment dans le sud du pays, la pluie est inexistante durant des mois.