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Parcs nationaux et espaces protégés

Le Parc national de Ras Mohammed. Que vous soyez naturaliste passionné, ou simple observateur épris de beauté, la visite ce parc est simplement incontournable. Situé dans l’extrême-sud de la péninsule du Sinaï, à environ 25 km de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, il a pour objet la protection de trois écosystèmes remarquables : désert, mangrove et milieu marin. Préservé de toute construction, c’est d’abord un panorama exceptionnel sur la mer Rouge qui s’offrira à vous. Chaque milieu naturel abrite une biodiversité unique et fragile, qui appelle des comportements respectueux de la part du visiteur. Plongeur, vous pourrez admirer en toute quiétude les trésors des fonds marins : murènes, tortues vertes ou imbriquées, mais aussi plus de 1 000 espèces de poissons, 40 espèces d’étoiles de mer, et une diversité corallienne parmi les plus riches du monde. Les grands mammifères marins (requins) peuvent quant à eux s’observer depuis la falaise de Shark Observatory. Le site est aussi un point d’étapes des oiseaux migrateurs et vous pourrez y admirer, selon la saison, des hérons et cigognes blanches en route vers l’Afrique, mais également des espèces qui vivent toute l’année dans le parc. Botanistes, n’oubliez pas la zone des mangroves, ses palmiers et acacias mais aussi toute la caractéristique de ce milieu humide.

Le Parc national de Wadi El-Gemal. Signifiant « vallée des chameaux, il s’agit d’une réserve naturelle, classée parc national en 2003, et située dans le sud du désert oriental égyptien, entre Nil et mer Rouge. Culminant avec le « Mont des Émeraudes » (Gebel Hamata) à 1 977 mètres d’altitude, le parc est constitué de dunes et de roches, mais sa frange côtière, le long de la mer Rouge, abrite lagunes, mangroves, îles et massifs coralliens. Un centre d’accueil ou des visites peuvent vous aider dans la découverte de ce « hot spot de biodiversité », et également vous présenter les aspects ethnographiques du parc, liés aux modes de vie des populations nomades (qui utilisèrent notamment toute une pharmacopée liée aux plantes médicinales locales).

D’autres espaces naturels remarquables font l’objet d’une protection en Égypte. On évoquera ainsi la réserve de la Biosphère d’Omayed, située dans le désert côtier, à l’ouest d’Alexandrie, les dunes côtières de Ras El Hekma, l’oasis de Siwa, le golfe de Sollum, l’aire protégée de Nabq.

Les Zones importantes pour les plantes (ZIP)

Il s’agit d’un réseau de sites, porté par un programme mondial, visant l’identification et la protection des plantes. L’Égypte compte 21 ZIP. Parmi elles, on citera le massif de Sainte-Catherine qui présente la plus grande variété floristique du pays, avec près de 500 espèces et 50 % de la flore endémique du pays.

Des sujets environnementaux sensibles : biodiversité, eau, air et déchets

Si la situation géographique de l’Égypte lui confère des ressources naturelles et une biodiversité exceptionnelle, celles-ci font l’objet de nombreuses pressions liées aux activités humaines. Une prise de conscience des conséquences environnementales et sanitaires de la dégradation des milieux, et de la perte de la biodiversité a bien eu lieu. L’Égypte a ainsi accueilli en 2018 à Charm el-Cheikh le Sommet de l’ONU sur la Nature et la Culture. Depuis 2003, le pays a également mis en place un plan d’action national en environnement (PANE). De nombreux efforts restent cependant à faire, notamment sur la gestion de l’eau, la qualité de l’air et les déchets.

 

Enjeux environnementaux et sanitaires en vallée du Nil

La vallée du Nil abrite les terres fertiles du pays. La concentration de la population et les activités humaines affectent grandement les ressources et la qualité des milieux. Les prélèvements d’eau pour l’agriculture sont importants et aggravés par le phénomène d’évaporation. Les activités humaines (agriculture, industrie, et résidentielles) émettent des effluents aqueux qui contribuent à la pollution des eaux du fleuve. D’autre part, la construction du haut barrage d’Assouan induit des impacts environnementaux importants. Mis en service dans les années 1960-1970, il résulte d’une volonté de maîtriser les crues du Nil et de faciliter l’agriculture et l’irrigation des terres. La contrepartie, c’est qu’en réduisant le débit du fleuve, il a diminué le volume de sédiments jusque dans le delta, favorisant l’appauvrissement nutritif des terres et l’érosion, justifiant par là une utilisation accrue des intrants pour l’agriculture, ce qui induit une charge en polluant plus importante dans les eaux et les terres. La salinisation du Nil et la remontée des nappes phréatiques, l’apparition d’espèces invasives liée aux échanges d’eau entre mer Méditerranée et mer Rouge, résultent également de la construction du barrage. Un autre point est la surconsommation de l’eau. L’urbanisation et l’accroissement démographique rendent ces enjeux encore plus cruciaux.

Biodiversité : chasse, pêche et tourisme

La chasse et la surpêche sont responsables de la disparition d’espèces ou de leur mise en péril. Ainsi les déserts du pays, autrefois peuplés de grands mammifères ont vu leur population de guépards, léopards ou hyènes rayées diminuer de manière alarmante. L’ensemble des activités humaines menace la biodiversité, en détruisant les milieux naturels (constructions, agriculture, surpâturage), mais aussi par une pollution diffuse, notamment des eaux et des sols (effluents aqueux plus ou moins traités se rejetant dans les rivières, notamment le Nil, puis les mers). La pollution de l’air est également très prégnante et nocive (émissions atmosphériques issues de l’industrie, de l’agriculture, du brûlage des déchets et des activités résidentielles, dont le chauffage et les transports). Le tourisme a également sa part de responsabilité, puisqu’il exerce à la fois des pressions sur le milieu et les ressources (urbanisation des zones littorales notamment, consommation d’eau) et engendre des pollutions. On ne saurait trop enjoindre les visiteurs à adopter un comportement responsable durant leur séjour : modération des consommations d’eau et d’énergie, tri des déchets, etc.

 

Crèmes solaires et blanchiments des coraux

Saviez-vous que certains gestes peuvent contribuer à la mise en danger des coraux ? En effet, les filtres chimiques présents dans certaines crèmes solaires contiennent des agents toxiques responsables du blanchiment et donc, à terme, de la mort des coraux. Dans certaines régions, des réglementations visent à bannir l’utilisation de ces produits. Pas de panique, des alternatives existent, protection vestimentaire ou produit solaire excluant les composés nocifs pour l’environnement. Avis aux consom’acteurs !

Villes : des efforts à conduire sur tous les fronts et notamment la qualité de l’air

Ce qui surprend le visiteur en arrivant dans les villes et principalement au Caire, c’est une pollution bien perceptible par la vue et l’odorat : la pollution de l’air forme ainsi un couvert parfois épais sur la capitale égyptienne où les taux de polluants (particules, plomb, dioxyde d’azote et de soufre, CO2) dépassent plus que largement les valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. La pollution atmosphérique serait responsable de 20 000 décès par an au Caire. Elle est due principalement au trafic routier, aux activités industrielles et au brûlage de déchets dont certains d’origine agricole, comme les pailles de riz. Au voyageur sensible aux maladies respiratoires, on déconseillera de sillonner la ville le long des grands axes routiers, ou lors d’épisodes de grande chaleur. La pollution atteint également le sol (associé à une gestion déficiente des déchets) et l’eau (suspicion de contamination au mercure). Au Caire, l’une des villes les plus polluées du monde, ce sont des monticules de déchets qui jonchent les rues de la ville.

Des actions… et des efforts à poursuivre

Gestion des déchets. En matière de gestion des déchets, la municipalité du Caire a lancé une action visant à favoriser le recyclage. Il s’agit de points de collecte permettant aux habitants de déposer certains déchets valorisables, contenant des métaux (aluminium, cuivre, fer) contre une rémunération immédiate. Cette démarche incitative semble bien fonctionner et les kiosques à déchets installés en ville permettent à la fois un complément de revenus aux habitants et l’amélioration de la collecte des déchets. Avec l’aide de bailleurs internationaux, un centre d’enfouissement des déchets industriels a été construit, afin d’apporter une solution concrète à l’entreposage de déchets de manière anarchique ou au brûlage de ceux-ci à l’air libre. Les bateaux de croisière gardent désormais leurs déchets – au lieu d’augmenter le volume des décharges sauvages – avant de les envoyer dans des filières de traitement.

Qualité de l’air. Poumons sensibles s’abstenir : la qualité de l’air, autre sujet plus qu’alarmant fait aussi l’objet de mesures, telles que la suppression de l’essence contenant du plomb et le développement de véhicules fonctionnement au gaz (en lien avec la découverte récente de gisements gaziers). Des programmes d’actions internationaux et des exigences au niveau national se mettent en place pour réduire les émissions polluantes industrielles, mais beaucoup d’efforts restent encore à faire pour atteindre une qualité de l’air acceptable. Que cela ne vous fasse pas passer votre chemin. On trouve aussi des îlots de verdure dans les villes, pour qui sait sortir des sentiers battus et écouter les habitants. Précisément, c’est bien dans la rencontre de l’Autre que se trouve une certaine « qualité environnementale », comme le célébra le cinéaste Youssef Chahine. Dans le documentaire Le Caire, celui-ci déclare ainsi : « J’aime Le Caire. Si profondément, que quand on me pose la question “comment”, je me trouve cherchant les mots […], tu vois, moi, c’est les gens que j’aime. Pas les pierres. »