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La riviera albanaise vers Saranda © Milena Pigdanowicz-Fidera - iStockphoto.com.jpg

Généralités

Située au sud-est de l’Europe, l’Albanie appartient aux Balkans, région qui s’étend de la Slovénie à la Grèce. Le pays s’étire sur 340 km du nord au sud et sur 70 à 150 km d’ouest en est. Il présente une superficie de 28 748 km², c’est-à-dire un peu moins que la Belgique et un peu plus que la Bretagne. L’Albanie possède 476 km de côtes. Celles-ci sont bordées par la mer Méditerranée avec deux sous-ensembles : la mer Adriatique bordant 60 % du littoral et avec l’Italie située 70 km à l’ouest ; la mer Ionienne, au sud, avec l’île grecque de Corfou à seulement 2 km de distance. L’Albanie partage 701 km de frontières terrestres avec quatre pays : au sud et au sud-est avec la Grèce (212 km), au nord avec le Monténégro (186 km), à l’est avec la Macédoine du Nord (181 km) et au nord-ouest avec le Kosovo (112 km). Elle possède en outre 372 km de frontières maritimes avec l’Italie (142 km), la Grèce (122 km) et le Monténégro (108 km). Fixé en 1925, le tracé des frontières ne fait plus l’objet aujourd’hui d’aucun litige officiel. Peuplée d’environ 2,8 millions de personnes, l’Albanie affiche une densité de 101 habitants au kilomètre carré. Mais la population est en baisse et se concentre surtout dans la capitale, Tirana, ainsi que dans le port voisin de Durrës : cette conurbation totalise plus d’un million d’habitants.

Montagnes et plaines

Avec une altitude moyenne de 709 m, l’Albanie est le 5e pays le plus montagneux d’Europe après la Suisse (1 370 m), le Monténégro (1 086 m), l’Autriche (899 m) et la Macédoine du Nord (742 m). Ici, comme au Monténégro, les paysages sont saisissants avec des pics et des falaises tombant directement dans la mer. On distingue trois régions montagneuses au nord, au centre et au sud. Près des lacs de Shkodra et de Koman, la région nord abrite les Alpes albanaises, chaîne de 90 km de longueur aux confins du Kosovo et du Monténégro qui constitue la partie sud des Alpes dinariques. Appelées aussi les « monts Maudits » (Bjeshkët e Nemuna), les Alpes albanaises culminent à 2 694 m d’altitude au Maja Jezerca (« pic brumeux ») et abritent la très reculée mais splendide vallée de Theth. La région montagneuse du centre est la plus vaste et la plus haute, couvrant à la fois le centre du pays, mais aussi l’est et le sud-est. Elle jouxte les lacs d’Ohrid et de Prespa ainsi que le massif du Pinde, en Grèce. On y trouve cinq massifs. Du nord au sud : Korab, Jabllanica, Shebenik, Valamara et Skanderbeg. Le mont Korab, partagé avec la Macédoine du Nord, constitue le point culminant des deux pays : 2 751 m d’altitude. C’est le 2e plus haut sommet des Balkans après le mont Musala (2 925 m) en Bulgarie. Cinq autres pics du massif du Korab dépassent les 2 000 m, dont le Maja e Moravës (2 718 m). La région sud comprend trois massifs : Nemërçka, Shëndelli et monts Cérauniens (« monts de la Foudre » pour les Grecs anciens). Elle va du Pinde, en Grèce, et jusqu’à la « Riviera albanaise » avec le somptueux col de Llogara surplombant la mer à 1 043 m d’altitude. Près de Berat, on trouve aussi le très réputé mont Tomorr (2 417 m d’altitude), lieu de légendes et de pèlerinages. Les montagnes occupant 70 % du territoire, les grandes plaines sont rares et peu fertiles. La plus vaste est celle de la Myzeqe (1 350 km²), ancienne zone marécageuse située autour du site d’Apollonia d’Illyrie. Il faut aussi citer la plaine de Tirana (au centre), celle de Torvioll (au nord-est) et la « plaine » de Korça (au sud), qui est en fait un plateau, la ville de Korça étant la ville la plus haute du pays, à 850 m d’altitude.

Littoral et lacs

Du Monténégro jusqu’à la ville de Vlora, la côte adriatique est assez rectiligne. Le littoral est alors constitué de vastes étendues de sable, de deltas et de zones humides. Durrës, le principal port marchand, malgré une importante pollution maritime, s’est mué en station balnéaire que l’on déconseille vivement pour la baignade. Puis, au sud de Vlora, après la seule véritable île du pays, Sazan (5,7 km²), les paysages côtiers changent soudain. Dès que l’on passe le col de Llogara, la mer Ionienne découpe la côte en une multitude de petites baies avec des eaux bleues translucides et des villages perchés en altitude. Les paysages, magnifiques, évoquent la Grèce toute proche. Cette « Riviera albanaise » est la plus prisée avec la station balnéaire de Saranda, le fantastique site archéologique de Butrint et les liaisons maritimes vers Corfou. Pourtant, là encore, il faut se méfier de la pollution, puisqu’en l’absence de station d’épuration, toutes les eaux usées sont rejetées à la mer. Côté lacs, l’Albanie partage les trois plus importants avec ses voisins. Au nord, à la frontière du Monténégro, le lac de Shkdora est le plus grand des Balkans : 14 km de largeur, 48 km de longueur et jusqu’à 530 km² en hiver. Au sud-est, le lac d’Ohrid (358 km²), à la frontière de la Macédoine du Nord, est le plus beau. C’est aussi le plus profond d’Europe. Juste à côté, le lac Prespa (273 km²), partagé avec la Grèce et la Macédoine du Nord, est quant à lui le plus haut du pays (853 m d’altitude). L’Albanie compte aussi de nombreux lacs artificiels, dont le lac de Koman (13 km²), réputé pour ses excursions en bateau.

Cours d’eau

Dans un pays au relief aussi tumultueux, aucun cours d’eau n’est navigable, hormis en rafting à Përmet, sur la Vjosa, et à Berat, sur l’Osum. Mais les rivières et petits fleuves d’Albanie dessinent de beaux paysages de montagne, donnant aussi naissance à de riches zones humides près des côtes nord. Hélas, ce patrimoine a été saccagé depuis les années 1990 par la pollution, la déforestation et, surtout, par la création d’une multitude de barrages électriques. Au nord, le fleuve Drin est le plus long du pays, mesurant 335 km de longueur. Il est formé par le Drin Blanc qui prend sa source au Kosovo, et par le Drin Noir alimenté par le lac d’Ohrid à partir de la Macédoine du Nord. Les deux rivières se rejoignent près de Kukës, en Albanie. Le fleuve se divise ensuite vers Shkodra : le bras sud constitue l’embouchure principale avec le golfe du Drin, celui du nord alimente le lac de Shkodra. Au sud, la Vjosa est le 2e plus long fleuve du pays (272 km) et l’un des derniers cours d’eau encore sauvages d’Europe. Elle prend sa source dans le grand massif grec du Pinde. S’étirant sur 80 km de longueur dans le pays voisin, notamment dans les somptueuses gorges de Vikos, le fleuve porte alors le nom d’Aoos. En Albanie, il traverse les villes de Përmet et de Tepelena avant de rejoindre l’Adriatique au sud de Vlora. Là aussi, les paysages sont superbes. Mais un projet catastrophique prévoit de transformer le fleuve en y aménageant une immense centrale hydroélectrique près de Përmet. L’affaire fait grand bruit, puisque les opposants au barrage ont reçu en 2019 le soutien de l’acteur Leonardo DiCaprio. L’Albanie compte deux autres fleuves dans la partie centrale, le Shkumbin (181 km) et le Seman (85 km). Ce dernier est alimenté par deux longues et belles rivières, le Devoll et, surtout, l’Osum, qui creuse de magnifiques gorges près de Berat.

Tremblements de terre

Le plus récent séisme meurtrier en Albanie a eu lieu le 26 novembre 2019, faisant 52 morts et 3 000 blessés dans la conurbation de Tirana-Durrës. D’une magnitude de 6,4, il a été ressenti jusqu’à Sarajevo. L’Albanie est en effet située dans la zone où le risque sismique est le plus élevé en Europe. Elle se trouve à la jonction des plaques tectoniques africaine et eurasienne ainsi qu’au contact de la microplaque adriatique. Le sud-ouest des Balkans a ainsi connu d’importants tremblements de terre depuis un siècle : 200 morts à Gjirokastra en 1920, 476 morts sur l’île grecque de Céphalonie (au sud de Corfou) en 1953, et le plus dévastateur, en Macédoine du Nord, avec 1 070 morts à Skopje en 1963. En Albanie, le précédent séisme le plus meurtrier a eu lieu en 1979, avec 35 morts dans la région de Shkodra et 101 morts au Monténégro. Le bilan du séisme de 2019 peut paraître élevé, mais le nombre de victimes est en fait assez faible compte tenu de la densité de population dans la région de Tirana-Durrës. Par ailleurs, la grande majorité des infrastructures a résisté au choc principal et aux 1 300 répliques qui ont suivi. La quasi-totalité des immeubles détruits par le séisme étaient ceux qui ne respectaient pas la réglementation, à savoir des bâtiments de plus de dix étages (alors que la limite est fixée à cinq ou six, sauf exception) ou dont les propriétaires avaient dénaturé la structure initiale. Si la corruption a été largement évoquée pour expliquer ces anomalies, il faut souligner que des normes de construction antisismiques simples et efficaces sont dans l’ensemble bien appliquées en Albanie.

En cas de séisme. Voici les principaux conseils donnés par les ambassades. Avant de partir, préparez et conservez à portée de main un « kit d’urgence » : lampe de poche, piles, trousse de premiers secours, bouteilles d’eau, barres énergétiques, pastilles désinfectantes pour l’eau, moyens de paiement, sifflet en métal, etc. Lors du séisme, si vous êtes dans un bâtiment : demeurez à l’intérieur, abritez-vous sous un meuble lourd (table, bureau, lit) ou, sinon, éloignez-vous des portes et fenêtres, et accroupissez-vous le long d’un mur. Si vous êtes dans un ascenseur : appuyez sur les boutons de chaque étage et sortez dès que vous le pouvez. Si vous êtes dans la rue : demeurez à l’extérieur, réfugiez-vous dans un endroit dégagé, à l’écart des immeubles et de la foule. Si vous êtes en voiture : arrêtez-vous à l’écart des immeubles et des ponts sans bloquer la route, demeurez à l’intérieur du véhicule, écoutez la radio pour connaître les consignes des autorités, ne sortez pas de votre véhicule et attendez que l’on vous porte secours si des fils électriques sont tombés sur votre voiture. Si vous êtes dans un autobus : demeurez assis jusqu’à ce qu’il s’arrête, réfugiez-vous ensuite dans un endroit protégé ou restez assis, penchez-vous vers l’avant et protégez votre tête.