Parc national de Tusheti © WindLaugh - Shutterstock.Com.jpg
Parc national du Mtirala © George Khelashvili - Shutterstock.com.jpg

Parcs naturels et espaces protégés

La Géorgie abrite des écosystèmes variés : forêts mixtes, forêts de feuillus, alpages, zones humides, littoraux. La faune compte un nombre important d'espèces menacées, de grands mammifères, des reptiles et des amphibiens, mais aussi un grand nombres d'oiseaux, dont le faisan de Colchide, nommé d'après l'ancien nom d'une région du pays. La flore et la faune sont également présentes avec des espèces rares et endémiques. Les parcs nationaux et réserves naturelles du pays ont vocation à préserver ces espaces fragiles et remarquables, menacées par les activités humaines, dont le braconnage et la coupe illégale d'arbres.

Le parc national de Tbilissi, au nord de la capitale, est situé sur le territoire d'une ancienne réserve nationale, celle de Saguramo. Plus ancien parc du pays, il recèle près de 700 espèces de plantes, dont certaines endémiques. Il abrite également une faune variée, telle qu'ours brun, lynx boréal ou encore épervier d'Europe.

Le parc national de Mtirala est situé quant à lui dans la région d'Adjarie, entre mer et montagne. Son nom, qui signifie « pleurer », rappellerait la pluviosité du lieu. Le parc présente en effet des écosystèmes de zone humide où vivent encore des salamandres et des crapauds du Caucase. Le visiteur pourra y admirer de magnifiques cascades entourées d'une végétation luxuriante, de buis colchiques, de fougères et de lierre. Les sentiers vous conduiront au sein de forêts mixtes ou de feuillus parmi les plus emblématiques de la région. La faune y est très variée. Outre de grands mammifères comme l'ours brun, le parc abrite des grands ducs et des aigles bottés.

Le parc national d'Algeti, en basse Kartli dans le sud-est du pays, a été créé sur le territoire d'une réserve d’État issue de l'ère soviétique. Il abrite de belles forêts de conifères (épicéas d'Orient et sapins du Caucase).

Le parc national de Bordjomi-Kharagaouli est le plus vaste du pays, situé en zone de montagne (chaîne du Petit Caucase), entre la ville thermale de Bordjomi et celle de Kharagaouli qui lui donnent son nom. Le randonneur aguerri pourra y découvrir lors d'un trek de deux jours dénommé Panorama Trail de somptueux paysages de forêts et de crêtes.

Le parc national de Kolkheti est situé en bordure de la mer Noire, dans la partie occidentale du pays. Il a pour vocation la protection des écosystèmes littoraux. La biodiversité y est en effet remarquable, le parc accueillant notamment de nombreuses espèces d'oiseaux migrateurs. Les amateurs d'ornithologie y trouveront leur bonheur grâce à des stations d'observation. Le lac Paliastomi se découvre également en kayak.

Le parc national de Lagodekhi abrite deux aires protégées en Kakhétie, au nord-est du pays, non loin de la frontière avec l'Azerbaïdjan et le Daghestan. Les écosystèmes protégés sont des forêts et des alpages qui abritent une flore remarquable. Parmi la faune, le parc compte des chèvres du Caucase oriental, mais aussi des chamois et des cerfs élaphes. Les prédateurs principaux sont le lynx boréal, le loup gris et l'ours brun. On y trouve aussi des rapaces tels que l'aigle impérial, l'aigle royal et l'aigle des steppes.

Le parc national de Vachlovani, dans le sud-est du pays, protège des écosystèmes de steppe aride mais aussi des forêts de feuillus. Le voyageur pourra se promener dans des paysages pittoresques de plaines, de falaises et de canyons.

Le parc national de Touchétie, situé dans l'est du pays, abrite des pinèdes et des bosquets de bouleaux. Il protège l'habitat du léopard anatolien, de l’ours, du loup, mais aussi du chamois et de l’aigle royal.

Risques naturels, anthropiques et éco-migrations

Sise sur la faille caucasienne, la Géorgie est soumise au risque sismique, comme ce fut notamment le cas à Tbilissi en 1998 et 2002. Les inondations, les glissements de terrain et les avalanches constituent également des risques présents dans le Sud-Caucase. Ils sont de surcroît accentués par les activités humaines, dont la déforestation illégale qui favorise l'érosion, mais aussi le changement climatique qui engendre l'augmentation des pluies et la fonte des glaciers. On estime ainsi à 10 000 ha le nombre de terres arables emportées ces dix dernières années par ces phénomènes extrêmes. La conséquence est le déplacement de populations locales vers d'autres régions du pays. Ces « éco-migrants », selon le terme en usage dans le pays, représentent plus de 60 000 personnes pour la période 1981-2010. La non-prise en compte de ces facteurs environnementaux corrélés à une défaillance de la sécurité dans des installations minières est à l'origine de plusieurs accidents, comme le glissement de terrain survenu en 2018 dans la mine de Tkibuli, causant la mort de six personnes. Des actions ponctuelles sont mises en place pour protéger certaines zones des inondations, comme dans certains villages où un programme a formé les habitants à la construction de plantations d'arbres à racines profondes.

Un choix énergétique controversé

La transition vers une énergie décarbonée s'est faite dans les années 2000, dans un souci avant tout d'indépendance énergétique vis-à-vis des pays importateurs, dont la Russie. La ressource eau étant très présente dans le pays, plus de 70 barrages hydroélectriques ont été construits, d'autres réaménagés. Ceux-ci couvrent environ 80 % des besoins en électricité du pays, mais restent insuffisants puisqu’il importe encore 78 % de son énergie. La Géorgie a intégré en 2017 la Communauté européenne de l’énergie dans le cadre de son processus de rapprochement avec l'Union européenne. Elle s'est à ce titre engagée à mettre en œuvre une réglementation assortie d'actions en matière d'efficacité énergétique et de réduction des gaz à effet de serre. L'objectif est aussi de rassurer les investisseurs privés, la question proprement environnementale n'étant pas une priorité. Précisément, cette énergie renouvelable induit des impacts écologiques et sociétaux. Les barrages engendrent la destruction d'écosystèmes fragiles, mais aussi d'une agriculture traditionnelle, et par la même la disparition de villages. Des manifestations d'habitants ont lieu pour protester contre des projets hydrauliques de manière parfois véhémente, réprimées dans la violence.

La question délicate du traitement des effluents et des déchets

La mer Noire est un haut lieu pour le tourisme, notamment la ville balnéaire de Batoumi. Elle est aussi l'exutoire des eaux résiduaires des activités des différents pays qui la bordent (industries, agriculture, eaux domestiques). Seul 18 % des eaux usées de Batoumi seraient traitées avant rejet. Cela signifie qu'une majorité de ces effluents sont rejetés tels quels dans la mer, avec leur lot de bactéries. Un lien est d’ailleurs établi entre les bactéries présentes dans l'eau et le taux élevé de maladies intestinales. Concernant la gestion des déchets, le processus d'intégration dans l'Union européenne a incité la mise en place d'une réglementation contraignante et de mesures, pour le moment encore insuffisamment appliquées. La majorité des déchets ne sont ni triés ni valorisés et terminent dans de vastes décharges à ciel ouvert et sans protection du sol, ce qui engendre de multiples pollutions et des conséquences environnementales et sanitaires. En 2018, on estimait que sur les 900 000 déchets produits annuellement dans le pays, plus de 75 % finissaient leur vie dans ces sites d'enfouissement, dont 5 sur 56 seulement auraient bénéficié d'une étude d'impact environnemental. Pour pallier cette situation, le pays a planifié la fermeture de ces sites d'ici 2023 et la création de dix nouveaux centres d'enfouissement. Le gouvernement a aussi adopté un plan national de gestion des déchets pour la période 2016-2030 avec des objectifs en matière de recyclage, incluant les entreprises. Des efforts restent à faire, de nombreuses infractions à la loi étant encore recensées (566 en 2018). Un autre point sensible et préoccupant est la qualité de l'air dans les villes, principalement dans la capitale, qui figure parmi les plus polluées du monde, avec une prévalence des maladies respiratoires en augmentation. Sont pointées du doigt les émissions industrielles, mais surtout le parc automobile vétuste, fonctionnant au dirty diesel.

Agriculture : entre tradition et innovation

Les Géorgiens sont considérés comme les premiers viticulteurs de l’histoire, des jarres datées de huit mille ans ayant été mises au jour par l'archéologie. Les terres arables sont fertiles et le pays approvisionna pendant la période soviétique Moscou et Saint-Pétersbourg en vins, fruits et eau minérale. L'effondrement agricole y fut toutefois important après la fin de l'ère communiste, avec une contraction des productions. Délaissée pendant la période du libéralisme économique des années 2000, où elle fut reléguée à une activité de subsistance, elle est aujourd'hui devenue à nouveau une priorité. L'Union européenne soutient le développement d'une agriculture biologique qui allie tradition et innovation (vin, lait, noisettes, etc.) pour un marché presque exclusivement européen, les Géorgiens ne possédant pas les revenus suffisants pour consommer les produits issus de l’agriculture biologique.

Du vin sur Mars

Il ne s’agit pas de fake news mais bel et bien d'un projet scientifique, nommé IX Millenium. Porté par un consortium de scientifiques et d'investisseurs géorgiens, il s’agit d’étudier la faisabilité de cultures de vignes sur la planète rouge, à partir d'expériences en laboratoire où sont recréées les conditions de Mars avec des bactéries capables de s'adapter à cet environnement. Au-delà de l'aspect exaltant du projet, on peut cependant se poser la question de la pertinence de développer un tel programme – la vie de l’humanité sur Mars demeurant à ce jour une hypothèse non viable –, et l'urgence étant plutôt au maintien en bonne santé de notre petite planète bleue…