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Des parcs nationaux riches en faune

Avec près de 150 mammifères répertoriés, le Gabon ravira les amoureux de nature sauvage. Animal emblématique du pays, l’éléphant de forêt (Loxodonta cyclotis), plus petit que son cousin de savane, est largement distribué sur tout le territoire et on le retrouve dans différents habitats tels les forêts, les savanes et marécages. Du parc Minkébé, où l’on trouve la plus forte concentration de pachydermes du pays, à La Lopé, en passant par les parcs de Loango et Moukalaba Doudou, on estime que le Gabon abrite plus de 50 000 spécimens, soit environ 60 % de sa population totale. Le pays est donc le dernier refuge de cette espèce qui souffre ces dernières années d’un grand braconnage.

Autre animal représentatif : le gorille de plaine (Gorilla gorilla gorilla), l’une des trois espèces existant au monde, toutes en Afrique centrale. Ils sont très largement distribués sur le territoire, à l’exception des vastes savanes du Haut-Ogooué et près des zones urbaines. Toutefois, ils sont plus nombreux dans les parcs nationaux de La Lopé, de l’Ivindo et de Moukalaba Doudou. En semi-liberté, sur l’île de Petit Evengué (Fernan Vaz) quelques individus font l’objet d’une expérience de réinsertion en milieu naturel. Dans le parc national des plateaux Batéké, le Projet de protection des gorilles mène une expérience identique, mais de plus grande envergure, sans toutefois être ouvert aux visiteurs. Malgré leur nombre important, ils ne se laissent pas facilement observer. Bien que cette espèce soit protégée, son habitat forestier et sa peur de l’humain, provoquée par la chasse et autres ennemis, en font de grands timides. En dehors des rencontres occasionnelles et furtives, les chances sont plus grandes du côté de Mikongo (parc national de la Lopé) où la zone est protégée depuis longtemps, mais restent très hypothétiques. En revanche, au baï (clairière) de Langoué (parc national de l’Ivindo) et durant la bonne saison, la présence soit de solitaires, soit de groupes est très fréquente et l’observation est facilitée par l’espace ouvert où les gorilles viennent s’alimenter en plantes herbacées riches en sels minéraux.

Le buffle de forêt (Syncerus caffer nanus) est aussi très présent au Gabon. De couleur rousse, il a, tout comme l’éléphant de forêt, une forme typiquement adaptée aux forêts du bassin du Congo. Se nourrissant d’herbes, notamment de graminées, on le retrouve donc volontiers dans les savanes, marécages ou les clairières en forêt, notamment à La Lopé et Loango. Tout au long du séjour, selon où l’on se trouve, on pourra observer d’autres herbivores de la famille des bovidés tels le bongo (Tragelaphus eurycerus), plus grande antilope forestière d’Afrique, du côté du parc national de Mwagné, le céphalophe de Grimm ou Ntsa (Sylvicapra grimmia) sur les plateaux Batékés et le sitatunga (Tragelaphus spekei), antilope inféodée aux milieux humides, sur les berges de la rivière Akaka ou dans le baï de Langoué.

Du côté des primates, l’observation sera tout aussi remarquable. Citons tout d’abord, le cercopithèque à queue de soleil, espèce endémique au Gabon, découverte seulement en 1984. Doté d’une queue rouge orangé à l’extrémité, il vit en groupes d’environ 15 individus, menés par un gros mâle adulte. On le trouve dans la forêt des Abeilles et au sud de la forêt de la Lopé, mais les chances de le voir sont rares en raison de sa capacité à se dissimuler. Egalement visible au parc de la Lopé, le mandrill, espèce endémique d’Afrique centrale, est un singe arboricole de taille moyenne à l’aspect spectaculaire, notamment pour les couleurs, rouge et bleu, intenses qu’il arbore. Un programme d’étude et de radio-tracking permet de les repérer et de les suivre facilement. On pourra guetter aussi l’une des deux espèces de colobes, des singes avec une longue queue et un ventre alourdi, dans les parcs de la Lopé, Minkébé, Ivindo et de Mwagné. Les chimpanzés, quant à eux, sont présents dans presque tous les parcs nationaux du pays, dans des propositions variables.

Du côté des félins, on pourra tenter de débusquer le chat doré, endémique à la forêt pluviale de la côte ouest de l’Afrique, et la panthère africaine. Cette dernière se retrouve dans les parcs de la Lopé, Loango, Ivindo, Minkébé et de Moukalaba-Doudou. Des populations de panthères plus restreintes vivent dans les parcs des Monts de Cristal, de Pongara, des plateaux de Batéké, de Waka et des monts Birougou. Actives surtout la nuit, elles sont difficiles à observer et il faut beaucoup de chance pour les observer, à la tombée de la nuit ou tôt le matin. Enfin, n’oublions pas le potamochère, un omnivore à l’allure débonnaire et au faciès pittoresque. Il est présent sur une grande partie du territoire et dans la majorité des parcs nationaux. Bien que peu connu comme destination ornithologique, le Gabon ne compte pas moins de 600 espèces d’oiseaux. Citons entre autres l’aigle couronné, le pélican gris, la spatule d’Afrique, le vautour palmiste.

Une faune aquatique unique

Entre océan, fleuves et rivières, la faune aquatique est tout aussi riche et diversifiée que la faune terrestre. Conscient de cette biodiversité remarquable, le Gabon a créé en 2017 le plus grand réseau de réserves marines protégées d’Afrique, s’étendant sur 53 000 km² dans l’océan Atlantique. Ce dernier sanctuaire marin au monde abrite une pléthore d’espèces menacées, dont la plus grande population nidificatrice de tortues luth au monde. De nombreux sites de ponte se succèdent ainsi de Libreville jusqu’à la frontière du Congo, avec un nombre plus élevé au parc national de Mayumba. Durant la saison, de début novembre à fin mars, elles débarquent par milliers sur les plages pour pondre, offrant un fabuleux spectacle à quiconque les observe en toute discrétion. On compte aussi quatre autres espèces de tortues marines au Gabon : la tortue verte, la tortue imbriquée, la tortue olivâtre et la caouanne. Outre la tortue luth, la plus grande de son espèce, elles sont toutes particulièrement menacées par une série de dangers qui vont de la pêche industrielle à la pollution par les hydrocarbures, mais aussi par les habitudes des populations côtières. La meilleure façon de participer à leur protection est de refuser d’acheter carapaces, viande et œufs de tortue et, bien sûr, ne pas jeter à la mer des détritus, en particulier les plastiques.

En saison sèche, orques, dauphins et surtout baleines à bosse sont des milliers à migrer depuis la Guinée équatoriale et São Tomé-et-Príncipe vers le sud. La baie de Corisco, le cap Lopez, les parcs nationaux du Loango et de Mayumba sont aujourd’hui les sites les plus fréquentés par ces cétacés. Dans les eaux de l’Atlantique, on trouve également une myriade de poissons dont le fameux tarpon prisé des pêcheurs, le capitaine et le barracuda. Les fleuves et les rivières sont tout aussi poissonneux, avec des carpes rouges, des tilapias et des poissons-chats entre autres espèces. Il est également possible de rencontrer des hippopotames dans les régions de Lambaréné, de Minkébé et de l’Ivindo, mais aussi dans les parcs nationaux de Moukalaba-Doudou et Loango. D’ailleurs, dans ce dernier, phénomène surprenant, les hippopotames se baignent dans l’océan ! Enfin, les plus chanceux pourront apercevoir des lamantins, ces grands mammifères au corps cylindrique, dans les lacs, les lagunes et les embouchures des fleuves.

Une flore luxuriante

Couvert de plus de 80 % de son territoire par les forêts tropicales, le Gabon regorge d’un nombre incroyable d’espèces d’arbres et de fleurs, dont l’inventaire est aujourd’hui toujours en cours. Des forêts primaires à celles du littoral, en passant par les mangroves et les savanes, les nombreux habitats composant son environnement offrent l’une des flores les plus diversifiées de toute la forêt tropicale africaine, avec plus de 8 000 espèces végétales, dont environ 20 % sont endémiques au pays. En nombre d’essences de plantes, les Monts de Cristal sont sans aucun doute la zone la plus riche du Gabon et peut-être même l’une des plus diversifiées de toute l’Afrique tropicale. D’ailleurs, en 2015, une nouvelle plante d’un nouveau genre y a été découverte à la grande satisfaction des scientifiques. Cette plante à fleurs de la famille des Annonacées, appelée Sirdavidia solannona en l’honneur de Sir David Attenborough, naturaliste et présentateur anglais de la BBC, a depuis été classée comme espèce en danger. Outre les plantes végétales, les forêts gabonaises, très denses, recèlent environ 800 essences d’arbres, dont certains très prisés pour la qualité de leur bois tropical ou de leurs vertus médicales. C’est le cas de l’okoumé, un grand arbre de couleur rouge clair, parfois brun rouge, pouvant atteindre jusqu’à 50 mètres de hauteur. Il est apprécié pour fabriquer des contreplaqués, des meubles, des moulures et des lambris. L’autre espèce célèbre du Gabon est le kevazingo, appelé aussi bubinga par les Européens. C’est un bois de couleur rouge, noir ou marron, rare et donc bien plus cher que l’okoumé. Prisé des Asiatiques pour ses veines apparentes, il sert à fabriquer des meubles design. Citons également l’olon, un arbre d’assez grande taille, qui appartient à la famille des rutacées. On le trouve plutôt dans la forêt secondaire, son tronc est garni d’épines, son bois tendre, léger et jaune est utilisé pour la construction des pirogues, des tam-tam et des ruches. Quant au niové, un arbre élancé et droit, il est lui aussi largement représenté dans la forêt gabonaise. Ses fruits, ovoïdes à deux valves, libèrent une seule graine enveloppée d’une chair rouge consommée par les oiseaux, les primates, les rats et porcs-épics. Son bois sert à la confection des pagaies et la sève est cicatrisante. Enfin, l’onzabili, grand arbre présent également dans tout le Gabon se distingue par son tronc écailleux et ses fruits sucrés, jaunes et aplatis, acidulés mais comestibles. La poudre de son écorce est employée contre les maladies du foie.