De l’aéroport au centre-ville en Côte d'Ivoire

Navettes d'hôtels. Tous les hôtels d’affaires à Abidjan mettent à disposition de leurs clients un service de navettes aéroport gratuites. Des hôtels et maisons d'hôtes de catégorie intermédiaire proposent aussi ce service moyennant un supplément. Renseignez-vous et réservez votre transfert à l'avance.

Taxis VTC. Si vous ne disposez pas d'un véhicule personnel, ne bénéficiez pas du service navette et que personne n'est là pour vous réceptionner, vous pouvez recourir aux services de compagnies de VTC locales comme Yango et Heetch, pour lesquelles la course est évaluée en prépaiement sur l'application, pas d'entourloupe ! Comptez 2 500 à 3 000 FCFA pour Marcory ou le Plateau jusqu'à 5 500 FCFA pour Cocody. Prenez de la marge, car ici les véhicules mettent du temps à arriver en raison de la circulation et rendez-vous au dépose-minute. Un magasin de téléphonie dans l'aéroport permet d'acheter une puce avec du crédit internet pour démarrer dès l'arrivée avec les applications de transport et être joignable par le chauffeur pour vous retrouver. 

Taxis-compteurs. Il y a aussi les taxis-compteurs (rouges), qui ne manqueront pas de vous solliciter de façon fort pressante sitôt que vous aurez franchi l'enceinte du hall d'arrivée, tout comme les porteurs (ne les laissez pas prendre vos bagages sinon il faudra les payer à prix fantaisie). Il faut savoir que, dans la mesure où vous êtes blanc et fraîchement débarqué sur le sol ivoirien, pour la plupart d'entre eux, vous représentez le pigeon idéal. En plus d'un montant minimal très élevé (une course ne coûte pas moins de 5 000 FCFA, pas la peine de négocier), certains des taxis officiant à l'aéroport n'hésiteront pas à « charger la mule » pour un trajet de l'autre côté des ponts quand un prix normal ne devrait pas dépasser les 5 500 FCFA. Dans la mesure où vous n'êtes pas trop chargé (sinon vous pouvez toujours vous faire aider d'un porteur moyennant quelques centaines de francs CFA), et en fonction de votre heure d'arrivée, une astuce consiste à quitter la zone des arrivées proprement dite et marcher jusqu'à la zone des maquis (sur votre droite quand vous avez l'aéroport dans le dos, après le parc de stationnement), où vous trouverez des taxis à des tarifs plus raisonnables. Enfin, petite précision qui s'avérera utile si vous ne voulez pas vous mettre en palabre avec les gendarmes : ne vous éternisez pas au dépose-minute et n'y arrêtez surtout pas de taxi. Bonne arrivée !

Bus Sotra. Il existe une ligne de bus Sotra qui part directement du terminal de l'aéroport, la ligne n° 6. Elle dessert Marcory Bietry (Bd de Marseille), Treichville et s'arrête à al gare sud du Plateau (quai L06).

Arrivée en train en Côte d'Ivoire

Comme partout dans le monde à partir du moment où l'on n'est pas un autochtone, le train est une façon unique d'aller à la rencontre d'un pays et de ses habitants, le temps d'une parenthèse hors du temps et le long des rails. On le prend pour l'aventure, l'ambiance, l'histoire que racontent les paysages traversés et les différentes personnes croisées en chemin. Les Africains, eux, le prennent par nécessité : parmi les passagers, beaucoup sont des voyageurs-commerçants faisant la navette entre la Côte d'Ivoire et le Burkina. Deux trains voyageurs (l'express n° 11 et le train voyageurs spécial n° 211, tous deux opérés par la Sitarail) traversent la Côte d'Ivoire du sud au nord et de nord en sud. Ils permettent de rallier Ouagadougou au Burkina Faso (1 260 km) en environ une journée et demie. Les départs s'effectuent à 10h30 en gare de Treichville les jeudis et samedis pour l'express n° 11 (sorte d'omnibus effectuant 24 arrêts entre Abidjan et Ouagadougou), et les mardis pour le train spécial n° 211 (9 arrêts entre Abidjan et Ouagadougou). L'un est plus chic que l'autre : en bons petits futés, on vous laisse deviner lequel. Comptez 15 000 FCFA en 1re classe et 25 000 FCFA en 2de classe jusqu'à Bouaké ou Katiola, 35 000 FCFA en 1re classe et 25 000 FCFA en 2de classe jusqu'à « Ouaga ». 

Bon à savoir. La gare de Treichville a été intégralement rénovée et est aujourd'hui équipée de nouvelles commodités et sécurisée. C'est là qu'il faudra descendre (et pas avant). Avant toute chose, pensez à faire établir votre visa pour le Burkina et à vous munir de votre carnet de vaccination. Nous vous recommandons de voyager léger et d'opter pour la première classe, si vous souhaitez bénéficier d'un certain confort et de la climatisation (les wagons de seconde classe sont simplement ventilés). Dans ce cas, pensez à prendre votre billet au minimum quinze jours, voire un mois, avant la date présumée de votre départ, car les places ne sont pas nombreuses. Des cohues de vendeuses se bousculent aux abords du train à chaque arrêt, proposant diverses babioles et des spécialités culinaires régionales. Au gré de certaines escales, les quais des gares se muent parfois en véritables marchés. La voiture-bar disposant d'un service et d'un choix assez sommaires, prévoyez éventuellement de quoi vous sustenter en route. Le train roule assez lentement (entre 50 et 60 km/h environ), à vitesse inconstante, et le trajet peut être ralenti pour une raison ou une autre (troupeaux de bétail traversant la voie, altercations en gare, ou entre les voyageurs et les agents...), donc oubliez montre, projets précis ou chronogramme détaillé et laissez-vous porter, tout simplement : de toute façon le train arrivera quand il arrivera alors... prenez la vie du côté africain. 

Transports en commun en Côte d'Ivoire

Bus à Abidjan. L'ensemble des communes d'Abidjan est desservi par plus de 90 lignes de bus gérés par la Sotra (Société des transports abidjanais). Le prix du ticket varie entre 200 FCFA pour le bus ordinaire, et 500 FCFA pour l'Express. Temps d’attente interminables, arrêts et horaires aléatoires, véhicules bondés se muant en terrains de chasse prisés des pickpockets. Bref, vous l’aurez compris, le bus, ce n’est pas forcément la meilleure option. Autant circuler en taxi ou même à pied dans la limite du raisonnable, certaines parties de la ville, comme le cœur du Plateau, de Cocody et de Marcory Zone 4C étant largement couvrables à pied. Plus fiables, les Wibus (lignes 702 à 710) qui circulent uniquement à Cocody sont bien pratiques. On peut acheter une carte rechargeable de transport à 1 000 FCFA et charger son crédit pour éviter à avoir la monnaie dans le bus. 

Wôrô-wôrô. C'est un taxi collectif (5 ou 6 personnes), à ligne régulière et à prix fixes, qui circule à l'intérieur de chacune des 10 communes d’Abidjan, depuis/vers les gares de wôrô-wôrôs déterminées. Une couleur propre à la zone : bleu à Treichville, jaune à Cocody, vert à Marcory... Wôrô-wôrô, (ou encore « waren ») est un terme issu du malinké ; littéralement, woro-woro veut dire « six-six », car à l’époque de son baptême, la course coûtait 30 FCFA, soit 6 pièces de 5 FCFA. L'arrivée massive des wôrô-wôrôs sur les routes d’Abidjan date de la fin des années 1990, favorisée par la libéralisation de l’importation des véhicules d’occasion (petite précision humoristique à laquelle on ne résiste pas : beaucoup de ces vieilles guimbardes, provenant de France, furent baptisées les « France au revoir »), et plusieurs facteurs (difficultés structurelles de la SOTRA, augmentation de la demande des transports induite par une forte poussée démographique...) expliquent leur rapide expansion. Comme pour les gbakas, une expérience ponctuelle peut être tentée, mais n’en abusez pas : les chauffeurs revisitent le Code de la route façon Fangio et, la plupart du temps, leurs véhicules, dont la moyenne d’âge égale ou dépasse allègrement la quinzaine d’années, ne survivraient pas à une visite technique. Par ailleurs, essayez si possible de monter à l’avant : cela réduira vos risques de vous faire faire les poches.

Tarifs indicatifs pour les wôrô-wôrôs :

Grand carrefour de Koumassi, à destination de Port-Bouët / Treichville : 300 FCFA, Adjamé Liberté / Adjamé Marché : 600 FCFA, Cocody Saint-Jean : 700 FCFA, Abobo / Riviera : 800 FCFA, Yopougon : 1 000 FCFA.

Cocody Saint-Jean, à destination de Anono : 200 FCFA, Rue des Jardins : 250 FCFA, Adjamé Liberté / Adjamé Marché / Angré / Plateau / Riviera II et III : 300 FCFA, Gare de Bassam /Treichville : 350 FCFA, Port-Bouët : 800 FCFA.

Gare de Bassam Treichville, à destination de Gonzagueville : 200 FCFA, Bassam : 500 FCFA, Plateau : 300 FCFA, Cocody Saint-Jean : 350 FCFA, Adjamé Liberté : 400 FCFA, Bonoua : 600 FCFA, Aboisso : 1 000 FCFA, Noé : 1 500 FCFA.

Gare d'Adjamé Liberté, à destination de Abobo / Williamsville : 200 FCFA, Bingerville / Cocody Saint-Jean / Plateau / Yopougon : 300 FCFA, Treichville : 400 FCFA, Koumassi / Marcory : 600 FCFA, Port-Bouët : 800 FCFA.

Gare d'Adjamé Forum, à destination de Plateau / Cocody Saint-Jean / Treichville : 300 FCFA, Koumassi / Marcory : 600 FCFA, Port-Bouët : 800 FCFA.

 

Gbaka. Le gbaka est un minibus de transport collectif de 18 places qui permet de rallier les communes populaires les plus éloignées du centre d'Abidjan comme Yopougon, Adjamé ou Abobo. On l'utilise également pour les déplacements à l'intérieur du pays et vous en croiserez très souvent sur les routes. L'appellation « gbaka » vient du mot malinké qui désigne quelque chose de gâté, d'inesthétique : le gbaka, c'est un peu la cacahuète roulante, le véhicule-épave, fatigué-fatigué. Personne ne le respecte, mais paradoxalement tout le monde en a besoin, et il n'existe sans doute pas de meilleur concentré d'Abidjan et de la Côte d'Ivoire. On y retrouve en effet beaucoup de ce qui constitue l'essence du pays : exubérance, agitation fébrile, magouilles, palabres, arrangements... Concentré de vie... et parfois (pour ne pas dire trop souvent) de mort malheureusement, les gbakas étant, de par leur conduite inconsciente, à l'origine de nombreux accidents et « tracassements ». En plus du chauffeur, on trouve par exemple celui que l'on appelle le « balanceur », ou apprenti gbaka. Nous déconseillons donc cette option. Personnage clé de l'activité, il a pour double mission d'alpaguer les clients et d'encaisser l'argent avant de remettre la recette au chauffeur. Il doit son étrange surnom au fait qu'il attire l'attention des passagers potentiels en se balançant et en gesticulant par la portière toujours ouverte (si vous croisez un gbaka portière fermée, c'est qu'il est plein, à savoir qu'il compte deux fois plus de personnes qu'il n'y a de places disponibles, dans le jargon des gbakas, on appelle cela « superpo' » : superposition) : « Ya de la plaaace ! ». Outre le ou les balanceurs, le gbaka emploie également (pas toujours de bon cœur d'ailleurs...) des nyambolos, chargeurs de bagages qui imposent leurs services plus qu'autre chose et sont souvent rémunérés – outre la commission qu'ils prélèvent au chauffeur – à hauteur d'un togo (pièce de 100 FCFA) par-ci par-là. De façon plus ou moins indirecte, tout le monde « mange » dans les gbakas : chauffeurs, seconds, balanceurs, nyambolos, forces de l'ordre et même les redoutables syndicats (gnambros, au sein desquels il n'est pas rare de voir opérer des « microbes », délinquants juvéniles des quartiers populaires), censés lutter contre les barrages parallèles et en profitant pour se servir au passage. Faute de moyens, la population citadine d'Abidjan s'en accommode (les prix varient selon les quartiers et la distance parcourue ; pour vous donner un exemple, un trajet entre Abobo et Adjamé coûte entre 250 et 300 FCFA), mais, la plupart du temps, méprise ou craint le gbaka, les chauffeurs travaillant généralement 24h/24 et étant souvent épuisés, ce qui se traduit par de nombreux accidents, au point qu'un moment, les gbakas ont même été menacés d'interdiction totale.

Avertissement. Si vous souhaitez vous déplacer de façon un tant soit peu efficace et confortable dans Abidjan, évitez les bus (hormis peut-être les Wibus à Cocody) et préférez-leur les taxis, les VTC ou le véhicule personnel. Recourir aux transports en commun de type gbaka ou wôrô ne constitue pas vraiment le choix le plus judicieux. Même pour l'expérience ou le « fun », proscrivez les gbakas, honnis même des populations locales qui ne les empruntent que par obligation. Vous risquez de vous exposer à une perte de temps inutile et des désagréments : véhicules-épaves, contrôles policiers et rackets fréquents, pickpockets, conduite hasardeuse entraînant des risques d’accident multipliés.

Futur métro à Abidjan. Le chantier du métro a été inauguré en novembre 2017 pour le sommet Union africaine/Union européenne. Emblématique de la Côte d'Ivoire émergente, le métro d'Abidjan, dont la ligne 1 était sensée entrer en service en 2021, mais le sera normalement en 2023), devrait – à terme – assurer un trafic de 500 000 personnes par jour, transportées par 28 rames qui circuleront toutes les 5 minutes en heure de pointe, et contribuer de façon significative à désengorger la Perle des lagunes, où les multiples embouteillages génèrent un important manque à gagner pour l'économie nationale. Financé par la France à hauteur de 1,4 milliard d'euros, ce chantier est mené par un consortium réunissant Bouygues pour le génie civil, Keolis (filiale du groupe SNCF) pour l'exploitation et Alstom pour le matériel roulant. La ligne n° 1 du futur train urbain, qui circulera selon un axe nord-sud reliant Anyama à l'aéroport international Félix Houphouët-Boigny, desservira les communes d'Anyama, Abobo, Adjamé, Attécoubé, Plateau, Treichville, Marcory, Koumassi et Port-Bouët. Elle utilisera les quelque 37 km d'emprises déjà existantes (néanmoins préalablement soumises à des travaux de réhabilitation) de la Sitarail – filiale de Bolloré Africa Logistics – tandis qu'un tronçon complémentaire sera construit entre la commune de Port-Bouët et l'aéroport FHB. Sur le long terme, la seconde phase du projet envisage un axe de circulation est-ouest, permettant de relier Yopougon à Bingerville.  

Bus entre les principales villes de Côte d'Ivoire, c'est la compagnie UTB la principale, qui propose des bus les plus confortables (climatisés, rapides, récents), bien que des compagnies locales desservent aussi certaines destinations. Le site UTB (www.utbci.net) fournit un planning détaillé des itinéraires empruntés, horaires de départs et tarifs correspondants, au départ des gares d'Abobo, Adjamé, Koumassi et Yopougon (www.utbci.net). Au départ d'Abidjan et en fonction de la destination, le prix d'un billet varie entre 2 500 et 7 000 FCFA. À l'intérieur du pays, on trouve des gares UTB dans les villes de : Bouaflé, Bouaké, Daloa, Duékoué, Man, Yamoussoukro, Tiébissou, San Pedro, Méagui, Gabiadji, Soubré, Yabayo, Divo et Gagnoa. UTB assure également une desserte régionale, avec des bus à destination de Noé et Accra (Ghana), Lomé (Togo), et Azové, Bohicon, Comé et Cotonou (Bénin). Pour ces trajets, le prix des billets oscille entre 20 000 et 32 000 FCFA.

Bon à savoir : Si vous choisissez de voyager en bus, pensez à réserver votre billet à l'avance, car les trajets sont vite bookés. Les notions de confort et de sécurité dans les bus sont des concepts qui restent encore approximatifs (notamment au niveau de la conduite des chauffeurs), même si la flotte UTB dispose désormais de bus tout confort pour certaines lignes.  Exigence de rentabilité oblige, l'heure de départ dépend du taux de remplissage du véhicule et de la période de l’année. Il n'y a donc rien de plus dissemblable qu'un horaire papier et un horaire africain réel : on ne part pas quand c'est l'heure, on part quand le bus est plein. Pas de panique cependant : l'enceinte de la gare UTB d'Adjamé est pourvue d'un restaurant-glacier, d'un point presse et de quelques sièges où vous pourrez prendre votre mal en patience. En revanche, le secteur est tellement chaotique qu'en comparaison, les rues de New Delhi ou de Bombay ressembleraient presque à la Suisse ou à Singapour. Un conseil si vous souhaitez éviter les mauvaises surprises : bouclez vos portières et fermez vos fenêtres pour y accéder, car entre les sollicitations des vendeurs à la sauvette, les « le Blanc, le Blanc ! » à tous les étages et les coxers (jeunes rabatteurs-crieurs) des compagnies de massas (gbakas) desservant les mêmes destinations que les bus UTB, qui ne manqueront pas de vous solliciter jusqu'à (votre) épuisement, vous risquez d'être éprouvé avant même d'avoir mis un pied dans le bus. Eh oui : le voyage commence souvent dès la gare routière ! 

Avec un chauffeur en Côte d'Ivoire

Les taxis VTC. Depuis quelques années, les VTC se sont emparés ds courses privées à Abidjan. Il faut dire qu'avec les taxis, c'est  des prix hasardeux, parc automobile globalement vétuste induisant pannes ou défaillances techniques, chauffeurs à la conduite borderline, des négociations fatigantes et interminables, des tarifs plus élevés. Parmi les avantages : le tracking des véhicules (vos déplacements sont connus et traqués ainsi que les agissements du chauffeur), les prix évalués à l'avance, vraiment inférieurs à ceux exigés par les taxis-compteurs, et la possibilité de régler sa course en liquide, par carte bancaire ou mobile money. Particulièrement commodes à l'aéroport pour ne pas se faire pigeonner et pour les sorties « late night » en toute sécurité ! On peut citer trois applications smartphone de référence : Yango (on paye après la course dont le prix est estimé en amont, au moment de la commande) et Heetch, qui peine à s'installer dans le paysage abidjanais. 

Taxis-compteur. Le prix (majoré après minuit) variera en fonction de la distance à parcourir et d'autres facteurs plus ou moins ésotériques ou farfelus selon le chauffeur sur lequel vous tombez. Ici les taximen (ou taximètres, « taximaîtres » dans le jargon populaire) fonctionnent au compteur (ce qui ne se fait quasiment plus) ou ce que l'on appelle « à l’arrangement », à prix fixé avant la course. Cette seconde solution est généralement moins onéreuse si vous maîtrisez bien les distances et les prix des courses. Elle permet aussi d’éviter les « compteurs pimentés », à savoir les compteurs trafiqués. A titre d'exemple, une course des environs de l'aéroport au Plateau pourra se négocier (de haute lutte) 5 000 FCFA ; une course de Biétry aux Deux Plateaux s'élèvera à 2 500-3 000 FCFA, une course entre Marcory résidentiel et Biétry, à 1 500-2 000 FCFA max', une course de la Zone 4 au Plateau à 2 000 FCFA et de la Zone 4 à Yopougon à environ 4 000 FCFA ; une course à l'intérieur de la Zone 4 ne devra pas excéder 1 000-1 500 FCFA et pourra même tomber à 500 ou 700 FCFA selon la distance. Après, à vous d'exercer vos talents de négociateur. Quoi qu'il en soit, n'essayez pas de négocier les mêmes tarifs que les Ivoiriens, car votre couleur de peau joue d'emblée en votre défaveur : il y a prix ivoiriens et prix toubabous. Le principal c'est de ne pas accepter les prix gaou (attrape-touristes). Prévoyez toujours des « jetons » (monnaie en pièces) et/ou de petites coupures pour faire l’appoint, nos chers taximètres n’ayant parfois même pas de quoi faire la monnaie. Sachez aussi que le klaxon est la deuxième langue nationale parlée à Abidjan après le français et qu'avec les taxis c'est toujours la même chanson : ils se bousculent à grands coups de klaxon et ont beaucoup de mal à intégrer le concept du Blanc qui marche. 

Mise en garde. Les guets-apens en taxis-compteur existent à Abidjan, des complices du chauffeur attendent patiemment leur proie pendant que celui-ci change d'itinéraire à l'insu des clients, potentiellement des clients fortunés surtout avec valises. Pour cette raison, préférez prendre un VTC dont le chauffeur et la voiture sont tracés. Ces guets-apens peuvent se dérouler de jour comme de nuit, donc si vous voyez que votre taxi ne prend pas la bonne route et s'éloigne de votre arrivée, descendez tout de suite du taxi dès que vous pouvez.

En voiture en Côte d'Ivoire

Vous vous apercevrez sans doute assez vite que la voiture constitue le moyen le plus commode pour se déplacer dans Abidjan, et en Côte d’Ivoire d’une manière générale. 

Si vous en avez les moyens, préférez le 4x4 tout-terrain aux modèles de ville, bien pratique en cas de déplacement dans les terres, d’autant que même à l’intérieur d’Abidjan, certaines portions de route sont quasiment impraticables et que le 4x4 a l’avantage d’être plus fiable et plus sécurisant. Cependant, rassurez-vous : ce n’est pas parce que vous circulez en Kangoo que vous êtes promis à une mort certaine !

Si vous n’avez aucune expérience de l’Afrique, et toujours dans la limite de vos moyens, l’idéal sera de prendre une voiture avec chauffeur, car se repérer dans Abidjan n'est pas toujours évident. Il se peut aussi qu'il y ait ponctuellement des barrages en ville, et les dialogues avec les « uniformes » relèvent d’un art oratoire dosant subtilement humour et détermination (ou détermination tout court, mais c’est toujours mieux avec un sourire), pas forcément évident à maîtriser, même pour ceux qui en sont familiers.

Au moment de la location, pensez à bien vous faire expliquer dans le détail la fonction et l’utilité de chacun des papiers fournis avec le véhicule, histoire de passer haut la main l’éventuel interrogatoire auquel les forces de l’ordre pourraient vous soumettre pour grappiller quelques pièces au passage.

Une bonne alternative à la location de voiture sera de louer les services d’un chauffeur de taxi pour la journée. La carburant sera bien entendu à votre charge et, pour ce qui est des trajets proprement dits, encore une fois tout se négocie : selon la durée de vos pérégrinations à travers la ville, les distances couvertes, les temps d’attente et les différentes destinations empruntées, le prix journalier pourra varier de 20 000 FCFA, si vous vous débrouillez vraiment bien, à 30 000 FCFA pour un tour de cadran complet et une mobilisation totale du temps de travail de votre chauffeur. Il faut en effet savoir que chaque chauffeur doit, quoi qu’il arrive, remettre, en fin de journée, la somme de 32 000 FCFA à son patron.