Binchoise (Blonde, Brune, Triple), Bière des Ours, Barley Wine (XO, Scott), Embuscade, La Belge, Organic,...

Au début, c'est une histoire de Fakir. Fin des années 1980, un certain André Graux se pique de s'attaquer à la fabrication de la bière dans son modeste chalet en bois. À une époque où les " amateurs " n'étaient pas légion à se lancer dans une expérience brassicole. Avec un matériel de fortune, récupéré dans une laiterie, il lance sa première bière blonde Fakir. C'est le surnom d'André, qui était connu dans son quartier pour réaliser divers tours de passe-passe à ses moments perdus. Avec sa compagne Françoise, il lance ensuite une brune Réserve Marie de Hongrie et des bières de saison. Le succès est au rendez-vous, mais la production est toujours limitée, malgré l'installation de la brasserie dans une ancienne malterie et brasserie située juste sous les remparts de la célèbre Cité des Gilles. Des prix obtenus aux États-Unis et les inévitables investissements qu'ils impliquent pour répondre à la demande placeront le couple au pied du mur : stop ou encore ? C'est alors que Bruno De Ghorain, ingénieur chimiste spécialisé en brasserie et fraîchement diplômé, rejoint l'équipe. Et en 2001, accompagné de quelques associés, il reprend les parts du fondateur. Les capacités de production sont alors portées progressivement de 2 000 hectolitres annuels à 10 000, la brasserie est rénovée et un restaurant lui est adjoint. Depuis le début de l'année 2020, La Binchoise exploite un deuxième site de brassage et de mise en bouteilles à Péronnes-lez-Binche, ce qui porte sa capacité théorique à 25 000 hectolitres, bien qu'elle se contente de brasser annuellement 10 000 hectolitres. Aujourd'hui, s'il consacre une partie de sa production (40 %) à des bières " à façon ", le brasseur hennuyer propose une large gamme de productions propres, utilisant 95 % de houblons belges. Il y a les classiques Binchoise (Blonde, Brune, Triple) refermentées en bouteilles, la Spéciale Noël, l'Ours au miel et sa version polaire à 10 % vol., une Organic Blonde et Triple, ou encore une Embuscade Classic (5,8 % vol.) un peu échevelée, agrémentée de vin blanc, de calvados et de cassis. Produite à l'origine pour un bar de Caen, en France, elle est aujourd'hui devenue une marque. Plus sage, une Belge ambrée (5,9 % vol.), houblonnée à cru, rafraîchit un style de bière en vogue au début du XX^e siècle. La brasserie hennuyère assure aussi depuis quelques années la production de la bière Abbaye de Bonne Espérance (Saison et Blonde) dont le site se trouve à quelques kilomètres de Binche. Elle s'est aussi laissé séduire par les vieillissements en fûts ayant contenu du whisky (Barley Wine Scott) ou de l'armagnac (Barley Wine XO). Outre son implication dans les microbrasseries des abbayes de Brogne et Villers-la-Ville, le brasseur hennuyer a trouvé le temps d'ouvrir à Belz, dans le Morbihan, avec un ami d'enfance breton, une cave-brasserie qui propose une gamme de bières classiques et une série de barley wines.

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