Avec une population plus de 195 000 personnes intra-muros, Mobile, siège du comté du même nom, est la troisième ville de l'Alabama. Elle est située sur la Mobile River, au centre de la côte du golfe du Mexique. Elle fut la première capitale de la Louisiane, quand celle-ci était sous domination française et bien plus étendue que celle que nous connaissons aujourd'hui.

Histoire

En janvier 1702, Pierre Le Moyne d'Iberville (1661-1706) et son frère, Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville (1680-1767), créèrent à Twenty Seven Mile Bluff, (aujourd'hui Lemoine, à 25 miles au nord de Mobile), un premier fort français sous le nom de Fort Louis de La Mobile, aussi appelé Fort Louis de Louisiane. En 1711, l'établissement fut déplacé sur le site de la ville actuelle et pris le nom de Mobile. Elle sera capitale de la Louisiane française jusqu'en 1920, où elle cèdera la place à Biloxi (Mississippi). Entre 1711 et 1813, date à laquelle elle fut rattachée au Mississippi Territory, Mobile fut tour à tour française, anglaise et espagnole. Elle devint partie de l'Alabama Territory en 1817, puis entra dans l'Union en 1819, quand l'Alabama en devint le 22^e Etat. Mobile étant le seul port de l'Alabama, ceci joua un rôle déterminant dans le développement économique de la zone ; d'abord lieu d'échanges entre Européens et Amérindiens, puis plaque tournante dans le commerce d'esclaves et de marchandises diverses, dont le coton.

Au cours de la guerre de Sécession, Mobile, soumise à la faim et aux privations par le blocus naval imposé par les forces de l'Union dès le début du conflit, abrita plusieurs hôpitaux et construisit de nombreux navires pour la Confederate States Navy.

Le 5 août 1864, se déroula la bataille de la baie de Mobile. Au cours de celle-ci, 26 navires de guerre de l'Union réussirent à se frayer un chemin à travers les trois forts (Gaines, Morgan et Powell) qui gardaient l'embouchure du fleuve. Bien que l'Union réussisse à défaire une petite force de trois canonnières en bois et un cuirassé confédérés à coque en fer (CSS Tennessee), la ville ne fut pas prise.

C'est le 12 avril 1865, trois jours après la reddition du général Lee à Appomattox, que Mobile se rendit à l'armée de l'Union pour éviter la destruction suite à la perte de Spanish Fort (à l'est de la baie) et de Fort Blakely (au nord de Mobile).

Mobile fut cependant gravement endommagée quelques semaines plus tard, le 25 mai 1865, par l'explosion d'un dépôt de munitions qui détruisit bon nombre d'habitations, coula deux navires à quai et tua près de 500 personnes. L'événement est connu comme The Great Mobile magazine explosion.

Au cours de la Première Guerre mondiale, la ville se développa autour de la production navale.

Quand le second conflit mondial fut déclaré, cette industrie prit davantage d'ampleur et la ville connut un afflux massif de travailleurs.

Lors de la lutte pour les droits civiques, Mobile, par rapport à d'autres villes du Sud, fut relativement prompte à mettre en oeuvre les premières mesures visant à plus d'égalités entres Blancs et Noirs. Ainsi, la police admit des effectifs noirs à partir des années 1950 et la déségrégation des bus fut effective en 1963. Malgré cela, la ségrégation dans de nombreux établissement perdura de longues années et des incidents graves se produisirent jusque dans les années 1980. Le paroxysme fut atteint en 1981, avec le lynchage (le dernier officiellement recensé aux Etats-Unis) de Michael Donald par deux membres du Ku Klux Klan. Plus récemment, en 2008, le film Order of Myths, de Margaret Brown, remit en cause la persistance de la ségrégation à Mobile en s'interrogeant sur la forme du carnaval de Mardi Gras annuel. Il y est toujours organisé deux défilés différents pour les communautés noire et blanche.

La ville aujourd'hui

L'industrie portuaire et l'aéronautique sont les principales ressources économiques de la ville. Le port est en effet le 7^e port des Etats-Unis et Airbus, qui s'est installé à Mobile en avril 2013, y prépare l'assemblage de ses A 320 depuis 2015. Le taux de chômage de la ville est de 6,5 % fin 2013, contre 7,3 % pour le reste de l'Etat.
La cité est un important centre culturel et de divertissement. Elle abrite le plus vieux carnaval des Etats-Unis, datant du XVIII^e siècle. Bien qu'il soit aujourd'hui supplanté en importance par celui de La Nouvelle-Orléans, il n'en reste pas moins l'un des moments forts de l'année. On y trouve également de nombreux musées ainsi qu'un orchestre symphonique. En soirée et le week-end, Dauphin Street, la rue principale de Downtown, s'anime d'une intense vie nocturne. Entre bars, concerts et restaurants branchés, il y en pour tous les goûts.
Mobile n'a que peu été touchée par Katrina en 2005 et les dommages de l'ouragan Frederic, en 1979, ont depuis été réparés. De ce fait, la ville a pu conserver plusieurs quartiers historiques remarquables avec de nombreuses maisons des XIX^e et début du XX^e siècles, et une très belle cathédrale. En complément d'une visite à pied de Downtown, où se dresse le plus haut gratte-ciel d'Alabama (207 m de haut), plusieurs attractions et musées feront partie des incontournables de votre étape à Mobile. C'est le cas de Fort Condé, de l'History Museum of Mobile, du Mobile Carnival Museum et de l'USS Alabama Battleship Museum Park. Pour ceux qui souhaiteraient en voir davantage, d'autres lieux de visites existent bien sûr dans la ville. Il est également possible de se rendre à Dauphin Island, où se trouvent de superbes plages et les vestiges de Fort Gaines, et de s'inscrire à l'une des sorties organisées dans les bayous.
Parmi les personnalités de Mobile, on peut citer le champion de baseball Hank Aaron (1934), dont le stade de 6 000 places de la ville porte le nom, et le chanteur de country slow rock James " Jimmy " Buffett (1946), né à Pascagoula (Mississippi) mais qui passa la plus grande partie de sa jeunesse à Mobile.
La plus grande festivité de la ville est celle de Mardi Gras, organisée durant trois semaines en février-mars.

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