Nommée Mitrovicë/Mitrovica en albanais et Косовска Митровица/Kosovska Mitrovica en serbe, la ville est en fait appelée Mitrovica (prononcez " mitrovitsa ") par tous les habitants : l'épithète Kosovska sert à la différencier d'autres localités du même nom en Serbie. La municipalité compte environ 100 000 habitants, dont 70 % d'Albanais et 22 % de Serbes. Elle est située 36 km au sud-est de la Serbie, 41 km au nord-ouest de Pristina.

Grande cité minière fondée par les rois serbes au XIV^e siècle, Mitrovica demeure le poumon économique du Kosovo avec le groupe industriel Trepča qui exploite ici des gisements de plomb, de zinc et les plus importantes réserves de lignite des Balkans. Hélas, c'est aussi la ville plus divisée des Balkans. Meurtrie par la guerre, Mitrovica est depuis 1999 coupée en deux avec la rivière Ibar comme " frontière ". D'un côté, Mitrovica-Sud avec 71 000 habitants, dont 96 % d'Albanais. De l'autre, Mitrovica-Nord avec 29 000 habitants, dont 76 % de Serbes, 16 % de Bosniaques et 5 % de Roms. Chacune a sa mairie, son musée, son université, son club de foot (KF Trepça au sud, FK Trepča au nord) et c'est le dinar serbe qui est la monnaie de référence au nord. Zone de tensions permanentes, Mitrovica fut qualifiée de " cité de l'angoisse " par les soldats français de la KFOR qui étaient en charge du secteur jusqu'à la fin de leur mandat en 2014. Si elle offre aujourd'hui un visage plus apaisé, elle n'a encore que peu d'atouts touristiques à faire valoir, hormis les beaux paysages des monts Kopaonik au nord.

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