En 1949, la guerre d'Indépendance prit fin lorsque les soldats israéliens atteignirent la mer Rouge. Ils arrivèrent sur une plage déserte, avec en face les maisons blanches d'Aqaba, en Jordanie, et prirent 7 km de rivage, coincés entre l'Egypte et la Jordanie. Sur ce point hautement stratégique, à l'extrême sud du pays, les Israéliens construisirent une ville qu'ils appelèrent Eilat.

Depuis sa création, Eilat n'a cessé de se construire. Le style est un peu celui de la Costa Brava espagnole : du béton, encore du béton et toujours du béton dans un environnement pourtant magnifique.

Dès 1950, les soldats étaient rejoints par les premiers colons, de nouveaux immigrants venus du Maroc et de Hollande. Ils exploitèrent des mines de cuivre et de manganèse, s'essayèrent à l'agriculture en conditions arides et à la pêche. Mais c'est surtout le tourisme, particulièrement après la paix avec l'Egypte en 1979, qui permit de développer l'économie locale. Aujourd'hui, malgré son éloignement des autres villes du pays, Eilat est devenue, grâce à son climat, ses fonds marins (ou plutôt ce qu'il en reste), une station balnéaire prisée comportant de nombreux hôtels de luxe, alignés sur le littoral. La ville compte environ 40 000 habitants, et dix fois plus de touristes. Ceux-ci ont commencé à affluer en masse depuis le début des années 1980. En 1989, la localité de Taba toute proche fut rendue à l'Egypte après plus de vingt ans d'occupation israélienne. Ensuite, en 1994, l'accord plus récent avec la Jordanie a donné naissance à un projet d'une grande station balnéaire tri-nationale : Eilat-Aqaba-Taba. Aujourd'hui, le touriste franchit facilement les frontières : des bus partent régulièrement vers Aqaba et vers Taba, des excursions partent d'Eilat pour le monastère Sainte-Catherine, au coeur du Sinaï, ou pour Pétra en Jordanie.

Mais soyons clairs, Eilat, ce n'est pas vraiment Israël. Plutôt une station balnéaire comme on en trouve un peu partout dans le monde, qui séduira sans aucun doute les amateurs de fête, de sports nautiques et de bronzette, mais qui fera fuir ceux qui privilégient l'authenticité. Ces derniers feront mieux d'opter pour des randonnées dans les superbes montagnes et canyons du désert qui entourent la ville ou carrément de descendre un peu plus au sud, dans le Sinaï égyptien. Malgré tout, malgré ce que beaucoup appellent "un grand gâchis", Eilat a encore ce petit quelque chose d'irréel qui surprend le visiteur au coucher du soleil, quand ses derniers rayons caramélisent les montagnes environnantes avant de s'abandonner dans la mer Rouge.

Avdat

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Eilat