Située au nord-est du pays, la Province Orientale est limitée au nord par la République Centrafricaine et le Soudan du Sud ; à l'est par l'Ouganda ; au sud par le Maniema et le Nord-Kivu ; et à l'ouest par la Province de l'Equateur. Elle est traversée par le fleuve Congo et ses nombreux affluents. Les paysages de dense forêt y côtoient les plateaux de savane plus au nord. Avec une superficie de 503 239 km², comparable à l'Espagne et correspondant à 1/5e du territoire congolais, c'est la plus grande province du pays. Anciennement Haut-Congo et Haut-Zaïre, la Province Orientale se divise en quatre districts : Tshopo, Ituri, Bas-Uélé, Haut-Uélé. Kisangani, chef-lieu de la province, est considérée comme la troisième ville du pays après Kinshasa et Lubumbashi (ou Mbuji-Mayi, selon les classements). La forêt équatoriale occupe plus de la moitié de la superficie de la province, qui se caractérise par son enclavement, sa faible densité de population et la présence de quatre parcs nationaux sur son territoire : la Garamba, la Maiko, Epulu et le nouveau parc de la Lomami. Tous ne sont cependant pas accessibles, faute d'infrastructures adaptées ou pour cause d'insécurité régnant encore dans certaines zones. La Province Orientale compte en effet parmi les provinces les plus durement frappées par les conflits armés qui ont endeuillé le pays entre 1998 et 2003, et dont il subsiste encore des traces ça et là... Le territoire provincial avait à l'époque été morcelé avec l'appui des pays voisins entre plusieurs mouvements politico-militaires. Le district de l‛Ituri ayant été le plus touché par cette déferlante de violence.

De manière générale, la Province Orientale a été le théâtre de différents affrontements depuis 1959, notamment de par sa position géographique, ses ressources et sa proximité avec les pays agresseurs voisins. A l'époque où les conditions économiques étaient favorables, cette province constituait l'un des greniers du pays. Ce qu'elle entend bien redevenir en capitalisant sur ses immenses richesses naturelles. La Province Orientale dispose en effet d'atouts propices à son redéveloppement : ses caractéristiques climatiques qui permettent l'exploitation d'une gamme variée de produits agricoles ; la diversité des ressources naturelles dont la forêt (377 000 km²) ; les nombreux cours d'eau et chutes qui constituent un potentiel énergétique considérable ; et l'existence d'un réseau important de voies de communication. Traversée par l'équateur, la Province Orientale connaît un climat équatorial chaud avec une température moyenne annuelle de 26°. Avec au sud, une saison pluvieuse toute l'année alors qu'au nord s'établit un climat tropical humide avec deux saisons bien marquées dont une saison sèche de juillet à fin août et de novembre à fin mars ; et une saison des pluies qui dure d'avril à fin juin et de septembre à octobre. La Province Orientale compte un peu plus de 8 millions d'habitants, et outre le français, on y parle le lingala au nord et le swahili au sud.

INTERVIEW DU GOUVERNEUR Jean Bamanisa Saïdi (Décembre 2014)

Jean Bamanisa est né à Kisangani le 7 avril 1964. Fils de Violette Nyakato et du Dr Alex Barlovatz (Belge d'origine Yougoslave), il se lance à 20 ans dans le monde des affaires et devient opérationnel dans divers secteurs : distribution de produits pétroliers, immobilier, entretien des bâtiments, jardinerie, consultance dans la promotion des investissements, hôtellerie et tourisme.

En 2006, à la faveur des élections législatives organisées en RDC, il est massivement élu député national de la circonscription de Kisangani. Il a été nommé gouverneur de la Province Orientale en février 2013.

Petit Futé :Quelles sont les priorités du Gouvernement ?

Nous visons principalement à la relance progressive du secteur industriel et de production ainsi que la création des zones économiques prioritaires et des plate-formes économico-commerciales.

Quatre piliers intégrant chacun des objectifs clairs et des actions ajustées à la lumière de l'évolution de l'environnement, de la disponibilité des ressources et du progrès dans leur mise en oeuvre sont identifiés. Il s'agit de :

- La bonne gouvernance et le rétablissement de l'autorité de l'Etat

- La diversité économique et l'accélération de la croissance

- L'accès aux services sociaux de Base et le capital humain

- L'environnement et le changement climatique.

PF : Quels types d'investissements sont nécessaires et dans quels secteurs ?

Les investissements nécessaires le sont en priorité dans le secteur des infrastructures, notamment les routes et l'énergie (centrales hydroélectriques). Sans oublier d'autres secteurs porteurs de croissance comme l'agriculture, l'élevage, les mines et le tourisme.


PF : Quel est actuellement le climat des affaires en Province Orientale ?

A l'avènement de mon Gouvernement, j'ai hérité une situation qui n'allait pas dans le sens de l'amélioration du climat des affaires et de l'attrait aux investissements. Pour nous, le climat des affaires est l'ensemble des facteurs d'ordre politique, sécuritaire, économique, social, culturel et infrastructurel qui sont de nature à pousser les investisseurs à s'installer chez nous. Actuellement, la Province Orientale est en train de mettre en place un guichet unique "anti-tracasserie" et de lutte contre la corruption. Ce guichet unique fonctionnera au sein de notre agence pour la promotion des investissements et de financement de la province orientale, l'APIF/P.O.

PF : La sécurité est le préalable à la réhabilitation économique du pays et de la province autant qu'au développement du tourisme. Quid des zones les plus sensibles ?

Il est vrai qu'il existe une corrélation entre la sécurité et la réhabilitation économique et le développement du tourisme. A notre arrivée, la situation sécuritaire était très préoccupante. Aujourd'hui, plusieurs actions ont été menées conjointement par les gouvernements central et provincial et la MONUSCO afin d'éradiquer une grande partie des poches d'insécurité. Il en reste, certes, mais leur capacité de nuisance est très marginale. Gageons que la PO entre dans une situation sécuritaire propice à la mise en oeuvre d'un programme de développement qui mobilisera toutes les ressources disponibles. Les conditions sont en train d'être réunies pour rassurer les investisseurs.

PF : Peut-on dire que la Province Orientale est une province touristique et pourquoi ?

La Province Orientale est dotée d'un exceptionnel potentiel touristique et elle dispose d'une biodiversité végétale et animale rare avec des espèces endémiques comme l'okapi et le rhinocéros blanc du nord. Nous disposons du plus important réseau d'aires protégées de la RDC. Celui-ci est constitué de trois parcs nationaux, six domaines de chasse, deux paysages naturels (Naturals Landscapes), une réserve de faune (la Réserve de Faune à Okapis), une réserve de biosphère et un jardin zoologique.

PF : Quels sites touristiques sont accessibles aujourd'hui ?

Quasiment tous les sites ont été laissés à l'abandon jusqu'il y a peu, en raison des nombreux conflits armés qui ont sévit dans le pays à partir du milieu des années 90. Mais un effort remarquable a été fait ces dernières années en termes de sécurisation, d'aménagement des voies d'accès ainsi que de réhabilitation de nos sites touristiques. Le parc de la Garamba par exemple, qui est le sanctuaire de plusieurs grands mammifères dont le rhinocéros blanc, met en place une infrastructure d'accueil de classe internationale. Il est accessible tant par avion que par route. La station d'Epulu où vivaient des okapis en captivité et qui, il y a peu, a été victime de destructions de la part de hors-la loi, est elle aussi désormais accessible aux visiteurs.

D'autres sites comme le Centre géodésique de l'Afrique à Niangara ou le site Wagenia à Kisangani pour lesquels des projets de réhabilitation sont à l'étude, sont accessibles. Il y a le Mont Hoyo avec ses grottes, ainsi que son célèbre Escalier de vénus. Ce site, à la frontière de la Province Orientale et du Nord Kivu, est lui aussi désormais accessible.

PF : En quoi consiste le programme de relance du tourisme pour la Province Orientale ?

Notre programme vise à faire du tourisme un secteur porteur de croissance. Nous avons comme ambition de voir le tourisme contribuer effectivement et significativement au développement de la Province à travers le PIB, le budget public et par la création d'emplois et ainsi lutter contre la pauvreté.

A cet effet, nous encourageons les partenariats public-privé qui permettront de répondre aux besoins touristiques dans un contexte d'installations mises aux normes et dans le souci de la protection de l'environnement et de la diversité biologique.

PF : Qu'attendez-vous du Gouvernement central, des ambassades, des tours-opérateurs situés à l'étranger ?

Nous nous devons de travailler en synergie avec le gouvernement central pour tendre vers des objectifs communs, à savoir relancer le tourisme congolais et le faire impacter sur l'économie et la renommée du pays, de même que sur le social de ses populations. Quant aux ambassades et autres opérateurs privés, nous comptons sur eux afin de faire connaître davantage la destination Province Orientale comme destination touristique émergente et éminemment écologique.

Nous souhaitons que le maximum soit fait pour mettre la PO à niveau, afin de rejoindre les circuits touristiques de la région dont elle constitue un carrefour. En effet, au regard de sa situation géographique, la PO et ses sites touristiques peuvent constituer le prolongement des circuits touristiques de l'Est du continent, tant via l'Ouganda que via le Nord-Kivu. Mais aussi, la Province Orientale est accessible par la voie de l'Ouest, Kinshasa en l'occurrence, tant par le fleuve que par air, tout comme par le sud de la RDC en remontant du Katanga via Kindu.

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