Le village médiéval de Puycelsi ©AWP76 - Shutterstock.com.jpg
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Les dolmens et statues-menhirs

Le Tarn compte une centaine de dolmens et une trentaine de statues-menhirs. A l’origine, le dolmen était une chambre sépulcrale faite de grosses pierres recouvertes de dalles horizontales, bâtie sur un tumulus et destinée à recevoir plusieurs inhumations. Le terme « menhir » désigne quant à lui une grande pierre plantée verticalement.

Au Chalcolithique, de nombreuses pierres furent érigées et parfois sculptées. Si les yeux et le nez sont nettement visibles, la bouche n’était jamais représentée. De nos jours, il est difficile d’interpréter clairement la signification symbolique ou rituelle de ces témoins de pierre. Ces œuvres d’un autre âge ont conservé leur secret et provoquent une étrange fascination chez tous ceux qui s’en approchent.

Dans le Tarn, le menhir le plus important est le Peyrelevade de Sainte-Carissime, tandis que les dolmens les plus remarquables sont celui de La Peyra Levada (à 2 km de Verdier), celui de Saint-Paul (un hameau à Sainte-Cécile-du-Cayrou) et celui de Peyrolebado (à 3 km de Vaour).

L’architecture méridionale

L’architecture des édifices tarnais est caractéristique de l’art gothique occitan, dit « méridional ». Apparu au XIIIe siècle, ce courant résulte de la fusion du style gothique français du nord du pays avec l’art « Mudéjar ». Ce dernier, véritable symbole de l'histoire de l'Espagne, correspond à l’esthétique artistique et architecturale des musulmans d’Espagne. L’Alhambra et l’Alcazar sont ses plus grands représentants.

Au Moyen Âge, les troubadours et marchands, souvent en affaire entre Saragosse et Toulouse, rapportent la beauté de ces constructions aux seigneurs occitans. Peu à peu, ils intègrent les deux styles dans leurs propriétés, créant l’art méridional. Celui-ci se caractérise entre autres par des arcs entrelacés, des tours de base carrée surmontées par une forme octogonale, ou des clochers-murs, un clocher vertical et plat situé à l’avant des églises. L’édifice le plus représentatif de cette architecture est sans conteste la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi.

Les bastides et châteaux

Hauts lieux de l’époque médiévale, juchées sur leurs collines, conservant des vestiges de leurs remparts, les bastides furent pour la plupart édifiées au XIIIe siècle par les comtes de Toulouse pour résister aux désirs d’expansion des seigneurs d’Île-de-France. Vaine tentative, mais qui a le mérite de nous avoir donné Cordes-sur-Ciel, la céleste, fleuron des bastides ; Puycelci et ses élégantes demeures seigneuriales ; Vaour, où les Templiers établirent une de leurs plus importantes commanderies ; ou encore Castelnau-de-Montmiral et sa remarquable place centrale à arcades. Chaque pierre de ces bastides et de ces villages-belvédères est comme une page d’un fabuleux livre d’histoire, que l’on feuillette en s’aventurant sur ces terres...

En parcourant cette terre millénaire, vous découvrirez également les vestiges de châteaux tarnais. Si la réputation de ceux de Penne et de Castelnau-de-Montmiral a voyagé hors des frontières du département, ils sont loin d’être des cas uniques. Contrée de seigneurs, d’évêché et de comtat, ce territoire a vu de nombreuses influences s'exercer et possède encore une multitude de vestiges qui témoignent de ces différents passages et installations. Prenez le temps de vous éloigner des villes, suivez les clapotis de l'Agout et du Tarn, perdez-vous dans la forêt de Grésigne et dans le Parc naturel du Haut-Languedoc, ces bâtisses exceptionnelles n'attendent plus que vous.

L’architecture religieuse

Des ruelles tortueuses de l'Albigeois aux reliefs escarpés de Cordes-sur-Ciel, le patrimoine du département témoigne de son intense histoire religieuse. Entre Albi la catholique, Castres la protestante et de nombreux lieux marqués par le catharisme, les identités diffèrent. On constatera aussi la présence d’églises forteresses larges et solides qui servaient de refuge en cas d’agression. Une architecture encouragée par la Croisade des Albigeois, les raids des Anglais et les guerres de religion.

Pour découvrir les multiples facettes du passé religieux du pays, le mieux est de visiter ses monuments emblématiques. Parmi les quelques incontournables tarnais, vous trouverez la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, l'église paroissiale de Rabastens et l'abbaye-école de Sorèze.

Le petit patrimoine

Le territoire est constellé d’éléments de patrimoine vernaculaire, ou « petit patrimoine », qui racontent, au travers de leur architecture, le quotidien et les pratiques du passé. Les communes du Tarn ont notamment effectué un important travail de restauration et de protection au niveau des lavoirs et des pigeonniers.

Surnommé « le parlement des femmes », le lavoir mettait tout le monde sur un pied d’égalité, à l’époque où la cendre faisait office de savon, car il donnait un accès gratuit à l’eau. C’est l’apparition des premières machines à laver, après la Seconde Guerre mondiale, qui a mis fin à son utilisation. De jolis lavoirs sont encore visibles du côté de Damiatte, Lacabarède, Hautpoul, Lautrec, Les Cammazes et bien d’autres petits villages.

En levant la tête, votre regard sera tout naturellement attiré par les pigeonniers du département. On en compte environ 2 000, de différentes formes et construits en divers matériaux. On distingue le type gaillacois, constitué d’une tour carrée avec un toit à deux angles de pente, le style toulousain, composé de deux toits successifs décalés, le pigeonnier à arcades, souvent en briques, et le pigeonnier castrais, édifié en grès avec une toiture d’ardoise et un clocheton qui ressemble à une flèche. Leurs dimensions devaient être proportionnées à la taille des propriétés sur lesquelles ils étaient construits. Du Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle, la fiente de pigeon, appelée « colombine », servait d’engrais pour les terres cultivées. Objet de toutes les convoitises, ils font alors partie intégrante des dots des grandes familles de l’Occitanie ; on évaluait la richesse des familles au nombre de cavités de chaque pigeonnier, correspondant normalement à l’importance des nids. Des petits malins multiplièrent alors le nombre de ces niches pour paraître plus riches, afin de pouvoir « roucouler » avec leur promise... De là vient le terme « pigeonner » dont le sens est bien connu de nos jours !