iStock-1063673302.jpg

Les espaces protégés

Le Portugal a mis en place des parcs naturels afin de préserver son patrimoine. Parmi les espaces remarquables de la région on citera :

Parc naturel Ria Formosa. Situé dans le sud-est de l’Algarve, il sanctuarise toute une portion du littoral, entre Quinta do Lago et Cacela Velha, et protège des écosystèmes remarquables (lagunes, cordon dunaire, îles). Habitat de nombreux oiseaux – dont la poule sultane, symbole du parc -, il abrite également des espèces marines, parmi lesquelles l'une des plus importantes populations d'hippocampes du monde (hippocampe à long nez et hippocampe à nez court), que vous pourrez observer lors d'excursions. Ce parc, d'une grande beauté, peut notamment se découvrir en bateau, au fil des canaux, ou à vélo le long des salines.

Parc naturel du Sud-Ouest de l'Alentejo et de la Côte Vicentine (partagé entre l'Algarve et l'Alentejo). Il protège une frange littorale particulièrement sauvage, faite de plages, d'habitats dunaires et de falaises escarpées, sanctuaires de nombreux oiseaux (dont cigognes, hérons et flamants roses).

Reserva natural do Sapal de Castro Marim. Il s'agit de la plus ancienne réserve naturelle du pays. Elle protège les écosystèmes liés à la zone humide du fleuve Guadiana (dont le marais de Castro Marim), et abrite une grande diversité d'oiseaux mais aussi d'espèces aquatiques (crustacés).

Cabo São Vicente. Situé à la pointe sud-ouest du pays, le cap Saint-Vincent a tout d'un finisterrae avec son phare et son ancien monastère, accrochés aux derniers remparts de l'Atlantique. Ses falaises constituent un lieu d'observation unique de l'océan mais aussi des populations d'oiseaux qui transitent par ce lieu magique.

Ponta da Piedade. Considéré par certains comme « la plus belle plage du monde », elle est située à proximité immédiate de Lagos et accessible à pied. Ses falaises abritent des grottes calcaires, accessibles par bateau.

Source de Benémola. Le site est riche d'une grande biodiversité. On y trouve notamment une flore liée aux zones humides telle que roselières et saules, mais aussi une population de chauves-souris. Il renferme également les vestiges d'anciens systèmes d'irrigation (norias).

Rocha da Pena. Située dans le barrocal, cette zone protégée abrite, outre des vestiges archéologiques, une géologie et une biodiversité remarquables (pivoine de Brotero, caroubier, rat des pharaons, chauves-souris, salamandres, grand-duc d'Europe, etc.).

Fontaines d’Estômbar. Il s'agit d'un parc municipal, situé sur la rive gauche de l’estuaire de la rivière Arade. Outre une baignade dans la lagune formée par des sources naturelles, vous pourrez y visiter un moulin à marée.

Un territoire soumis aux feux de forêt

L'arrière-pays est caractérisé par la présence de massifs forestiers. La végétation est majoritairement de type méditerranéen (à l'exception de la Serra de Monchique) et l'on peut y trouver des espèces endémiques (Ophrys algarvensis, rhododendron algarvense, Sideritis algarviensis, etc.). Les feux de forêt, de plus en plus dévastateurs, sont la résultante de différents facteurs. On citera notamment le choix des essences, et notamment l'eucalyptus, espèce hautement inflammable introduite pour la fabrication de la pâte à papier. Cette espèce est présente dans la Serra de Monchique, où le feu persista pendant neuf jours lors du grand incendie de 2018. L'absence d'un véritable système de prévention des feux de forêt dans le pays peut être également pointée, en même temps qu'une politique d'austérité qui a mis à mal les effectifs des services forestiers et privatisé les moyens aériens (canadairs). Face à cette situation, des initiatives voient cependant le jour. On citera par exemple l'utilisation du pastoralisme comme dispositif de prévention. Depuis 2018, ce sont plus de 18 000 biquettes qui défrichent des espaces non entretenus. Une expérience pilote s'est ainsi tenue dans les environs de Vermelhos. Coût de l'opération :  25 € par hectare défriché. Le magazine New York Times a d'ailleurs salué ces « pompiers low cost » dans ses colonnes. Depuis 2017, les scientifiques et les ONG alertent sur la survenue d’incendies plus imprévisibles et plus violents. La fréquence d'apparition de ces événements extrêmes ou « méga-feux » serait en lien avec le changement climatique.

Défis climatiques et transition énergétique

Le Portugal a mis à profit la crise pétrolière de 2008 pour amorcer sa transition énergétique. Il s'agissait alors de limiter surtout la dépendance au pétrole. Le pays a donc déployé une véritable politique volontariste, fondée à la fois sur l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique). En mars 2018, le Portugal a produit pendant quelques jours plus de 100 % d'énergie renouvelable. En d'autres termes, le pays a produit plus d'énergie renouvelable qu'il n'en a consommé. Fort de cette réussite, il s'est fixé l'objectif d'atteindre en 2040 une production d'électricité annuelle issue à 100 % de sa production d'énergies renouvelables. Si les émissions de gaz à effet de serre du pays ont baissé de 22 % entre 2005 et 2017, les énergies carbonées (notamment le charbon) sont encore bien présentes dans le mix énergétique du pays. Un autre défi est celui de l’utilisation du surplus d'énergie renouvelable. L'énergie ne pouvant être stockée, il s'agit de développer l’interconnexion avec les pays de l'Union européenne (l'UE a fixé un objectif de 10 % d'interconnexion entre les pays membres en 2020) et le Maroc (projet en cours). Le Portugal se positionne également comme un producteur important de lithium, utilisé pour les batteries de stockage.

Un tourisme aux multiples impacts environnementaux

L'artificialisation des terres accélère les phénomènes d'érosion, contribue à la fragmentation des milieux naturels et à la perte de la biodiversité. L'urbanisation massive du littoral à des fins touristiques entraîne également des pressions sur les ressources (eau, énergie), génère des déchets et des rejets aqueux importants vers les stations d'épuration puis le milieu naturel. On ne saurait donc qu'inviter le voyageur en partance pour l'Algarve à une utilisation raisonnée des ressources.