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Monuments de la musique

Artistes de passage, natifs et adoptifs, musiciens et chanteurs, ont entonné la beauté de l’Hérault et forgé son identité culturelle. Parmi les poètes qui ont su mettre leur amour du territoire en musique, on peut citer les grands Georges Brassens et Manitas de Plata, tous deux nés à Sète, le célèbre Boby Lapointe de Pézenas, ou encore Juliette Gréco, icône de la chanson française qui a grandi à Montpellier. Au-delà de ces grandes célébrités, nombre de musiciens, chanteurs et groupes locaux animent la programmation locale, tout au long de l'année.

Instruments traditionnels

Le territoire est particulièrement tourné vers les instruments à vent. Le plus connu est possiblement le hautbois languedocien. Jusqu’à la Révolution, sa mélodie animait les cérémonies consulaires et les réjouissances populaires organisées d’Agde jusqu'à la vallée de l’Hérault. Après une brève disparition dans les années 70, l’instrument connaît un renouveau. Il est aujourd’hui visible dans de nombreux événements tels que les carnavals et les joutes languedociennes.

Un autre instrument typique du territoire est le fifre, une sorte de petite flûte traversière sur laquelle on peut jouer tous les styles de musique. Deux techniques de jeu, fournissant chacune un son différent, sont possibles : jouer comme sur une flûte traversière occidentale ou utiliser ses phalanges comme sur un instrument oriental.

Danses locales

Lors des férias et autres rassemblements taurins, il n’est pas rare de croiser des experts du flamenco et de la sévillane. Ces deux danses traditionnelles originaires d'Espagne viennent souvent animer les rues pendant des festivités. Pour les différencier, c’est très simple : le flamenco se danse seul, s’accompagne de claquements de mains et de pieds, tandis que la sévillane, plus joyeuse, se pratique à deux, à un ou plusieurs couples, en cercle ou en groupe.

Autre chorégraphie festive et populaire, la danse des treilles est pratiquée depuis la Renaissance par les corporations agricoles et paysannes de la zone viticole de Béziers, ou par des associations de différentes communes du territoire. Pour cette danse, on utilise des cerceaux garnis de rubans blancs et roses ou des treilles et pampres de vigne. Au son du hautbois, la chorégraphie représente les différentes saisons de la viticulture ainsi que la rencontre de jeunes gens jusqu'à l'union maritale sous les treilles. Cette danse s'admire encore dans de nombreuses festivités et se transmet de manière corporative ou familiale depuis le XVIe siècle.

Dans l’Hérault, et plus particulièrement à Montpellier, c’est la danse du chevalet (appelée aussi « jeu du chevalet ») qui s'est inscrite dans l’histoire locale. Élément important de la tradition, elle fait partie intégrante du patrimoine immatériel du Languedoc. Cette danse essentiellement carnavalesque, qui peut revêtir des tailles et des formes différentes selon les lieux où elle se pratique, est née au Moyen Âge. Si on ne connaît pas sa véritable origine, une légende lui est rattachée : elle raconte que les consuls de Montpellier, lassés de voir Pierre II d’Aragon se désintéresser de Marie de Montpellier, réussirent à introduire la conjointe dans le lit conjugal par une belle nuit de 1208 et que de cette soirée naquit Jacques d’Aragon. Après sa naissance, Pierre d’Aragon ramena sur son cheval Marie de Montpellier et l’enfant, de Mireval jusqu'à la ville de Montpellier. Arrivés en ville, les habitants fêtaient autant les époux et leur enfant que le cheval. Ils demandèrent au roi de garder la précieuse monture, droit qui leur fut accordé. L’animal vécut 20 ans et chaque année, il devenait le centre d’intérêt de grandes fêtes. On dansait autour de lui, festoyant en mémoire de la naissance de Jacques 1er. La danse du chevalet était née.

Théâtre et opéra

Si les artistes contemporains font vibrer avec talent les salles de spectacle de l’Hérault, il est un personnage qui, à l’évocation seule de son nom, est synonyme de théâtre : Molière. Après des débuts difficiles à la capitale, Jean-Baptiste Poquelin et sa troupe, l'Illustre Théâtre, décidèrent de se lancer dans une aventure provinciale afin de faire leurs premières armes. Entre 1647 et 1657, ces artistes ont sillonné le Languedoc, fait des rencontres qui ont permis d’observer les mœurs de l’époque et glané des informations qui ont intégré des pièces de l’auteur, notamment La Comtesse d’Escarbagnas et Monsieur de Pourceaugnac. Au cours de leur voyage, ils ont fait des arrêts à Carcassonne, Béziers, Narbonne, Montpellier, Nîmes et bien sûr Pézenas. Ce passage, la cité piscénoise le cultive avec passion depuis, citant le grand Marcel Pagnol : « Si Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris, Molière est né à Pézenas ». Elle organise chaque année une série d’événements en son honneur. Pendant son séjour dans le Languedoc, l’écrivain fait la connaissance de figures étonnantes qui le marquent comme le comte d’Aubijoux, Pierre Goudouli, Armand de Bourbon prince de Conti, le libertin Sarrasin, le poète d’Assoucy...

Autre grande figure du théâtre et plus récente (1912-1971), comment ne pas citer le Sétois Jean Vilar ? Comédien, acteur, metteur en scène et auteur, on lui doit notamment le désormais très célèbre festival d’Avignon.

Dans un autre genre, l’opéra a également toute sa place dans le Languedoc. Célébré par de nombreuses associations et écoles de musique, c’est à Montpellier qu’on trouve le plus grand représentant de l'ancienne région Languedoc-Roussillon en la matière : l’Opéra Orchestre national Montpellier/Occitanie. L’organisme est né en 2001, lors de la fusion de l’Opéra de Montpellier, un véritable centre de création et de production lyrique, avec l’Orchestre qui, à sa création en 1979, contribue à donner un nouvel élan à l’activité de l’opéra intra-muros en France et à l’étranger. Cet ensemble est aujourd’hui constitué de la salle Molière, la grande salle de l’Opéra Comédie, l’Opéra Berlioz et la Salle Pasteur au sein du Corum. Il peut ainsi accueillir près de 100 000 spectateurs chaque année. Afin de ne pas limiter cet univers à la préfecture héraultaise, un important réseau artistique et pédagogique a été tissé sur tout le territoire. L’Opéra et l’Orchestre y sont présents au fil des saisons musicales.

Salles de spectacle

Pour accueillir une multitude d'événements artistiques et culturels, le département a tout pour plaire aux artistes comme au public. Son offre varie du bar à spectacles au gigantesque zénith, en passant par les théâtres de poche et les monuments de portée internationale. En extérieur, dans des salles modernes ou dans des cadres grandioses datés de plusieurs siècles, la diversité des scènes permet d'exprimer toute une palette de talents créatifs devant un public de curieux toujours ravis de pouvoir profiter de la riche programmation du territoire. S’il est difficile de citer toutes ces salles de spectacle, une microscopique liste peut donner une bonne idée des nombreuses options offertes aux interprètes comme aux spectateurs : Zénith Sud de France à Lattes, Arènes de Béziers, Théâtre de la Mer à Sète ou Théâtre de Pézenas pour les plus grandioses. Les lieux confidentiels fleurissent aux quatre coins du département, dans les villes comme dans les campagnes.