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Mouettes en bord de mer © Liciaw - Shutterstock.com.jpg

Faune

Plus de 210 espèces d’oiseaux ont été recensées sur la petite île, nichée entre l’Europe et l’Afrique. Les espaces humides de l’Estany des Peix, de l’Estany Pudent et des marais salants ont favorisé la nidification d’une myriade d’espèces d’oiseaux. Intégrée au Réseau Natura 2000, l’île compte d’ailleurs plusieurs Zones de protection spéciale pour les oiseaux. C’est au sein des salines que l’on observe les plus beaux et les plus nombreux spécimens. Selon la nature de l’habitat, étang, bordure côtière, montagne ou rocher, on dénombre une belle variété d’animaux à plumes, des passereaux (fauvettes, chardonnerets, merles ou encore l’amusante huppe fasciée) aux échassiers (flamants roses, hérons, cigognes…), en passant par les rapaces (faucons et aigles) et tous les oiseaux aquatiques (pélicans, goélands, mouettes…). Les oiseaux migrateurs qui chaque année nidifient dans les lagunes du nord de l’île proviennent quant à eux d’Afrique ou d’Europe du Nord. Formentera se situe en effet sur l’un des principaux axes migratoires du monde.
En visite sur l’île, vous ne pourrez pas passer à côté des Sargantanes. Ce lézard autochtone est devenu l’emblème de Formentera. Sur les sacs, en porte-clés… Vous les retrouverez un peu partout dans les boutiques de souvenirs. Il s'agit d'une espèce protégée endémique des îles Pityuses dont les couleurs, sublimes, oscillent en fonction de son habitat, allant du bleu turquoise au vert étincelant. Plus de 30 sous-espèces ont été référencées sur Ibiza, Formentera et les îlots qui les entourent. Ces petites bébêtes se nourrissent en grande partie d’insectes et de pollen récolté dans les fleurs. Ils participent donc au processus de pollinisation ! Bon nombre de petits geckos se faufilent également sur les murs de l’île. Ils auraient été importés par l’homme.
La faune marine de la perle des Baléares n’est pas en reste. L’île est d’ailleurs réputée pour la beauté de ses fonds marins et sa visibilité exceptionnelle. Sa faune typiquement méditerranéenne aime se tapir dans les herbiers de posidonie où elle puise une nourriture abondante. Sous ses eaux, vous observerez des centaines de castagnoles noires présentes en Méditerranéen et dans l’Atlantique, poisson à la silhouette ovale, à la livrée noire et à la queue fourchue, mais aussi des sars communs, des barracudas, des murènes, des mérous, des rascasses rouges, des congres, des sérioles, des espèces typiques des plaines sablonneuses souterraines comme la raie, l’uranoscope, la pastenague et les grandes vives, ou encore des poulpes, calamars, seiches, hippocampes, et enfin d’innombrables crustacés.

Flore

Superficie modeste, faible relief et climat méditerranéen expliquent la nature très particulière de la flore de Formentera. Ses habitats sont multiples, des espaces côtiers aux milieux humides, en passant par les paysages rupestres et les zones forestières de La Mola et du Cap de Barbaria.
En forêt, le pin d’Alep (Pinus halepensis), de très petite taille par rapport à ceux qui prospèrent sur le reste de l’archipel, et le genévrier sabine (Juniperus sabina), un arbuste rustique odorant composé d’aiguilles et de baies violacées, dominent le couvert végétal.  Ces espèces se sont parfaitement adaptées au sol calcaire et sablonneux. Abondant, le bois de genévrier était d’ailleurs utilisé comme matériau de construction par les Formenterencs. A cela s’ajoutent des arbustes comme le genêt épineux ou encore le thym, très apprécié dans la cuisine méditerranéenne. Entre les clairières, au printemps, poussent quelques fragiles orchidées et autres plantes à bulbes. Les botanistes ont ainsi recensé dix-sept espèces autochtones d’orchidées sur l’île.
Depuis l’abandon de l’agriculture traditionnelle, les arbres fruitiers se sont multipliés sur les terrains cultivables. Parmi eux, le figuier, originaire d’Asie, est devenu l’un des symboles de Formentera. Dans une moindre mesure, on observe aussi des amandiers, des oliviers, des caroubiers et des citronniers. Les champs sont par ailleurs parsemés de jolies fleurs sauvages qui fleurissent au printemps (coquelicot, soucis, marguerites, glaïeuls…). Citons enfin le fameux figuier de barbarie, originaire du Mexique. Parfois appelé « cactus-raquette », il s’est lui aussi parfaitement acclimaté aux régions méditerranéennes.
La végétation dunaire se compose de graminées, de lotiers faux cytise (qui donne des fleurs jaunes au printemps), de panicaut maritime, de liseron des dunes ou encore de très beaux et odorants lis des mers. Sur les falaises maritimes s’accrochent la criste-marine (Crithmum maritimum), un endémisme vivace surnommé « fenouil marin » ou « perce-pierre », et l’abondant statice (Limonium algarvense). Pour terminer, parmi la vingtaine de plantes endémiques, on peut citer le Delphinium pentagynum, actuellement protégé. Il ne s’observe dans aucun autre endroit du monde.

La Posidonie, trésor des fonds marins

La Posidonia oceanica n'est pas une algue, mais une plante à fleurs. Il y a près de 100 millions d'années, elle s'est adaptée du milieu terrestre au milieu océanique. Endémique de la Méditerranée, elle forme ce que l'on appelle des « prairies » ou des « herbiers » de posidonie. Considérées comme de véritables « ingénieures d'écosystème », elles jouent un rôle écologique essentiel au sein du littoral méditerranéen. Si elles tapissent une bonne partie de la Méditerranée, les prairies de posidonie qui se concentrent dans la réserve naturelle de Ses Salines, entre Ibiza et Formentera, comptent parmi les mieux préservées. La posidonie est une source majeure d'oxygénation de l'eau, favorable à la biodiversité de son écosystème. On dit d'ailleurs qu'un mètre carré de posidonie produit plus d'oxygène qu'un mètre carré de forêt amazonienne !

Save Posidonia Project

L'Organisation des Nations Unies a proclamé 2017 « année internationale du tourisme durable pour le développement ». C'est dans ce contexte qu'est né le « Save Posidonia Project », un projet pionnier de micro-crowdfunding (financement participatif) destiné à la conservation de la Posidonie de Méditerranée au large de Formentera. Le principe est simple : chaque participant peut devenir le « parrain » d'un mètre carré ou plus de Posidonie (1 €/m²). Les fonds levés sont ensuite entièrement destinés à la préservation de cette flore si particulière et plus de 250 000 m² de posidonie ont déjà été parrainés (2021). Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet ou parrainer une parcelle de posidonie, rendez-vous sur  www.saveposidoniaproject.org.