shutterstock_672339703.jpg
shutterstock_1983037217.jpg

Géologie et reliefs

Le Morbihan fait partie du Massif armoricain, une ancienne chaîne de montagnes incluant la Bretagne, les îles Anglo-Normandes, l’ouest de la Normandie, l’ouest des Pays de la Loire et le département des Deux-Sèvres. Ce massif a été très affecté par l’érosion, créant des reliefs peu élevés, de vastes plaines et plateaux et des paysages vallonnés. Les Montagnes Noires sont l’une de ses deux lignes de crêtes en Bretagne. De ces monts granitiques formant une séparation avec les départements voisins, le Morbihan ne voit que le versant sud, avec un point culminant à la frontière du Finistère, au nord de la ville de Gourin, à 301 mètres d’altitude. Mais le plus haut sommet du département est la Calotte Saint-Joseph, à 292 mètres d’altitude, non loin de là. Si le nord du Morbihan, jusqu’aux landes de Lanvaux, propose des reliefs appréciables, le reste du territoire est très plat, en particulier près du littoral.

La roche caractéristique du Morbihan est le granit, dans lequel les mégalithes préhistoriques ont été taillés. On observe d’autres roches, parmi lesquelles le schiste bleu et le schiste vert, sur l’île de Groix. Cette île a aussi la rare particularité géologique d’héberger une plage convexe et mobile. Non seulement paradisiaque avec son sable blanc et sa forme surprenante, cette plage est un vrai témoin de l’évolution de nos paysages, puisqu’elle a bougé de plusieurs centaines de mètres en moins d’un siècle !

Les îles

Le golfe du Morbihan, la « Petite Mer » qui a donné son nom breton au département, s’étend sur une largeur de 20 kilomètres et est parsemé d’une quarantaine d’îles et îlots (leur nombre exact reste un sujet de discorde). Formé progressivement, ce mélange d’eau douce venue des rivières et d’eau salée venue de l’océan Atlantique, dont le niveau a progressivement monté, forme un décor unique. Il y a plusieurs millénaires, des habitants y vivaient dans les parties aujourd’hui immergées, comme en témoigne la présence de menhirs sous les eaux. Les actuelles îles du golfe seraient donc les parties toujours émergées d’anciennes collines. Les marais et vasières de ce paysage toujours changeant, soumis aux marées de l’océan Atlantique, sont propices à l’ostréiculture, l’observation des oiseaux et la pêche. L’Île aux Moines et l’Île d’Arz sont les plus grandes des îles du golfe du Morbihan et les plus peuplées. Nombre des petites îles sont aujourd’hui privatisées, les autres appartiennent au Domaine Public Maritime ou à des collectivités. Enfin, le golfe est délimité par deux presqu’îles : Quiberon à l’ouest, et Rhuys à l’est.

Mais le Morbihan compte quatre autres îles de belle envergure, toutes habitées. La plus grande des îles bretonnes est Belle-Île-en-Mer, avec ses 8 560 hectares et sa population passant de 5 000 âmes en hiver à 40 000 lorsque la saison touristique bat son plein ! Il faut dire que la belle porte bien son nom, avec sa nature préservée, ses dizaines de kilomètres de sentiers côtiers et de voies cyclables, ses 58 plages... À une douzaine de kilomètres au sud de Quiberon, elle a deux voisines à l’est, plus petites mais non moins charmantes : Houat et Hoëdic. Enfin, l’île de Groix, très appréciée, se dresse au large de Lorient.

Les terres

La superficie totale du département est de 682 300 hectares, ses forêts en occupant 16 %, principalement au nord et au centre. Si elles ont été largement réduites depuis l’époque médiévale, le Morbihan reste le département le plus boisé de la Bretagne. La forêt de Paimpont se situe entre le nord-est du Morbihan, l’Ille-et-Vilaine et les Côtes-d’Armor. On trouve aussi la forêt de Lanouée, deuxième plus grand massif de Bretagne, au nord du village de Josselin, et celle de Quénécan, partagée avec les Côtes-d’Armor, un site naturel préservé, habitat de dizaines d’espèces d’oiseaux. Les landes de Lanvaux, quant à elles, forment un joli écrin de verdure en plein cœur du territoire morbihannais, et permettent même de prendre un peu de hauteur (175 mètres d’altitude tout au plus) pour s’offrir de jolies vues sur le golfe !

Les terres du Morbihan sont par ailleurs occupées à 57 % par l’agriculture, une proportion moindre par rapport aux autres départements bretons. Le Morbihan est le premier producteur français de volailles, le deuxième pour les œufs, le troisième pour la viande bovine et le sixième pour le lait.

Les cours d’eau

Le Morbihan compte trois principales rivières, le Scorff, l’Oust et le Blavet, et de nombreux cours d’eau. On y observe aussi cette particularité géographique formée par les marées qui vident puis remplissent les estuaires des fleuves : la ria. La plus célèbre est la Ria d’Étel et sa petite maison de Nichtarguér. Mais on peut aussi découvrir la Ria de Pénerf, au sud de la presqu’île de Rhuys.

Intéressons-nous de plus près au Blavet, dont le nom breton, ar Blavezh, signifie « eau jaillissante, eau courante ». Long de 148,9 km, si son embouchure est à Lorient, il prend sa source bien plus haut, dans les Côtes-d’Armor. Il arrive dans le Morbihan au niveau du lac artificiel de Guerlédan, qu’il alimente grâce à un barrage. Puis, il traverse 28 écluses entre Pontivy et Hennebont. Cette partie du cours d’eau a été aménagée sur la décision de Napoléon Ier au XIXe siècle. Le canal du Blavet a depuis un rôle majeur dans la vie des locaux, en tant que source d’eau potable, de production d’électricité, et de voie navigable de près de 60 km.

Le climat

Un mot sur le climat, donc les Morbihannais sont si fiers ! Le territoire bénéficie du phénomène des microclimats, et les habitants ne s’y sont pas trompés, se concentrant dans les zones les plus clémentes (et les moins pluvieuses !), près du littoral. Ce climat tempéré océanique, relativement préservé du froid en hiver et des grosses chaleurs en été, peut rendre jaloux les autres départements bretons. Les précipitations s’abattent principalement sur les terres, des landes de Lanvaux aux Montagnes Noires du nord-ouest, dépassant les 1 300 mm par an, alors que Belle-Île-en-Mer approche juste les 700 mm. Celle-ci, comme les presqu’îles de Quiberon et de Rhuys, jouit d’un microclimat exceptionnel. L’ensoleillement est maximal de mai à octobre, et Lorient bénéficie notamment de plus de 2 000 heures de soleil par an, un record rare dans la moitié nord de la France !