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Des siècles vous contemplent !

Les époques carolingienne, romane et gothique ont laissé de somptueuses traces en Côte-d’Or, parfois même uniques au monde. Tout comme l’art cistercien créé par les moines. Outre leur splendides abbayes de Cîteaux et de Fontenay, notons par exemple celle de Sainte-Bénigne à Dijon qui abrite aujourd’hui le musée d’archéologie. Restaurée en 989 grâce à Guillaume de Volpiano (un italien arrivé de Cluny, à la fois architecte et homme de foi), elle se transforme alors en une église gigantesque prolongée par une rotonde de 3 étages avec plus de 100 colonnes. Citons aussi l’abbaye Sainte-Reine à Flavigny-sur-Ozerain et l’église Sainte-Vorles de Châtillon-sur-Seine. Du côté du gothique, figurent à Dijon la cathédrale Sainte-Bénigne, la Chartreuse de Champmol et l’église Notre-Dame. Plus loin, c’est Saint-Nicolas de Châtillon-sur-Seine, Saint-Genest de Flavigny-sur-Ozerain, l’abbaye de Sainte-Seine ou encore Auxonne. Hors cette architecture religieuse de premier ordre, le Moyen Age a vu aussi fleurir de superbes édifices. Ceux de Châteauneuf, La Rochepot, Mont-Saint-Jean, Thoizy-La-Berchère, Antigny-la-Ville, Montbard. Et bien sûr les fortifications de Semur-en-Auxois. Ensuite, sous la Renaissance, les maisons en bois apparaissent, ainsi que les hôtels en pierre et certains châteaux. Citons l’église Saint-Michel et le palais de justice de Dijon, la maison Philandrier à Châtillon-sur-Seine, l’hôtel de la Mare à Beaune, les maisons anciennes de Flavigny-sur-Ozerain et de Seurre, ou les châteaux de Bussy-le-Grand et d’Epoisses.

Les tuiles vernissées, un cadeau des ducs à la Bourgogne

Vient ensuite l’art classique, issu de Versailles, qui s’exprime à Dijon dans l’aménagement de la place Royale (l’actuelle place de la Libération), mais aussi dans la construction du palais des États de Bourgogne. C’est à cette époque régie par les Ducs qu’apparaissent bon nombre d’hôtels particuliers, encore visibles à Beaune et à Dijon. Surtout, c’est aussi sous cette ère qu’apparaissent les fameux toits ornés de motifs géométriques colorés qui, aujourd’hui encore, caractérisent l’architecture bourguignonne dans l’esprit de ceux qui la découvrent. Jaunes, vertes, rouges, noires, marrons et or, ces tuiles vernissées en terre cuite parent ainsi les toitures de nombreux bâtiments le long de la route des grands crus. Parmi elles, impossible de faire l’impasse sur l’Hôtel-Dieu des Hospices de Beaune. Il est connu dans le monde entier ! Mais parlons aussi de l’Hôtel de Vogüé et de la cathédrale Sainte-Bénigne de Dijon, du château de la Rochepot ou encore de l’Hôtel de ville de Meursault.

Un patrimoine mondial riche

La Bourgogne-Franche-Comté est la région française qui possède le plus de sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Deux d’entre eux se situent en Côte d’Or. L'abbaye de Fontenay, d’abord, qui n’est autre que la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde. Fondé en 1118 par saint-Bernard de Clairvaux, l’édifice a été classé Monument historique dès l’instauration de cette classification, c’est-à-dire en 1862. Plus au sud, le second site côte-d’orien classé jouit d’une réputation et d’un prestige qui s’étendent dans le monde entier : les climats du vignoble de Bourgogne. Rien à voir ici avec la météo : les climats de Bourgogne sont des parcelles de vignes précisément délimitées et ainsi nommées depuis des siècles. Chacun des 1 247 climats, pourtant situés les uns à côté des autres, produit un vin au goût unique, et cette étonnante mosaïque a donné naissance à un riche patrimoine qu’on peut découvrir du côté des Côtes de Beaune et de Nuits-Saint-Georges ainsi que dans les villages viticoles du Dijonnais jusqu’au sud de Beaune.

Pierres et lave de Bourgogne marquent la région

Premier bassin français d’extraction de pierre naturelle calcaire, la Bourgogne regroupe depuis longtemps tous les savoir-faire des métiers de la pierre et des roches ornementales. Qu’elles viennent (entre autres) des carrières d’Ampilly-le-Sec, de Coulmier-le-Sec ou de Magny-lès-Villers, ce sont au total quelques 83 variétés de pierres de Bourgogne qui sont référencées dans toute la région, réparties sur 5 bassins principaux dont ceux du Châtillonnais et de la Côte (entre Beaune et Dijon). Ces bassins ont fourni les matériaux qui, aujourd’hui, permettent au département de disposer d’un patrimoine particulièrement riche. Notamment l’abbaye de Fontenay, le château du Clos de Vougeot et son vieux village. La vieille ville de Beaune aussi, et les centres historiques de Nuits-Saint-Georges et de Gevrey-Chambertin. Sans oublier Pommard, Meursault, Chateauneuf-en-Auxois, Châtillon-sur-Seine et son musée ou encore la porte de la cité médiévale de Semur-en-Auxois. Enfin, ne manquez pas les nombreuses caves voutées que l’on peut visiter dans les villages viticoles. La plupart sont de magnifiques exemples de ces constructions d’antan qui faisaient appel à la pierre de Bourgogne.

Des sites parfois (très) surprenants

Créée en 1982, La Maison de l’Architecture de Bourgogne (MAB) est une association loi 1901 qui rassemble les acteurs de l’architecture et de la construction. Son objectif : faire connaitre la culture architecturale contemporaine au travers de visites, de conférences, d’expositions, de publications et de rencontres directement sur les sites concernés. Comme par exemple le « Fantastic Picnic » organisé en 2020. Ou quand la MAB a proposé au public de visiter l’étonnant Domaine de la Pierre Ronde, sur les bords du Lac de Chamboux à Saint-Martin-de-Mer, dans le Morvan côte-d’orien. En 2016, Yannick Boisfard et Gaëlle Lajugée ont lancé un financement participatif sur internet pour créer un village autour de l'univers de Tolkien. Avec succès, puisque, sur 25 ha, ce village absolument incroyable propose désormais des hébergements dans des maisons de hobbits, d’elfes et de magiciens. Celles et ceux qui l’ont construit venaient donc, ce jour-là, livrer les secrets de leur folle aventure aux curieux. Tout près de là, à Saulieu, la Maison Bandelier d’André Wogenscky met, quant à elle, à l’honneur la première réalisation de l’architecte qui fut le premier collaborateur de Le Corbusier. Ou quand, chargée d’une belle et riche histoire, la Côte-d’Or sait aussi être terre d’avant-garde !