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Peinture, sculpture, photographie… des légendes sont nées ici

De nombreuses légendes des arts sont nées en terres bourguignonnes. Ainsi, c’est à Tournus que le peintre Jean-Baptiste Greuze a vu le jour en 1725. Trois de ses tableaux se trouvent au Louvre et, si sa réputation a de loin dépassé les frontières de la région, Jean-Baptiste Greuze est considéré comme le « Père » de sa ville d’origine, Tournus étant désormais surnommée « la cité de Greuze ». Un musée lui est d’ailleurs consacré. Hippolyte Michaud, lui, est né en 1823 à Beaune. Elève à l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon, il sera nommé conservateur de celui de sa ville natale en 1864. On peut voir nombre de ses œuvres dans le musée qu’il dirigea, mais aussi au musée Magnin et à celui des Beaux-Arts de Dijon. Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823) est né à Cluny. Réputé pour ses nus et ses scènes mythologiques, il l’est aussi pour ses portraits de Joséphine de Beauharnais et de Talleyrand. Né en 1765 à Chalon-sur-Saône, Joseph-Nicéphore Niépce est célèbre pour être l’inventeur de la photographie. Aujourd’hui, le beau musée de la photographie qui porte son nom est un haut lieu de la vie culturelle chalonnaise. Et la maison qu’il habitait à Saint-Loup-de-Varennes (où il est mort en 1833) est elle aussi devenue musée de la photo. Le fameux sculpteur Hippolyte Moreau (1832-1926), quant à lui, est né à Dijon. La majorité de son œuvre est conservée au Musée des Beaux-Arts de la ville. Autre Dijonnais célèbre, et non des moindres, Gustave Eiffel (1832-1923) vécut une bonne partie de son enfance au château du Castel (devenu le lycée Le Castel). Après avoir travaillé aux Forges de Châtillon-sur-Seine, il fait la rencontre de Charles Nepveu, un entrepreneur parisien spécialisé dans la construction métallique. Une rencontre décisive qui nous offrira notamment la Tour Eiffel. Et la statue de la Liberté de New York. Citons encore François Pompon (1855-1933), natif de Saulieu, mais on y reviendra ! Enfin, beaucoup plus proche de nous, le peintre et sculpteur d’origine chinoise Yan Pei-Ming (né à Shanghai en 1958) vit à Dijon depuis plus de 40 ans. Le Musée des Beaux-Arts lui a d’ailleurs consacré une grande exposition lors de sa réouverture en 2019.

Des musées incontournables, souvent uniques en Europe !

Parmi la centaine de musées référencés dans la région, certains sont absolument immanquables. Impossible d’être exhaustif, mais outre les très beaux Musées des Beaux-Arts de Dijon et de Beaune qu’on vient d'évoquer, citons – toujours à Dijon – le Musée d’art sacré et le Musée d’archéologie. En Côte-d’Or aussi, ne manquez pas le Musée du pays châtillonnais, situé dans l’ancienne abbaye Notre-Dame de Châtillon-sur-Seine. S’y trouve l’une des plus belles collections issues des époques celtique et gallo-romaine en France. Avec, à la clé, une pièce extraordinaire : le trésor de Vix, découvert en 1953 au pied du mont Lassois. Ce trésor se compose entre autres du plus grand vase connu à ce jour : 208 kg, 1,64 m de haut, 1,27 m de diamètre. A Montbard un détour s’impose au Musée et au Parc Buffon, dédié au grand naturaliste du XVIIIe siècle né ici et qui influença plusieurs générations de scientifiques (de Lamarck à Darwin). Aménagés par lui-même, le parc et ses 14 terrasses sont intimement liés à l'histoire du château des ducs de Bourgogne sur lequel il est construit, et c’est ici qu’il écrivit une très large partie des 36 tomes de son Histoire naturelle. En 2022, le Musée a été entièrement réaménagé sur deux niveaux, et c'est un nouveau parcours de visite qui est désormais proposé. Du côté de l’Yonne, les Musées de Sens et le Musée de l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre sont eux aussi incontournables. Sous l’appellation « Musées de Sens » sont rassemblés tous les chefs-d’œuvre historiques de la ville qui se visitent en même temps : accolés à la cathédrale et à son inestimable trésor, vous y découvrirez le palais synodal (XIIIe siècle, restauré par Viollet-le-Duc), le palais des Archevêques (XVIe et XVIIIe siècles) et l’Orangerie de 1684. Les collections préhistoriques, protohistoriques et gallo-romaines, de même que les sculptures et peintures datant du XVe au XXe siècle, valent particulièrement le détour. On peut y voir des œuvres de Brugel, Boudin, Watteau, Rodin, ainsi qu’un ensemble unique de meubles de Raymond Subes et des céramiques de Jean Mayodon. A l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre, ne manquez pas le bijou du patrimoine français qu’elle recèle : sa crypte. Édifiée à partir de 841, cette église souterraine abrite les plus anciennes peintures murales carolingiennes de France. Quant au Musée d’art et d’histoire implanté dans l’abbaye, il retrace toute l’histoire de la région auxerroise depuis la Préhistoire jusqu’au Moyen Age. Dans la Nièvre, le Musée de la Faïence et des Beaux-Arts de Nevers est situé dans un jardin occupant l’espace de l’ancien cloître de l’abbaye Notre-Dame, il bénéficie d’une collection de 400 pièces de faïences de Nevers de la fin du XVIe à l’orée du XXe siècle. Une salle est également consacrée aux figurines émaillées, appelées verre filé dit « de Nevers ». Un ensemble unique en Europe ! Enfin, du côté de la Saône-et-Loire, outre le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, zoom sur le Musée des Ursulines de Mâcon qui propose un espace consacré à l’illustre natif de la ville, Alphonse de Lamartine. Quant à ceux (nombreux) de l’Autunois, ils valent aussi qu’on s’y arrête. A Autun, d’abord, courez visiter le Musée Rolin installé dans la maison natale de Nicolas Rolin, chancelier des ducs de Bourgogne et fondateur des Hospices de Beaune. Les collections archéologiques montrent le passé gallo-romain de la ville, et l’on peut également admirer des œuvres du Moyen Age ainsi que d’importants tableaux du XVIIe au XXe signés (notamment) Brugel, Le Nain, Vernet, Dubuffet, Miró, et Alechinsky… Quant à Bibracte, ce site archéologique unique en son genre profite du label « Grand Site de France ». Ou comment, sur le Mont Beuvray, en plein parc du Morvan, découvrir la richesse de la civilisation celtique des IIe et Ier siècles av. J.-C. Avec un riche musée sur la vie gauloise.

Un paradis pour les arts nouveau, moderne et contemporain !

Si le sculpteur animalier François Pompon (natif de Saulieu) figure en tête de file, l’Art nouveau n’a pas manqué de laisser de solides traces en Bourgogne, avant que ne s’y installe l’art moderne, puis contemporain. Tout particulièrement dans l’Yonne, devenu un haut lieu pour des artistes qui y trouvent à la fois l’espace nécessaire à l’acte créateur, le calme indispensable à son émergence, mais aussi la proximité avec Paris. L’un des beaux exemples est sans doute la Métairie Bruyère à Parly, non loin de Toucy. Un centre d’art dédié aux arts graphiques et à l’imprimerie. C’est ici notamment qu’ont été réalisées des estampes d’Alechinsky, de Soulages, de Texier. Dans le village de Noyers-sur-Serein, deux passionnants musées vous attendent. Dans une bâtisse du XVe sur la place de l’Hôtel de Ville que se situe la Maison du schématisme, un mouvement d’avant-garde né à l’aube des années 60. Dans un beau bâtiment du XVIIe siècle, le Musée des arts naïfs et populaires abrite, quant à lui, les curiosités qu’un humaniste offrit au XIXe siècle à la ville, mais aussi une exceptionnelle collection d’œuvres d’art naïf venue du peintre Jacques Yankel. Et des objets d’art populaire d’Europe du Sud, d’Asie et d’Amérique latine. A La Fabuloserie, à Dicy, plus de 1 000 œuvres créées par des autodidactes sont exposées en un parcours aussi vaste qu'original et ludique. Un lieu si anti-institutionnel que le peintre Jean Dubuffet le qualifia « d’anti-Beaubourg décentralisé », et de « puissante citadelle du marginal ». Le « jardin habité » compte notamment l’un des joyaux internationalement reconnus de l’art brut : le Manège de Petit Pierre. Enfin, en Puisaye, n’hésitez pas à passer par le château de Ratilly qui, à Treigny, propose toute l’année expositions et concerts. Et, plus au nord, par Fontenoy afin d’y visiter le Centre Régional d’Art Contemporain du Tremblay qui présente chaque année des expositions temporaires d'art contemporain. Originaire d’Auxerre où il est né en 1920, Fernand Rolland fonda ce centre avec Jean-Louis Vetter à la fin des années 50. Alechinsky, Poliakoff, Niki de Saint Phalle, Soulages, Dubuffet sont venus y exposer. Mais le reste de la Bourgogne n’est évidemment pas en reste. Revenons, par exemple, au célèbre sculpteur animalier François Pompon, auteur de très nombreuses œuvres dont le très célèbre Ours blanc, communément appelé « Ours Pompon ». Un Musée François Pompon lui est consacré dans sa ville natale, Saulieu, et une reproduction de son Ours est visible à l’entrée de la ville ainsi qu’au Jardin Darcy de Dijon. Dijon où Le Consortium fait rayonner l’art contemporain sur toute la Côte-d’Or. Au fil du temps, cette association a su se constituer une collection de premier ordre qui s’est invitée dans des musées prestigieux européens (du Centre Pompidou jusqu’à Séville). Parlons aussi de L’Usine, de l’Espace autogéré des Tanneries (une ancienne usine devenue squat d’artistes) à Dijon, ou encore de La Porcherie à Ménetreux-le-Pitois, un lieu d’exposition et d’expérimentation d’art contemporain. Et, bien sûr, d’Art’Planète à Nuits-Saint-Georges : un festival d’art contemporain et d’art brut. Du côté de la Saône-et-Loire, outre les centres équivalents, citons la très prisée biennale d’art contemporain sacré d’Autun qui se déroule chaque année en juillet, et rivalise avec celles de Mâcon, de Marcigny ou encore de Nolay. Sans parler de celles situées dans la Côte-d’Or voisine, à Dijon et à Saulieu, notamment. Enfin, dans la Nièvre morvandelle, on s’arrêtera notamment à Corbigny où l’abbaye Saint-Léonard s’est transformée en un lieu de création artistique : l’Abéicité se veut un centre d’arts pluriels avec résidences d’artistes, expositions et salle de concert.