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Partout, des siècles d’Histoire vous contemplent !

On l’a déjà dit : les époques carolingienne, romane et gothique ont laissé de somptueuses traces dans la région, parfois même uniques au monde. Ainsi, la crypte de Saint-Germain-d’Auxerre compte parmi les chefs-d’œuvre de l’art carolingien les plus connus sur la planète. Notons aussi Sainte-Bénigne-de-Dijon, l’abbaye Sainte-Reine à Flavigny-sur-Ozerain et les églises de Tournus et Sainte-Vorles de Châtillon-sur-Seine. L’église Saint-Étienne de Nevers est, quant à elle, un modèle de l’architecture romane, l’un des monuments « les plus parfaits que le XIe siècle ait laissés à la France » selon Viollet-Le-Duc. Du côté du gothique, figurent – dans l’Yonne – les cathédrales Saint-Etienne d’Auxerre et de Sens, l’abbaye Saint-Germain et l’église Saint-Pierre d’Auxerre, Notre-Dame de Tonnerre, ou encore celles de Villeneuve-sur-Yonne, de Chablis, de Saint-Bris-le-Vineux ou celle de Montréal. En Côte-d’Or, ce sont les cathédrales Sainte-Bénigne, la Chartreuse de Champmol et l’église Notre-Dame de Dijon, mais aussi Saint-Nicolas de Châtillon-sur-Seine, Saint-Genest de Flavigny-sur-Ozerain, Sainte-Seine-l’Abbaye, Semur-en-Auxois, Seurre ou Auxonne. En Saône-et-Loire, on ne manquera pas la cathédrale Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône et les églises de Cluny et de Cuisery, sans oublier les fresques de la Clayette et de Paray-le-Monial. Enfin, dans la Nièvre, la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte qui domine Nevers est, elle aussi, un superbe exemple de l’art gothique, à l’instar de la collégiale Saint-Martin ancrée au cœur du vieux Clamecy. Mais, hors cette architecture religieuse de premier ordre, le Moyen Age a vu aussi fleurir de superbes édifices. Toujours dans la Nièvre, notons les ruines médiévales du château de Passy-les-Tours. Dans l’Yonne, celle de Villeneuve-sur-Yonne, ainsi que les châteaux de Chastellux-sur-Cure et de Druyes-les-Belles-Fontaines. En Côte-d’Or, ceux de Châteauneuf, La Rochepot, Mont-Saint-Jean, Thoizy-La-Berchère, Antigny-la-Ville, Montbard. Et bien sûr les fortifications de Semur-en-Auxois ! Enfin, en Saône-et-Loire, celles de Berzé-le-Châtel illustrent parfaitement l’architecture féodale. Ensuite, sous la Renaissance, les maisons en bois apparaissent, ainsi que les hôtels en pierre et certains châteaux comme ceux d’Ancy-le-Franc et de Tanlay (dans l’Yonne). Parmi les fleurons de cette architecture, le département peut aussi s’enorgueillir de son palais archiépiscopal de Sens, ou encore des maisons anciennes de Joigny, d’Auxerre, de Sens et de Noyers. En Côte-d’Or, citons l’église Saint-Michel et le palais de justice de Dijon, la maison Philandrier à Châtillon-sur-Seine, l’hôtel de la Mare à Beaune, les maisons anciennes de Flavigny-sur-Ozerain et de Seurre ou les châteaux de Bussy-le-Grand et d’Epoisses. Et, dans la Nièvre, le magnifique palais ducal de Nevers : le premier château Renaissance de la longue liste des châteaux de la Loire.

Les tuiles vernissées, un cadeau des ducs à la Bourgogne

Vient ensuite l’art classique, issu de Versailles, qui s’exprime à Dijon dans l’aménagement de la place Royale (l’actuelle place de la Libération) mais aussi dans la construction du palais des Etats de Bourgogne. C’est à cette époque régie par les Ducs qu’apparaissent bon nombre d’hôtels particuliers, encore visibles dans toutes les grandes villes de la région. Surtout, c’est aussi sous cette ère qu’apparaissent les fameux toits ornés de motifs géométriques colorés qui, aujourd’hui encore, caractérisent l’architecture bourguignonne dans l’esprit de ceux qui la découvrent. Jaunes, vertes, rouges, noires, marron et or, ces tuiles vernissées en terre cuite parent ainsi les toitures de nombreux bâtiments le long de la route des grands crus, de Dijon à Meursault, de Beaune à la Rochepot. Parmi elles, impossible de faire l’impasse sur l’hôtel-Dieu de Beaune bien sûr. Ni sur l’hôtel de Vogüé et la cathédrale Sainte-Bénigne à Dijon, le château de la Rochepot ou encore l’hôtel de ville de Meursault.

Un patrimoine mondial particulièrement riche

Le saviez-vous ? La Bourgogne est la région française qui possède le plus de sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Pas moins de 10 si l’on englobe ceux situés en Franche-Comté, 5 dans la seule Bourgogne. Commençons par léglise et le prieuré de La Charité-sur-Loire, inscrite au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Depuis le clocher des Bertranges, on peut admirer les dentelures brun rosé du portail du prieuré restauré en 2012. Sur la place Sainte-Croix, c’est-à-dire sur les lieux mêmes de l’ancienne chapelle paroissiale et de son cimetière, des habitations ont pris place, transformant ce site en un lieu unique et fascinant. L’ancien y côtoie le contemporain dans une si parfaite harmonie qu’elle a permis à La Charité de recevoir aussi le label « Ville d’Art et d’Histoire ». L'abbaye de Fontenay, en Côte-d’Or, est la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde. Fondé en 1118 par saint Bernard de Clairvaux, l’édifice a été classé Monument historique dès l’instauration de cette classification, en 1862. Plus au sud, la Côte-d’Or dispose d’un deuxième site classé au Patrimoine mondial de l'Humanité. Un site dont la réputation et le prestige s’étendent eux aussi dans le monde entier : les climats du vignoble de Bourgogne. Rien à voir ici avec la météo : les climats de Bourgogne sont des parcelles de vignes précisément délimitées et ainsi nommées depuis des siècles. Chacun des 1 247 climats, pourtant situés les uns à côté des autres, produit un vin au goût unique, et cette étonnante mosaïque a donné aussi naissance à un riche patrimoine qu’on peut découvrir du côté des côtes de Beaune et de Nuits-Saint-Georges ainsi que dans les villages viticoles du Dijonnais jusqu’au sud de Beaune. Enfin, dans le Morvan icaunais, Asquins a vu son église classée depuis 1998 au titre (comme pour l’église de La Charité) des Chemins de Compostelle. Et pour cause, l’église Saint-Jacques-le-Majeur (ses reliques de Saint-Jacques et ses fresques murales datées du XVIe siècle) était, il y a quelque 1 000 ans, le point de départ de l’un des 4 grands chemins menant jusqu’à Compostelle. En outre, cette église offre aux visiteurs une vue panoramique sur l’autre site icaunais classé : la basilique de Vézelay et sa colline éternelle. Monument de la chrétienté, chef d’œuvre de l’art roman restauré par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, le village vaut aussi par ses maisons moyenâgeuses. Sans parler des paysages inoubliables qu’il surplombe avec majesté.

Pierres et lave de Bourgogne marquent la région

Premier bassin français d’extraction de pierre naturelle calcaire, la Bourgogne regroupe depuis longtemps tous les savoir-faire des métiers de la pierre et des roches ornementales. Qu’elles viennent (entre autres) des carrières de Massangis, d’Ampilly, de Coulmier, de Lanvigny ou de Magny, ce sont au total quelque 83 variétés de pierres de Bourgogne qui sont référencées, réparties sur 5 bassins principaux : ceux du Tonnerrois, du Nivernais, du Mâconnais, du Châtillonnais, et de la Côte (entre Beaune et Dijon). Tous ces bassins ont fourni les matériaux qui, aujourd’hui, permettent à la Bourgogne de disposer d’un patrimoine particulièrement riche. Impossible de tous les citer, mais en Côte d’Or, citons l’abbaye de Fontenay, le château du Clos-Vougeot et son vieux village ainsi que ceux de Gevrey-Chambertin. La vieille ville de Beaune aussi, et le centre de Nuits-Saint-Georges. Pommard, Meursault, Châteauneuf-en-Auxois, Châtillon-sur-Seine et son musée, ou encore la porte de la cité médiévale de Semur-en-Auxois. En Saône-et-Loire, ne manquez pas Cluny et Brancion, les roches de Solutré et de Vergisson, la Chapelle aux Moines à Berzé-la-Ville, le beau village de Semur-en-Brionnais et le Mont Saint-Vincent. Dans la Nièvre, pleins feux sur les remparts et le Palais Ducal de Nevers, mais aussi sur les villes de Clamecy, Donzy et Prémery. Dans l’Yonne, le bâtiment de la Poste d’Auxerre est un bel exemple, mais bien sûr on citera aussi Noyers, Montréal, les châteaux de Tanlay et d’Ancy-le-Franc, les vieilles villes de Sens et de Joigny. Enfin, n’oublions pas les nombreuses caves voûtées que l’on peut visiter dans les villages viticoles de la région. La plupart sont de magnifiques exemples de ces constructions d’antan qui faisaient appel à la pierre de Bourgogne.

Des sites parfois novateurs et (très) surprenants

Créée en 1982, la Maison de l’Architecture de Bourgogne (MAB) est une association loi 1901 qui rassemble les acteurs de l’architecture et de la construction. Son objectif : faire connaître la culture architecturale contemporaine en Bourgogne au travers de visites, de conférences, d’expositions, de publications et de rencontres directement sur les sites concernés. Comme par exemple le « Fantastic Picnic » organisé en 2020. Lors de ce pique-nique riche en découvertes, la MAB a proposé au public de visiter l’étonnant Domaine de la Pierre Ronde, sur les bords du Lac de Chamboux (l’un des 6 grands lacs du Parc du Morvan), à Saint-Martin-de-Mer (Côte-d’Or). En 2016, Yannick Boisfard et Gaëlle Lajugée ont lancé un financement participatif sur internet pour créer un village autour de l'univers de Tolkien. Avec succès, puisque, sur 25 ha, ce village absolument incroyable propose désormais des hébergements dans des maisons de Hobbits, d’elfes et de magiciens. Celles et ceux qui l’ont construit venaient donc, ce jour-là, livrer les secrets de leur folle aventure aux plus curieux. Mais, hors l’atypique, la MAB met aussi en lumière d’autres lieux remarquables. Comme le Carmel de la Paix, à Mazille. Lorsque la Communauté du Carmel de Chalon-sur-Saône s’adresse, en 1967, à l’architecte José-Luis Sert (une éminente figure du Mouvement moderne) celui-ci vient d’achever la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Ici, il érigera un village de béton brut, réduit à l’essentiel, autour d’un jardin claustral. Quant à la Maison Bandelier d’André Wogenscky à Saulieu, elle met à l’honneur la première réalisation de l’architecte qui fut le premier collaborateur de Le Corbusier. Ou quand la Bourgogne est aussi terre d’avant-garde.