Si la présence de la verdure à Papeete, la qualité des paysages de Tahiti, la propreté de son lagon, en comparaison avec l'environnement métropolitain, subjuguent toujours le citadin de métropole ou d'ailleurs, préparez-vous à un choc encore plus grand en arrivant à Moorea. Ne vous laissez pas retenir par les lumières de Papeete, les mêmes lumières que toutes les villes du monde, quittez les bruits et les odeurs de la capitale, et évadez-vous vers l'île magique : rejoignez la fascinante nature sauvage et préservée de Moorea, ses pics verticaux qui se reflètent dans le lagon transparent, le long duquel s'étirent des plages magnifiques.

Moorea est, pour la facilité et le faible coût des transports depuis Tahiti, ainsi que pour l'offre hôtelière de qualité, une étape particulièrement recommandée d'un séjour en Polynésie française. Elle dégage un air de vacances qui fait du bien !

Une échappatoire à Papeete

Très bien reliée à Papeete par des catamarans rapides, modernes et confortables, Moorea est accessible, à portée de main, à peine 20 km, soit une demi-heure de bateau.

A l'approche de Vaiare, on prend conscience de l'imposante masse du mont Tohiea (1 207 m), recouvert de verdure, qui semble s'élever toujours plus haut jusqu'à vous donner un torticolis.

Moorea a la forme d'un trident triangulaire, de base pointue orientée au sud, les deux baies de la côte septentrionale (Cook et Opunohu) faisant office d'échancrures du trident. Huit profondes vallées lui valent aussi le surnom de Pieuvre (Fee) ou île aux Huit Radiations. Le quai de Vaiare, situé vers la pointe Sud, accueille toutes les liaisons maritimes en provenance de Tahiti. Il est le théâtre d'une agitation (toute relative) faisant intervenir familles en 4x4 et bus des hôtels à chaque arrivée. Il suffit de lever les yeux pour y échapper en admirant la montagne vierge de toute habitation, dont les élancées harmonieuses sont tapissées d'une couverture végétale exubérante, décrivant tout un camaïeu de verts.

Une nature préservée

Le tour de l'île peut commencer. L'unique route, dégagée, donne l'impression de traverser un jardin, tant elle est bordée de pelouses et de cocotiers. De charmantes maisonnettes au toit de pandanus sont disposées au bord de la route ou du lagon.

La municipalité a pris le soin d'enterrer toutes les lignes électriques, et ce, depuis l'arrivée de la fée Electricité. Sur la route, le voyageur sent les doux effluves des fleurs de tiaré, d'hibiscus, de frangipaniers qui égayent le bord de la route ; des embruns salés, l'air pur... respirez ! Installez-vous au bord de l'eau, sentez la finesse du sable chaud couler entre vos doigts, écoutez le roulement des vagues se briser sur la barrière de corail puis s'échouer sur la plage. Tâtez l'eau à 29 °C, observez d'ores et déjà la multitude de poissons multicolores qui tournent autour de vous alors que vous n'êtes qu'à 2 m du bord. Papillons, cochers et trompettes seront les premiers à vous rejoindre, mais tant d'autres sont à découvrir, même pour le plongeur inexpérimenté.

Ce premier contact avec la nature des îles donne une idée de ce que la nature encore vierge peut procurer, une idée de l'attachement viscéral des Polynésiens à celle-ci, dont ils sont issus. La ville, que l'on a quittée il y a si peu de temps, n'est pas le terreau du Polynésien, mais le fruit de l'exode rural (ou îlien), qui a débuté des îles les plus éloignées.

Nous ne sommes encore qu'à quelques minutes de la capitale, mais déjà le dépaysement est très grand...

Une histoire liée à celle de Tahiti

Apparue il y a 3 millions d'années sous la forme d'un volcan dont on distingue encore nettement la forme du cratère, Moorea a été colonisée par les premiers voyageurs polynésiens vers l'an 900.

Les plus anciens marae, notamment celui d'Umarea à Afareaitu, révèlent cette présence historique. De nombreux marae sont par ailleurs encore visibles dans la vallée d'Opunohu.

D'abord appelée O Eimeo Nui, le nom de l'île est devenu Moorea à la suite d'une des légendes les plus couramment entendues. Selon cette dernière, un gigantesque lézard (moo) jaune (rearea) aurait ouvert de deux coups de queue les baies d'Opunohu et de Cook.

Les premières découvertes de l'île furent entreprises successivement en 1767 par Samuel Wallis, puis en 1768 par Louis-Antoine de Bougainville, et en 1769 par James Cook. Mais Moorea étant plus petite que son île soeur, elle fut longtemps délaissée pour Tahiti. Pourtant c'est à Papetoai que la London Missionary Society, LMS, organisme protestant, s'établira pour évangéliser les îles. C'est d'ailleurs dans ce petit village que subsiste la plus ancienne construction européenne de Polynésie : la petite église octogonale de Papetoai, datant de 1827.

Tout le christianisme des îles de la Société puise ses racines sur cette île. Pomaré II, exilé à Moorea, s'y convertit et, reprenant ensuite le pouvoir à Tahiti, apporta en 1815 cette nouvelle religion.

La ferveur chrétienne, toujours très présente de nos jours, s'est paradoxalement développée dans ce siècle de malheurs pour les Polynésiens qui virent leur population presque disparaître avec l'apport européen des armes, des maladies et de l'alcool. En 1860, Moorea ne comptait plus que 1 000 habitants.

En 1964, le Club Méditerranée, aujourd'hui fermé, ouvrait ses portes. Depuis, les hôtels se sont multipliés, mais l'île a su garder son authenticité : pas de bétonnage, et des constructions relativement intégrées au paysage.

En 1990, Moorea comptait environ 3 000 habitants. Mais de nombreux habitants de Tahiti ont commencé à fuir la grande ville de Papeete, pour s'y installer, quitte à prendre le bateau tous les jours pour se rendre en centre-ville. Après tout, une demi-heure de catamaran vaut bien une demi-heure d'embouteillages ! La population a explosé depuis, avec l'essor du tourisme. En 2018, l'île compte 17 463 habitants (17 816 si l'on ajoute la petite île de Maiao, administrativement rattachée à Moorea).

Après le coprah et la vanille, l'île tire aujourd'hui sa richesse des ananas (il y a même une usine de jus de fruits digne de ce nom à Papetoai) et bien sûr du tourisme.

Un rythme plus cool

Deuxième île de Polynésie après Tahiti, Moorea est plus qu'une île où les citadins partent en week-end. Avec une circonférence de 60 km, une journée suffit pour visiter Moorea... Mais on y resterait bien plus longtemps ! Entre l'escalade vertigineuse du Rotui (899 m), du Tohiea (1 207 m) ou encore de Mouaputa (830 m), la montagne percée et sacrée, entre les magnifiques plages de Temae, de Haapiti, le Belvédère et les cascades d'Afareaitu, le choix est difficile. Le secteur le plus touristique est celui de Hauru Haapiti, qui regroupe les plus grands hôtels. Ce n'est pas un hasard : non seulement les deux plus beaux motus s'y trouvent, mais cette pointe jouit d'un microclimat qui garantit l'absence de pluie. Du moins, s'il y pleut, il pleut partout dans l'île.

Si proche de Papeete, le rythme de vie y est cependant nettement moins stressant : Moorea a su garder la vie tranquille et douce propre aux îles du Pacifique Sud. La vie s'organise autour de la route : snacks, vente de fruits et légumes, commerces. La nuit venue, la télévision et Internet ont fait leur oeuvre et les noctambules trouveront plutôt leur bonheur à Papeete. Préférez, si cela se montre possible, la fête entre amis, avec ukulélés et Hinano à la clé...

Se loger

L'hôtellerie se concentre essentiellement sur deux secteurs de l'île : la pointe Hauru Haapiti jusqu'au village de Haapiti, et la baie de Cook.

La gamme est très variée, Moorea disposant de la meilleure offre pour la petite hôtellerie en Polynésie.

Se restaurer

Vous n'aurez jamais faim à Moorea. Pizzerias, snacks, glaciers, pâtisseries, cuisine française, tahitienne, chinoise, burger-frites, grandes tables et petits restaurants sont à la disposition des voyageurs à toute heure et pour toutes les bourses. Tous les grands hôtels disposent d'un ou plusieurs restaurants-buffets, mais choisissez plutôt un petit restaurant (bien et pas trop cher), où vous pourrez manger les pieds dans le sable, en écoutant le clapotis des vagues du lagon... Pour une petite faim, vous trouverez des snacks un peu partout, surtout dans les secteurs touristiques de Haapiti, Hauru et la baie de Cook.

Sortir

La vie nocturne des îles est toujours beaucoup plus calme que celle de la ville.

Vous pourrez ainsi vous délasser aux bars des grands hôtels et profiter des lieux de danse ouverts le week-end. Vous pourrez aussi profiter des spectacles de chant et danse donnés dans les grands hôtels. Le Tiki Village est certainement l'un des meilleurs spectacles permanents traditionnels du Territoire.

Se déplacer à Moorea

La façon la plus simple de découvrir l'île dans son ensemble en une journée est d'en faire le tour en scooter ou en voiture (60 km). Le PK (point kilométrique) 0 est situé à l'aéroport, la route s'étend jusqu'au PK 35 le long de la côte sud ; le point de rencontre se situe grosso modo au niveau du Tiki Village. Toute l'île est à priori ponctuée de ces PK (bornes en pierre en forme de l'île) mais certains sont bien cachés, voire absents.

Les tours de l'île en minibus vous emmènent dans des galeries d'art et des shoppings, avec un ou deux arrêts photos ; les safaris 4x4 gagnent en général le cratère, le belvédère, la Montagne magique et la plantation de fruits.

De nombreux parcours permettent aux randonneurs de découvrir les montagnes de Moorea. Il faut vraiment s'immerger dans l'intérieur de l'île pour en découvrir le coeur. A faire : la traversée Vaiare-PaoPao, le spectaculaire col des Trois Cocotiers (1h à 1h30 de balade familiale à partir du Belvédère), l'ascension du mont Rotui (899 m, pour très bon marcheur, montée abrupte pendant 4h environ et sentier vertigineux), de la montagne percée Mou'a Puta (830 m, sentier menant aux deux cascades d'Afareaitu, on atteint la plateforme après 2h d'escalade, puis 1h sur la crête, dernier passage en rappel), ou du Tohiea (1 207 m)...

Shopping

Les habitants de l'île ont su exploiter les richesses de leur culture en les mettant à la disposition des consommateurs : perles noires, paréos, umete, toiles, etc.

Moorea est facilement approvisionnée grâce à la proximité de Tahiti. Les prix n'y sont qu'un petit peu plus cher (c'est-à-dire de toute manière très élevés).

Nous ne sommes pas au paradis de la consommation, mais vous trouverez néanmoins plusieurs magasins assortis en alimentation et fournitures diverses : le plus grand étant le supermarché Champion, à côté du quai de Vaiare, joliment décoré et bien approvisionné.

À Maharepa se trouve un centre commercial avec laverie, librairie, pâtisserie et divers autres commerces.

À Hauru, vous trouverez des magasins de perle et tabac-presse, face à l'ancien Club Med : c'est le Petit Village, où l'on trouve aussi une banque, un centre commercial, des agences de location de véhicules...

Vous trouverez partout des petits magasins chinois qui vendent de tout, ou des stations-service.

Enfin, deux marchés aux poissons (frais, du jour ou de la veille) : à Maharepa et Pao Pao.

Internet

Le wifi gratuit est interdit dans tous les lieux publics à Moorea. Cela dit rassurez-vous, on peut surfer sur la toile en plusieurs endroits. La plupart des grands hôtels sont pourvus d'au moins une borne. Le mieux (surtout si vous disposez de votre ordinateur portable) est de vous procurer une pocket mobile Tahiti Wifi : début 2018 c'est l'option la plus économique. Sinon, il existe aussi quelques cybercafés sur l'île, à Maharepa et au Petit Village notamment.

Sinon, rendez-vous dans un bar/restaurant (le Lilikoi Garden Café, chez Laurence, près du Hilton par exemple), commandez-vous un verre et connectez-vous gratuitement.

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Photos et images de Moorea

Vue aérienne de Haapiti Atamu RAHI - Iconotec
Église de Haapiti MaFelipe - iStockphoto
Île de Moorea. Mlenny - iStockphoto.com
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