Le Fouta-Toro est la région naturelle de l'extrême nord et du nord-est du pays, habitée principalement par les Peuls et les Toucouleurs, sur la rive gauche du fleuve Sénégal. Elle s'étend de Dagana, qui dépend administrativement de la région de Saint-Louis, à Bakel, localisée dans la région de Tambacounda. On peut dire simplement " le Fouta ", comme le font certains, mais l'adjonction du " Toro " permet de préciser de quel Fouta il s'agit, car il en existe également en Guinée, la voisine du sud-est.

Histoire. C'est à partir du milieu du XVIe siècle que remonte l'histoire connue du Fouta. En 1559 et jusqu'à 1771 commence l'ère dénianké, un peuple qui a régné sans partage sur le Fouta et qui forme aujourd'hui encore un noyau important de la population sur les deux rives du fleuve de Bakel jusqu'à Dagana.

C'est Koly (ou Coly) Tenguela qui a imposé par la force la dynastie dénianké. Les griots le considèrent comme un des fils de Soundiata Keïta, illustre fondateur de l'empire du Mali. Ce qui paraît impossible, puisque quand Koly Tenguela conquiert le Tékrour en 1535, Soundiata est mort depuis longtemps. En fait, depuis 280 ans ! Koly Tenguela serait plus probablement le fils d'un roi malinké élevé par Tenguela, un guerrier peul. Envoyé en mission d'éloignement en raison de sa turbulence avec ordre de conquérir le Tékrour, le jeune Koly Tenguela s'exécuta avec tant d'ardeur que la vallée du fleuve devint sienne. Les troupes de Diawara tombèrent, elles aussi, et finalement Tenguela domina seul tout le Fouta, installant sur le trône une dynastie peule dirigée par des leaders nommés Satigui. Ses successeurs ne firent régner que terreur et insécurité. Les Dénianké demeuraient animistes, les musulmans torobé (toucouleur) étant fort peu considérés par les Peuls et n'ayant aucune part dans l'organisation du pouvoir.

Les Torobé s'organisèrent sous la direction d'un grand marabout Souleymane Bal de Bôdé (dans le département de Podor). Ce marabout parcourut le Fouta, prêchant partout la parole sainte avec succès. Sensible à ses sermons, le peuple le soutint jusqu'à Orkadiéré, la capitale du Satigui Soulé Ndiaye II. Après avoir prié pour l'anéantissement du royaume païen, le marabout se décida finalement à se présenter devant le Satigui, lui assénant un beau discours sur les vertus de l'islam et l'incommensurable douceur du paradis d'Allah. Le Satigui répondit-il charmé ou sur le ton de la plaisanterie ? Les historiens ne s'accordent toujours pas. Toujours est-il qu'il abonda dans le sens du marabout, prétendant vouloir se convertir.

Le marabout aurait alors fustigé là quelques centaines d'épouses du Satigui, objectant que tout bon musulman ne doit posséder que quatre épouses et autant d'esclaves qu'il le désire.

Rapide, mais inconscient, devant tous ses guerriers koliabé, le Satigui prétendit que ses moult femmes étaient koliabé, donc esclaves. Que ne dit-il pas ! Irrités, vexés, les guerriers koliabé auraient pris la mouche et... le départ. Rendant ainsi vulnérable le royaume peul.

A vrai dire, la réaction désobligeante du Satigui trouve une certaine justification dans les coutumes du Fouta. Aujourd'hui encore, un Dénianké peut sans nuage épouser une femme koliabé, alors qu'un Koliabé ne sollicitera jamais la main d'une femme dénianké.

Enfin, il y a façon et façon de le dire. Le mot de la fin allait être dit par les Koliabé et surtout les Toucouleurs : en 1771, Souleymane Bal, ayant troqué la parole contre les armes, parvient à la tête de l'élément musulman, auquel s'étaient joints les Koliabé mécontents, et met en déroute l'armée du Satigui Soulé Boubou. La fin du règne dénianké incarne l'avènement des Toucouleurs sur les Peuls, et des musulmans sur les païens. L'islam fut proclamé religion d'Etat et le Fouta devint un almamyat, une république élective et théocratique.

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Jeune fille de Richard-Toll. Maya LEFEBVRE
Champ de canne à sucre du Fouta-Toro. Maya LEFEBVRE
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