Guide de voyage Bingerville

La silhouette majestueuse d’immenses fromagers pour ligne d’horizon : c’est la première vision que l’on a de Bingerville lorsque l’on arrive d’Abidjan. La ville a été une capitale de transition jusqu'à l’officialisation d'Abidjan comme capitale définitive le 30 août 1899. Le temps que celle-ci soit dotée des infrastructures nécessaires à une implantation durable. La seconde reine de Côte d’Ivoire était donc destinée à ne rester qu’une vassale, un petit centre administratif éphémère qui tirerait sa révérence en 1934. Dès lors, elle ne sera plus qu’un centre urbain tout à fait ordinaire et deviendra après l’indépendance un chef-lieu de sous-préfecture. Une ville échappée belle du bruit et de la fureur abidjanais.Elle est limitée au nord par la lagune, Abobo et d’Anyama ; au sud par la lagune Ebrié ; à l’ouest par Grand-Bassam et à l’est par Cocody. Avant de porter le nom du premier gouverneur de la colonie, Louis-Gustave Binger, Alhobé (du nom d’une rivière vénérée par les ancêtres), était un petit village de pêcheurs ébrié. Du fait de sa proximité d’Abidjan (18 km), de sa facilité d’accès par autoroute, Bingerville est devenue la principale cité-dortoir de la capitale économique. La ville aujourd'hui. Bingerville connaît un boom immobilier grâce à sa proximité avec Cocody (quartier huppé), son environnement vert préservé, ses prix abordables et le projet d'une 2x2 voies annoncé en 2020 qui va relier Bingerville à Grand-Bassam via le village d'Eloka (pont prévu). Désormais la ville est totalement intégrée à Abidjan. Elle abrite toujours dans son noyau villageois une multitude de maquis traditionnels en bord de lagune dans un environnement préservé. Les week-ends, une foule de visiteurs aime à y ripailler les pieds dans l’eau dans un cadre paisible de village, à deux pas de la bouillonnante mégapole. Le jardin du Palais du gouverneur planté en 1904 a perdu de sa superbe. D’aucuns déplorent même qu’il soit devenu « le temple du soulagement naturel ». Pourtant les promenades y restent bien douces, dans l’enchevêtrement sauvage d’arbres à papier, de mimosa, baobabs et fromagers, et l’on y trouve encore quelque 228 espèces végétales, dont 57 locales et 171 autres venues de tous les continents.