Guide de voyage Benawayo

Au village de Benawayo, la plupart des hommes – et des femmes – sont des chercheurs de diamants. Pour s’y rendre, commencer par prendre à gauche à la barrière de Ouapo, en direction de Sosso (la piste de droite va à Gamboula). Arrivé à Benawayo, 22 km plus loin, demander à parler au chef. Ainsi, accompagné d’un guide, vous pourrez entreprendre une courte et intéressante randonnée pédestre à travers les plantations de tabac, sillonnant entre plusieurs campements où sèche le manioc, jusqu’au site diamantifère de Ngoubéké, situé à 2 km. Ici, les cases présentent une armature et un toit en bambou, contrairement à Bouar, où elles sont constituées de briques et de paille. Au bout d’un quart d’heure de marche, on arrive au chantier de Ngabata (chercheur de diamants). Une randonnée très instructive, qui permet d’avoir un aperçu de ce travail de forçat : toute la journée, les hommes se relaient pour trancher à coups de pelle le cœur glaiseux d’une terre rouge et compacte, généralement de 7h à 15h, quand l’épuisement ne les arrête pas. La prospection s’opère par équipe de 5 à 6 personnes. Après avoir creusé de larges trous carrés d’environ 5 m de profondeur, les hommes les remplissent d’eau. Le lendemain, ils reviennent pour laver le gravier qui a été retiré la veille et se réunissent pour l’excitant tamisage. Lorsque le bois du tamis claque sèchement contre le sol, chacun lâche ses outils pour répondre à « l’appel » : tous doivent participer à la vérification pour éviter tout vol ou litige. Très liants, le chef comme les employés expliquent volontiers leurs méthodes (artisanales) de prospection et parlent avec le sourire de leur gagne-pain qui, pourtant, fera très probablement la fortune des collecteurs – la plupart du temps des Libanais – et non la leur. De retour au village, une dernière halte s’impose sur la place du marché, en compagnie du chef, pour la dégustation du nbako, alcool de maïs et de manioc distillé dans le même alambic. Excellent pour avoir encore plus chaud !