Temple de la culture, musée à ciel ouvert, symbole de tolérance... Saint-Pétersbourg ne se résume pas à ces lieux communs, même s'il faut bien avouer qu'ils sont souvent vrais.

La plus européenne des cités russes déploie tout aussi majestueusement ses charmes dans des domaines moins attendus. Ses quartiers les plus romantiques ne sont pas nécessairement les plus courus et, tous les week-ends, la nuit pétersbourgeoise fait vibrer les plus exigeants des noctambules. A la fin du mois de juin, la ville est également le théâtre d'un phénomène propre à ces latitudes septentrionales.  Les jours s'allongent alors rapidement et les " nuits blanches " commencent. La vie nocturne est alors des plus trépidantes. Une occasion rêvée pour réserver son billet d'avion !

 

Des musées de légende

Visiter l'Ermitage pour la première fois est un choc. Surtout si l'on arrive depuis la Perspective Nevski en passant sous l'arc de l'État-Major. Ses murs vert pistache, flanqués d'une rafale de colonnades blanches, triomphent à l'autre bout de la place du Palais. La première impression restera la bonne : tout ici n'est que démesure. Trois millions d'oeuvres, dix kilomètres de galeries, 400 salles... Une vie ne suffisant pas à déflorer tous les trésors de ce musée, des choix s'imposent ! Passer quelques heures en compagnie des peintres flamands, découvrir la plus grande collection de Matisse au monde ou bien se ruer directement sur l'or des Scythes.

La réputation mondiale de l'Ermitage éclipse bien souvent celle du Musée russe. À tort !

Il est en effet consacré à l'art russe, moins connu du public occidental, mais fourmillant d'artistes, tels Chagall, Kandinsky ou Malevitch, dont les oeuvres bouleverseront des générations de peintres. Une déambulation dans les galeries de ce musée constitue un excellent premier contact avec la culture russe, du Moyen Âge jusqu'à nos jours. Des salles sont prêtées aux artistes contemporains le temps d'expositions temporaires qui sont autant de possibilités de rencontres avec la scène artistique actuelle.

À Saint-Pétersbourg, la culture descend même dans la rue si l'on en croit l'apparition récente de graffs et de tags sur les murs de certains quartiers. Vivante, polymorphe, insolente, la scène artistique pétersbourgeoise est surprenante et fait de Piter la véritable capitale culturelle du pays.

 

Un paradis pour promeneurs

Étudiants fauchés, romanciers de génie, mères de famille, vendeurs ambulants, jeunesse dorée, touristes, hommes sandwich, amoureux transis, familles endimanchées... Tout Saint-Pétersbourg déambule le long de ses vastes trottoirs. Il en est ainsi depuis Gogol pour qui : " Il n'y a rien de mieux que la Perspective Nevski, à tout le moins à Saint-Pétersbourg ; pour celle-ci, elle est tout. " De l'Amirauté à Saint-Alexandre-Nevski, cette artère principale charrie un incroyable imbroglio humain. Ancrée dans la réalité russe avec ses contrastes sociaux et son dynamisme tous azimuts, cette avenue invite à une promenade dans l'histoire pétersbourgeoise. Au 18, l'ancienne pâtisserie Wolf & Béranger, devenue depuis le Café littéraire, était le Q. G. de Pouchkine. Au 17, le délire baroque du palais Stroganov continue à faire tourner les têtes. La cour accueille d'ailleurs aux beaux jours un buffet bon marché, dans un cadre magique.

Un joyeux bazar règne le week-end devant la station de métro Gostiny-Dvor : des kiosques proposent billets de théâtre et excursions, des manifestations de stalinistes nostalgiques font sourire les plus jeunes, des babas vendent à la sauvette des fleurs du jardin... Bref, toute la ville se donne rendez-vous au pied des boutiques de luxe de Gostiny-Dvor. La majestueuse avenue est ponctuée de ponts et canaux qui ont donné à cet archipel artificiel de 42 îles le surnom de " Venise du Nord ". Suivre la Moïka, le canal Griboyedov ou la Fontanka, c'est glisser dans l'intimité de la ville et se perdre dans de douces rêveries.

Au coeur de l'hiver ou pendant les nuits blanches, ils offrent de longues promenades hallucinatoires le long de palais qui reflètent cette subtile lumière du Nord. C'est l'occasion de découvrir d'autres quartiers comme l'étrange Petite Hollande. Cette presqu'île sur le canal abritait les entrepôts des chantiers navals de Pierre le Grand. Aujourd'hui, ces vastes bâtisses sont à l'abandon. Envahies par la végétation, ponctuées d'effets architecturaux défraîchis, elles offrent une atmosphère bucolique à deux pas de l'église de Saint-Nicolas-des-Marins, petit bijou architectural avec ses cinq bulbes byzantins et son clocher planté à l'écart du sanctuaire.

L'histoire littéraire de Saint-Pétersbourg est suffisamment illustrée pour se lancer sur les pas d'un de ses écrivains. Arpenter le musée Dostoïevski, humer l'ambiance de la place aux Foins, suivre ses personnages rue Kazanskaya... Le passé de la ville est encore là, tant et si bien qu'on en vient à se demander si on n'a pas croisé un personnage de Dostoïevski, de Pouchkine ou de Gogol.

 

Saint-Pet fait ses " nuits blanches "

La nuit pétersbourgeoise fait une sérieuse concurrence à la scène moscovite. À Saint-Pet, on se targue d'être plus pointu, plus original, moins commercial que dans la capitale. On danse jusqu'à pas d'heure dans des clubs à l'identité bien marquée et les salles de concerts offrent aussi des programmations d'une très haute tenue. C'est d'autant plus le cas quand arrive la fin du mois de juin et commencent les célèbres " nuits blanches ". Grande métropole la plus septentrionale du monde, cette latitude engendre un phénomène particulier : de mai à début juillet, le soleil ne se couche pratiquement pas. Il ne disparaît qu'à 6° sous l'horizon, ce qui est tout à fait insuffisant pour assombrir le ciel. De fin juin à début juillet, les journées durent 18 heures et les nuits sont presque blanches. Les habitants de Saint-Pétersbourg ne cachent pas leur joie devant cet été enfin retrouvé, après un hiver très rude. Et, quand arrivent ces fameuses " nuits blanches ", la joie s'empare de la ville. Les concerts et les festivals se multiplient, les bars et les rues ne désemplissent pas. Une occasion toute trouvée pour aller (re)découvrir cette ville de rêve plantée au bord de la Baltique.

 

Infos futées

 

Quand ? De fin juin à début juillet, les " nuits blanches " font battre le coeur de la ville. Un créneau idéal pour aller s'enivrer du " Piter by night " !

 

S'y rendre. Avion ou bus au choix, l'avion restant nettement plus rapide et plus confortable.

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Utile. Un visa touristique est nécessaire. Il est délivré au service consulaire de l'ambassade de Russie.

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