MARCHÉ CAILLOU
Ou marché aux « liqueurs », comme on appelle l'alcool en Côte d'Ivoire. Il s'agit d'un marché de gros, demi-gros et détail spécialisé dans la vente de boissons alcoolisées, majoritairement importées d'Europe (France, Portugal) et d'Afrique du Sud, où viennent se fournir les gérants de night-clubs et tenanciers de maquis, bars ou dépôts de boissons. N'y allez cependant pas dans l'optique de faire de bonnes affaires, le nom du marché lui-même indiquant précisément que telle n'est pas sa vocation (« c'est caillou » voulant dire « c'est dur » en argot ivoirien), même si le terme peut ici avoir deux sens : « les prix des liqueurs sont sans pitié », ou, « la vie est dure, buvons pour oublier ». Chacun est donc libre d'avoir sa propre interprétation. Quoi qu'il en soit, rien ne laisserait présager, depuis l'extérieur ou quelques rabatteurs s'affairent autour du chaland les bras chargés de cartons de vin ou de bière bon marché, que la petite entrée du « Caillou » débouche sur un corridor s'enfonçant comme un boyau au cœur d'une sorte de vaste « black » aux liqueurs. De part et d'autre, sur les étals et présentoirs des vendeurs (majoritairement des femmes), ce ne sont que pyramides, profusion et showrooms d'alcools en tous genres et tous formats : whiskies, gins, champagnes, bières, vins, locaux ou d'importation... De quoi avoir la gueule de bois d'un simple regard ! Particularité des lieux : on y consomme certes de l'alcool, mais aussi de la nourriture, dans les petits kiosques qui voisinent avec les stands à liqueurs : ambiance « prohibition à l'ivoirienne ». À voir (de préférence accompagné).