1200 - 205 av. J.-C.

Autrefois appelée « Alis Ubbo » (« la Rade délicieuse »). Le site est d’abord occupé par les Phéniciens. Les Romains, eux, arrivent plus tard, mais s’accaparent le territoire et le renomment Olissipona : la ville d’Ulysse.

714

L’ère mauresque

Les Maures envahissent la péninsule Ibérique et occupent Lisbonne pendant plusieurs siècles, apportant leur savoir et leurs traditions qui marqueront à tout jamais le pays.

1139

La Reconquista

 L’Espagne et le Portugal luttent sans relâche pour reconquérir leurs territoires. Même si cela s’avère moins difficile qu’en Espagne, de nombreux combats ont lieu. C’est Alphonse Ier Henriques qui, après avoir remporté la célèbre bataille d’Ourique contre les Maures, deviendra premier roi du Portugal. Il sera reconnu par la Castille seulement en 1143.

1147

Reconquête de Lisbonne.

1255

Lisbonne est proclamée capitale du royaume.

1279-1325

Le règne du roi Denis Ier

Le roi poète assure au pays une ère de prospérité : il réorganise l’agriculture, fait construire ou agrandir grand nombre de châteaux-forteresses, institue le portugais langue nationale et crée la première université du pays à Lisbonne (1290), transférée par la suite à Coimbra.

1326-1383

Problèmes de voisinage

Les relations avec la Castille deviennent difficiles. Le roi Ferdinand Ier décide de donner sa fille Beatriz (son unique enfant) en mariage à Jean Ier de Castille afin de signer un pacte de paix. Il crée alors un conflit pour sa succession, entre les nobles favorables à Jean Ier et les bourgeois pro João Ier (dit Jean Ier le Grand). Avec l’appui des Anglais, c’est João Ier qui est porté au pouvoir. C’est le début de la dynastie des Aviz.

1385-1578

À la découverte du monde !

Tournant le dos à l’Espagne, les Portugais regardent vers l’océan et partent à l’aventure. À l’aube du XVe siècle, quand la France est encore en pleine guerre de Cent Ans, les Portugais partent sur les caravelles, des navires révolutionnaires pour l’époque qui les emmènent au bout du monde. Madère, les côtes africaines, le cap de Bonne-Espérance, rien ne les arrête ! De ces découvertes, Lisbonne tire des richesses, la gloire, mais aussi une épopée commune, une expression artistique. C’est l’époque de Henri le Navigateur. Les caravelles arrivent avec leurs coffres chargés d’épices, d’or, de porcelaine de Chine et d'autres trésors tant convoités par les autres cours d’Europe. Cet argent sert à financer de nouvelles constructions comme la tour de Belém en 1496 et le monastère des Hiéronymites.

1434

Gil Eanes double le cap Bojador, jusque-là considéré comme infranchissable. D’autres voyages suivront ce premier grand succès, d’autant plus qu’une nouvelle donnée rend cette exploration lucrative : les esclaves.

1510

Alphonse d’Albuquerque : l’un des artisans de la colonisation

Il s’empare de Goa et tente de dominer le commerce de l’océan Indien et de la mer Rouge. Il parvient à contrôler le détroit d’Ormuz, dans le golfe Persique, et le détroit de Malacca, en Malaisie, sans obtenir vraiment l’appui du roi Manuel Ier. L’Empire du Portugal, qui allait vivre pendant cinq siècles, couvre alors les cinq continents.

Afonso de Albuquerque © Palácio do Correio Velho - Wilimedias Commons.jpg

1469-1524

Vasco de Gama, le roi des Indes

Célèbre navigateur, il est un des premiers Européens à arriver aux Indes par voie maritime. Après avoir passé le cap de Bonne-Espérance dans un voyage extrêmement difficile, Vasco de Gama arrive en Inde proche de Calicut. Ce premier voyage en 1497 n’est pas un succès en termes de marchandises rapportées, mais suffit pour faire sa gloire. C’est lors de son deuxième voyage en 1502-1503 qu’il rapportera un butin substantiel à la couronne portugaise et des privilèges commerciaux.

1580- 1640

Lisbonne est conquise par Philippe II d’Espagne, proclamé roi du Portugal sous le nom de Philippe Ier. La domination espagnole durera 60 ans et se terminera avec Jean de Bragance (João IV), qui ne sera reconnu par l’Espagne qu’en 1668. Commence alors un âge d’or au Portugal et à Lisbonne. Grâce au traité de Methuen, signé avec les Anglais, et à la découverte de gisements d’or au Brésil, le Portugal et Lisbonne retrouvent leur prospérité d’antan. Construction du palais de Queluz, du palais da Pena à Sintra, du monastère de Mafra et de l’aqueduc de Lisbonne.

1755

Le tremblement de terre de 1755

Le 1er novembre 1755, un grand tremblement de terre frappe la ville de Lisbonne. L’intensité du séisme est telle que ses ondes se propagent jusqu’en Écosse ! Il provoque un énorme incendie, puis un raz-de-marée qui finit de détruire ce qui restait encore debout. Sur une population estimée à 250 000 habitants, plus de 30 000 Lisboètes perdent la vie. Le marquis de Pombal, Premier ministre de Joseph Ier, est chargé de la reconstruction. C’est ainsi qu’il conçoit les plans de la Baixa « Pombalina » en créant ces grandes rues droites et parallèles, menant à une grande place. Lisbonne perd un nombre inestimable de monuments mais, surtout, elle ne peut plus faire valoir son rôle de premier port européen.

1699- 1782

Marquis de Pombal, le despote éclairé

Il arrive au pouvoir en 1750, appelé par José Ier, et met en place une politique que l’on qualifie pudiquement de « despotisme éclairé ». D’une main de fer, il soutient les artisans et la bourgeoisie industrielle, encourage les manufactures, protège les indiens du Brésil de l’esclavage, expulse les jésuites et crée la première appellation contrôlée (celle du porto). Il reste célèbre pour sa reconstruction de Lisbonne après le tremblement de terre et le raz-de-marée de 1755.

Marques de Pombal © HildaWeges Photography - Shutterstock.com.jpg

1807

Lisbonne tombe aux mains de Napoléon et la famille royale s’enfuit au Brésil. Le Portugal est rattaché à l’Empire l’année suivante. Les Portugais décident de demander de l’aide aux troupes anglaises pour se libérer de l’envahisseur. Cependant, une fois débarrassé de Napoléon, le Portugal se retrouve sous la tutelle de l’Angleterre et Lisbonne est considérée dans les années 1820 comme un protectorat britannique. Commence alors une longue période de révoltes et révolutions, alors que les rois défilent sur le trône.

1880

Inauguration de l’Avenida da Liberdade. Lisbonne s’étend vers le nord : apparition des grandes avenues (da República, Almirante Reis), des premiers elevadores mécaniques et des premiers trams.

1902

Inauguration de l’elevador de Santa Justa qui relie la Baixa au Carmo.

1908-1910

Que la république soit !

L’interdiction faite au Portugal par les Anglais de relier en Afrique l’Angola et le Mozambique stimule à nouveau le patriotisme républicain qui brûle de renverser la monarchie. Carlos Ier, conscient de l’extrême danger, instaure un régime dictatorial. Mais le peuple ne le voit pas de cette façon et le 1er février 1908 le roi et son fils sont assassinés sur la place du Commerce à Lisbonne. La République sera officiellement proclamée en 1910.

1910-1932

Une période de doute

La République n’a pas réussi à calmer les tensions dans le pays. L’opposition conservatrice est toujours très présente, l’économie ne va pas très bien, la Première Guerre mondiale n’apporte aucun bénéfice au pays. Bref, la République, secouée de conflits et de grèves, est renversée en 1926 par un coup d’État militaire opéré par le général Gomes da Costa. En 1928, da Costa fait appel à un professeur d’économie catholique, Antonio de Oliveira Salazar, pour tenter de régler les difficultés financières du pays.

1933

L’État nouveau (Estado Novo)

D’une certaine façon, on peut dire que le contexte de crise économique mondiale (1929) aide Salazar à mettre en place sa future dictature. En fermant le pays à toute influence étrangère, il réussit à stabiliser la monnaie portugaise, ce que le peuple attendait. Après son élection comme président du Conseil, il crée, en 1933, l’Estado Novo, entouré d’une police politique extrêmement efficace, la PIDE (Police intérieure et défense de l’État). Il enferme son pays et le coupe de toute influence extérieure, maintenant le Portugal dans un mode de vie rural et traditionnel avec une censure implacable. Salazar fera cependant quelques grandes réalisations comme le pont suspendu de Lisbonne (aujourd’hui appelé le pont du 25-Avril) et des barrages hydroélectriques.

1958-1974

Le déclin du régime

La dictature fait de plus en plus d’insatisfaits. Le général Delgado se présente aux élections présidentielles de 1958 en promettant de démettre Salazar de sa fonction de Premier ministre (Salazar tiendra ce poste jusqu’à la fin de sa vie). Le général perd les élections et est assassiné en 1965. Le régime est à ce moment-là enlisé dans une guerre coloniale sans fin. L’armée s’épuise. En 1968, Salazar est frappé d’une hémorragie cérébrale. Marcelo Caetano est désigné pour lui succéder, mais la dictature est déjà sur sa fin.

1974

Vive la révolution !

La nuit du 25 avril 1974, Grândola, Vila Morena, la chanson de Zeca Afonso diffusée à la radio, est le signal attendu. Le mouvement des capitaines et de tous ceux, qui autour du général Spinola, sont écœurés des guerres coloniales sans issue, menace ouvertement les organes du pouvoir. Les putschistes sont entourés du peuple de Lisbonne tenant à la main des… œillets. La capitulation est rapide, et la révolution pacifique : seuls quatre morts sont à déplorer. Encore à ce jour c’est une des révolutions les plus pacifiques jamais organisées. Les Lisboètes profitent de leur liberté nouvellement acquise. Tous les jours sont organisées des manifestations ou des occupations d’usines. Les murs prennent des couleurs avec des fresques de propagande. Mais cette période d’euphorie ne durera pas. Dans le pays, les partis se démènent pour établir un système démocratique stable, sans grand résultat.

1980-1990

Cette décennie marque un certain renouveau. Après quelques années difficiles durant lesquelles les gouvernements se succèdent, le Portugal entre dans l’Union européenne en 1986. Grâce aux aides financières européennes, Lisbonne connaît une véritable renaissance. En 1987, le Premier ministre Cavaco Silva effectue de nombreuses réformes pour moderniser le pays.

1988

Gigantesque incendie dans le quartier du Chiado. Les travaux de reconstruction débuteront en 1994 et donneront naissance aux fameux Armazens do Chiado.

1994

Lisbonne est déclarée Capitale européenne de la Culture.

1998

Lisbonne accueille la dernière Exposition universelle du XXe siècle avec pour thème « Les océans, un patrimoine pour le futur », en hommage au 500e anniversaire de la découverte de la route maritime des Indes par Vasco de Gama. À cette occasion, c’est tout le quartier de Parque das Nações qui est rénové et l’on fait appel à l’architecte Alvaro Siza pour le Pavillon du Portugal. L’exposition connaît un vif succès.

2004

Lisbonne accueille l’Euro de football.

2005

Le début des années 2000 est difficile pour le pays. La situation économique n’est pas brillante et les gouvernements ne sont pas populaires. Tournant politique finalement en février 2005 : José Socrates, ancien secrétaire général du Parti socialiste, devient le nouveau chef du gouvernement, son parti ayant remporté la majorité absolue aux élections législatives. Il s’engage à réformer la fonction publique, dont la lourdeur est difficile à supporter pour le budget étatique, et à créer un « choc technologique » pour stimuler la croissance.

2008

La crise économique frappe le Portugal de plein fouet. Des mesures impopulaires sont prises pour renflouer les caisses de l’État : prime de Noël divisée par 2, ticket modérateur multiplié par 2, autoroutes gratuites qui deviennent payantes…

2012

L’année est marquée par le mécontentement de la population. Le 15 septembre, une grande manifestation contre la Troïka et les mesures gouvernementales a lieu : 1 million de personnes protestent dans tout le pays, 500 000 à Lisbonne. La plus grande manifestation depuis celle du 1er mai 1974. Comme cela ne suffit pas, le 14 novembre, c’est la grève générale alors que le chômage atteint un niveau record de plus de 15 %.

2015

Le monde politique portugais est mis à mal par la crise. Alors que les élections législatives changent la majorité parlementaire, le président de la République, Anibal Cavaco Silva, décide de laisser Pedro Passos Coelho comme Premier ministre. La gauche, désormais majoritaire au Parlement, annonce aussitôt son intention de faire tomber ce nouveau gouvernement. C’est alors que le Bloc de Gauche (parti anti-austérité) s’allie aux socialistes (fait historique !) et renverse donc ce gouvernement. En novembre, Antonio Costa, chef de file du Parti socialiste soutenu par la gauche radicale, est nommé Premier ministre par le président.

Janvier 2016

Élection de Marcelo Rebelo de Sousa à la présidence de la République. Ce dernier décide de ne pas céder à la pression de l’Europe et montre que l’on peut relancer l’économie sans austérité. La croissance économique du Portugal affiche un taux record, une embellie tirée par le boom du tourisme et de l’immobilier. Le tourisme fournit un quart des emplois créés. Le taux de chômage descend sous la barre des 10 % en février, le taux le plus bas depuis 2009. Début 2018, le gouvernement portugais est fier d’annoncer un taux de chômage particulièrement bas (moins de 8 %) ainsi que le recul de ce dernier chez les jeunes. Le salaire minimum est revu à la hausse également, mais il reste encore très bas par rapport au coût de la vie qui augmente énormément à Lisbonne.

Le Président Marcelo Rebelo de Sousa © Drop of Light - Shutterstock.com.jpg

Novembre 2018

Les organisateurs du Web Summit annoncent qu’ils s’installent à Lisbonne pour dix années supplémentaires, faisant de la ville un véritable hot-spot pour les start-up. Une décision qui va attirer encore plus de start-up à Lisbonne.

2019

En octobre ont lieu les élections législatives qui font couler beaucoup d’encre dans les journaux. Tout d’abord avec le taux d’abstention record de 51 %, mais aussi avec l’arrivée de l’extrême droite à l’assemblée avec le parti Chega et son leader André Ventura (jusqu’à présent, le Portugal était un des rares pays européens à ne pas avoir de sièges pour l’extrême droite à l’Assemblée nationale).

24 janvier 2021

Les élections présidentielles se déroulent alors que le pays est reconfiné depuis le 15 janvier. Pour protester contre les propos sexistes du candidat d’extrême droite André Ventura envers la candidate de gauche Maria Matias, des Portugais, anonymes et personnalités publiques, affichent sur les réseaux leurs lèvres maquillées en rouge, assorti d’une tirade politique.

Résultats : le président sortant Marcelo Rebelo de Sousa, conservateur modéré, est largement réélu au premier tour, malgré une faible participation de la population (39,3%).

2020-2022

Covid-19

Le Portugal n'a pas échappé à la pandémie. Le premier cas de Covid-19 fut détecté le 2 mars 2020. Très vite le pays ferme ses frontières et adopte une politique différente de la France en faisant confiance à ses concitoyens pour adopter les gestes barrière et rester chez eux. Cependant, après les fêtes en 2020, il a fallu adopter un confinement strict, jusqu'au début de la campagne de vaccination. Les règles concernant l'entrée des étrangers se sont adaptées en fonction de l'évolution du virus. Il a également adopté le pass sanitaire mais avec moins de restrictions qu'en France. Petit à petit les restrictions (port du masque, pass sanitaire, jauge limite dans les endroits publics...) se sont levées et le retour à la « vie normale » a peu à peu eu lieu, bien que certaines mesures, comme le télétravail sont toujours d'actualité. 

2022-2023

De multiples dissolutions de l'assemblée

Des élections législatives sont anticipées à la suite de la dissolution du Parlement, le 4 novembre 2021 par le président. La cause : le rejet du budget 2022 à l'Assemblée Nationale. Le PS remporte les élections avec une majorité absolue.

En novembre 2023, le premier ministre António Costa est accusé de corruption concernant l'attribution de contrats énergétiques touchant quelques proches du gouvernement et de son cabinet. Il démissionne et c'est une nouvelle fois la dissolution de l'Assemblée Nationale... Cette dernière a eu lieu le 15 janvier 2024.

Août 2023

Les JMJ à Lisbonne

Les Journées Mondiales de la Jeunesse ont lieu, en 2023, à Lisbonne. Cet événement a provoqué beaucoup d'enthousiasme et de critiques. Beaucoup attendaient la visite du Pape à Lisbonne ainsi que la célébration de la messe de clôture des cinq jours de rassemblement. De nombreuses infrastructures ont été créées à cette occasion et ont coûté beaucoup d'argent à la ville.