La silhouette d'un pin d'Alep accroché à des argiles rouges, la montagne calcaire qui se détache en arrière-plan, le vol silencieux d'un aigle qui glisse le long des arêtes rocheuses : entrez dans l'univers du Grand Site Sainte-Victoire. Partez à la découverte d'une vaste étendue d'une biodiversité exceptionnelle. Foisonnante garrigue, pelouses de crêtes balayées par le mistral, immenses chênaies sauvages : autant d'ambiances différentes. La beauté de cet environnement, la préservation du patrimoine paysager et la gestion efficace de ce territoire lui ont valu une reconnaissance nationale : le label Grand Site de France.

 

Un paysage remarquable

Le Grand Site Sainte-Victoire est situé entre le célèbre Luberon, mais aussi le mont Aurélien, moins connu, et la Sainte-Baume. Délimité au nord par la vallée de la Durance et, au sud, par celle de l'Arc, ce territoire concerne quatorze communes et comporte deux entités géographiques contrastées. La première : Montagne Sainte-Victoire, dont le sommet culmine à 1 011 m. La seconde : massifs Concors qui doivent leur nom à Concors - 781 m d'altitude. Ce vaste territoire de 35 000 hectares, dont 20 000 boisés, recèle 20 % de la flore française.

A des dizaines de kilomètres, la montagne Sainte-Victoire domine le paysage. Impossible de l'ignorer. Sainte-Victoire impose au regard la vision de blanches falaises calcaires contrastant avec le ciel bleu immaculé ou le gris sombre presque noir d'un nuage d'orage. Rien n'égale l'éblouissement du coucher de soleil quand la face rocheuse de la montagne s'éclaire d'une teinte dorée virant au rouge avec les derniers rayons. Pourtant, le Grand Site Sainte-Victoire ne se borne pas à la face sud de ce joyau. Situé au nord, l'espace naturel de Concors présente une succession de vallons secrets et de collines boisées alternant avec une mosaïque de paysages ruraux. Ici est implantée au sommet même de la montagne à laquelle elle a donné son nom, la discrète et romantique chapelle Sainte-Concorse, récemment rénovée dans le cadre de la démarche Grand Site de France.

 

Une renommée tardive

Sainte-Victoire n'a pas toujours joui de sa renommée d'aujourd'hui. Jusqu'au XVIIIe siècle, Aix-en-Provence est le plus souvent représentée dans le sens sud-nord, ignorant la montagne. Béranger, auteur des Soirées provençales (1786) évoque " les rochers nus et escarpés, les arides rocs taillés à pic ", entraves à l'installation humaine. Pire, Sainte-Victoire semble invisible aux nombreux auteurs de passage qui ont décrit la ville sans la moindre référence à ce monument naturel aujourd'hui si célèbre. Il faut attendre le XIXe siècle pour que des excursionnistes commencent à vanter la beauté du panorama sommital.

Pour les Aixois de l'époque, il semble presque incongru d'évoquer une montagne. Le peintre Granet, lui-même, réserve à ses proches les tableaux représentant Sainte-Victoire. Quant à une renommée parisienne ? On en est encore loin ! Ainsi, lors de l'exposition de 1895, la fameuse toile de Cézanne, aujourd'hui mondialement connue comme La Montagne Sainte-Victoire au grand pin est nommée par le galeriste Vallée de l'Arc...

C'est avec Cézanne pourtant, que la montagne devient source d'inspiration. L'artiste dépasse la simple représentation et découvre d'autres horizons picturaux. Cézanne s'attelle à l'ouvrage devant Sainte-Victoire. Le succès venu, ses représentations de la montagne seront dispersées aux quatre coins du monde. Certains s'installeront au pied de la montagne dans le sillage du maître. Quant à Picasso, ayant fait l'acquisition du château de Vauvenargues et d'environ mille hectares du flanc nord de la montagne, il se targuera d'avoir acheté l'oeuvre originale. Il faut attendre 1934, pour que la ville organise une exposition rassemblant des peintres sur le thème de Sainte-Victoire. Enfin reconnue, celle-ci deviendra l'emblème minéral d'Aix-en-Provence.

 

Faune, flore et protection

Les forêts occupent 70 % du territoire : pinèdes de pins d'Alep, qui peuvent pousser en plein soleil sur des sols pauvres ; taillis de chênes verts couvrant de vastes étendues ; chênes blancs dont les feuilles sèchent en hiver... En lisière des bois, apparaissent le laurier Tin et le genévrier puis la forêt cède la place à la garrigue foisonnante, royaume du chêne Kermès et du romarin odorant. On ne se doute pas, en parcourant le Grand Site, de la richesse biologique de ce territoire. Pourtant, 32 000 hectares ont été intégrés au réseau européen Natura 2000, programme de protection de la biodiversité. L'espace Concors Sainte-Victoire abrite 900 plantes à fleurs, 126 espèces d'oiseaux, des mammifères dont des espèces rares de chauves-souris, sans compter insectes et autres reptiles... La biodiversité du site tient à la confluence des climats méditerranéen et alpin, au relief - 800 m de dénivelé entre le bas de la montagne Sainte-Victoire et son sommet -, ou encore aux variations d'ensoleillement selon les versants, et à la géologie des sols.

Le Grand Site abrite également des spécimens remarquables qui sont l'objet de toutes les attentions. Parmi ces espèces, l'aigle de Bonelli, emblématique du territoire. Ce majestueux rapace d'1,70 m d'envergure est reconnaissable à son ventre blanc, tacheté de flammèches brun noir, qui contraste avec ses ailes sombres. Du grand rapace au plus petit des invertébrés, certaines espèces du territoire restent auréolées de mystère. Inconnues du grand public, elles mènent une vie discrète à l'abri des regards mais n'en sont pas moins fragiles. Vous aurez peut-être la chance d'observer dans la garrigue la Magicienne dentelée, le plus grand insecte de France (9 à 11 cm de long). Redoutable carnassière, cette étonnante sauterelle se reproduit par parthénogénèse : les mâles n'existent pas ! Plus rare encore : le criquet hérisson, espèce endémique qui vit du Haut-Var jusqu'aux hauteurs de Vauvenargues. Prionotropis hystrix azami, brille par son apathie : il ne parcourt que quelques dizaines de mètres dans toute son existence. Ce gros insecte fainéant de couleur gris-marron est muet. Présent sur Concors, l'étrange spécimen fréquente les aires pâturées situées au nord du Pic des Mouches. Sa préservation dépendra donc du maintien du pastoralisme qui participe à l'ouverture des milieux.

Les prairies fleuries du site sont également le royaume des papillons, insectes beaucoup plus visibles. Leur population sur le territoire représente 20 % du total des rhopalocères, papillons diurnes, français. Malgré cette grande variété, certaines espèces sont menacées de disparition. Petit papillon bleu tacheté de noir, l'Azuré du Serpolet a été repéré récemment au sud du massif. L'Azuré du Baguenaudier, un autre papillon bleu, est inscrit sur la liste rouge des insectes menacés. C'est donc une mosaïque d'espaces variés et de biotopes différents que le Grand Site Sainte-Victoire a pour mission de préserver.

 

Destination touristique et culturelle

La montagne Sainte-Victoire a su évoluer au cours des âges. Aujourd'hui, les activités de loisir sont venues s'ajouter aux activités traditionnelles. Avec 1,3 million de visiteurs chaque année, le site est très fréquenté. Les visiteurs profitent d'un environnement exceptionnel. Dès 1898, le premier sentier a été balisé par le Club Alpin Français et l'escalade se pratique depuis plus d'un siècle. Plus récemment de nouvelles activités sont apparues telles que le parapente, le VTT, la spéléologie ou la course d'orientation. Des associations, inspirées par la beauté du massif, créent également des événements culturels. Alors, à vos agendas !

 

Infos futées

 

Quand ? Dès l'arrivée des beaux jours pour profiter des randonnées.

 

S'y rendre. En voiture, en train ou en avion, tout est possible.

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