- 60 000

Premier peuplement de l’Australie

Arrivée dans le nord du Sahul des ancêtres des Aborigènes à partir de la Nouvelle-Guinée. A l'époque glaciaire, le Sahul était le nom du continent formé par l'Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-Guinée.

- 30 000

Premières œuvres d’art préhistoriques

Réalisation des premières peintures préhistoriques par les peuples aborigènes. Ces œuvres d'art datant d'avant la colonisation comptent aujourd'hui parmi les seuls témoignages restant de la culture aborigène. De tradition orale, les Aborigènes privilégiaient la tradition du partage des connaissances par la voix. Avant l'arrivée des Britanniques, 500 nations étaient réparties sur le territoire. Hétérogènes, elles avaient des systèmes de fonctionnements différents mais des points communs liés à la mythologie. Malheureusement les différentes ethnies ont été rapidement décimées sans que les ethnologues aient le temps de retranscrire leurs histoires et leurs particularités.

XVII et XVIIIe siècle

La Terra Australis existe bien !

Le Pacifique restera en grande partie inexploré jusqu'au XVIIe siècle. A l’aube de ce siècle nouveau, les explorateurs croient en l'existence d’une terre située dans l’hémisphère Sud. C’est l’ère du progrès, de la recherche, des voyages scientifiques et des découvertes. Se questionnant sur les origines et l'évolution de l’humanité, les cercles savants, comme l'Académie des sciences à Paris ou la Royal Society à Londres, souhaitent pousser les explorations plus au sud. En 1605, le Hollandais Willem Janszoon aborde la pointe nord et la côte ouest de l’Australie qu’il nomme Nieu Zelandt (Nouvelle-Hollande), l’année suivante l’Espagnol Luis Vaez de Torres traverse le détroit auquel sera donné son nom entre le Queensland et la Nouvelle-Guinée. La découverte de l’Australie met fin à un mythe : le continent austral existe bien ! Par la suite, plusieurs voyages d'exploration du Pacifique se succéderont financés en grande partie par les grandes puissances maritimes de l’époque, à savoir la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne.

XVII siècle jusque 1907

Présence indonésienne dans le nord du pays

Une partie de l'histoire australienne que la colonisation a tenté de faire oublier: des pêcheurs indonésiens de la région de Makassar sur l'île de Sulawesi ont visité les côtes du Nord de l'Australie au moins à partir du XVIIe siècle. Ils venaient dans certaines régions tous les ans et entretenaient de bonnes relations avec les Aborigènes, qui ont d'ailleurs adopté de nombreux mots indonésiens dans leurs langues (comme le mot rupiah dans les langues de la Terre d'Arnhem !) et de nombreuses innovations technologiques, comme l'utilisation de haches et de certains textiles.

1642

Découverte européenne de la Tasmanie

En 1642, une expédition pour explorer l’ouest et le sud de l’Australie est commanditée par Antonio Van Diemen, gouverneur général des Indes orientales. Abel Tasman accomplit plusieurs voyages dans le Pacifique Sud entre 1642 et 1644. Il découvre une île qu’il baptise tout d’abord Anthoonij van Diemenslandt, la « terre de Van Diemen » avant qu’on lui attribue son nom actuel, la Tasmanie, en 1856.

1770

James Cook débarque en Australie

James Cook explore la côte Est et jette l’ancre de son navire l’Endeavour à Botany Bay, juste au sud de l'actuelle Sydney, et poursuivra son exploration jusqu’à la Grande Barrière de Corail. Il prend alors possession d’une partie de l’Australie au nom de la Couronne d’Angleterre, Georges III. 

1728-1779

James Cook

James Cook est né en 1728 dans le Yorkshire. Valet de ferme devenu marin puis explorateur, le futur capitaine est l'un des premiers Européens à découvrir l'Australie. Il rejoint la marine nationale en 1755, avant de s'engager dans des missions sur le Saint-Laurent, au Canada, l'année suivante, et de 1760 à 1767, Cook navigue dans l'Atlantique Nord. De 1768 à 1771, il part effectuer son premier tour du monde à bord du navire Endeavour, à la recherche de la grande terre australe pour le compte de la couronne britannique. Le 19 avril 1770, James Cook aperçoit les côtes sud-est du continent australien. James Cook est le premier à découvrir la côte est, qu'il revendique possession du roi Georges III, et baptise Nouvelle-Galles-du-Sud. Au cours d'un deuxième voyage, il explorera l'Antarctique, puis dans un troisième voyage il partira à la recherche du passage du Nord-Ouest, mais se heurtera au Détroit de Béring, infranchissable. De retour à Hawaï, il sera assassiné par les autochtones en 1779.

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1788

L'arrivée du comte de la Pérouse

Alors que les navigateurs néerlandais, qui s'étaient approchés des côtes australiennes au XVIIe siècle, perdirent l'intérêt pour ces terres jugées peu hospitalières, les Français commencèrent à s'intéresser à cette région. En 1768, l'explorateur Louis-Antoine de Bougainville manque de peu la côte est du continent mais quelques années plus tard, Louis XVI confie au navigateur Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse (1741-1788), une mission autour du monde. L'expédition débute en 1785, et deux navires, l'Astrobale et la Boussole quittent Brest avec plus de 220 hommes à bord, pour explorer le Pacifique. Ironie du sort : le comte de Lapérouse arrive à Botany Bay en 1788, quelques jours seulement après le capitaine anglais Arthur Phillip.

17 janvier 1788

Le début de la colonisation

Après le retour en Angleterre du capitaine Cook, le continent austral commence à intéresser l'Empire britannique. En effet, la déclaration d’indépendance des colonies américaines s’accompagne du refus de continuer à accueillir la surpopulation carcérale déportée de l’Angleterre. Cette dernière choisit donc Botany Bay pour fonder une colonie pénale. Le capitaine de la Marine royale, Arthur Phillip, chargé de la première flotte, dirige ainsi 11 navires transportant 1 500 personnes, chargées de fonder la première colonie. Parmi eux, on compte 757 prisonniers – dont 192 femmes – des marins et des civils encouragés par le fantasme de la Terra Australis. Entre le 17 janvier et le 20 janvier 1788, à l'issue d’un long voyage de neuf mois, les 11 bateaux accostèrent à Botany Bay, ainsi nommé par le navigateur James Cook 18 ans auparavant. Arrivés officiellement le 26 janvier 1788, ils donnèrent à la colonie le nom du ministre britannique des Affaires intérieures, Lord Sydney. Une fois le drapeau planté à Sydney Cove le 7 février 1788, la colonie de New South Wales fut officiellement créée. Ils établirent alors un pénitencier à ciel ouvert où les convicts – noms donnés aux prisonniers – étaient quotidiennement encadrés par 551 officiers, soldats et matelots.

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1788 - 1790

Les débuts difficiles de la colonie

Entre janvier 1788 et juin 1790, la nouvelle colonie se retrouve coupée du monde. Tout d’abord, le bateau qui suivait l'expédition d’Arthur Phillip pour ravitailler la colonie fait naufrage en 1789. En parallèle, peu de temps et d’argent seront consacrés à la colonie pénitentiaire de la part de l’Empire britannique qui n’accorde que peu d’intérêt à ces terres lointaines, à l'écart des routes maritimes. Durant cette  période, rythmée par des massacres très fréquents et une misère économique et sociale, la vie est très rude au sein de la colonie : la discipline y est très sévère, les châtiments corporels et les pendaisons sont fréquents, en particulier pour vol de nourriture, alors que le rationnement est nécessaire pour la survie de tous. En plus de la population de convicts, des colons libres viennent s'installer en Australie et envisagent alors un avenir meilleur. Cependant les colonies australiennes eurent des difficultés à attirer les migrants : ainsi dans les années les nouveaux migrants furent subventionnés mais l’installation de ces nouveaux colons déclenchera une terrible épidémie de variole qui entraînera, au cours de l'année 1789, la disparition de 60 à 90 % des Aborigènes de la région.

1789

L’enlèvement de Bennelong

Le capitaine Phillip cherche à entrer en relation avec les Aborigènes afin de les persuader du bien-fondé de la présence britannique. Après plusieurs tentatives d’enlèvements, il parvient à capturer Bennelong. Aborigène doté d'une capacité d'adaptation remarquable, il apprend alors l’anglais et devient un intermédiaire essentiel entre les colons et les Aborigènes de Port Jackson.

1799 - 1840

Les premières explorations

En 1799, Matthew Flinders explora une grande partie de la côte est. Jusqu’en 1813, le territoire connu se réduisait à une mince bande côtière. La colonie était enfermée par les Blue Mountains à l’ouest et par le Pacifique à l’est. En 1813, Gregory Blaxland, William Lawson et W.-C. Wentworth passent enfin à travers les Blue Mountains : cette expédition marque le début de l’exploration de l’intérieur. Par la suite, de nombreuses expéditions illustreront bien les difficultés de la colonisation et du développement de l’Australie. En 1840, l’explorateur Eyre effectue la première traversée complète d’ouest en est du continent. 

1851

Début de la ruée vers l’or

En 1851, la découverte de l’or dans les Blue Mountains provoque la ruée de milliers de prospecteurs qui contribuent alors au peuplement de l’intérieur des terres. Toute une population d’aventuriers et de pionniers se lance à la recherche de nouveaux filons. Depuis lors, les flux migratoires se sont toujours poursuivis. La ruée vers l’or marquera la troisième vague d’immigration après celle des convicts et des colons « libres ».

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1855 - 1860

Un « gouvernement responsable » est accordé aux colonies australiennes

Les colonies australiennes, à l'exception de l'Australie occidentale, se voient accorder un gouvernement responsable. Chaque colonie se dote alors d'une constitution qui prévoit le suffrage universel masculin et le vote à bulletin secret. De façon presque ironique, les colons australiens obtiennent des droits bien plus étendus que ceux de leurs compatriotes restés en Grande-Bretagne.

1874

L’exploration de l’Ouest sauvage

La vraie exploration de l’Ouest ne commença qu’en 1874 avec Ernest Giles, qui voyagea d’Adélaïde à Perth à travers la plaine de Nullarbor. A partir de Perth, il continua vers le nord, puis traversa les déserts du centre vers l’est. Toutes ces expéditions ne firent que confirmer le fait que la plus grande partie de l’Australie ne convenait guère à l’établissement d’autres colonies. En 1875, les configurations les plus importantes du continent étaient déjà répertoriées.

1880-1890

Guerres et épidémies

Durant deux décennies, les Aborigènes résistèrent par des opérations de guérilla. Même si ces dernières ne sont que très peu documentées, cette période de conflits entre colons britanniques et Aborigènes a bien existé. La « Guerre Noire » est d'ailleurs l'un des épisodes de violences le plus notable, opposant les colons britanniques et les aborigènes australiens en Tasmanie. Néanmoins, ce ne sont pas les armes qui ont été les plus destructrices mais la propagation des maladies. La variole provoqua un ravage considérable sur les populations aborigènes : au début du XXe siècle, il en restait moins de 50 000.

1901

Création de la Fédération australienne et de l’Immigration Restriction Act

Au début du XXe siècle, la crainte d’une révolution à l’américaine pousse le Parlement britannique à modifier le statut du pays et à voter en faveur de l’indépendance. Ainsi, le Commonwealth d’Australie est proclamé, le pays devient indépendant mais ne coupe toutefois pas ses liens avec la Couronne britannique. Melbourne, capitale fédérale, et les six colonies se partageant le continent s’unissent en un Etat fédéral. La constitution fut soumise à chaque colonie par référendum, faisant de l'Australie la première nation à avoir proposé sa constitution au peuple. Cependant la Constitution n’octroie aucun droit civique aux Aborigènes et spécifie la supériorité du colon. La politique, essentiellement réformiste, fut soutenue par le vif sentiment de la démocratie qui animait la masse des colons. Les travaillistes, restés au pouvoir jusqu’en 1914, appliquèrent une politique de hauts salaires, développèrent l’instruction, imposèrent la journée de travail de huit heures et créèrent des institutions d’assistance. Le niveau de vie de l’Australie devint rapidement l’un des plus hauts du monde.

1861

Début de la politique migratoire de la « White Australia »

La création de la Fédération australienne marque également le début de la politique de la « White Australia » – la politique de l'Australie blanche. Une loi, l'Immigration Restriction Act 1901, limite ainsi l'immigration aux Européens. Cette politique ségrégationniste naît à l’époque de la ruée vers l’or : au sein des villes minières, les prospecteurs blancs mettent en cause le travail des mineurs chinois, venus faire concurrence à la main-d’œuvre européenne. Des émeutes éclatent dans le Victoria et en Nouvelle-Galles-du-Sud, entraînant les premières législations anti-immigration chinoise.

1908

Un nouveau territoire pour la capitale

Le territoire de la nouvelle capitale fédérale est choisi pour mettre fin à la rivalité entre Sydney et Melbourne. L’Australie s’engage dans la construction d’une nouvelle ville, Canberra, mais son développement ne se concrétisera que dans les années 1960.

1914-1918

George V déclare la guerre à l’Allemagne

En 1914, les soldats australiens se précipitent au front pour défendre la mère patrie, « jusqu’au dernier homme, jusqu’au dernier shilling » selon le Premier ministre de l’époque, Andrew Fisher. L’Australie envoie 330 000 de ses hommes se battre aux côtés des Alliés. En 1916, des milliers d’Australiens se battront sur le sol français. La bataille de Fromelles, petit village situé dans la Somme, se déroula le 19 et le 20 juillet 1916. Meurtrière, elle fit plus de 5 000 morts en 24 heures. 60 000 soldats australiens furent tués durant la Première Guerre mondiale – une perte considérable pour la jeune nation qui ne comptait à l’époque que cinq millions d’habitants.

25 avril 1915

L'Anzac Day, une page de l’histoire traumatisante

Dans le contexte de la Première Guerre mondiale, deux puissances s’affrontent : l’Empire ottoman (actuelle Turquie) et la Russie. Passage stratégique, le détroit des Dardanelles intéresse de près les Alliés qui échangent de conséquentes marchandises avec la Russie. L’Empire ottoman, du côté des Allemands, entreprend alors un affrontement contre les Russes : les Alliés sont appelés à combattre dans la péninsule de Gallipoli, face au détroit des Dardanelles. Winston Churchill, alors Premier Lord de l'Amirauté, propose d’envoyer des navires chargés de soldats juste à côté du détroit pour positionner des hommes, saisir les canons ottomans et libérer le détroit. Les Australiens et les Néo-Zélandais – l’ANZAC (Australian and New Zealand Army Corp) – devaient tenter d'ouvrir un nouveau front pour permettre aux Britanniques de gagner Istanbul. Partis à l’assaut le 25 avril, aux côtés de sa nation sœur, les soldats australiens essayèrent de se saisir des forces d’artilleries de l’Empire ottoman mais rencontrèrent une opposition intense : l’Empire ottoman se défendit mieux que prévu. On dénombra pas moins de 500 000 morts en tout entre avril 1915 et janvier 1916. Le fiasco du débarquement du 25 avril marqua particulièrement les esprits australiens et suscita beaucoup de pertes humaines avec plus de 8 000 morts australiens. L’évacuation fut finalement ordonnée neuf mois plus tard. De nos jours, chaque 25 avril, les Australiens célèbrent l'Anzac Day, la journée de commémoration des troupes australiennes et néo-zélandaises, un jour férié fortement commémoré.

1929

Inauguration du GHAN

La première ligne du GHAN, inaugurée en 1929 avec un chemin de fer à vapeur, suit l'itinéraire de l'explorateur John MacDouall Stuart. D'Adélaïde à Darwin au nord, en passant par Alice Springs, le train ouvre le cœur du continent sur plus de 2 900 kilomètres.

26 janvier 1938

Mourning Day

Littéralement « jour de deuil », ce jour est organisé par le militant aborigène William Cooper contre les célébrations officielles des 150 ans de la colonisation.

1939

L’Australie s’engage dans la Seconde Guerre mondiale

Les forces australiennes furent engagées en Italie, en Grèce, en Crète, et en Afrique du Nord. Mais, en 1941, le Japon, dont les troupes débarquèrent en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Singapour menaça la jeune nation. En 1942, Darwin, Broome et Wyndham dans le nord de l’Australie, furent bombardées et après avoir perdu 22 000 hommes en Malaisie et en Indonésie, l’Australie ne disposait plus d’un nombre suffisant de troupes entraînées et équipées. La Grande-Bretagne, luttant de son côté pour sa propre survie, abandonna l’Australie à son triste sort. Le pays décida alors de se tourner vers les Etats-Unis. Le gouvernement australien proposa au général américain MacArthur de transformer le pays en une immense base à la disposition des USA afin de repousser les Japonais. Ces derniers furent arrêtés par les forces américaines dans les batailles de la mer de Corail et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Conjointement aux Américains, les Australiens pratiquèrent l’island hopping pour nettoyer les îles du Pacifique des troupes japonaises. Cette stratégie militaire consistait à attaquer les petites bases mal défendues pour supprimer des points de ravitaillement et ainsi faire reculer l’ennemi.

1948

L’Australian Citizenship Act 1948

Mise en place de l’Australian Citizenship Act 1948. L'année suivante, en 1949, des centaines d'immigrants non européens obtiennent ainsi le droit de s'installer dans le pays. Tous les résidents vivant en Australie depuis quinze ans acquièrent le droit d'obtenir la citoyenneté.

1951

Pacte militaire de l’ANZUS

C'est l'arrivée au pouvoir des communistes chinois en 1949 qui persuadent les Américains de la nécessité de sécuriser la zone du Pacifique. En 1951, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis signent un traité de défense (Australia New Zealand United States Security Treaty) garantissant une aide mutuelle et la coopération en cas d’attaque armée contre l’un des pays membres. Le traité est toujours en vigueur et est l’un des piliers de sa politique étrangère.

1962

Droit de vote accordé aux Aborigènes

Le droit de vote est accordé aux Aborigènes dans leur intégralité : il était jusqu’alors réservé à une minorité jugée « civilisée ». 

1963 - 1972

L’Australie participe à la guerre du Vietnam

Le pays envoie des troupes aux côtés des soldats américains lors de la guerre du Vietnam. De 1962 à 1973, 60 000 Australiens se battent, tandis qu'en Australie, les manifestations se multipliaient en faveur de la paix. En tout, la guerre aura fait quelque 500 morts chez les soldats australiens.

1967

Référendum pour la citoyenneté australienne aux Aborigènes

Un référendum confère enfin la citoyenneté australienne aux Aborigènes : il est approuvé à 90 %. Ils sont également pris en compte dans les recensements.

1971

Création du drapeau aborigène

Les Aborigènes sont intégrés dans les statistiques démographiques. Le travailliste Harold Thomas crée le drapeau aborigène la même année.

Drapeaux australien et aborigène© Alex Farias - Shutterstock.com(1).jpg

1972

Une « ambassade aborigène » est dressée devant le Parlement

Une tente aborigène fut érigée sur la pelouse face au Parlement à Canberra, le 26 janvier 1972, le jour de la fête nationale. Signe de protestation contre le gouvernement de l'époque, qui refusait de reconnaître les droits des Aborigènes, ces derniers proclamèrent « nous construisons une ambassade pour montrer que nous sommes exclus de notre propre pays ». L'opération a bénéficié d'un retentissement international. La police tenta plusieurs fois de faire partir les manifestants, mais la tente resta sur place durant six mois. En 1992, elle fut de nouveau installée et est encore présente aujourd’hui face à l'ancien Parlement.

1973

Le multiculturalisme comme politique officielle

En 1973, le Premier ministre Gough Whitlam enterre définitivement l'Australie blanche, en changeant les règles de l’immigration. Une nouvelle politique d’immigration supprime et abandonne toute discrimination raciale en abolissant la doctrine du « Keep Australia White » et de l’Immigration Restriction Act. Le gouvernement travailliste entreprend alors de nombreuses réformes en faveur d’une politique migratoire multiculturelle. 

1975

Crise du régime, le Premier ministre renvoyé par le gouverneur général

Le gouverneur général, représentant de la Couronne en Australie, utilisa pour la première fois ses pouvoirs en 1975 alors que le pays traversait une grave crise politique. Le gouverneur général d’Australie congédia le Premier ministre Gough Whitlam et organisa un nouveau référendum afin d’élire un nouveau Premier ministre, Malcolm Frazer. En parallèle, la même année, l’Australie accorde l’indépendance à la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

1980

Premier traité avec une nation asiatique

L’Australie signe l’accord nippo-australien (NARA) avec le Japon, premier traité bilatéral général avec une puissance du continent asiatique. Les deux nations s’accordent ainsi à renforcer leur coopération en faveur de la stabilité en Indo-Pacifique. 

1985

Ayers Rock restitué

L’Ayers Rock, Uluru, est restitué aux propriétaires d’origine, les Aborigènes Anangu. Deux ans plus tard, l’imposant monolithe sera inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Ayers Rock, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1987 © Holger Kleine - Shutterstock.com.jpg

1986

Indépendance légale de l’Australie

En 1986, le Parlement australien et le Parlement britannique adoptent simultanément l’Australia Act qui consacre l’indépendance de l’Australie vis-à-vis du pouvoir législatif et judiciaire britannique. La reine d'Angleterre reste cependant souveraine de l'Australie qui reste donc une monarchie constitutionnelle. Le gouverneur général d'Australie est le représentant du monarque.

1990

Début du processus de réconciliation avec les Aborigènes

La Commission des Aborigènes insulaires du détroit de Torres (ATSIC) succède au NAC. Le Conseil de réconciliation aborigène (ARC) est créé prônant un règlement juste et approprié sur les affaires aborigènes. La Loi sur le Conseil pour la Réconciliation Aborigène est votée à l’unanimité par le Sénat en 1991.

1992

L’arrêt Mabo reconnaît l’existence d’une propriété indigène

Le célèbre jugement Mabo reconnaît le droit à la terre des Aborigènes des îles Murray et met fin au concept de Terra Nullius (territoire possédé par personne). L’année suivante, en 1993, la Haute Cour de justice donne raison aux insulaires du détroit de Torres qui réclament des « droits ancestraux » sur leurs terres. L’année suivante est voté le Native Title Act, la loi sur le Titre indigène, qui reconnaît des droits de propriété aux Aborigènes. 

1996

Retour des conservateurs au pouvoir

John Howard, membre du Parti libéral, devient officiellement le 25e Premier ministre d’Australie. Il met fin à 13 ans de présence travailliste. Outre la remise en cause des programmes de formation et d’éducation, les fonds destinés aux Aborigènes et les droits sociaux des demandeurs d’emploi sont revus à la baisse afin de redresser l’économie du pays. La politique d’immigration devient plus restrictive et le sentiment d’identité nationale est renforcé.

1997

Dénonciation des « générations volées »

Parution du rapport Bringing Them Home, reconnaissant la « génération volée » : la médiatisation de cette réalité longtemps occultée éclate au grand jour et rapporte que, de 1869 à 1969, des enfants métis aborigènes furent enlevés à leurs familles pour être placés dans des familles blanches. Ces dernières furent condamnées pour maltraitances et abus sexuels. 

1998

Les droits fonciers des Aborigènes limités

Une nouvelle législation, le Native Title Amendment Act, restreint les droits fonciers des Aborigènes reconnus quelques années auparavant. De nouvelles restrictions sur les revendications foncières furent alors mises en place : les droits fonciers aborigènes sont considérés comme quasiment éteints car leurs terres sont détenues en tant que propriété privée, ce qui, d’après le Native Title Act, annule toute possibilité de revendication. 

1999

Rejet de la république par référendum

Un référendum avec 95 % de participation rejette la république à 54,8 %. Les Australiens choisissent de rester une monarchie. 

2003

Action politique avec la Chine

En octobre 2003, la visite du président chinois Hu Jintao fournit l’occasion à l’Australie de se positionner comme un des principaux fournisseurs de la Chine en matière d’énergie et de formation, et d’amorcer un renforcement de son action politique et économique avec l’Asie. L’année suivante, l’Australie poursuit son dialogue de rapprochement avec les pays d’Asie du Sud-Est. Cette année-là, la Chine deviendra le 3e partenaire commercial de Canberra, après l’Union européenne et les États-Unis.

2006

Excuses officielles aux « générations volées »

Le gouvernement fédéral modifie la loi sur les Droits à la terre (Aboriginal Land Right Act). Le gouvernement de Tasmanie présente des excuses officielles aux Aborigènes et adopte une loi prévoyant l’indemnisation des « générations volées ». 

2007

Ratification du protocole de Kyoto sur le climat

Kevin Rudd ratifie le protocole de Kyoto. A la même époque, l’Australie, les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l’Inde et la Corée du Sud lancent un partenariat Asie-Pacifique sur le climat : l’Asia-Pacific Partnership for Clean Development and Climate ou l’Alter-Kyoto. Ce partenariat vise à mettre en place des technologies propres et avancées sans contraintes juridiques sur la réduction des émissions de CO2.

La politique d’immigration se durcit davantage

A compter du 1er juillet, les demandes de visa doivent être accompagnées d’une attestation d’un niveau minimal d’anglais ; le gouvernement publie le livret d’information Life in Australia et le livret de la citoyenneté Becoming an Australian Citizen. De ce dernier seront tirées 20 questions destinées à l’épreuve d’obtention de la nationalité dès l’application de l’Australian Citizenship Act 2007.

2008

Excuses publiques aux Aborigènes

Kevin Rudd demande pardon au nom de l’Australie auprès du peuple aborigène. Il exprime des excuses formelles envers les nations premières : « pour la douleur, la souffrance et les blessures de ces générations volées, de leurs descendants et des familles abandonnées, nous vous disons : pardon ». Lors de cette démarche historique, il exprime le souhait de combler le fossé en termes d'espérance de vie, de niveau d'éducation et d'opportunités économiques. Ces excuses furent une étape importante pour les Aborigènes, mais elles n'ont pas réglé la question du dédommagement financier : le gouvernement australien a refusé de créer un fonds national de compensation pour les victimes.

2010

Une femme nommée Première ministre

En juin 2010, après l’échec de sa proposition de plan de relance auprès du Sénat au sortir de la crise économique mondiale de 2008-2009, Kevin Rudd jette l’éponge et démissionne de ses fonctions. Sa vice-Premier ministre, Julia Gillard, lui succède le 24 juin 2010 devenant ainsi la première femme à occuper ce poste. 

Juin 2013

Victoire du Parti libéral

Le vote des élections du 26 juin surprend tout le pays : Julia Gillard est désavouée et c’est Kevin Rudd qui, dès le lendemain, prête serment en tant que nouveau Premier ministre de l’Australie. Son retour sera de courte durée puisque les élections générales de septembre donnent la victoire au Parti libéral. Tony Abbott devient alors Premier ministre d’Australie le 18 septembre 2013.

2014

Durcissement de la politique d’immigration

Après avoir reçu ses premiers boat people dans les années 1970, suite à l’ouverture de sa politique migratoire, l’Australie change une nouvelle fois ses modes opératoires et ferme un peu plus ses frontières. Venus d'Afghanistan, d'Irak ou encore du Sri Lanka des dizaines de milliers de personnes arrivent par bateau entre 2011 et 2014. Ces réfugiés sont envoyés dans des centres de rétention sur des îles du Pacifique – dans des conditions condamnées par les associations des droits de l'homme – où elles restent bloquées parfois durant des années.

Janvier 2015

De Tony Abbott à Malcolm Turnbull

Lors d’un vote de confiance initié par son propre parti, Tony Abbott obtient de justesse la majorité des voix. En septembre de la même année, il perd la confiance de son parti lors d’un vote interne et Malcolm Turnbull lui succède comme chef du Liberal Party of Australia et devient Premier ministre d’Australie le lendemain. 

Avril 2016 - été 2022

La crise des sous-marins entre l'Australie et la France

En 2016, la France décroche le « contrat du siècle » : la fabrication et la vente de 12 sous-marins d’attaque par l'industriel français Naval Group pour l’Australie, pour 90 milliards AU$ (soit 56 milliards d'€). Mais en septembre 2021, ce partenariat de très grande ampleur est rompu par le Premier ministre Scott Morrison : l’Australie préfère se lancer dans la construction de sous-marins à propulsion nucléaire en partenariat avec les USA et le Royaume-Uni afin de pacifier la zone indo-pacifique menacée par la présence chinoise. La rupture par l'Australie du contrat crée de vives tensions entre la France et l'Australie. Après des mois de relations glaciales, l'élection d'Anthony Albanese au poste de Premier ministre, puis sa visite en France à l'été 2022, couplée de l'annonce d'une compensation de 555 millions d’euros pour Naval Group, ouvriront la voie à un rétablissement de la confiance entre les deux pays.

Juillet 2016

Première femme aborigène au Parlement australien

Linda Burney est la première femme aborigène à être élue députée au Parlement d’Australie en obtenant un siège pour l’opposition travailliste. Lors de son discours d’entrée, elle insiste particulièrement sur sa volonté à faire inscrire la reconnaissance des Aborigènes dans la Constitution et promouvoir la justice sociale.

Décembre 2017

Le mariage homosexuel légalisé

Le Parlement approuve la légalisation du mariage gay, après une enquête nationale rassemblant 61 % de votes pour. 

Février 2018

Scott Morrison élu Premier ministre

Le vice-Premier ministre Barnaby Joyce démissionne sous la pression de ses confrères suite à une aventure avec l’une de ses anciennes membres du personnel. En août, le Premier ministre d’Australie Malcolm Turnbull démissionne, cédant sa place à Scott Morrison, membre du Parti libéral. 

Septembre 2019 - Mars 2020

Les mégafeux ravagent l’Australie

Des centaines de départs de feux en brousse, attisés par des températures records et des vents violents, créent huit foyers d'incendie fusionnant en un mégafeu au nord de Sydney. Présents dans cinq États d’Australie, ces feux dévastateurs feront une trentaine de victimes. Des centaines de milliers de personnes durent évacuer et 1 milliard d'animaux périrent d'après les estimations des écologues de l'Université de Sydney.

Incendies dans les Blue Mountains en 2019 © Jason Benz Bennee - Shutterstock.com.jpg

Mars 2020

Face à la pandémie de Covid-19 l’Australie ferme ses frontières

Tirant parti de son insularité, l’île-continent ferme ses frontières en mars 2020 afin de protéger sa population de la pandémie de Coronavirus. Le pays se ferme ainsi au reste du monde ce qui lui a valu le surnom de « forteresse Australie ». Le 21 février 2022, après deux ans de fermeture, le pays rouvre ses frontières aux voyageurs vaccinés.

Mai 2022

Nouvelles élections législatives

L’opposition travailliste remporte les élections législatives après 9 ans de règne conservateur. Anthony Albanese chasse ainsi du pouvoir Scott Morrison et devient le 31e Premier ministre de l’Australie. 

octobre 2023

Le "non" au référendum sur la "Voix" des peuples autochtones

Les électeurs australiens étaient appelés à voter en octobre 2023 pour la reconnaissance des peuples aborigènes et insulaires du détroit de Torres dans leur Constitution et la création d'une « Voix » pour ces peuples autochtones. La campagne du référendum n'a pas eu lieu dans un climat serein et elle a fait ressurgir les tensions du pays sur ce sujet. Les Australiens ont rejeté la proposition de manière nette avec plus de 60 % des électeurs ayant voté « non » au référendum.